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Christophe Ecobichon (Autre)Aurélie Renault (Autre)Elisabeth Surace (Autre)
EAN : 9782330189280
160 pages
Actes Sud (17/04/2024)
3.68/5   180 notes
Résumé :
Sur la route qui la conduit à Lyon, Laurence, actrice parisienne, fait étape sans le vouloir dans la petite ville de sa jeunesse. Elle y retrouve son amie d'enfance, Pauline, dont les journées sont tout entières consacrées à sa vieille mère aveugle et à des travaux d'aiguille. Que peuvent encore avoir en commun les deux jeunes femmes ?
Dans cette oeuvre, Pauline, la douce provinciale, n'est qu'un leurre : l'héroïne n'est pas celle qui donne son titre au roman... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (40) Voir plus Ajouter une critique
3,68

sur 180 notes
Pauline est l'un des rares livres de George Sand où la psychologie prend une place aussi envoutante que le côté naturaliste. Elle dresse le portrait de deux femmes différentes dans leur façon d'appréhender la vie, l'une évolue à la campagne et l'autre à la ville. Si Laurence est une battante dans la vie, une mondaine qui s'est démenée pour se trouver une place de choix, Pauline, par contre est une paysanne attachée à sa solitude, à sa bonne image. Quand un homme riche, beau, et altier vient se mettre entre ces deux femmes, leur amitié va connaitre de grandes secousses. Se servant de ce conflit à caractère féminin, George Sand, essaie de sortir la femme de sa coquille, de celle qui se laisse guider plutôt que de pendre les choses les mains. Pauline, c'est un petit moment de plaisir qui nous rend sensible aux conditions des femmes de l'époque. Le seul bémol que j'ai déploré, c'est l'arrogance des personnages qui les rend artificiels, et influence même l'issue de l'intrigue au point que tout parait comme un véritable mensonge!
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Publié en 1839, Pauline est aux dires de l'auteur "un plat roman". Quel serait mon bonheur de lire encore et encore des plats romans de cette qualité.
Par le plus grand des hasards, grâce à la surdité du cocher , Laurence, comédienne renommée, se retrouve à Saint-Front, petite bourgade du centre de la France en lieu et place d'être sur la route de Lyon où elle doit donner plusieurs représentations. Or Saint-Front est la ville où Laurence a passé plusieurs années avant de partir à Paris. Elle y avait une excellente amie Pauline. Mais sa carrière de comédienne réprouvée par la bonne société provinciale les a éloignées l'une de l'autre. N'écoutant que son affection Laurence se hasarde chez Pauline...
Quelques mois plus tard, au décès de sa mère, Pauline trouve refuge chez Laurence....
Je me garderai de vous en dire d'avantage. Sachez que lorsque Montgenais entre en scène , la vie de Pauline va basculer pour le meilleur et/ ou le pire .
George Sand nous offre le portrait de deux mondes que tout semble opposer. la société provinciale, catholique, bourgeoise, prête à jeter la pierre à ceux et celles qui vivent différemment d'elle , une société "aux vertus austères de la médiocrité" et la société parisienne accusée de tous les maux mais où l'on peut vivre calmement sans excès au milieu des arts, de la culture et de l'amour de l'autre. Les portraits psychologiques des différents protagonistes sont criants de réalisme, la plume est alerte, fluide , sarcastique voir caustique. Quelle modernité !
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C'est une histoire d'amitié entre deux femmes que nous propose George Sand dans ce court roman. L'écrivaine commence la rédaction de Pauline en 1832, mais elle égare son manuscrit. Elle ne le retrouve et ne l'achève que quelques années plus tard. Pauline paraît d'abord dans une revue littéraire avant d'être publiée sous forme de roman en 1841.

Nous sommes au XIXème siècle. Laurence, voyageant en chaise de poste, fait halte dans une auberge. La jeune femme pensait se rendre à Lyon mais une erreur de trajet l'amène à Saint-Front où elle a vécu quelques années. Laurence décide alors d'en profiter pour rendre visite à son amie Pauline qu'elle a perdu de vue.

