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Une fable philosophique qui nous bouscule. D'abord par la forme, le texte se déroule sans paragraphes ni alinéas mais si lisible qu'on ne peut qu'admirer le talent de l'auteur. le fond est encore plus perturbant avec cette voix intérieure qui dialogue avec elle-même. Et là encore talent puisqu'on suit l'auteur et avec plaisir. Une belle réflexion sur la sacralité de la vie et sur la possibilité d'interférer sur la dynamique mortifère d'un système.
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Ouvrir un livre de José Saramago, c'est plonger dans une lecture unique , hors du temps et hors des sentiers battus. C'est ma troisième expérience , et toujours le même ressenti, même si la force de @L'aveuglement n'a pas été égalée ici.
Monsieur José travaille à l'état civil et dérobe de temps en temps la fiche d'une célébrité . sans y faire attention , il vole la fiche d'une inconnue qui l'obsède dès qu'il s'en aperçoit.

Monsieur José : le anti héro absolu : Célibataire , depuis sa naissance sans doute, sans intérêt pour quoi que ce soit si ce n'est ses fiches , fonctionnaire dans la plus grande définition du terme, il va être entrainé dans des aventures qui à son échelle auraient déboussolé Indiana Jones.
L'auteur aussi nous entraîne dans son expérience favorite, nous clouer à notre lecture , avec ses phrases interminables mais tellement bien structurées , avec ses dialogues incrustés dans le texte , où la majuscule symbolise le changement d'interlocuteur.
Cette langue est un tourbillon qui entraine le lecteur au delà de l'histoire , avec toujours des petites remarques croustillantes teintées d'humour qui tentent de rattacher au réel une histoire qui ne l'est pas mais dont la portée réflexive est immense .
C'est forcément brillant, cela peut dérouter voir dégouter. Pour moi, c'est une expérience que je renouvèle avec grand plaisir chaque année .
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Un personnage d'archiviste au Conservatoire de l'Etat Civil (inscription sur les fiches adéquates des évènements humains = naissance, mariage, divorce, mort) est présenté comme similaire à une souris grise - sa vie est terne, sans passion ni couleur. Il se révèle néanmoins curieux de détails concernant la vie de quelques individus célèbres, dont il détourne certaines fiches pour collecter les informations inscrites. Juste pour le plaisir de la collection ... jusqu'au jour où ... grain de sa ble dans l'engrenage de sa vie bien réglée, la fiche d'une femme inconnue lui tombe entre les mains, et cette inconnue devient une obsession pour lui. Qui est-elle, où vit-elle, l'archiviste transgresse règle sur règle pour répondre à cette question, nous le suivons pas à pas, dans ses pensées comme dans ses gestes, dans ses conversations avec son plafond comme avec les personnes qu'il rencontre et même - émotion - le Chef du Conservatoire.
Ce roman est écrit avec le style reconnaissable de José Saramago - phrases peu ponctuées et situations pleines d'humour absurde poussé à son paroxysme. C'est un régal, à lire lentement pour ne pas perdre la moindre miette du récit, incursion (pour les cinéphiles) des Monty Pythons dans l'univers de Brazil (sans le totalitarisme).
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Autant commencer par un aveu....je crois que j'ai des sentiments pour Monsieur José !
Monsieur José Saramago,
......qui a un prénom en commun avec son héros, et je le soupçonne fort, pas que...

C'est un roman exceptionnel, au même titre que l'aveuglement, vraiment exceptionnel !

Un seul personnage qui fait tout le job, les autres ne sont là que comme des satellites, ils tournent autour du petit employé de l'état civil, lui donnent sa texture et sa raison d'être.
L'intrigue est étrange, elle est dûe au hasard , elle n'a même pas de réalité, comme le montrera bien le dénouement.
Tout semble vain dans cette histoire , et tout demande tellement d'énergie !
À l'image de la vie, peut être , Monsieur José n'est il pas après tout, chargé de répertorier la vie et la mort?

