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EAN : 9782362792816
Alma Nuvis (20/09/2018)
3.75/5   4 notes
Résumé :
« Au commencement il y a le silence, et la musique naît du silence. Le silence constitue la condition préalable à toute musique. »

András Schiff est sans conteste l’un des plus grands pianistes vivants. Il joue avec une égale maîtrise un répertoire immense allant de Bach à Bartok, en passant par Mozart et Beethoven. Il fait aussi partie de ces interprètes qui parlent avec un bonheur de leur art et de ces intellectuels engagés qui savent se faire ente... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci aux éditions Alma Nuvis et à l'opération Masse Critique pour l'envoi de ce livre.
Andràs Schiff est un pianiste que j'ai toujours apprécié et j'ai donc été heureux d'avoir eu le privilège de recevoir cet écrit.

La musique naît du silence est structuré comme suit : une première partie constituée d'entretiens du pianiste avec Martin Meyer et une seconde comportant 33 essais dont un tiré d'un article que Andràs Schiff à publié dans le Washington Post.

Les entretiens avec Martin Meyer traitent pour commencer de la musique et de son interprétation. Les questions posées par Martin Meyer portent sur le répertoire, l'oeuvre et le compositeur, Haydn et Beethoven, les secrets de l'instrument, la magie de la musique de chambre, l'enseignement de la musique et l'industrie et la critique.
Ces entretiens sont intéressants et abordent de nombreux sujets, sa grande admiration pour Jean-Sébastien Bach, sa connivence avec Beethoven, Haydn, Schumann, Brahms, etc, sa préparation avant un concert, des réflexions sur le choix du piano (il critique notamment le quasi monopole des Steinway en concert),
J'avoue néanmoins avoir eu souvent des difficultés à comprendre certaines réponses de Andràs Schiff car bien que j'aie toujours aimé la musique classique - ma collection de disques est importante - Je n'ai malheureusement pas suffisamment de connaissances en solfège et dans la technique pianistique lorsqu'il est fait mention de tierces chromatiques, de gruppetto, d'un métronome 84 à la blanche, d'usage de la pédale ... je n'ai donc pas la compétence voulue, cela n'a donc rien d'une critique, je reconnais simplement mes faiblesses!

Martin Meyer questionne ensuite le pianiste sur sa vie, et c'est également intéressant : né dans une famille juive en Hongrie en 1953, un demi-frère mort à Auschwitz, ses parents, son éducation musicale dans un pays communiste, ses professeurs, ses séjours à Londres, son abandon de la Hongrie... C'est une vie riche et bien racontée.

Parcourir chacun des 33 essais m'est impossible dans le cadre de cette critique, j'ai apprécié ses critiques de la Hongrie de Orbàn et de l'Autriche de Jorg Haider, ses opinions parfois très tranchées -et auxquelles je n'adhère pas nécessairement (son mépris de la musique contemporaine et ses critiques trop dures envers les concours (qui ont pourtant permis à certains grands interprètes de se faire connaître, David Oistrakh, Vladimir Ashkenazy, Evgueni Mogilevski...). On sent un caractère fort et parfois intransigeant...
Il développe un important chapitre aux Variations Goldberg, détaillant chacune des 30 variations, j'ai pris plaisir à les réécouter en suivant ses commentaires.

