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3,65

sur 1415 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je relis aujourd'hui ce petit manuel philosophique de Jean-Paul Sartre lu il a quelques années déjà et ressenti percutant à l'époque. Il s'avère en être de même au moment présent avec la maturité du lecteur en prime ! Cette redécouverte m'est rassurante et il se dégage toujours encore en moi cette sensation de liberté à la lecture de ces théories s'appuyant sur des démonstrations illustrées d'exemples et de références montrant que l'homme est responsable de son existence , de ce qu'il est et cela que Dieu existe ou pas, quelle que soit sa destinée.
L'existentialisme est une doctrine d'action, foncièrement optimiste, nous sommes les acteurs et les décideurs de notre vie. Une lecture bien structurée avec des mots clé en marge afin de retourner facilement vers l'une ou l'autre notion.
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J'ai toujours aimé la Philosophie, bien avant de découvrir cette discipline en Terminale; c'est d'ailleurs en partie pour cela que je me suis orienté vers la Terminale Littéraire. La réflexion, la recherche de la vérité, les différents points de vue sur des notions abstraites et difficiles, la cultivation de ses opinions...
Si quelques ouvrages m'ont beaucoup plu, comme « L'Antimanuel de Philosophie » de Michel Onfray, ou le « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les Hommes » de Jean-Jacques Rousseau, « L'Existentialisme est un humanisme » de Jean-Paul(-Charles-Aymard-Léon-Eugène) Sartre m'a littéralement bouleversé. Il s'agit probablement de son ouvrage le plus abordable, en tout cas de « pure philosophie » (j'entends par là que c'est exclusivement un ouvrage philosophique, non romanesque comme « La Nausée », ou théâtral comme « Huis Clos ») et qui propose une excellente approche de sa philosophie existentialiste.

« L'existence précède l'essence », une phrase culte, mythique, dont j'ignorais la provenance, prend tout son sens dans cet ouvrage de l'un des auteurs français les plus influents du 20ème siècle (avec Bergson, il est pour moi le plus influent). L'essence se définie par une vérité prédéfinie, Sartre prend l'exemple, dans « l'Existentialisme est un humanisme », du coupe-papier : avant d'être un coupe-papier, cet objet a d'abord été une idée dans la tête de son créateur, quelque chose qui allait se concrétiser, dans son rôle qui lui aurait été donné. Se dire que « l'essence précède l'existence », ce serait se dire que l'homme a été prédéfini, qu'il a d'abord été une idée dans la tête de quelqu'un ; probablement dans la tête de Dieu, ou d'une quelconque autre force supérieure et créatrice. Cependant, la philosophie Sartrienne étant athée, la phrase doit se prendre dans l'autre sens, c'est là que l'on arrive à la célèbre formule « l'existence précède l'essence » ; cela signifie que l'homme naît complètement neutre dans l'existence, ce qui n'est pas sans rappeler ce que disait Heidegger (un philosophe dont Sartre s'inspira beaucoup), « l'homme est jeté dans le monde », rien ne détermine ce que l'homme doit être. L'homme est libre de choisir ce qu'il sera, c'est également là qu'il se distingue de l'animal : l'animal a une essence avant d'exister. Prenons l'exemple du cheval, à peine né, le poulain se lève déjà et broute, il peut même être en mesure de galoper ; son essence est ici représentative de la « loi naturelle » déterminée par son instinct (ce qui n'est pas sans nous rappeler Rousseau et le « Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes », lorsque le philosophe s'intéresse à la liberté humaine, en faisant la distinction entre l'animal et l'homme). L'homme, lui, se détermine par ses actes, ainsi son essence vient à terme, lorsqu'il meurt. C'est ainsi que Jean-Paul Sartre explique la liberté de l'homme, certes de manière relativement résumé, mais c'est en quelque sorte l'idée principale de l'ouvrage.

