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EAN : 9782080603043
242 pages
Flammarion (01/01/1968)
2/5   1 notes
Résumé :
Si, dans sa grande période, la bicyclette a été appelée la petite reine, la voiture mérite, elle, le nom de grande souveraine. Souveraine, elle l'est, en effet, par l'autorité avec laquelle elle a transformé et transforme encore nos institutions et nos mœurs.
"Souveraine" : le titre est encore insuffisant. L'attrait exercé sur la jeunesse, sur la tendre enfance même, fait penser à quelque pouvoir magique.La fortune d'aujourd'hui est montée sur quatre roues.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est un excellent exercice d'hygiène intellectuelle que de se plonger dans les réflexions sur la société telles qu'elles étaient développées il y a un demi-siècle. Cette sorte de récréation est de nature à vous sortir des présupposés inconscients de notre époque, dont les analystes de notre temps ont, quel que soit leur courant de pensée, du mal à se libérer.
Et, en matière de pensée économique, comment s'y livrer mieux qu'avec Alfred Sauvy, qui fut, depuis l'entre-deux-guerres jusque dans les années 60, l'un des penseurs les plus originaux et les plus rigoureux à la fois de la société, sous ses angles démographiques, économiques, sociologiques, et économiques ? Il fut l'inventeur de l'expression "tiers monde", le créateur de l'institut d'études démographiques, car il avait, le premier, pris conscience de l'importance de la démographie, et, dès le Front Populaire, les grands de notre pays s'arrachaient ses conseils, hélas trop rarement suivis.
Ajoutons qu'il avait prévu, avec dix ans d'avance sur les évènements de mai 1968, que la politique universitaire allait, si elle n'était pas adaptée, à des remous graves de la part des étudiants, et, avec cinquante ans d'avance, que, sauf aménagements particuliers de notre politique en la matière, nous risquions de voir notre société ébranlée par une immigration massive venant du Sud.
C'est pourquoi je me suis lancé, dans l'espoir de ressentir un vent frais dans nos discussions actuelles stéréotypées sur les transports, dans la lecture des "4 roues de la fortune", où, à, une époque (il y a 55 ans) où tout le monde, depuis le grand public jusqu'à nos dirigeants, locaux et nationaux, ne jurait que par l'automobile, Sauvy montre, à contre-courant, tous les inconvénients d'un développement non maîtrisé de ce mode de déplacement, en même temps du reste qu'il insiste sur son caractère irremplaçable.
J'attendais sans doute trop d'un penseur dont j'ai lu, avec un énorme profit et un plaisir insoupçonné, bien des ouvrages (en particulier, "mythologies de notre temps") ; car ça a été une énorme déception.
Car, si Sauvy (encore une fois, en large avance, comme souvent, sur son temps), montre bien l'aberration économique que constitue l'octroi d'une place pratiquement gratuite (à l'époque) à l'automobile dans les villes, s'il montre l'absolue nécessité d'investir massivement dans les transports collectifs, s'il met en avant (c'est là un chapitre particulièrement instructif) ce que furent les énormes erreurs industrielles, au cours de la décennie qui a suivi la guerre, dans cette branche, comme dans des secteurs voisins, en revanche, sur bien d'autres aspects, il exprime bien plus des idées a priori qu'il n'en montre les fondements rationnels, contrairement à son habitude constante.
C'est particulièrement le cas quand il aborde la question de l'effet sur la répartition, des personnes et des activités, sur le territoire, où son approche un peu paradoxale (car pour lui, l'automobile a été davantage un outil de concentration que de dispersion) eût été extrêmement intéressante s'il l'avait appuyée sur de véritables raisonnements économiques ou sociologiques, comme il nous y avait habitué dans ses autres productions.
Cette même imprécision impressionne encore davantage dans ses développements sur la ville et la planification urbaine. Sa critique des villes nouvelles de la Région Parisienne, qu'il eût fallu, selon lui, construire dans le "désert français", quelque part dans les zones peu denses en recherche de population et d'activité économique est particulièrement provocante ; et l'on est fort déçu de voir que l'auteur n'indique pas du tout la manière dont, selon lui, on aurait pu, après avoir construit ces villes, y faire venir la population attendue, et s'en tire, pour contrer les opposants à ces théories de villes nouvelles "à la campagne", par des pirouettes élégantes, mais qui ne font pas avancer la réflexion.
