L'existence précède l'essence.
C'est à travers le texte sténographié de l'une de ses conférences que
J.P. Sartre tente de donner au public un aperçu juste et cohérent du mouvement philosophique qui l'anime, notamment afin de défendre celui-ci face aux attaques communistes et religieuses qu'il rencontre à l'époque.
Sartre définit l'existentialisme athée auquel il se range lui-même, comme le fait que tout homme existe avant de pouvoir être défini en une fin, en un avenir. L'Homme se définit lui-même au fil des actions qu'il choisit de suivre. Aucun Dieu, ne pouvant lui insuffler ni lui concevoir préalablement un concept ou mode de vie ; l'Homme n'est rien au début de sa vie ; et il ne fait qu'être qu'en fonction de ce qu'il se choisit d'être.
Partant de rien,
Sartre instaure l'idée de projet qui habite chaque homme ; ce projet se construisant à travers chacun et selon sa propre subjectivité.
Tout Homme est pleinement responsable de ses actes, et, partant du principe que chaque acte que commet un Homme ne peut être mal choisi ;
Sartre affirme que les actes que décide de réaliser un Homme, sont choisis car il estime que c'est ce qu'il doit être fait par tout autre Homme sur Terre. Ainsi, en agissant pour se façonner lui-même, l'Homme façonne également l'humanité toute entière. L'Homme se construit donc en construisant tous les Hommes avec lui.
Trois thèmes sont alors introduits par
Sartre pour décrire les impacts de l'existentialisme sur chaque Homme : l'angoisse, le délaissement et le désespoir.
- L'angoisse :
Face au constat de ce qui est rapporté plus haut, tout Homme se rendant compte de la responsabilité qui l'engage pour lui-même et surtout toute l'humanité ne peut échapper à l'angoisse.
Selon
Sartre, réfuter ce sentiment n'est que la représentation simple d'une mauvaise foi, d'un refus de l'irréfutable. Cependant cette angoisse ne s'accompagne en aucun cas d'inaction et de passivité, elle fait partie intégrante de l'action que nous menons, et doit être acceptée par chacun, car elle accompagne la responsabilité qui nous anime tous à travers ces actions et à laquelle nous ne pouvons échapper.
- le délaissement :
Dans la mesure où l'existentialiste affirme que Dieu n'existe pas, l'Homme se sent donc délaissé face à ses propres choix issus de sa propre interprétation des signes qu'il rencontre. Au même titre que l'angoisse à laquelle elle s'accompagne, le délaissement est également une conséquence du fait que l'Homme est entièrement et seul responsable de ses actes.
- le désespoir :
Cette notion réside dans le fait que l'existentialiste ne se borne qu'aux actions que l'Homme lui-même peut interférer en agissant, uniquement de par sa propre volonté ; ce qui définit sa liberté.
L'intersubjectivité est une notion également introduite par
Sartre afin de décrire l'importance de l'autre vis à vis des actions de chacun : en agissant, l'autre reflète notre action et demeure ainsi indispensable à notre développement individuel. C'est la réception de nos actions (en bien ou en mal) de l'autre, qui nous fait exister.