AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Matthew Shardlake tome 2 sur 7

Françoise Du Sorbier (Traducteur)
EAN : 9782714441263
504 pages
Belfond (15/10/2004)
4.16/5   262 notes
Résumé :
Dans le Londres étouffant de l'été 1540, les esprits s'échauffent: la jeune Elisabeth Wentworth vient d'être reconnue coupable du meurtre de son cousin. Du fait de son étrange comportement, tous la croient habitées par le démon. Tous, sauf son oncle, et Mattthew Shardlake, brillant avocat, bien décidé à découvrir la vérité.
Mais c'est compter sans Thomas Cromwell et sa nouvelle mission dont il charge Matthew: lui rapporter les "larmes du diable", le feu grége... >Voir plus
Que lire après Les larmes du DiableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (42) Voir plus Ajouter une critique
4,16

sur 262 notes
5
15 avis
4
20 avis
3
5 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je chronique ici quelques heures passées en compagnie de Matthew Shardlake, avocat sous le règne d'Henri VIII, dans un Londres écrasé de chaleur. C.J Samson nous invite à une course contre la montre : Matthew, sollicité par un ami, doit représenter la jeune Elizabeth accusée du meurtre de son cousin germain. Bien qu'expéditive, la justice -guidée en cela part la main de Cromwell- accorde quelques jours de répit à l'avocat pour tenter de comprendre la jeune fille murée dans le silence. Un compte à rebours éprouvant commence alors, car Cromwell, en échange, exprime des exigences impérieuses envers Shardlake . Et exercer sur lui une pression certaine : sa crédibilité envers le roi Henri VIII en dépend : le duc d'York n'attend qu'un faux pas pour prendre la place… Je pense que l'auteur a vraiment bien choisi la période historique dans laquelle il ancre ses romans. Les batailles d'influences en haut lieu, et leurs conséquences sur le peuple sont cristallisées dans un récit autrement plus vivant que ce que l'on découvre dans les livres d'histoires. Dans ce joyeux magma où l'on exécute à tout va (par le feu, par la pendaison ou encore la décapitation), Shardlake, flanqué de l'insolent Barack, tente, malgré la chaleur et deux tueurs retors, de remplir au mieux ses missions.
J'ai nettement préféré l'intrigue de Cromwell à celle, plus classique, d'Elizabeth. Et puis quoi de plus frustrant que de tenter d'aider une jeune fille qui détient la solution mais ne souhaite pas la partager ? Tandis que relever le challenge de Cromwell est un pari autrement plus politique : apporter au roi une arme inconnue alors que la guerre contre la France menace garantira panache et protection à celui qui réussira… du moins jusqu'à la prochaine lutte d'influence. Les joutes de pouvoir en cette période avaient autrement plus d'enjeux qu'aujourd'hui. Cette grande histoire est bien retorse tant le règne du roi Henri VIII fut mouvementé. en ces temps troublés, qu'adviendra-t-il de l'avocat dans les tomes suivants ?
Commenter  J’apprécie          203
C.J. Sansom (écrivain écossais) nous propose avec ce livre de suivre Mathew Shardlake, avocat bossu londonien, personnage déjà présent dans son livre précédent Dissolution (2004), dans la résolution de deux enquêtes distinctes mais conjointes et qui sont assez loin de son domaine de compétence (le droit immobilier) :
- l'une tentant de faire acquitter une jeune fille de dix-huit ans accusée du meurtre de son cousin et enfermée dans un mutisme dangereux pour elle ;
- l'autre tendant à donner les moyens à Thomas Cromwell, premier ministre du roi Henry VIII (orthographe anglaise avec un y) de retrouver la confiance de son souverain en lui permettant d'accéder à une arme révolutionnaire, bien que très dangereuse, le feu grégeois (appelé aussi le feu noir ou les larmes du Diable).
A celles-ci s'ajoutent également ses recherches pour tenter de comprendre ce qui se cache derrière une affaire immobilière qui l'oppose, en tant qu'avocat du Conseil de la ville à un confrère malveillant et avare qui s'enrichit en logeant dans des conditions ignobles des pauvres dans les anciens locaux ecclésiastiques acquis à vil prix.