Il n'y a aucune joie dans ce roman, cependant j'y ai trouvé une sorte de jubilation, l'écriture de Saramago emporte et donne une respiration ample et majestueuse à tout le récit.
En plus de la vacuité de la vie, on se prend à réfléchir à la solitude, à la soumission, à la transgression, à l'émancipation , à l'amour, ou plutôt à son manque....
Comment aurait vécu José s'il n'avait pas été seul, dans son antre, prisonnier de cette institution on ne peut plus inhumaine ?.....
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Monsieur José, seul personnage de ce livre qui porte un nom, est un obscur employé de l'État civil. Il travaille dans l'immense bâtiment où sont conservées et mises à jour les archives des vivants et celles des morts.
Il vit seul, dans un modeste logement contigu à la grande salle où les employés sont soumis à une stricte hiérarchie bureaucratique.
Dans cet univers concentrationnaire, son seul passe-temps consiste à collectionner des renseignements sur les cent personnes les plus célèbres du pays.
Un jour, par hasard, il prend la fiche d'une jeune femme. Et sa vie, tout à coup, bascule. Délaissant ses célébrités, il décide de rechercher l'inconnue et se lance, au rythme des longs phrasés de Saramago, dans de rocambolesques aventures. Il fouille la nuit dans les archives de l'État civil, falsifie des autorisations, entre par effraction dans une école, se blesse en escaladant un mur, attrape la grippe, et se met à rédiger un journal.
Mais au terme de ses recherches, cet Orphée des temps modernes ne rencontrera la jeune femme ni dans l'Enfer des archives ni au cimetière, « cette grande bibliothèque des morts », où un berger s'amuse à changer les plaques funéraires sur les tombes.
Sa quête de l'inconnue, l'espoir d'un amour qu'il ne vivra jamais l'auront mené, en le conduisant vers l'autre, au dépassement de soi, à lui-même.
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Lire José Saramago c'est entrer dans un univers particulier, de par le style du prix Nobel, ses longues et très belles phrases, mais aussi son humour pince sans rire qui surprend le lecteur au coin d une page.
Son écriture humaniste et sa recherche de l identité, que l on retrouvent dans son oeuvre, nous emmènent à suivre un petit fonctionnaire de l état civil qui, pour une fiche mal rangée, va se mettre à enquêter sur la femme inscrite sur la dite fiche.
On a fait référence à kakfa pour cet ouvrage et il est vrai que l ambiance et la personnalité de l anti héros s y prêtent très bien.
L histoire commence un peu tard à mon avis, même si le début du livre permet de s imprégner des lieux et du comportement de monsieur José, célibataire collectionneur, comme de son caractère.
Toujours intelligent, réaliste, pas forcément optimiste, ce livre, comme " l aveuglément" est un magnifique plaidoyer de la vie.
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Certes la lecture n'est pas facile, il faut s'adapter au style de l'auteur. Mais on est récompensé par les personnages que l'on croise, par les transgressions de M. José et par l'humour noir qui se dégage du texte.
Les pauvres morts ne sont pas mieux gérés au conservatoire qu'au cimetière.
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Encore un bon roman de Saramago
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Il y a un peu de Kafka mais avec une soupçon de gentillesse dans ce livre de Saramago.
Une sorte d'enquête dans un monde si clos, où de l'imaginaire ne peut être que salutaire. le réel n'est finalement que ce qu'on veut bien en croire et en faire.
Pas un indispensable, mais un plus.
Attention, notez-le, il y a beaucoup de dialogues dont les échanges de phrases sont juste séparés par une simple virgule. Saramago a son style.
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M. José est un modeste fonctionnaire, préposé aux écritures dans le conservatoire des états civils de Lisbonne. Cet employé quinquagénaire à la vie réglée comme une horloge suisse n'a, a priori, rien d'un héro et pourtant il va le devenir quand la fiche d'une jeune femme anonyme et quelconque va se mettre à l'obséder, le paisible fonctionnaire va alors se mettre en quête de retrouver sa trace.


L'auteur portugais José Saramago nous livre ici le récit d'une aventure déroutante dans les méandres de la bureaucratie. Ceux qui connaissent l'auteur ne seront pas surpris de son style assez baroque : ponctuation rare, phrases longues et absence de noms pour ses personnages (à l'exception notable de monsieur José). Je l'apprécie pour ma part mais comprends cependant qu'il puisse en rebuter certains. L'humour discret et pince sans rire est aussi présent surtout quand l'auteur nous présente l'univers de l'administration : très hiérarchisé et régit par des lois aussi immuables qu'absurdes.


Le personnage de monsieur José est très attachant et peut rappeler le Bilbo Baggins de Tolkien, un personnage très casanier dont la vie tranquille va basculer pour une longue quête dont il ne voit pas la fin. C'est un des points les plus réussi du roman. L'autre grande réussite de l'ouvrage est sans doute la poésie et l'humour que Saramago apporte à l'univers froid et en quelque sorte monstrueux des archives publiques.


Du coté des minces reproches que l'on pourra faire à ce livre, on notera que certaines scènes trainent un peu trop en longueur et pour ma part une fin pour laquelle j'attendais davantage. Rien de rédhibitoire mais je préfère Caïn ou encore L'aveuglement chez le même auteur.


Si ce livre ne conviendra pas aux amateurs d'action et de rythme effréné ni aux allergiques au style très particulier de José Saramago; j'y ai trouvé un roman aussi original que réussi dans l'univers très particulier des archives administratives.
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