Le goût de la musique est un petit recueil de 32 textes choisis et présentés par
Ariane Charton. le livre est scindé en trois parties distinctes, à savoir : Sentiments et force de la musique, Paroles de musiciens mais également Galerie de compositeurs.
Ces parties permettent d'appréhender la musique sous différents angles de vue.
Tout d'abord, des extraits divers et variés, tirés de romans plus ou moins fameux (on compte parmi les écrivains cités
Balzac,
Flaubert, Tolstoï ou
Proust). Il ne s'agit pas de la partie la plus intéressante à mon goût. le parallèle effectué entre littérature et musique n'est pas vraiment efficace (probablement à cause de la faible longueur des textes)
Ensuite, les passages proposés sont tout droit sortis de la plume des grands compositeurs. Cette partie est fortement plaisante à lire. Liszt s'avère être un musicien doté d'une écriture élégante voire somptueuse, Berlioz nous relate le succès furieux d'un concert, Tchaïkovski délivre ses secrets de composition et Fauré nous parle de mettre des notes sur les mots. Ce dernier nous apprend d'ailleurs qu'il est absurde et inutile de mettre Hugo en musique, ses vers étant trop pleins et riches. Des témoignages aussi délicieux que précieux. Cependant, les compositeurs sont tous (sans exception) très connus du grand public et bien que leurs propos soient pertinents, il est dommage de ne pas y retrouver des écrits de figures plus contemporaines comme Schönberg, Cage ou simplement de musiciens moins célèbres.
Enfin, l'ultime partie nous livre les portraits de différents compositeurs confectionnés avec soin par des auteurs tel
Roland Barthes, Jean Échenoz en passant par
Baudelaire et
Stendhal. Ici, ils expriment leurs préférences pour Un compositeur particulier avec par conséquent des descriptions enthousiastes ornées d'adjectifs mélioratifs.
Un livre donc, avec quelques lignes truculentes, pleines d'esprit de la part de tous ces hommes qui ont une passion commune pour la musique. La musique rassemble. Plus que n'importe quel art elle est singulière, inconcevable, inaccessible et pourtant elle n'en demeure pas moins universelle et intemporelle.