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EAN : 9782844850089
158 pages
Allia (28/05/1999)
4.44/5   8 notes
Résumé :
Une des déformations du langage qui frappent le plus vivement celui qui étudie l'argot, c'est le procédé artificiel connu sous le nom de loucherbème (boucher). Il porte le nom de boucher parce qu'il est employé par la corporation des garçons bouchers concurremment avec les classes dangereuses.
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Une des déformations du langage qui frappent le plus vivement celui qui étudie l’argot, c’est le procédé artificiel connu sous le nom de †loucherbème (boucher)[1]. Il porte le nom de boucher parce qu’il est employé par la corporation des garçons bouchers concurremment avec les classes dangereuses. Ce procédé consiste à remplacer la première lettre d’un mot par l, à la rejeter à la fin du mot, et à la faire suivre d’un suffixe. Ici ce suffixe est ème ; ailleurs il sera différent ; et cette mobilité de suffixes est une première et précieuse indication.
Nous trouvons, en effet, les formations :
†Lonsieurmique (monsieur), †loirepoque (poire), †lemmefuche (femme), †latronpatte (patron). Elles doivent être ainsi décomposées :
†l ichetonm ique (micheton).
1 2 3
(1) représente la première moitié de l’élément de déformation ; (2) est le mot disloqué ; (3) représente la seconde moitié de l’élément de déformation. — Cette seconde moitié est le suffixe ique, oque, uche, atte ou ème. Elle n’est parfois que la voyelle e accentuée. Ainsi dans †lingtvé (vingt)[2]. L’ignorance de ce procédé a causé dans les travaux philologiques sur l’argot de graves erreurs. On lit à l’article Linspré dans l’ouvrage de F. Michel :
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Le procédé du loucherbème, considéré historiquement, ne paraît pas récent. La formation lorcefé pour la Force, prison de Paris, se trouve dans Le Jargon de l’argot réformé d’Ol. Chéreau. Elle ne date sans doute pas de la première édition de cet opuscule : mais on n’aura de notions précises sur la chronologie de l’argot que lorsqu’on aura suivi et collationné les diverses éditions successives du Jargon de l’argot réformé. C’est en effet à cet opuscule qu’il faut rattacher toutes les publications sur l’argot depuis le début du xviie siècle jusqu’aux Voleurs de Vidocq. Il a eu une très grande popularité ; dès son apparition il a servi au colportage. Le petit livre de Pechon de Ruby présente aussi l’aspect spécial des livres populaires. Le « docteur Fourette » raconte ses tours comme un crieur de thériaque ; pendant la guerre de Trente ans le Simplicissimus de Grimmelshausen exposera, lui aussi, l’organisation des Merode-Brüder ; le tout au grand bénéfice des foires de Francfort et ailleurs, ainsi que des merciers porteballes et colporteurs. Peut-être est-ce dans le colportage qu’il faut voir la véritable cause de l’alliance qu’établissent ces petits livres entre le langage des merciers et l’argot : ce ne serait qu’un boniment destiné à faire vendre la plaquette. Les maisons de Troyes, centre du colportage, se sont emparées du Jargon de l’argot et de la Vie des Marcelots. Ces livres ont été refondus plusieurs fois.
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Les métaphores élémentaires ne manquent pas d’ailleurs au vocabulaire argotique. Comme toutes les langues primitives, cette langue qui se forme a recours à l’élément verbal. Mais est-ce bien une métaphore que de représenter l’objet par sa qualité la plus apparente ? Endormi (juge), empavé (carrefour), ligottante (corde), palpitant (cœur), moussante (bière), etc., présentent l’élément verbal dans la constitution des substantifs. On peut reconnaître là encore une part de spontanéité dans la création de la langue secrète. En rapprochant θάλασσα de ταράσσω (troubler), on montre que la mer dans les temps préhistoriques était la troublée, comme elle est aujourd’hui la salée. On reconnaîtra de même dans la série des mots qui signifient tête des métaphores très simples qui se rapportent à la forme[24]. Calebasse (Jargon de l’argot réf.), coloquinte (ibid.), †poire (loirepoque), †couatche (all. quetsche), †ciboulot et ciboulotte (ciboule), †citronnade (citron), †pomme, †balle, †boule, †bobine, †fiole, †cafetière. (Trognon appartient, comme gnasse, aux dérivés de trogne.) Y a-t-il là des métaphores différentes de celle qui a donné au mot testa le sens de tête ? La métaphore joue ainsi un rôle dans l’argot ; mais elle ne paraît pas y avoir un rôle plus grand que dans les autres langues, rapportées à leur origine.
