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Martine Reid (Préfacier, etc.)
EAN : 9782742746002
272 pages
Actes Sud (03/11/2003)
3.83/5   6 notes
Résumé :
Un jeune marquis, artiste de son état, décide de donner une leçon sentimentale à la femme qu'il aime sans le lui avoir jamais avoué. Cette leçon prend la forme d'une excursion de vingt-quatre heures en montagne, aux confins de la France et de l'Italie. Les protagonistes sont bientôt rejoints par un curé de campagne, une fillette charmant les oiseaux et un comédien italien sans le sou, Teverino, qui passe pour l'ami du marquis. On se promène, on mange, on se repose, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Court roman ou longue nouvelle? Une centaine de pages qui s'apparenteraient à l'univers du conte avec la petite oiseleuse, petite fée, et l'apparition presque magique de Teverino, dans le rôle d'un enchanteur un peu transformiste.

Tous les invités que Lady G. a invité à une partie de campagne se sont récusés à l'exception de Léonce, un ami de longue date. Pour éviter un tête-à-tête inconvenant (Lady G est mariée à un anglais, ennuyeux et buveur), ils emmènent en promenade dans le cabriolet, la servante noire Lélé, et un curé rencontré en route.

Lady G s'ennuie, Léonce promet de la distraire mais sans l'embarrasser d'une cour inopportune:

" - Nous sommes de vieux amis, et nous le serons toujours, si nous avons la sagesse de persister à nous aimer modérément comme vous me l'avez promis"...

Leur conversation prend le ton d'un marivaudage un peu agaçant, ils parlent d'amour sans y toucher, de religion avec indifférence :


Léonce se présente comme un artiste. Jusqu'à leur rencontre avec Madeleine leur ton badin et superficiel semble contraint.

Le déjeuner champêtre à la Roche-Verte dans un pittoresque paysage de montagne avec le curé gourmand et la compagnie des jeunes pâtres des montagnes déride l'ambiance. L'arrivée de la "fille aux oiseaux" et l'allusion à la "noce fantastique du conte de Gracieuse et Percinet" chasse la conversation badine pour une jolie partie de campagne. Léonce avait tout prévu même le hamac orné de plumes multicolores pour la sieste. le paysage est romantique avec ses gorges arides cachant un vallon délicieux, le petit lac poissonneux.

C'est dans ce décor merveilleux que surgit Teverino, le vagabond, le faune, le nageur qui se pare d'herbes aquatiques et de nymphéa ressemblant à un Neptune antique ou une de ces statues représentant un fleuve - le Tibre, comme le suggère son nom -.

Teverino est un personnage singulier. Italien, enfant trouvé il a servi de modèle aux peintres et sculpteurs, chante merveilleusement bien, et a acquis un vernis de culture pour briller en société. Revêtant les habits de Léonce, il peut passer pour un marquis et accompagnera la compagnie dans leur escapade.

Ce nouveau compagnon donne un tour nouveau à l'excursion qui devient une véritable aventure. La voiture quitte les chemins paisibles et les riants plateaux pour arriver dans des abimes, des rochers abrupts et neigeux, des torrents en crue. Les sentiments débordent également. Sabina (Lady G) se laisse emporter par la séduction de Teverino qui passe la frontière pour les emmener en Italie. Italie rêvée, Italie des artistes, des passions, de la musique. L'innocent pique-nique vire à la fugue. Les sentiments s'épanchent. La jalousie intrigue. Dépité par les rebuffades de Sabina et le succès de Teverino, Léonce fait mine de tomber amoureux la fille aux oiseaux.

La nuit sera une véritable farce: Lélé, la noire entre par mégarde chez le curé qui la prend pour le diable. Sabina est saisie de remords, coupable de s'être laissée entraîner avec Teverino.

Au lendemain, sur le chemin du retour, chacun reviendra à la raison.



C'est une lecture pittoresque, agréable, distrayante, pleine de surprises. Si le marivaudage entre les deux aristocrates, bien élevés, maîtrisant leurs sentiments est un peu convenu, Sand bouscule les conventions dès que Teverino paraît. La critique sociale devient plus virulente. Faux marquis, faux chanteur célèbre, vrai séducteur, vrai virtuose des sentiments, Teverino pousse Léonce et Sabina hors de leurs retranchements et leur fait découvrir leurs sentiments. Étrange personnage que ce modèle masculin, on est habitué à la muse de l'artiste et Madeleine joue innocemment ce rôle. On devine que les rôles ne sont pas répartis comme le veut la tradition.

