AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782728807727
400 pages
Ulm (06/05/2022)
3.9/5   5 notes
Résumé :
« Si je devais donner le nom de tous ouvrages américains qui promettent d'avoir une longue, même une très longue vie, je dirais sans hésiter La Lettre écarlate, Huckleberry Finn et Le Pays des sapins pointus. » Ces mots de Willa Cather tirés de sa préface de 1925 au livre de Jewett (1re éd. 1896) étonneront sans doute le lectorat français qui connaît mieux, de la cartographie littéraire de la Nouvelle-Angleterre, le Boston de Henry James, le Salem de Hawthorne ou le... >Voir plus
Que lire après Le pays des sapins pointusVoir plus
Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
S'il est une façon privilégiée de s'approcher de la nature au point de n'en être plus qu'un fragment, c'est bien de suivre le cours d'un petit ruisseau ombragé où l'on pêche la truite, obéissant dans un parfait oubli de soi à quelque instinct primitif et oubliant toute chose sinon la conscience rêveuse du plaisir qu'offre la liberté. La noirceur des plans d'eau, le soleil sur les hauts-fonds sont autant d'exhortations à venir les rejoindre ; il y a dans le petit coin de ciel entre les arbres, de part et d'autre du ruisseau, dans le bruit de l'eau qui vous parle et qui vous tient compagnie, dans l'extraordinaire importance de ce qu'on est en train de faire et dans le sentiment, constant, de la beauté et de la vie, quelque chose de mystérieux qui vient transfigurer la course des heures. Je me rappelai soudain tout cela et d'autres choses encore et encore. Je ne pouvais me libérer de cette rêverie de pêche et du désir. (pages 181-182)
Commenter  J’apprécie          80
J'allais en France pour tout l'été, cette année-là, et plus je songeais à cette longue absence, loin de la simplicité de ces lieux, plus ils m'étaient doux et chers. Pour sainte Thérèse, la véritable compétence de l'âme n'est pas tant de beaucoup penser que d'aimer beaucoup, et j'avais parfois l'impression de n'avoir jamais rencontré l'amour vrai, dans toute sa simplicité, ailleurs qu'à Dunnet Landing, dans les coeurs, si différents fussent-ils de Mrs Blackett, de Mrs Todd et de William. Peut-être n'était-ce que parce que j'avais appris à les connaître - sages, vrais et aimants tous les trois - dans l'environnement qui était le leur, mais on trouve leurs pareils dans tous les villages de la terre, Dieu merci, et le don qu'ils font à votre vie n'est autre que la conscience de ce don. J'avais assez vécu à Dunnet Landing pour que es distractions et les artifices habituels de ce monde eussent perdu leur emprise et j'avais percé ces êtres à jour dans leur simplicité. (page 290)
Commenter  J’apprécie          71
La brise du matin soufflait encore et il y avait dans l'air doux et ensoleillé quelque chose d'éthéré, de septentrional, une pureté, une fraîcheur, qui évoquait la neige tout juste tombée. Le monde entier avait le parfum des sapins et la saveur, à peine perceptible, de ces algues accrochées aux récifs que la marée basse dévoile, bruns et nus, dans le petit port. Il était si tôt, tout était si tranquille que le village ne semblait pas tout à fait réveillé. Je n'entendais de voix que celle des oiseaux, du plus petit au plus gros : le pépiement ininterrompu des mouchets chanteurs, le tintement d'un pic jaune au fond des bois, dans le lointain, la conversation de quelques corneilles décidées. Je distinguai, s'échappant à l'horizon, déjà loin du rivage, la voile de William Blackett ; et comme je passais devant chez lui, j'aperçus le capitaine Littlepage, assis derrière ses fenêtres, qui cherchait du regard quelqu'un qui ne venait jamais. J'essayai de lui dire un mot, mais il ne me vit pas. Sur son visage de vieillard se lisait la patience de ceux qui croient que le monde est une immense erreur ; c'était comme s'il n'y avait plus personne avec qui parler sa langue ou auprès de qui trouver un peu de compagnie. (pages 120-121)
Commenter  J’apprécie          52
Il y avait un je-ne-sais-quoi, dans la petite ville côtière de Dunnet, qui la rendait plus attirante que d'autres villages de la côté est du Maine. Peut-être était-ce le simple fait de l'avoir déjà fréquenté et connu qui rendait ce coin si attachant, qui suscitait un tel intérêt pour ces bois sombres et ce rivage rocheux, pour les quelques maisons qui entouraient le débarcadère et semblaient solidement arrimées, voire chevillées aux récifs. Ces maisons tiraient le meilleur parti possible de la vue qu'elles avaient sur la mer et il y avait dans leurs petits bouts de jardin quelque chose de joyeux et de résolument fleuri; leurs fenêtres à petits carreaux, perchées au sommet de pignons aigus, ressemblaient à des yeux avertis qui scrutaient le port, puis, au loin, la ligne d'horizon, à moins que, tournés vers le nord, ils ne contemplent le rivage qui serpentait sur fond d'épicés et de sapins baumiers. Entrer dans l'intimité d'un village comme celui-ci et de ses alentours, c'est comme faire la connaissance d'une seule et même personne. Le coup de foudre, dans ce cas, est aussi irrévocable qu'il est soudain ; mais pour que puisse s'épanouir une amitié véritable, il faut parfois tout une vie. (page 15)
Commenter  J’apprécie          50
De l'endroit où nous nous tenions, nous avions une belle vue sur le port et ses kilomètres de rivage que recouvrait la grande armée de sapins pointus, tout en capuchonnés de sombre et comme prêts à embarquer. Quand nous laissions courir nos yeux sur la mer jusqu'aux dernières îles en vue, nous avions l'impression que les arbres marchaient encore en direction du large et d'un pas décidé franchissaient collines et vallées pour enfin toucher au rivage.
Le temps s'était couvert ; il faisait gris et nuageux, comme un premier soir d'automne et sur le rivage qui peu à peu s'assombrissait, une ombre venait de se poser. Nous étions là, toutes les deux, à regarder, quand soudain le soleil vint tarder un rayon de lumière dorée en plein sur les îles lointaines et l'une d'elles se mit à briller dans la lumière, révélant à nos yeux sa présence éclatante, incontournable. Mrs. Todd avait les yeux tournés vers la baie, et, sur son visage pouvaient se lire toute l'affection et l'intérêt qu'elle y portait. A voir cette soudaine percée du soleil, dont l'île la plus lointaine était toute nimbée, on eût dit une révélation impromptue de l'au-delà, de ce monde lointain que certains croient si proche. (page 48)
Commenter  J’apprécie          50

Video de Sarah Orne Jewett (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sarah Orne Jewett
Sarah Orne Jewett's biography.
autres livres classés : états-unisVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (28) Voir plus



Quiz Voir plus

Les arbres ...

C'est l'un des plus grands arbres de France, pouvant atteindre 35m. Son fruit, dont on fait des crèmes et des confiseries, est enfermé dans une bogue épineuse, son bois peut être utilisé pour les charpentes et les parquets

JACAOU
NEECH
LAUSE
AAOBBB
RCHEIATNGAI
CAPIEE
DREEC
YOOCMRES
AQUESIO
ANPLTAE

10 questions
54 lecteurs ont répondu
Thèmes : culture générale , arbres , mots , mélangesCréer un quiz sur ce livre

{* *}