Je n'ai donc pas tout compris vu mon ignorance du solfège et de la technique pianistique, je n'ai pas toujours été d'accord avec ses affirmations mais cela ne m'a pas empêché d'aimer ce livre.
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Merci tout d'abord à Babelio et aux éditions Alma / Nuvis pour m'avoir permis la lecture de ce livre. Je m'étais porté candidat pour une critique, dans le but de trouver quelques éléments de réponse à une question que je me pose depuis des années : Qu'est-ce qui donne à la musique cet immense pouvoir qu'elle a sur les hommes ? Pourquoi certains y consacrent-ils leur vie, ou leur fortune ?
Je n'ai pas trouvé (ou très peu) de réponse à ces questions dans ce livre, mais il m'a apporté beaucoup d'autres choses.
Le livre est un recueil de propos et de textes tenus ou écrits par le pianiste hongrois Andras Schiff. Ce dernier traite essentiellement de deux thèmes : sa vie et sa carrière personnelle, et l'interprétation, au piano ou à l'orchestre, de ses compositeurs de prédilection : Bach, Mozart, Beethoven, Schubert, Brahms et Bartok. (Si vous aimez plutôt le piano de Chopin ou de Liszt, passez votre chemin, il n'en est jamais question dans ce livre…)
Il ne s'agit pas d'une oeuvre littéraire, le ton général est plutôt « journalistique » pour des textes présentés soit sous forme de dialogues avec le journaliste Martin Meyer, soit comme extraits d'articles parus dans des revues spécialisées en musicologie.
La partie « biographique » nous raconte le début et l'évolution de la carrière pianistique d'Andras Schiff, qui démarre dans la Hongrie communiste de l'immédiat après-guerre. le système hongrois d'éducation musicale est largement décrit, avec ses avantages (éducation musicale gratuite pour tous) et ses inconvénients (nul ne peut être consacré concertiste de niveau national ou international sans avoir fait ses preuves à Moscou). Andras Schiff décrit aussi la vie musicale hongroise et ses rencontres avec des grandes figures locales ou internationales de la musique : Gyorgy Kurtag, Zoltan Kocsis, Sandor Vegh, Antal Dorati. Il ne cache ni ses coups de coeur, ni les accrocs qui ont pu se produire avec certaines personnalités.
Une partie des réflexions de Schiff est consacrée au problème de l'antisémitisme, dont ont souffert ses parents pendant la seconde guerre mondiale, et qui semble toujours assez vivace en Hongrie, particulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de Viktor Orban.
La seconde partie de l'ouvrage aborde une question très délicate : le rôle de l'interprète dans la restitution d'une oeuvre. Dans la plupart des cas, en particulier en ce qui concerne Andras Schiff, le compositeur est mort depuis longtemps, on n'a pas d'enregistrement de lui ni de témoin qui pourrait dire : « Il le jouait comme ceci ou comme cela ».
Il appartient donc à l'interprète seul…. d'interpréter, justement, la partition musicale en essayant de comprendre l'état d'esprit de l'auteur et ce qu'il a voulu exprimer en écrivant son oeuvre. Pour Schiff, cela passe forcément par un travail préparatoire minutieux, par exemple sur les manuscrits autographes du compositeur, ou par l'étude des pianos qui existaient (ou n'existaient pas) à l'époque.
Est-il permis de jouer Bach sur un piano moderne, alors que cet instrument n'existait pas au temps du Cantor ? Vaste question, à laquelle Schiff répond par l'affirmative. Mais ensuite, il met bien en évidence qu'il reste toujours une partie d'incertitude, que l'interprète doit résoudre seul, tout en restant d'une grande humilité : il ne faut introduire une nuance ou un phrasé dans une oeuvre que si on peut le justifier, par rapport à l'esprit du compositeur, et non pas pour s'offrir un plaisir personnel ou pour se distinguer des autres concertistes. L'incertitude est encore plus grande si le compositeur n'a laissé que peu d'indications sur la partition. C'est en particulier le cas de Bach, dont ses contemporains disaient qu'il ne jouait jamais un morceau de la même manière d'un jour à l'autre.
Devant un tel éventail de possibilités, il est bien sûr tentant de penser, pour un pianiste, que sa propre interprétation est la bonne, et que celle des autres est soit prétentieuse, soit pédante, soit complètement absurde. Schiff, qui est parfois près de tomber dans ce travers, cite à ce propos une réplique du pianiste Horszowski : « Nous aimons tous notre propre rubato, mais supportons mal celui du voisin. » Et à quelques reprises, Schiff, quitte à passer pour un « vieux ronchon », fustige les innovations qu'il juge hors de propos ou non conformes à l'esprit de l'auteur : voir par exemple le passage pp. 290-291 contre les metteurs en scène modernes qui proposent des versions « personnelles » des grandes oeuvres du théâtre ou de l'opéra.