Tout l'intérêt de ce thriller historique - puisque c'est de ça dont il s'agit - est de suivre tambour battant Matthew et ses compagnons dans les rues de Londres à la recherche de pistes, de témoins, d'informations et autres révélations et ce, dans le délai maximum de douze jours. Car, au douzième jour, la jeune fille emprisonnée dans la basse-fosse de la prison de Newgate passera en jugement et le roi devrait voir de ses yeux l'effet du feu grégeois au cours d'une démonstration in vivo promise par son ministre Cromwell.
Plus le temps passe, et plus la pression et la tension se font plus fortes. Et chaque fois que Matthew semble toucher au but, un impondérable (comme la découverte de cadavres laissés sur sa route) ou la révélation d'une information brisent son élan, alimentent le doute et le découragent.

Néanmoins, Matthew est une personne moralement intègre (comme il semble en exister très peu à cette époque) qui a à coeur de sauver une jeune fille qu'il estime innocente et d'être fidèle au lien particulier qui l'attache à Cromwell (Dissolution fait état d'une première enquête menée pour son compte quelques années auparavant). Même s'il doute beaucoup de sa capacité à réussir, il ira au bout de ses limites physiques (au risque d'y perdre son poste au barreau, et la vie même) pour tenter d'aboutir.

Au-delà des enquêtes qui avancent à un rythme effréné, ce livre nous permet de voyager dans l'espace et dans le temps. Dans l'espace, avec cette ville de Londres et ses nombreux quartiers plus ou moins mal famés. On peut y voir notamment les conditions sanitaires déplorables qui prévalaient alors, tant en bordure de Tamise que dans les quartiers les plus pauvres ; dans le temps, à une période du XVIe siècle : 1540 où il ne faisait pas bon exprimer ses opinions ni en matière de foi, ni en matière de gouvernance politique.

En effet, à cette période, le roi Henry VIII a décidé de rompre avec l'autorité du pape et de se défaire de la tutelle de l'église catholique romaine. C'est le temps de la Réforme appelé encore Schisme anglican. Considérant qu'il était le représentant de Dieu sur Terre, il estimait que le peuple n'avait pas besoin d'autres intermédiaires que lui pour décider des choses relatives à la religion. de plus, il a fait bannir la Bible en latin (que personne hormis les prêtres et les érudits ne savait lire et interpréter) et a permis sa mise à disposition au plus grand nombre dans une version en anglais. S'en est suivie la dissolution de tous les lieux de culte, le retour à la vie civile des prêtres et nonnes, de très nombreuses exécutions dans les rangs des catholiques... mais pas que.

S'en sont suivis également de très nombreux complots politiques internes (notamment venant des pairs du royaume plutôt pro-pape et religion catholique) tendant à déstabiliser les exécuteurs de la Réforme (dont principalement Cromwell) et à inciter le roi à retourner dans le giron de l'église catholique romaine.

Et quoi de mieux pour faire basculer Henry VIII que de faire en sorte qu'il s'intéresse à une nouvelle femme, en l'occurrence Catherine Howard (nièce du Duc de Norfolk et opportunément papiste), puisque manifestement il ne pouvait supporter Anne de Clèves que Cromwell lui avait imposée pensant bien faire...

Car la cour du Roi Henri VIII était un véritable "panier de crabes" où, on le verra clairement, on ne sait pas très bien à qui faire confiance, à qui parler, sur qui se reposer ou de qui me méfier. Car, parfois, les apparences sont trompeuses. Espions, hommes de mains, délateurs, ou justes passeurs de vraies-fausses informations, autant de pistes à suivre ou de personnes dont il faut se méfier. En cela, on voit bien que le XXIe siècle n'a rien à envier au XVIe siècle. Sans doute, est-ce lié à la proximité du pouvoir et à la convoitise des hommes ? On voit aussi que la vie humaine n'a que très peu de valeur, bien sûr surtout pour les pauvres, mais aussi pour les riches ou les personnes aux responsabilités dès lors qu'ils ne sont plus considérés comme étant "dans la ligne" ou suffisamment de confiance.

Néanmoins, ce livre aborde également les différentes modalités de traitement des affaires judiciaires dans les différentes institutions juridiques de l'époque. Institutions dont on verra que le faible n'a guère de poids ni n'est à égalité de traitement. L'iniquité des peines encourues pour des broutilles est révoltante. Mais, j'ai un peu le sentiment que c'est toujours un peu pareil aujourd'hui, non... même si, heureusement, la peine de mort n'est plus d'actualité.

Il traite également de la difficulté à garder la foi (et quelle foi ?) ou à respecter ses valeurs en matière de foi et de moralité dès lors que la pression se fait de plus en plus forte et qu'il y a risques pour sa vie ou que, manifestement, le comportement des hommes est à désespérer de l'existence d'un Dieu.