Les deux amies avaient quinze ans lorsqu'elles se sont rencontrées. Laurence était alors sous-maîtresse dans le pensionnat de jeune filles où etudiait Pauline. Après plusieurs années de séparation, Laurence et Pauline sont heureuses de se retrouver. Une amitié sincère et une admiration réciproque les habitent. Pourtant les trajectoires de vie des deux femmes sont bien éloignées. Après quelques vicissitudes, Laurence est devenue une actrice de renom tandis que Pauline, restée en province, s'occupe de sa mère aveugle. "Tandis qu'au milieu de sa vie active et agitée, Laurence aimait à songer à Pauline, à pénétrer en esprit dans sa paisible et sombre demeure, à s'y reposer du bruit de la foule auprès du fauteuil de l'aveugle et des géraniums de la fenêtre, Pauline, effrayée de la monotonie de ses habitudes, éprouvait l'invincible besoin de secouer cette mort lente qui s'étendait sur elle, et de s'élancer en rêve dans le tourbillon qui emportait Laurence."

Quinze mois après la visite de Laurence, la mère de Pauline décède. Alors que Pauline se retrouve dans les difficultés financières, Laurence l'accueille chez elle à Paris. Mais un homme va venir mettre en danger cette amitié. Montgenays, qui souhaite en effet séduire Laurence en suscitant sa jalousie, feint de s'intéresser à Pauline. Mais la plus jalouse ne sera pas celle que l'on croit.