Pour conclure, je vous recommande de prendre le livre à la page 172, avec le titre : « Les Variations Goldberg de Jean-Sebastien Bach – Un guide de voyage », et, en ayant le texte sous les yeux, d'écouter l'interprétation de Schiff sur Youtube : c'est un enregistrement en concert, centré sur le pianiste dont on suit en permanence les mains bien sûr, mais aussi le visage, et on constate que la façon de jouer est pleinement en accord avec l'analyse de chacune des variations qui est livrée sur quelques pages. Preuve sans doute de la très profonde préparation de l'artiste avant de se risquer (le mot risque n'est pas trop fort) à restituer l'oeuvre en public. On croit souvent que le travail d'un musicien consiste surtout à pratiquer son instrument pendant des heures pour maîtriser les difficultés techniques, mais il y a aussi un énorme effort d'intériorisation au niveau mental. Glen Gould, paraît-il, pouvait rester un mois sans toucher à son piano, mais il passait ce temps à assimiler la partition dans son cerveau.
Ce livre d'Andras Schiff a donc plusieurs facettes, il est surtout très utile dans sa seconde partie sur l'interprétation des oeuvres du répertoire : on peut le garder à portée de main pour « picorer » au passage les commentaires sur certains concertos de Mozart, sonates de Beethoven, ou oeuvres de musique de chambre.
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Je remercie les éditions ALMA nuvis ainsi que Babelio pour m'avoir permis de recevoir, via l'opération Masse Critique le livre "La musique naît du silence" fruit d'un entretien entre Martin Meyer et Andras Schiff, pianiste de renom.
Le long entretien, aux réponses claires et très fournies, m'ont permis de faire connaissance avec ce musicien que je connaissais peu. Au fil des pages j'ai découverts ses origines, sa vie d'enfant puis d'homme, jeune musicien passionné, le passé de sa famille marqué par la Shoah.
Il nous fait part de ses influences musicales, de sa passion pour certains grands compositeurs tels que Bach, Bartok ou encore Dvorak, la manière qu'il a eu d'aborder leurs oeuvres, de les étudier puis de les jouer, de les offrir au public.
Grace à ces nombreux conseils techniques sur les grands morceaux, il ouvre des voies d'études pour ces oeuvres aux mille visages, selon la manière dont elles sont jouées.
Il y parle également de l'importance du public lors des concerts, spectateurs mais aussi acteurs qui créent une atmosphère qui fera que tel ou tel concert sera mieux réussi qu'un autre.
J'ai beaucoup aimé ce livre. Je l'ai lu en prenant mon temps, et j'ai l'impression d'avoir mieux cerné l'univers des grands compositeurs.
Andras Schiff possède un tel savoir sur la musique et les musiciens, que c'est une chance de pouvoir découvrir sa façon de penser, d'écouter ses conseils, de comprendre les oeuvres qui sont connus de nous tous mais superficiellement, ce livre éduque sur cet univers bien plus en profondeur, que cela soit sur les oeuvres ou sur leurs compositeurs.
Un moment de lecture très instructif pour qui s'intéressent à la "grande" musique.
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Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
La règle à laquelle je me tiens, c’est : pas de concert le jour du voyage. Cela peut tout mettre en péril. D’autant que mes oreilles, mon âme ne sont pas encore totalement « présentes » dans le nouveau lieu. Le corps doit être également en éveil, la précision est très importante, de fait : pas d’alcool avant le concert (mais après), plutôt un bon repas de midi et une sieste - ce qui pose de plus en plus problème aujourd’hui car même les meilleurs hôtels ne sont pas à l’abri du bruit. Je vais tôt à la salle de concert, je me prépare intérieurement. La première note est d’une importance capitale.
La musique doit naître du calme.
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Je reconnais que la 25e variation des Variations Goldberg est merveilleuse, mais peut-on se permettre de la sortir de son contexte ? L’endroit où elle est placée est décisif – en concert, il faut bien une heure de jeu en amont pour l’amener. En d’autres termes : cette apogée n’est rien sans les conditions de son émergence ; elle se construit pas à pas, on ne peut pas, on ne doit pas la « convoquer » d’une seconde à l’autre.
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Les septièmes diminuées au début du premier mouvement de l’Appassionata de Beethoven : on peut les jouer cent fois correctement dans son salon, et s’y casser les dents en concert. Pourquoi ? À cause de la peur. La peur, c’est un état psychique. Certains jeunes interprètes se lancent dans tout ce qu’ils rencontrent d’œuvres, même les plus ardues, sans avoir aucune idée de leur contenu. Pour moi c’est faire preuve d’impertinence et d’irrévérence. La jeunesse ne craint plus rien, il lui manque une forme de déférence.
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La musique classique occidentale a pour vocation d’être sans cesse réécoutée. La littérature, elle ne nous exhorte pas autant à la répétition, même si pour ma part, avec l’âge, et malgré une curiosité persistante pour la nouveauté littéraire, je reviens de plus en plus fréquemment à mes « vieux amis ».
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Il s’agit pour l’essentiel de suivre très attentivement les sons auxquels je donne corps, de les suivre avec une troisième oreille.
La musique est presque toujours polyphonique. C’est pourquoi la musique exige un tel degré de concentration.
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