Cette conférence est également l'occasion d'approcher un autre concept propre à Sartre : la mauvaise foi. Celle-ci se traduit par le refus de la liberté de l'individu, et donc des responsabilités qu'elle comprend. En effet, l'homme étant libre par ses actes (car l'existence précède l'essence), chacun de ses actes engage sa responsabilité, et engage l'humanité toute entière. Refuser ses responsabilités, c'est refuser sa liberté, et donc faire preuve de mauvaise foi.
Par ailleurs, ces deux idées présentes dans la philosophie Sartrienne font indéniablement penser à l'expérience de Milgram. En résumé, voici en quoi consiste cette expérience : un savant et un élève sont dans deux salles séparées (il s'agit en réalité de comédiens). L'élève est dans une salle, sur une chaise électrique factice reliée à un bouton dans la salle du savant. le savant fait entrer des cobayes (qui ne sont pas au courant de la supercherie) dans sa salle ; il fait réciter une liste de mots à l'élève dans la salle séparée, si ce dernier ne les cite pas dans le bon ordre, le cobaye doit presser le bouton afin d'envoyer de (fausses) décharges électriques à l'élève, d'abord de faible intensité, jusqu'à une intensité mortelle. Arrivée à l'intensité mortelle, la plupart des cobayes refuse d'aller plus loin ; mais le savant leur explique alors qu'il prend l'entière responsabilité de la mort de l'élève. Déresponsabilisé, le cobaye administre la décharge létale.
Si cette expérience vise à évaluer le degrés d'obéissance de l'individu devant une autorité légitime, cela entre bien dans l'idée de la « mauvaise foi » de Sartre. Cela peut également rappeler le cas Eichmann (traité par Hannah Arendt), un officier SS et membre du parti Nazi qui a conduit à la mort de nombreux juifs, déclarant qu'il agit ainsi, car il n'a fait que « respecter les ordres ». Seulement, ce cas Eichmann amène une autre notion : celle du Devoir, et lire Kant peut être plus intéressant et complet pour en percevoir toute la profondeur...

~ Bydie
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Voilà le livre qui est ni plus ni moins le plus grand texte philosophique que j'ai lu, à l'heure actuelle.
L'existentialisme est un humanisme est un appel à la liberté, au refus des contraintes, à se construire soi-même. En cela, ce livre me semble profondément révolutionnaire, et révolutionnaire encore aujourd'hui. Un ouvrage toujours actuel, et qui le restera longtemps.
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un livre lu à un tout jeune âge;une formidable étincelle comme point de départ de réflexion sur la vie...l'optimisme,une certaine liberté,la conscience...de tous les possibles.
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Penser comme Dieu, écrire comme Sartre ; faire de l'homme une totalité constituante et de l'existence une expérience de lecture.
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Il est souvent préférable que la philosophie soit présentée dans des textes courts , ce qui évite le décrochage du lecteur . Cette retranscription de cette conférence de Sartre est particuliérement pertinente . Il affirme ici le fait que chaque homme est humaniste , et cela méme si il choisit la voie de la pensée et non celle de la religion ou autres dogmatismes qui enferment l'homme dans une boite et dictent par la méme les "pensées " que celui - ci doit avoir . Sartre s'oriente vers une toute autre conception de la vie , de la présence humaine dans la vie , et ne serait ce que sur cet aspect là cet ouvrage est passionnant . Mais il y a toute la démonstration de cette affirmation , qui fait qu'au final , l'on découvre bien mieux la philosophie avec un texte trés court et bien pensé qu'avec un texte d'une longueur incroyable qui finit par rebuter le lecteur . Dans ces quelques pages , Sartre parvient à faire une parfaite démonstration de l'existence de l'existentialisme , et rien que pour cela cet ouvrage est indispensable .
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En vrai, je crois que les lecteurs attachés au développement personnel devraient préférer cet ouvrage aux autres ta vie commence ou l'homme qui voulait aux titres racoleurs et présomptueux.
Largement accessible et permettant au lecteur d'être d'accord ou pas avec l'auteur. Rien que pour cette liberté, c'est jouissif.
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Souvenir de philo, de terminale, une révélation pour qui souhaite prendre sa vie en main. Un texte bref et percutant et qui permet de mesurer toute l'ampleur de notre liberté sans mauvaise foi ou mauvaises excuses. Il redonne ses lettres de noblesse au mot LIBERTE.
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Conférence dans laquelle Sartre tente de faire mieux comprendre sa philosophie en la simplifiant. Elle est suivie d'objections.

On retient notamment la célèbre phrase : " l'existence précède l'essence", c'est-à-dire que l'homme n'a pas de contours prédéfinis, il n'est que ce qu'il se fait. Par là, il n'y a pas de "nature humaine", car celle-ci fige, inscrit l'homme dans un cadre.