Étrange fin qui n'en est pas une.
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La beauté et la qualité de la langue m'ont totalement transportée.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu une oeuvre aussi parfaitement rédigée. Vive les classiques!
J'ai même ressenti le désir de lire à voix haute!
Au-delà de ce plaisir purement littéraire, il s'agit d'un marivaudage plaisant où il est question de sentiments qui évoluent, sous la plume aiguisée de Sand . Les protagonistes découvrent progressivement la nature de l'amour et abandonnent les faux-semblants.
Je n'ai pu m'empêcher de penser en effet à Marivaux surtout lorsqu'il est question des apparences, de la nature des relations qui se nouent au-delà des conditions sociales.
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assez mimi

ça aurait pu mieux passer si madeleine avait été majeure mais pas de soucis on adore les pointeurs 💯

persuadée que le final a été censuré prc teverino et leonce se sont roulés de grosses pelles #nohomo #justepote

bon sinon teverino un peu mon goal de vie (il pecho la même pas encore gonzesse de son pote qu'il connait depuis 2h et devient moine pour se faire pardonner?)
mdr on a pas le même entourage... à bon entendeur

je reste amoureuse de george sand amen
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Citations et extraits (24) Voir plus Ajouter une citation
J’aime le bonheur avec passion, et la vue du malheur causé par moi faillit me rendre fou. Désormais, j’aimerais mieux me tuer que de souiller les objets de mon adoration, et je n’irai pas demander le plaisir à qui possède le trésor de l’innocence.
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L’amour est spontané. Il surprend et envahit, il ne raisonne point, il n’a pas besoin de s’interroger, ni de s’entourer de prévisions, de plans d’attaque et de projets de retraite ; il se trahit, et c’est alors qu’il s’impose.
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L’amour, c’est l’amitié portée jusqu’à l’enthousiasme. On dit que l’amour seul est aveugle ! Là où l’amitié est clairvoyante, elle est si froide, qu’elle est bien près de mourir.
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Chère pauvreté ! tu es une bonne institutrice des cœurs. Tu nous ramènes à la simplicité primitive des sentiments et des idées, quand l’abus des
jouissances menace de nous corrompre. Tu nous donnes tant de naïves leçons, qu’il faut bien que nous restions naïfs sous ta loi austère !
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Vous sauriez que la femme est l’être le plus impressionnable de la création, et par conséquent celui qui peut nous donner le plus de
jouissance et le moins de droits, le plus d’ivresse et le moins de sécurité.
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Vidéo de George Sand
Des lettres inédites de la célèbre écrivaine, révélant des échanges inconnus avec de grandes personnalités du XIXe siècle. Un livre exceptionnel ! Lettres réunies et présentées par Thierry Bodin.
Ces 406 nouvelles lettres retrouvées couvrent presque toute la vie de George Sand, depuis ses quinze ans jusqu'à ses derniers jours. La plupart, du court billet à la longue missive, sont entièrement inédites et viennent s'ajouter au corpus de sa volumineuse correspondance. D'autres, dont on ne connaissait que des extraits, sont ici publiées intégralement pour la première fois. Plus de 260 correspondants — dont une cinquantaine de nouveaux — sont représentés, des moins connus aux plus illustres, comme Barbey d'Aurevilly, Hector Berlioz, Henri Heine, Nadar, Armand Barbès, Eugène Sue, Victor Hugo, Louis Blanc, Eugène Fromentin, Jules Favre, Pauline Viardot, la Taglioni, ainsi que les plus divers : parents, familiers, éditeurs, journalistes et patrons de presse, acteurs et directeurs de théâtre, écrivains, artistes, hommes politiques, domestiques, fonctionnaires, commerçants, hommes d'affaires... On retrouve dans ces pages toute l'humanité et l'insatiable curiosité de l'écrivain, que l'on suit jusqu'à ses toutes dernières lettres, en mai 1876, quelques jours avant sa mort. Les auteurs : George Sand (1804-1876) est une romancière, dramaturge et critique littéraire française. Auteure de plus de 70 romans, on lui doit également quelque 25 000 lettres échangées avec toutes les célébrités artistiques de son temps. Thierry Bodin est libraire-expert en lettres et manuscrits autographes. Ses travaux sont consacrés au romantisme français, en particulier Honoré de Balzac, Alfred de Vigny et George Sand.
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