Dans ce roman, on retrouve la complexité des relations humaines (notamment par la jalousie de Pauline face à la vie tourbillonnante de Laurence). George Sand dépeint des sentiments destructeurs au sein d'une amitié apparaissant pourtant sincère au début du roman. Il est question davantage de rivalité féminine que d'une histoire d'amour. J'ai trouvé les premiers chapitres engageants, mais il m'a ensuite manqué quelque chose pour entrer véritablement dans l'intrigue et dans le personnage de Montgenays. Une lecture qui n'était pas désagréable, mais l'ensemble m'a paru peut-être un peu léger.
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Plus je lis des oeuvres de G. Sand, plus elle m'étonne voire m'émerveille. Si certains romans "champêtres" peuvent sembler un peu naïfs - voire fleur bleue - avec des personnages lumineux plein de bons sentiments, d'autres présentent des portraits de femmes fortes, revendiquant une vie indépendante, certaines vivant de leur art - actrice, poétesse, peintre... Et d'autres sont complétement sombres, noirs, sans fin heureuse.
Ici, ce qui m'a frappé, c'est la finesse et la précision de l'analyse psychologique - voire psychanalytique : si les pères sont à peine évoqués, les deux héroïnes ont chacune une relation complexe avec leur mère - qui annonce S. Zweig.
Ce roman baigne dans une atmosphère très sombre mais où perce un peu de lumière, comme une pièce plongée dans le noir de rideaux épais mais où filtrent des rayons de soleil. L'obscurité, c'est la tenue de deuil de Pauline, deuil de son père, de sa jeunesse, de ses espoirs et de ses désirs, elle qui vit une vie de recluse, dévouée à sa mère qu'elle haït. C'est la noirceur de son coeur qui se flétrit à attendre. Et lorsque Laurence arrive, c'est elle qui ouvre les rideaux, montrant qu'une autre vie est possible, une vie de rires, de joie et d'éblouissement. L'éblouissement de la gloire, elle qui est une grande actrice. Elle vit de son art présentée comme une ascèse, un travail tout entier. Et là, on sent que G. Sand cherche à rétablir la dignité d'une profession longtemps assimilée à la prostitution : Laurence n'est pas une petite actrice, c'est une tragédienne classique, qui répète ses rôles, vit dans une sagesse monacale entre sa mère et ses petites soeurs...
Mais Pauline était un papillon de nuit, trop s'approcher de la lumière va la brûler... le roman au rythme très lent s'accélère rapidement dans les dernières pages, on même assiste - presque - à un duel avec le personnage chevaleresque du vieil acteur. Et la tonalité s'obscurcit encore jusqu'à une fin très noire. Si les hommes sont cruels, les femmes peuvent l'être aussi entre elles, et le caractère exceptionnel de Laurence ressort d'autant plus.
Une très belle analyse des mouvements du coeur.
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Un Classique
Comme la plupart des classiques une histoire ennuyeuse ou il ne se passe absolument rien. Heureusement que l'histoire se lie vite
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critiques presse (1)
LeMonde
15 mai 2023
Roman du clair-obscur, Pauline (1839) joue sur les échos et courts-circuits, opposant Laurence, actrice de retour dans une petite ville de province qui ne figure sur aucune carte, et Pauline, sa vieille amie, qui n’a jamais quitté une vie de recluse auprès de sa mère.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (63) Voir plus Ajouter une citation
Elle avait acquis à ses dépens de l’expérience et du discernement, et, quoique bien jeune encore, elle avait été fort éprouvée par l’ingratitude et la méchanceté. Après avoir beaucoup souffert, beaucoup pleuré ses illusions et beaucoup regretté les courageux élans de sa jeunesse, elle s’était résignée à subir la vie telle qu’elle est faite ici-bas, à ne rien craindre comme à ne rien provoquer de la part de l’opinion sacrifier souvent l’enivrement des rêves à la douceur de suivre un bon conseil, l’irritation d’une juste colère à la sainte joie de pardonner. En un mot, elle commençait à résoudre, dans l’exercice de son art comme dans sa vie privée, un problème difficile. Elle s’était apaisée sans se refroidir, elle se contenait sans s’effacer.
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Il est des âmes qui ne manquent pas d'élévation, mais de bonté. On aurait tort de confondre dans le même arrêt celles qui font le mal par besoin et celles qui le font malgré elles, croyant ne pas s'écarter de la justice. Ces dernières sont les plus malheureuses ; elles vont toujours cherchant un idéal qu'elles ne peuvent trouver, car il n'existe pas sur la terre, et elles n'ont point en elles ce fonds de tendresse et d'amour qui fait accepter l'imperfection de l'être humain.
On peut dire de ces personnes qu'elles sont affectueuses et bonnes seulement quand elles rêvent. p.115
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Une nouvelle lettre de Pauline annonçait que la modique fortune de sa mère allait être absorbée par d’anciennes dettes que son père avait laissées et qu’elle voulait payer à tout prix et sans retard. La patience des créanciers avait fait grâce à la vieillesse et aux infirmités de Mme D… ; mais sa fille jeune et capable de travailler pour vivre, n’avait droit aux mêmes égards. On pouvait, sans trop rougir, la dépouiller de son mince héritage. Pauline ne voulait ni attendre la menace, ni implorer la pitié, elle renonçait à la succession de ses parents et allait essayer de monter un petit atelier de couture.
Ces nouvelles levèrent tous les scrupules de Laurence […]. Toutes deux (Laurence et sa mère) montèrent en voiture, et huit jours après elle revinrent à Paris avec Pauline.
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Elle avait acquis à ses dépens de l’expérience et du discernement, et, quoique bien jeune encore, elle avait été fort éprouvée par l’ingratitude et la méchanceté. Après avoir beaucoup souffert, beaucoup pleuré ses illusions et beaucoup regretté les courageux élans de sa jeunesse, elle s’était résignée à subir la vie telle qu’elle est faite ici-bas, à ne rien craindre comme à ne rien provoquer de la part de l’opinion sacrifier souvent l’enivrement des rêves à la douceur de suivre un bon conseil, l’irritation d’une juste colère à la sainte joie de pardonner. En un mot, elle commençait à résoudre, dans l’exercice de son art comme dans sa vie privée, un problème difficile. Elle s’était apaisée sans se refroidir, elle se contenait sans s’effacer.
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Il est des âmes qui ne manquent pas d’élévation, mais de bonté. On aurait tort de confondre dans le même arrêt celles qui font le mal par besoin et celles qui le font malgré elles, croyant ne pas s’écarter de la justice. Ces dernières sont les plus malheureuses : elles vont toujours cherchant un idéal qu’elles ne peuvent trouver, car il n’existe pas sur la terre, et elles n’ont point en elles ce fonds de tendresse et d’amour qui fait accepter l’imperfection de l’être humain. On peut dire de ces personnes qu’elles sont affectueuses et bonnes seulement quand elles rêvent.
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Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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