Textes ardus mais tout de même éblouissants.
Je retiens quelques passages qui résument le livre.
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Métaphysique de l'amour :
Les mariages d'amour sont conclus dans l'intérêt de l'espèce, non dans
celui des individus.
Certes les intéressés se bercent de l'illusion qu'ils travaillent à leur propre
bonheur, mais leur fin véritable leur est à eux-mêmes étrangères, car elle
consiste dans la production d'un individu possible grâce à eux seuls.
Il leur appartient alors de s'accommoder le mieux possible l'un l'autre
une fois que ce but les aura réunis.
Or bien souvent le couple formé par cette illusion instinctive, qui fait
l'essence de l'amour-passion, sera par ailleurs d'une nature des plus
hétérogène.
Ceci paraît au grand jour quand l'illusion se dissipe, comme il est
inévitable.
Ainsi les unions formées par l'amour finissent-elles mal dans l'ensemble :
car elles prennent soin de la génération future aux dépens de celle qui
vit actuellement.
Quien se casa por amores, ha de vivir con dolores (Qui se marie par
amour, devra vivre dans le tourment) , dit un proverbe espagnol.
- Métaphysique de la mort :
Ce qu'est pour l'individu le sommeil, la mort l'est pour la volonté comme
chose en soi.
…car tout ce qui naît est digne de périr.
Ce qu'est la naissance, la mort l'est aussi, d'après son essence et sa
signification ; c'est la même ligne décrite dans deux directions.
Si l'une est surgissement réel hors du néant, l'autre est aussi réel
anéantissement.