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3,65

sur 1415 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai dit deux gros mots en refermant le livre, ce qui est mauvais signe chez moi : )
Soit Sartre a fumé la moquette, soit il est pédant, soit je ne comprends rien et mon cerveau est défaillant.
Bon, j'ai lu une dizaine de livres de philo que j'ai tous appréciés, mais là, non !
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Au début, ça part bien, il définit l'existentialisme comme philosophie où l'existence humaine ( naissance ) précède l'essence ( les projets de l'homme ), alors que pour le coupe-papier, c'est le contraire : on sait à quoi il va servir avant de le façonner.
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Mais après, c'est flou, embrouillé contradictoire, rempli de phrases péremptoires et de certitudes non démontrées, de pirouettes, et il y a trop de « passages du coq à l'âne », c'est-à-dire de manque de transitions, et même d'incohérences.... et je dirais aussi : de mauvaise foi.
Lisez-le, vous me direz si je me trompe ! Ou plutôt, non : il n'en vaut pas la peine.
Un si « grand » bonhomme : c'est triste.
Par exemple, un des nombreux passages flous :

« Nous n'avons jamais discuté le fait que, constamment, l'homme est un objet pour l'homme, mais réciproquement, il faut, pour saisir l'objet comme tel, un sujet qui s'astreigne comme sujet. »

Vous comprenez quelque chose, vous ?
Un exemple de contradiction :

p92 « L'existentialisme n'admet pas la vérité de l'histoire ».
p106 « Les hommes dépendent de l'histoire ».

A la fin, il y a un dialogue avec Pierre Naville, intellectuel communiste et sociologue, donc, quand même pas n'importe qui, et il est capable de lui répondre des petites phrases sèches comme :

« Cela ne veut rien dire  »
« Absolument pas »....avant de repartir dans sa nébuleuse, son flou pas artistique.
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Voilà.
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J'avais lu « Le mur » et des nouvelles que je n'avais pas appréciées.
La vie de Sartre me semble aussi brouillonne que ses écrits, et encore plus sa parole qui suit dans le dialogue qui conclut le livre.
Né dans le XVIè, de parents aisés, d'une famille comportant plusieurs polytechniciens, Sartre est un brillant élément, mais un jeune farceur, quelque part surdoué. Il est sur tous les fronts littéraires, roman, théâtre, essais.
Ça ne m'étonne pas qu'il copine avec Boris Vian, après guerre. Deux surdoués qui prennent la vie comme une farce. Celui-ci le met en scène dans « L'écume des jours » sous le nom de Jean Sol Partre.
Bon, « L'existentialisme est un humanisme » est publié à la fin de la guerre.

Sartre crée peut-être « l'existentialisme », inspiré par Descartes et Heidegger, alors que Nietzsche et d'autres parlaient de philosophie existentielle.. JPS est sans doute profondément marqué par l'attitude des collabos, et c'est sans-doute à eux qu'il fait allusion quand il écrit :

« Les uns qui se cacheront, par l'esprit de sérieux ou par des excuses déterministes, leur liberté totale, je les appellerai lâches ; les autres qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu'elle est la contingence même de l'apparition de l'homme sur la terre, je les appellerai salauds ».

Phrase pleine de rancune, à mon avis, mais quand même assez floue.

Pour en revenir au livre, je pense qu'il a défini clairement et intelligemment l'existentialisme....
Sa notion prioritaire de « liberté » m'interpelle, me convient .. ; avec certaines limites : on ne peut pas être Bakounine, on ne peut pas tout faire !
Sa notion de « responsabilité » est très intéressante, mais je pense qu'on ne peut pas, comme lui, l'étendre à l'humanité entière quand on fait un choix personnel !
« L'homme se construit », ça aussi, j'adhère...

MAIS...
Bien que dans la pratique, il ait pris fait et cause pour les opprimés, son rattachement à l'humanisme n'est pas évident , car JPS n'est pas démonstratif, lie mal ses assertions, je trouve.
De plus il définit
deux humanismes, le sien et celui d'Auguste Comte qu'il traite pratiquement de fasciste ! Non, on ne peut pas accuser les gens gratuitement comme ça !

Ensuite, il a du mal à situer son mouvement par rapport aux autres lignes philosophiques, proche du marxisme, mais pas dans le matérialisme, ni dans la glorification du futur, loin du déterminisme ( de Zola, dit-il ), car tout n'est pas joué [ ok pour ça ], et enfin loin des chrétiens, même de Jaspers, existentiel chrétien, car celui-ci est dans l'espoir de Dieu, alors que Sartre, athée, pense qu'avec ou sans Dieu, c'est la même chose. C'est pour ça que ses adversaires ont qualifié l'existentialisme sartrien de « pessimiste », ce dont il se défend vigoureusement... sans m'avoir vraiment convaincu.
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Je rajoute mon grain de sel : JPS ne connaissait pas les spirites, mais il est vrai qu'à l'époque, Alan Kardec et ses tables tournantes donnaient l'image de clowns.