Il est également éclairant sur les hiérarchies de classe et sur la difficulté à sortir de sa condition sociale pour tenter de s'élever, y compris lorsque des sentiments amoureux peuvent être au rendez-vous.

Il aborde aussi, d'une certaine façon, les secrets au sein d'une famille et l'absence de scrupules lorsqu'il s'agit de la préserver ou du moins de préserver son image sociale.

Il évoque aussi différents aspects liés à l'alchimie (science occulte censée assurer la transmutation des métaux) et les travaux de certains alchimistes (ou pseudo-alchimistes) pour tenter de refabriquer du feu grégeois.

Un personnage secondaire est un vieux Maure juif converti à la foi catholique, apothicaire de son état et tout juste toléré dans le pays. On verra combien il a bien du mal à ne pas tomber dans les griffes du racisme, du rejet et de la dénonciation pour magie occulte à cause de l'exercice de sa pratique des plantes et des minéraux. Malgré les velléités de réformes pour construire un pays nouveau, on voit que l'obscurantisme toujours tapi dans l'ombre n'est pas loin. La jeune fille n'est-elle pas, elle aussi, traitée de folle et de sorcière démoniaque dès lors qu'elle refuse de s'expliquer.

Enfin, les figures féminines y sont nombreuses même si cantonnées aux modèles de l'époque : mère maquerelle, prostituée, mégère vivant aux dépends de son mari et dans la totale ignorance de ses agissements, bonne à tout faire dévouée, jeunes filles de bonne famille sottes et muselées qui n'ont que pour seule ambition de faire un beau mariage profitable à la famille, jeune fille effacée et martyre, jeune orpheline mendiante ou encore riche veuve de la noblesse, plus indépendante certes mais néanmoins conditionnée par ses origines et assujettie au qu'en-dira-t-on de ses pairs.

Sur la forme, rien à redire : le style est fluide, le vocabulaire accessible. Des annotations en bas de pages donnent le cas échéant des informations utiles à la compréhension. de nombreuses descriptions permettent de visualiser les lieux et les différentes pérégrinations des personnages principaux. Enfin, le livre se termine par une annexe qui précise ce qui relève de la réalité et de la fiction.
Le seul aspect qui m'a un peu rebutée, je me dois de le préciser, ce sont les multiples (et trop nombreuses) évocations des trajets effectués dans Londres, à pied, à cheval, en bateau, sous un soleil brûlant ou sous une pluie battante... Parfois, elles avaient du sens (crainte d'être repérés par des tueurs, chercher à repérer les mêmes tueurs). D'autres fois, il me semblait qu'elles n'apportaient rien à l'intrigue sinon peut-être de justifier le temps perdu en déplacements sur le peu de temps que Matthew avait à sa disposition pour aboutir.

Je l'ai lu en deux jours tant on est pris dans le rythme du récit et par le désir d'en connaître très rapidement l'issue. Pour ma part, je vais lire (ou relire ? je ne sais plus si je l'ai lu) Dissolution et me mettrai en quête des opus suivants car j'aimerais bien connaître les autres énigmes que Matthew et ses compagnons auront à résoudre.

A noter : Après Dissolution et les Larmes du Diable, les aventures de Matthew Shardlake se poursuivent dans de nombreux opus écrits par la suite : Sang royal (2007), Prophétie (2009), Corruption (2011), Lamentation (2016), Révolution 2020.

Commenter  J’apprécie          32
Matthew Shardlake, avocat bossu spécialisé dans les affaires immobilières, se voit charger d'une mission bien différente : défendre une jeune fille accusée de meurtre, qui refuse obstinément de parler. Malgré son argumentation, sa protégée va subir le supplice de la presse, quand le comte Cromwell intervient, et lui donne un sursis d'une quinzaine de jours en échange de ses services pour une enquête de grande importance.

Car la situation en Angleterre est assez tendue : après avoir changé de religion plusieurs fois, c'est actuellement l'anglicanisme qui règne. le pape somme la France et l'Espagne, ennemis héréditaires, de s'allier pour ramener l'île dans son giron. le comte Cromwell est le fervent partisan de la réforme, et le plus proche conseiller du roi Henry VIII. Mais les choses tournent mal quand il arrange le mariage du roi avec Anne de Clèves, qu'il prend immédiatement en grippe. Pire, le roi s'amourache de Catherine Howard, nièce du duc de Norfolk, chef de file des partisans du catholicisme.

