AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Josyane Savigneau (Préfacier, etc.)
EAN : 9782260030133
432 pages
Julliard (11/05/2017)
4.36/5   7 notes
Résumé :
Disparue en janvier 2017, Annie Saumont nous a laissé une oeuvre singulière, d'une modernité absolue. Dès ses débuts, elle poursuit l'obsession d'écrire des nouvelles, rien que des nouvelles. Au gré d'anecdotes glanées ici et là, chacun de ses récits dresse un tableau de la société d'une humanité poignante. Avec sa concision extrême, sa parfaite maîtrise de l'ellipse et son art de la chute, elle sait en quelques pages créer un suspense. Ses personnages, antihéros so... >Voir plus
Que lire après FlorilègeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Merci à Babelio et aux éditions Julliard pour l'envoi de ce très bel ouvrage reçu lors de Masse critique. Merci doublement à l'éditeur Julliard, pour avoir continuellement publié cette grande auteur de nouvelles qu'est Annie Saumont. J'avoue que cela fait un peu plus de 15 ans que je lis épisodiquement des nouvelles de cette auteure. Découvert avec le titre "Moi les enfants j'aime pas tellement", j'ai tout de suite accroché à ces récits hachés, déstructurés et à la ponctuation invisible. Elle a indéniablement un style, une écriture que l'on retrouve difficilement ailleurs.

Rien n'est jamais facile lorsqu'on commence la lecture d'un de ses ouvrages. Il faut s'accrocher, car peu de ponctuations (quasiment absence des virgules) et une écriture comme "on parle/pense". Et puis, les thèmes abordés ne sont jamais bien incroyables, Annie Saumont pointait les vicissitudes de la vie, une foule de personnages paumés, mauvais, décalés... évoluant dans un quotidien en apparence banal mais au combien poignant pour la plupart. Elle parvenait à extraire, en 3-4 pages, ce qui fait le tragique de l'existence, le sel de l'incertitude, les virages de nos destinées.
Elle arrivait à créer une telle ambiance que nous établissons une véritable immersion dans la vie d'un personnage, parfois quelques heures, parfois pendant toute une vie. Il s'opère toujours un basculement qui fait que la personne va changer tout d'un coup d'existence, que la tournure de sa vie va prendre un cap auquel elle-même ne s'attendait pas.

Dans ce recueil, beaucoup de tristesse, d'amertume, de misère, de méchanceté... mais abordé avec une telle richesse, une telle vérité, une telle acuité, une telle profondeur que cela en devient saisissant de réalisme. C'est beau, c'est fort, c'est puissant.

Lire du Annie Saumont, c'est lire la vie.
Commenter  J’apprécie          20
Quand j'ai vu dans la dernière Opération Masse Critique de Babélio qu'il y avait ce recueil d'Annie Saumont "Florilège", j'ai de suite demandé à le recevoir.

Annie Saumont, j'ai eu le bonheur de la découvrir vraiment grâce à l'animation "Passerelles du Samedi" que nos bibliothécaires lui ont consacré il y a quelques mois. J'avais lu deux recueils à ce moment-là et étais restée sous le charme, complètement conquise par cette écriture absolument incroyable et cette maîtrise exceptionnelle de cet art littéraire que cette grande nouvelliste manifeste à chaque fois. Lire Annie Saumont, lire ses nouvelles, est un pur bonheur de lecture. Alors un "Florilège", vous pensez!...

Ce recueil réunit à lui seul quelque 43 nouvelles signées Annie Saumont, soit un condensé de sa bibliographie qui, je l'imagine aisément, n'a pas dû être facile à composer. En témoigne Josyane Savigneau dans la préface qu'elle a rédigé spécialement pour ce "Florilège".

Je ne peux par conséquent pas vous parler de chacune de ces 43 nouvelles. C'est pourquoi j'en ai sélectionné une "Une année avec papa". Non pas parce qu'elle serait la meilleure. A mes yeux, elles sont toutes d'égales valeurs. Mais simplement parce que celle-ci m'a peut-être un peu plus émue que les autres, parce qu'elle me correspond peut-être davantage, que j'y ai trouvé quelques, oh! légères, similitudes avec mon parcours mais des similitudes bien réelles cependant.

"Une année avec papa" se présente comme un calendrier avec chaque mois qui s'écoule, d'octobre à juillet. Celle qui parle, c'est une jeune fille, lycéenne. Elle vit dans un appartement, en ville, entre sa mère, 40 ans, prof de physique, sérieuse, stricte, un peu sévère, du moins aux yeux de sa fille. Et son père, plus jeune que son épouse, beau, avec qui elle partage seule, chaque année, des vacances inoubliables à la montagne. Son père qui a vécu mai 68, qui en a gardé le souvenir de son gros orteil cassé par un pavé reçu dessus pendant le mouvement étudiant. Son père, doux rêveur, qui aurait aimé vivre à la campagne, de ses propres cultures et élevages, et qui aujourd'hui se retrouve statisticien dans une grosse entreprise.