Je rajoute deux anecdotes :
-Je me rappelle JPS haranguant les étudiants, sur son tonneau en mai 1968 !
-JPS, perturbé par les cancres au lycée, fut respecté en fin de vie, et en 1980, des dizaines de milliers de personnes ont assisté à son enterrement.
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Désolé pour la longueur de ma critique : )
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Touche finale : bien que j'aie fait un long laïus, preuve que cet auteur m'interpelle, et me rappelle, en plus euphémique, « Blanqui l'insurgé » au siècle précédent,......
...je préfère les belles Lotus de formule 1 « JPS » ( John Player Special ) au JPS sur lequel je viens d'écrire : )
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Il a le beau rôle Sartre avec son existentialisme. Il tire ce concept de son chapeau à lapins et, tout fier, croyant avoir inventé l'eau chaude, il se donne le privilège de juger ceux qui agissent sans le connaître, ou qui agissent comme s'ils ne le connaissaient pas :


« Les uns qui se cacheront, par l'esprit de sérieux ou par des excuses déterministes leur liberté totale, je les appellerai lâches; les autres qui essaieront de montrer que leur existence était nécessaire, alors qu'elle est contingente même de l'apparition de l'homme sur la terre, je les appellerai des salauds. »


Et lui, Sartre, il s'appelle le philosophe, c'est certain.
Ce n'est pas très propre de se faire néologiseur et d'embrouiller le monde avec des concepts nouveaux, qu'il faut passer les 3/4 du livre à comprendre pour se rendre compte qu'ils sont finalement assez classiques et qu'ils se ramènent à la lucidité d'une responsabilité sans déterminisme (ce qui est en soi assez contestable). Les seules embûches proposées devraient être intellectuelles, pas sémantiques. Heureusement, le livre est court, mais Sartre philosophe est tellement imbuvable que j'ai déjà condamné "L'être et le néant"... pour le moment...
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Aux chrétiens qui taxent les existentialistes d'être des désespérés, Jean-Paul Sartre répond que c'est faux parce que "même si Dieu existait, cela ne changerait pas grand chose (...) Il faut que l'Homme se retrouve lui-même et se persuade que rien ne peut le sauver de lui-même; fût-ce une preuve valable de l'existence de Dieu. En ce sens, l'existentialisme est un optimisme, une doctrine d'action." (p.77). Aux communistes qui reprochent aux existentialistes de n'être pas matérialistes, Jean-Paul Sartre veut prouver que sa recherche philosophique "ne contredit pas la conception de la détermination de l'homme par l'économique" (p.13). Par le biais de cette conférence donnée en 1945, Jean-Paul Sartre dont l'essai L'être et le néant a divisé l'opinion, tente de justifier son positionnement en déclarant que "l'existentialisme est un humanisme". Ainsi subjectivité (réalité humaine), angoisse (décision) et délaissement (absence de déterminisme/liberté) fondent-ils les principaux concepts de l'existentialisme athée de Sartre. de mon point de vue, si l'existentialisme peut se concevoir comme une doctrine d'action, il me semble par contre hasardeux de croire que l'homme est condamné à être libre en l'absence de déterminisme. Surtout que le discours est confus et la démonstration peu convaincante. Alors pour sûr, je n'adhère pas à l'existentialisme sartrien. Et vous ?
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Je dois dire m'être trouvée des points d'accord et de désaccord à peu près en même proportions avec la philosophie de Sartre. J'évoquerais ici les principaux points qui me viennent à l'esprit:
-J'adhère au fait que ce ne soit pas un Dieu qui nous ai défini, en revanche, je crois tout de même en des forces extérieures (voire supérieurs, à méditer...) qui peuvent interférer avec notre façon d'être, nos choix et nos actes.
-L'homme se définit par ses actes, oui, ok, mais quand-est-t-il de nos pensées, de nos sentiments et de nos émotions ? Ils sont intérieurs à l'homme et nous définissent à mon humble avis, tout autant que nos actions.
-Sartre penche plutôt pour la notion du libre-arbitre dans son oeuvre, or j'aurais tendance à prioriser le concept du déterminisme. Je pense que l'homme ne peut ignorer le fait que des causes au-delà de sa conscience directe, le déterminent à agir.
-L'acte individuel engage toute l'humanité selon Sartre, je suis plutôt d'accord, les choix de chacun influencent les autres.
-Selon ce philosophe, l'homme ne se construit que par lu-même et il ne peut donc qu'être le seul à pouvoir se sauver. Bien que Sartre affirme qu'il ne s'agit pas d'un message pessimiste mais plutôt optimiste car il laisserait à penser que l'homme a tout pouvoir sur lui-même, je pense que pour rester optimiste et garder espoir l'homme ne se suffit pas à lui-même, il a besoin de croire en une providence, un destin ou encore en la chance. Alors je dirais ceci: l'homme est capable de se rendre maître de ses choix et de ses actes, mais une aide ou des facteurs extérieurs peuvent intervenir favorablement ou non face à lui et à ce qu'il choisit d'entreprendre.
Je ne saurais donc adhérer vraiment à la philosophie de Sartre, mais elle m'a tout de même apporté des points intéressants concernant l'image de l'homme.
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