Une seule embellie pour Cromwell : des alchimistes viennent de le contacter en lui proposant la formule du feu grégeois, disparue depuis longtemps, et qui pourrait aider l'Angleterre à écraser ses ennemis, et Cromwell à regagner les faveurs du roi. Mais on retrouve les alchimistes assassinés, et la formule disparue. Matthew est chargé de la retrouver avant quinze jours, afin que Cromwell puisse faire la démonstration du feu grégeois au roi comme prévu.

Les larmes du diable est un roman historique vraiment agréable. le « secret antique qui va être dévoilé » est, une fois n'est pas coutume, très crédible et bien intégré dans la période historique. le fait que le héros soit un avocat partisan de la réforme nous permet d'entrevoir le système judiciaire de l'époque (déséquilibre riches/pauvres, torture, peine de mort pour des crimes anodins comme le vol de marchandise de plus d'une livre) et la tension religieuse (persécution des juifs, et des réformés/catholiques en fonction de qui a le pouvoir).

Les deux intrigues en parallèle sont par contre assez inégales : les histoires de famille contre le secret d'état. Difficile de s'intéresser aux deux en même temps ! Il faut aussi signaler que les intrigues avancent à pas de fourmi. Cependant, on s'ennuie pas une seule seconde, le décompte des jours qui restent suffit à faire monter la tension.

Une intrigue solide, un héros original, une période de l'histoire mouvementée : tous les ingrédients sont réunis pour passer un bon moment.
Commenter  J’apprécie          180
Deuxième volet de la série ayant pour principal personnage Matthew Shardlake, avocat londonien du 16ème siècle.
Nous sommes précisément en 1540, Henry VIII s'est récemment marié avec la princesse allemande Anne de Clèves qui lui a tout de suite déplu. Il cherche à en divorcer pour épouser la très jeune Catherine Howard, nièce du duc de Norfolk. Mais le comte Cromwell évite de favoriser ce divorce qui mettrait en avant son ennemi Norfolk. Pour garder la faveur du roi, il désire lui offrir une arme ancienne des Byzantins dont le secret s'est perdu, le feu grégeois que deux frères sont venus lui proposer de produire. Seulement, ils ont été tués.
Aussi oblige-t-il Matthew à enquêter pour lui avec l'aide d'un de ses fidèles, Jack Barak. En échange, la jeune fille que l'avocat défend et qui est accusée d'avoir tué son cousin verra sa peine reculée de 12 jours, moment où Cromwell espère faire devant le roi la présentation de ce feu qui brûle même sur l'eau.
L'enquête avance à tous petits pas. Pourtant plus je tournais de pages, et plus j'étais prise par l'intrigue et le désir de savoir la vérité. Particulièrement en ce qui concerne cette jeune fille qui refuse de parler et se déclare damnée bien qu'elle ne soit pas coupable, Matthew et l'un des oncles de la jeune fille en sont persuadés.
Le mélange entre la vérité historique et la part romanesque m'a beaucoup plu. Matthew Shardlake est très attachant, il n'est d'ailleurs pas le seul. J'ai toutefois regretté de n'être pas plus au fait des évènements historiques sous Henry VIII, et de devoir faire quelques recherches pour mieux comprendre les enjeux.
Mais dès ce soir j'ouvre le volume suivant, Sang royal.
Commenter  J’apprécie          190
On retrouve Matthew Shardlake, avocat bossu, dans ce deuxième tome. Les réformes de Cromwell concernant la dissolution des monastères sont entérinées. Il s'agit maintenant de sauver la tête de Cromwell, en disgrâce lors de l'été 1540.
Dans ce seconde tome, plutôt épais, on suit les différentes enquêtes de Matthew accompagné d'un jeune faquin du nom de Barack. L'avocat suit piste après piste dans une course contre la montre et s'attelle à plusieurs enquêtes en même temps dont celle qui pourrait faire rentrer en grâce Cromwell, retrouver la formule du feu grégeois, les fameuses " larmes du diable". le tout peut paraître long car cela mène à pas mal de fausses pistes mais... au moins le héros ne découvre pas tout d'un claquement de doigt. On aime ou on n'aime pas.

Historien accompli, C.J. Sansom nous plonge dans l'univers du moment avec le quatrième mariage désastreux d'Henry Tudor, la Réforme, l'alliance franco-espagnole et la montée en force des Howard et la disgrâce de Cromwell. Son idée du feu grégeois s'harmonise bien avec tout ces événements.