D'autres notions comme l'angoisse, la responsabilité, le choix, l'intentionnalité, la situation sont définies brièvement.
Pourquoi a-t-on pu croire que cette philosophie est pessimiste ? Car " nous sommes condamnés à être libres". Mais n'est-ce pas là notre plus belle sentence, qui nous offre la possibilité d'assumer nos actions, nos responsabilités, à être seul à pouvoir décider de ce que l'on veut faire de soi ? L'homme ainsi peut s'affirmer, sans être la marionnette de quelqu'un d'autre. C'est une vision positive de l'homme.

Cependant quelle liberté douloureuse ! Ce qui explique aussi la paradoxale servitude volontaire qu'avait exposé La Boétie, dans son ouvrage ( de la servitude volontaire). Il est dur d'être libre, car nous sommes condamnés à être libre - quelle sentence pénible ! - alors le peuple s'en remet sous le joug d'un seul, le tyran. de même qu'un individu refuse son autonomie pour se mettre sous la tutelle d'un autre. (hétéronomie) Celui là aussi refuse sa liberté, en l'occurrence celle de penser. Parmi ces exemples, on voit bien que l'affirmation de Sartre dit vrai.

Par conséquent, le propos sartrien met en avant cette difficulté à être libre, et parfois même la mauvaise foi qui consiste à nier cette liberté, et au delà, à se défaire des responsabilités qu'elle implique.

Et si l'on ne peut ne pas être libre, on est libre de refuser sa liberté ou de l'accepter. Premier cas, on refuse l'authenticité, on refuse sa dignité humaine, on vit dans la caverne ignorant notre moi profond et le monde dans lequel nous vivons, on vit superficiellement.

Deuxième cas, nous éprouverons le sentiment d'être humain pleinement, et face à la lucidité, nous saurions vraiment qui l'on est, une subjectivité singulière à qui il est conféré de se choisir.
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"L'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait"

Review sur la dernière lecture : L'existentialisme est un humanisme.

Publié en 1946, cet ouvrage de Sartre cherche à montrer d'une manière précise ce qu'est l'éxistentialisme. Sartre expose à travers ce livre les nombreux reproches qu'à suscité ce courant philosophique dont il a été l'un des initiateurs: l'existentialisme, il se propose de montrer que l'existentialisme est un humanisme, d'où le titre.
Il explique l'existentialisme sous beaucoup d'angles:

•Existentialisme et pessimisme.
•Existentialisme et naturalisme.
•Existentialisme et le fait qu'il s'ppose au quiétisme(inutilité de l'ction).
•Existentialisme et les choix, la liberté, l'angoisse, le delaissement..

On peut distinguer deux types: l'existentialisme chrétien (et il donne exemple par Jaspers, Gabriel Marcel) et l'existentialisme athée (Heidegger par exemple, ou Sartre lui même), où le point commun entre les deux approches est bien leur adhésion a l'idée que l'existence précède l'essence(fond de l'être), il considère que l'homme doit d'abord exister, se rencontrer, surgir dans le monde puis après se définir.

D'où le premier principe de l'existentialisme, et que Sartre a turé de la subjectivité, "l'homme n'est rien d'autre que ce qu'il se fait." À part pour les objects où la raison de la production vient avant l'existence, dans le sens où on ne peut fabriquer quelque chose sans qu'on ait une idée sur ce à quoi ça va servir et il donne un exemple appuyant son point de vue (coupe papier).

Suite au premier principe, Sartre présume que l'homme est ainsi responsable de ce qu'il est, et par conséquent responsable de tous les homme, montrant ainsi que l'homme n'est pas enfermé dans sa subjectivité mais dans le monde de l'inter-subjectivité.
Il avance aussi que l'homme se fait en choisissant sa morale, il n'est pas fait d'abord, l'homme se définit par rapport à un engagement, et qu'en se choisissant il choisit tous les autres, et que le fait de ne pas choisir est aussi un choix.

Il a cité le cogito de Descartes comme fondement *je pense donc je suis* ainsi qu'une parole de Dostoïevski *Si Dieu n'existait pas alors tout serait permis*.

Ensuite Sartre définit l'humanisme, et precise qu'il a deux sens, le premier et qui considère que l'homme est une fin et valeur suprême et puis le deuxième qui cohère avec l'existentialisme sartrien et qui considère que l'homme est hors de lui même et que c'est en se perdant hors de lui même qu'il existe, d'où l'humanisme existentialiste qui appuie cette deuxième définition.

En conclusion, J.P Sartre refute l'idée que l'existentialisme soit un athéisme au sen soù il s'épuiserait à démontrer que l'existence de Dieu, il declare plutôt que son existence ne changerait absolument rien.
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