Je ne m'attendais pas à devoir délivrer une évaluation aussi basse à ce très grand penseur (et j'ai conscience que mon évaluation est particulièrement basse, car, là où certains critiques de Babelio qui précisent leur échelle de cotation, indiquent que la note maximum correspond pour eux à l'ouvrage du siècle, au contraire, de mon côté, je donne systématiquement cinq étoiles à ceux que je trouve tout simplement excellents)
Alors, faut il appliquer à cet ouvrage l'appréciation que Pascal faisait de Descartes : inutile et incertain ? Je n'irai peut-être pas jusque là.
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Vidéo de Alfred Sauvy
ATLAS GÉOPOLITIQUE DU MONDE GLOBAL http://www.armand-colin.com/EAN/9782200627904
Extrait de : Atlas géopolitique du monde global Pascal par Boniface et Hubert Védrine. Cartographie : Jean-Pierre Magnier
Après 1945, alors que les relations internationales s'organisaient autour de la compétition Est/Ouest, de nombreuses nations, à l'aube de leur indépendance, ont voulu échapper au monde bipolarisé et préserver leur identité. L'expression « Tiers-monde » fut inventée, en 1952, par Alfred Sauvy, économiste français, en s'inspirant du « Tiers état » de la France d'Ancien régime. le Tiers-monde, pauvre, démographiquement majoritaire et dominé par les anciennes puissances coloniales se définit par opposition : il ne se veut ni capitaliste, ni communiste. Ces pays sont situés pour l'essentiel dans l'hémisphère Sud. le clivage Nord/Sud est, selon eux, plus déterminant que l'affrontement Est/Ouest. Les pays du Nord, certes divisés idéologiquement entre communistes et Occidentaux, appartiennent néanmoins tous au monde développé face auquel « le Sud » doit affirmer son identité [...] Aujourd'hui dans le monde global, il n'y a plus rien de commun parmi les anciens pays du Tiers-monde entre, d'une part, ceux qui émergent, les géants géostratégiques (chinois, indien, brésilien), les « dragons » asiatiques désormais industrialisés, les États qui bénéficient d'une rente pétrolière et, d'autre part, les pays les moins avancés (PMA) dont la situation s'est dégradée. Éclaté, le Tiers-monde est mort. Au début des années 1980, la notion d'émergences apparait pour mettre en évidence le développement de pays anciennement « sous-développés », à croissance forte, avec une classe moyenne en expansion, attractifs pour les investisseurs étrangers et ne présentant pas de risques élevés. En 2001, Jim O'Neill (banque Goldman Sachs) invente le concept de « BRIC » pour Brésil, Russie, Inde, Chine, pays continents à fort potentiel de croissance et forte démographie. À partir de 2011, les BRIC institutionnalisent leur coopération et sont rejoints par l'Afrique du Sud (BRICS). de manière globale, le terme « d'émergents » englobe l'ensemble des pays du Sud (une soixantaine aujourd'hui) qui ont su s'adapter à l'économie de marché et croître grâce à la mondialisation. Ces émergents connaissent, comme le reste du monde, un ralentissement économique après la crise de 2008 ; c'est la fin de l'âge d'or de la croissance à deux chiffres. Leur émergence marque la fin de la domination occidentale exclusive sur le monde. le passage, avec la crise du G7/G8 à un G20 (qui s'est tenu pour la première fois aux États-Unis en 2008, devenant un rendez-vous annuel) en est le symbole. Même si les pays anciennement développés restent de loin les plus riches par habitant, ils ont perdu le monopole de la richesse et de la puissance. Plus rien d'important ne pourra globalement se décider sans les pays émergents. ATLAS GÉOPOLITIQUE DU MONDE GLOBAL --- Fiche du livre : http://www.armand-colin.com/EAN/9782200627904
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