Les personnages sont plaisants. On retrouve l'avocat, très désillusionné mais toujours aussi sympathique. Quant à Barack, il ajoute une touche d'humour face au mélancolique avocat. J'ai pris plaisir à voir ce que devenait Guy.

Enfin, comme dans le premier tome, Sansom essaye de jouer sur les faux-semblant. Pour le coup, cela n'a pas pris dans sa totalité mais cela n'enlève rien à la qualité de l'histoire.

J'attends avec impatience de découvrir le troisième tome.
Commenter  J’apprécie          190

Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
« Ah ! Shardlake, dit-il avec cordialité, j'espère que vous aimez le sucre. Il y en a toujours à profusion dans les banquets de Lady Honor. » Il avait à l'évidence décidé de se montrer affable ce soir.
« Je ne suis pas vraiment un bec sucré et je tiens à prendre soin de mes dents.
- Je vois que, comme moi, vous avez encore toutes les vôtres, dit Marchamount en secouant la tête. Je trouve insupportable cette affectation qui pousse les femmes à se noircir délibérément les dents pour faire croire qu'elles ne mangent que du sucre le plus fin. »
Commenter  J’apprécie          70
- Ecoutez. Barak s'arrêta net. Une lueur rouge apparut au dessus du mur, suivie d'une impressionnante explosion, plus forte qu'un coup de tonnerre. On entendit le bruit sourd de pierres qui s'écroulaient, accompagné d'applaudissements et de vivats, tandis qu'un nuage de poussière se déployait au dessus de nous.
Bien qu'elle parut fougueuse, la jument de Barak se borna à faire un écart en hennissant, mais Chancery poussa un cri strident et se cabra. Il m'aurait désarçonné si Barak n'avait tendu la main et saisi les rênes en disant d'une voix ferme : "Tout doux, tout doux." Chancery se calma aussitôt et se remit d'aplomb. Il tremblait, et moi aussi.
Commenter  J’apprécie          30
Oů était le christ quand cette pauvre fille et son frère se sont fait tailler en pièces hier soir ?il regardait accablé par le chagrin comme sur cette croix.il regardait les hommes utiliser à des fins horribles le libre arbitre que Dieu leur a donné.
Commenter  J’apprécie          60
Le développement de l’imprimerie nous avait apporté la Bible anglaise, qui, sur ordre du roi l’an dernier, se trouvait désormais dans chaque église, mais il avait aussi entraîné l’apparition de ce genre de publication qui engraissait les imprimeurs des bas quartiers et donnait du travail au bourreau. Comme nous l’ont appris les Anciens, il n’existe rien sous le soleil qui ne soit susceptible de corruption, même la chose la plus belle
Commenter  J’apprécie          30
Il examina la substance du mieux qu'il put dans la pénombre, mit un peu du liquide sombre sur le bout de ses doigts qu'il frotta et renifla d'un air dégoûté.
"C'est donc cela, le feu grégeois, maugréa-t-il.
- Oui. Le feu noir. Je me demandais comment le feu pouvait être noir, mais maintenant je vois que c'est du liquide qu'il s'agit.
- Peut-être voulait-on aussi parler des ténèbres dans lesquelles il pouvait plonger les hommes ?
- Peut-être. Dans les anciens grimoires, on l'appelait aussi "larmes du diable". Je lui racontai comment j'avais trouvé le pot à Smithfield et comment il s'en était fallu de peu qu'il ne tombe dans les mains de Rich. "Prenez-le, je vous prie. Pourrez-vous l'examiner demain ?
- Aux conditions que je vous ai données. Je ne ferai rien pour aider Cromwell à l'utiliser.
- C'est entendu."
Il plongea son regard dans le mien. "Vous savez, Mattthew, vous auriez de graves ennuis s'il venait à découvrir que c'est à moi que vous avez apporté ce pot plutôt qu'à lui.
- Alors, nous devons faire en sorte qu'il ne l'apprenne pas, dis-je avec un sourire nerveux. Et pourtant, je ne peux m'empêcher de penser que Cromwell a certes commis beaucoup de mauvaises actions, mais au moins, il a la vision d'un Etat chrétien. Tandis que Norfolk souhaite que l'Angleterre retourne à la superstition et l'obscurantisme.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : romans policiers et polarsVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (666) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3184 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..