L’écrivaine et graphiste allemande touche au cœur de son obsession de la disparition avec un livre magnifique.
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Cet Inventaire de choses perdues évoque la disparition de réalités aussi diverses qu’une île engloutie dans un séisme, un film perdu de Murnau, une espèce animale éteinte, des lieux historiques ou encore des œuvres d’art. Différents protagonistes tentent de retenir ou de ressusciter l’éphémère. Tour à tour nous parlent un jardinier-artiste solitaire, une Greta Garbo fantomatique errant dans Manhattan, la narratrice elle-même, plongée dans les archives cartographiques de la Bibliothèque nationale, émue par les mystères de Sappho ou confrontée aux béances de son enfance dans la RDA des années 1980. Chaque chapitre dessine une quête dans toutes ses dimensions et a sa voix propre, son style. Le livre porte moins sur la perte que sur ce qui reste des choses perdues : leurs traces, leurs échos et le vide qu’elles laissent.
À l'embranchement se dressait comme toujours le panneau indicateur jaune. J'étais impressionnée par son geste, ses renseignements minutieux, son inflexibilité. Il y avait donc bien certaines choses qui étaient totalement claires, totalement dépourvues d'équivoque.
… entrevoir que la différence entre l'absence et la présence pourrait bien être marginale, tant que le souvenir existe.
À quoi nous sert la chaleur d'une œuvre d'art en train de brûler ?