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« Je serai poète, écrivain, dramaturge. D'une façon ou d'une autre, je serai célèbre, quitte à avoir mauvaise réputation. » Oscar Wilde (1854-1900) était un homme de parole : il fut poète, écrivain et dramaturge, il eut une mauvaise réputation et il est célèbre. […] le jeune Wilde, élève brillant, entre au Trinity College de Dublin avec une bourse […] et suit des études classiques : histoire ancienne, philosophie et littérature. Il commence à voyager et découvre l'Italie et la Grèce. […] Il s'installe à Londres et fréquente les milieux élégants intellectuels. […] Il se fabrique une image d'esthète : […] ses tenues vestimentaires de dandy font fureur… Oscar Wilde est à la mode. […] il fait une tournée de conférences sur « l'esthétisme » aux États-Unis, avant de séjourner à Paris où il rencontre Hugo (1802-1885), Daudet (1840-1897), Zola (1840-1902), Edmond de Goncourt (1822-1896) (qui le décrit comme « un individu de sexe douteux »), Verlaine (1844-1896), et les peintres Pissarro (1830-1903), Degas (1834-1917) et Jacques-Émile Blanche (1861-1942). […] […] Un second voyage à Paris lui permet de rencontrer Mallarmé (1842-1898), Pierre Louÿs (1870-1925), Marcel Schwob (1867-1905) et André Gide (1869-1951). Juillet 1891 marque le début d'une liaison qui ne se terminera qu'à la mort De Wilde : Alfred Bruce Douglas (1870-1945), « Bosie », vient d'entrer dans sa vie. […] Accusé de sodomie, Wilde […] est arrêté et jugé, […] déclaré coupable d' « actes indécents » et condamné à la peine maximale : deux ans de travaux forcés. […] Wilde séjourne dans plusieurs prisons […]. Au bout de quelques mois, son état de santé lui vaut d'être dispensé de travaux forcés proprement dits. Ne pouvant payer les frais de justice du procès […], il est condamné pour banqueroute et ses biens sont vendus aux enchères. […] En 1900, un abcès dentaire dégénère en méningite et Oscar Wilde meurt le 30 novembre après avoir reçu, à sa demande, l'absolution d'un prêtre catholique. le convoi funèbre est composé de quelques artistes anglais et français, dont Pierre Louÿs ; Wilde est enterré au cimetière de Bagneux. Ses restes seront transférés au Père-Lachaise en 1909. » (Dominique Jean dans Oscar Wilde, Maximes et autres textes, Éditions Gallimard, 2017)
« […] Les aphorismes traduits ici ont été publiés en 1904, quatre ans après la mort de leur auteur, par Arthur L. Humphreys, qui s'appuyait sur un recueil « analogue » qu'il avait lui-même publié en 1895 sous le titre Oscariana : Epigrams. […] le recueil de 1904 s'intitulait simplement Sebastian Melmoth, Oscar Wilde n'étant mentionné qu'entre crochets. […] Cet ensemble donne un aperçu de la pensée et de l'esprit De Wilde, et si les aphorismes sont parfois contradictoire, ils n'en sont pas moins - précisément - le reflet exact de sa personnalité. Wilde, en public, offrait un tel feu d'artifice de mots d'esprit et de paradoxes que le poète Yeats (1865-1939) a dit qu'il donnait l'impression de les avoir préparés à l'avance […]. » (Bernard Hoepffner)
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Références bibliographiques : Oscar Wilde, Aphorismes, traduits par Bernard Hoepffner, Éditions Mille et une nuits, 1995
Oscar Wilde, Pensées, mots d'esprit, paradoxes, traduits par Alain Blanc, Éditions V
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