Chaque mois qui défile l'un après l'autre, la jeune narratrice évoque une anecdote, un doux moment de complicité partagée avec son père, ses notes, bonnes, au lycée, son travail de lycéenne sur lequel sa mère veille, attentive, ses vacances à la montagne et les randonnées faites avec son père pour aller voir haut, toujours plus haut, de manière à être au plus près de ce ciel, bleu azur et toucher les nuages. Ce ciel qu'il a fini par rejoindre, lui qui n'est plus à présent qu'un chiffre supplémentaire dans les statistiques de la Sécurité routière...

Je n'en dirai pas plus si ce n'est la puissance des sentiments exprimés, et surtout la force des émotions qui s'exprime en quelques mots, deux trois phrases tout au plus, sur la fin de cette nouvelle.

Et ce style imparable, cette maîtrise de cet art ô combien difficile, se retrouve à chaque fois tout au long de ce recueil qui nous parle la vie telle qu'elle est, comme elle est, et que les éditions Julliard ont choisi d'éditer en hommage à cette talentueuse et merveilleuse nouvelliste, Annie Saumont, disparue en janvier dernier.
Lien : http://www.leslecturesdemart..
Commenter  J’apprécie          10
Tout d'abord je tiens à remercier les éditions Julliard ainsi que Babelio pour l'opération Masse critique qui m'ont permis de recevoir ce beau recueil ! florilèges porte bien son titre, et la belle préface admirative de Josyane Savigneau rend bien hommage à l'oeuvre formidable d'Annie Saumont. Je me suis régalée à lire ces nouvelles, où l'on sent tout son travail d'écriture à la fois si moderne et si ciselée, aux fins toujours implacables qui témoignent de son grand savoir-faire. le plus surprenant reste son travail sur le langue, ses dialectes, ses inventions, ses approximations. Annie Saumont fait la part belle à la langue parlée, dont elle pare ses nouvelles en ouvrant justement ses histoires aux gens du quotidien, à ceux sur lesquels on n'écrit pas forcément, aux oubliés, qui en deviennent des héros.
Commenter  J’apprécie          40
Ces nouvelles sont puissantes, par la force des histoires, l'épaisseur ou pas des personnages, les chutes ou pas, le verbe, l'effort demandé au lecteur qui devient acteur.
Le style...non !... les styles sont autant de création littéraire qui interpellent, qui rénovent, dépoussièrent.
Le conditionnement du quotidien est mis en lumière et la bascule de l'histoire n'est jamais loin, mais quand...
Commenter  J’apprécie          00


critiques presse (2)
LaCroix
09 juin 2017
On dit que les écrivains français ne savent pas écrire des nouvelles. Annie Saumont a prouvé le contraire. En témoigne ce « Florilège », compilation de petits bijoux.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Telerama
24 mai 2017
Que ce beau recueil la place enfin sur le devant de la scène, en pleine lumière.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Plus tard, qu'est-ce que tu feras ? Tu devrais t'en soucier. Pense à ton avenir. Que veux-tu faire ? Réfléchis.
Il veut courir pour rien danser pour rien chanter pour rien. Quand ça lui plait. Il veut s'enivrer de parfums il veut voir se déchirer la brume et des sommets enneigés resplendir dans la déchirure. Il veut regarder butiner les abeilles. Guetter le passage des oiseaux migrateurs. Il veut contempler le soir un ciel qui se remplit d'étoiles. Il veut écouter le vent qui sèche le linge et agite les drapeaux. Il veut lécher délicatement la crème glacée - pistache/framboise - dans un cornet en gaufrette.
Commenter  J’apprécie          50
Moi de l'instant où j'ai compris que le corps n'est pas un sac qu'on remplit par un bout et qui se vide par l'autre mais une mécanique tellement plus compliquée j'ai pensé que j'adorerais qu'on m'explique comment tout ça fonctionne et puis apprendre à réparer quand ça se détraque.
Commenter  J’apprécie          40
Elle était chaude et douce. Je ne l'aimais pas.
Commenter  J’apprécie          10

Video de Annie Saumont (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Annie Saumont
Retrouvez les derniers épisodes de la cinquième saison de la P'tite Librairie sur la plateforme france.tv : https://www.france.tv/france-5/la-p-tite-librairie/
N'oubliez pas de vous abonner et d'activer les notifications pour ne rater aucune des vidéos de la P'tite Librairie.
Qui incarne le mieux le mythe de la jeunesse qui refuse de grandir dans un monde hostile ? Un ado en cavale dans les rues de New York, une fugue à travers les bars et les boîtes de nuit et une question : « Où vont les canards de Central Park quand l'eau du lac gèle en hiver ? »…
« L'attrape-coeurs » , c'est un livre que pouvez lire et relire, surtout dans la traduction d'Annie Saumont en poche chez Robert Laffont.
+ Lire la suite
autres livres classés : vieillesseVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Comment voyager avec la Saumont ?

Peut-être qu'Annie passera vous voir un soir ..............?.................

de carnaval
Noël
à la brune
à la maison
à la fraiche

10 questions
7 lecteurs ont répondu
Thème : Annie SaumontCréer un quiz sur ce livre

{* *}