AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B075PR5GQ9
166 pages
(28/10/2017)
4.52/5   33 notes
Résumé :
5 mai 1809, cinq mille soldats prisonniers de l'armée napoléonienne sont déposés sur l'île déserte de Cabrera. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ? Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, d... >Voir plus
Que lire après Le rocherVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
4,52

sur 33 notes
5
21 avis
4
5 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
5 mai 1809, cinq mille soldats de l'armée napoléonienne sont faits prisonnés et débarqués sur l'île déserte et perdu de Cabréra, en pleine Méditerranée.
Sans rien, presque pas d'eau, de très maigres rations alimentaires. Un camp de concentration avant l'heure ...
Au nombre de la foule des militaires, vingt et une femmes s'y trouvent presque par hasard, malgré elles, débute alors un long calvaire pour toutes ces personnes livrées à une terre inconnue, isolées de tout, oubliées.
La même question se lit alors sur tous les visages, les a-t-on vaiment abandonnées sur ce rocher ?
Parmi l'une de ces femmes, l'histoire d'une jeune cantinière de dix-huit ans, Angélique Delage, mariée très jeune et déjà veuve, son mari n'ayant pas supporté le voyage en bateau.
Le commencement d'une nouvelle vie ...

L'auteure introduit d'abord un rappel des faits historiques, manière de situer le contexte géopolitique, cela peut paraître de prime abord un peu fastidieux mais indispensable.
Il permet d'appréhender, de comprendre, de s'immerger dans les tourments de l'histoire avec un grand H, celles qui va façonner et bouleverser l'Europe dans les troubles et les méandres de son évolution telle qu'on la connaît aujourd'hui.

Dès les premières lignes, à travers un récit à la première personne, je me suis fondu dans le personnage principal d'Angélique.
Ce qui frappe d'emblée, c'est l'écriture limpide, un style littéraire juste et équilibré, alternant descriptions intérieurs et extérieurs avec des dialogues aérés, tout est magiquement imagé, un sentiment de pénétration avec tous les états d'âme d'une femme prise comme dans un étau, pas seulement en prise avec cette île déserte, une terre hostile, âpre.

Mais au milieu de tous ces hommes, sans tomber dans le piège de considérer tous les hommes comme des masochistes, dans un petit espace à forte tendance masculine, il faut déjà se rappeler l'époque du livre, ces militaires viennent d'être battus, humiliés lors d'une guerre en Espagne (Bataille de Bailén), la plupart sont des conscrits en pleine fleur de l'âge, ils sont là parce qu'ils ont été appelés, selon la loi française.
Angélique n'aurait jamais dû se trouver en cet endroit pour des raisons que vous pourrez découvrir dans ce livre qui peut se lire comme une forme de journal intime, jour après jour (ou presque).
En sus du prologue historique, l'auteure sait de quoi elle parle, elle a fait des recherches poussées, en épluchant des mémoires et des archives historiques (dont vous trouverez les sources en fin d'ouvrage), j'apprécie le style de ne pas trop abonder dans le sens du roman historique.
Avant tout, c'est le récit d'une femme, miroir de toutes ses acolytes qui ont dû survivre, prendre sur elle, vivre et composer avec tous les éléments naturels et humains.

Angélique est vivandière ou cantinière, elle l'est devenue pour suivre son mari, Armand, conscrit. Un métier qui consiste à rendre des services (cuisine, infirmière etc ...) au sein des régiments militaires.
Quand elle doit faire le deuil de son mari qui n'a pas survécu à la traversée jusqu'à l'accostage sur ce rocher, le récit débute. Je n'ai pas mis longtemps à faire battre mon coeur à l'unisson de celle qui va tout donner, un symbole, un exemple ... jusqu'à la dernière ligne.
Fort d'une écriture fluide et sans temps mort, c'est un livre qui se lit d'une traite, la succession des chapitres appelle à toujours savoir, à avancer, un concept original pour mieux happer le lecteur, donner un cachet d'urgence, cette zone de survie et quelque peu en vase clos, même si l'île fait une dizaine de kilomètres carrés, il n'en reste pas moins plus de 5 000 personnes présentes.

Basé sur des faits historiques rigoureux, l'auteure a choisi la liberté de conter l'histoire de cette vivandière, en insufflant une inspiration romanesque, un souffle prégnant, les caprices du destin, la solitude d'une jeune femme même si l'amour n'est jamais loin, à l'instar de ses compagnons d'infortune, homme ou femme, Angélique oscille souvent entre espoir et désespoir, illusion et désillusion, la faim et la soif d'une part, les affres du temps (froid, chaleur) ne seront pas en reste, tous les moyens sont bons pour arriver à survivre un jour de plus et encore un autre, la culpabilité et le remord ne sont pas ici des notions abstraites, elles s'imposeront de force ou pas, les aléas de la vie, en lutte et en butte devant les préjugés, j'ai été impressionné par la capacité de l'auteure à donner cette consistance et cette épaisseur à plusieurs d'entre eux, pas seulement à la protagoniste.
L'aspect psychologique est palpable car souvent, c'est un long processus qui découle de tel ou tel, latent, irrévocable, irréversible.
Aux situations les plus précaires et les chaotiques succèdent ceux qui rivalisent d'émotions les plus inattendues et les plus belles, comme un signe divin, une larme ici, des sentiments contrariés là. Ses forces et ses opposées, ses faiblesses et ses contraires.

"... mes angoisses, mes peurs, mes doutes, ma culpabilité ..."

Une réussite pour reconstituer un microcosme à l'échelle d'un petit bout de rocher, c'est criant de vérité dans l'attitude de chacun, dans l'attente espérée non seulement d'une vie meilleure ou d'un avenir s'il existe mais surtout cette lueur, ce petit bout d'étincelle qui suffirait à leur bonheur, de croire à son prochain, de se considérer encore comme faisant parti de l'humanité.
Au milieu de l'horreur de cet abandon et de cette déperdition quasi totale, l'amour peut-il redonner force et vitalité, courage et espérance ?

L'autre point fort de ce roman est l'espace géographique décrite, le titre éponyme est le rocher, les lieux si désertiques sont époustouflants d'authenticité, c'est bien simple, en suivant les traces et les pas d'Angélique, on s'y croirait, après avoir baigné le lecteur du contexte historique au départ, puis de présenter les personnages au fur et à mesure de la progression de l'histoire d'Angélique, cet environnement erratique et d'une nature sauvage va petit à petit dévoiler ses secrets, les ruines d'un château par ci, le petit puit qui va permettre se sauver bien des personnes, d'autres sources naturelles viendront compléter donnant une ampleur inattendue.

J'avais appréhendé que l'auteure n'en fasse trop dans la partie "historique" de l'époque du livre, bien au contraire, j'ai découvert un vrai roman littéraire en ce sens qu'elle est arrivée à me captiver de bout en bout, à me faire éprouver de l'empathie exponentielle à l'égard d'Angélique mais pas seulement, une forme de compassion jamais gratuite ni complaisante pour bon nombre des personnages jusqu'à un pic culminant du livre, vous le découvrirez assez tôt, en un mot, déchirant.

L'intrigue se conjugue à plusieurs niveaux de lecture.
Un mariage réussi de la grande histoire réelle et de la petite histoire (celle d'Angélique) qui m'a ému, littéralement parlant et ... humain. La vie et c'est tout.

Un roman littéraire auto-édité qui mérite d'être lu par le plus grand nombre, un magnifique hommage à toutes ces femmes oubliées de l'histoire, c'est mon premier coup de coeur littéraire de l'année 2018, le rocher de Elisa Sebbel. ❤️

Je remercie l'auteure de m'avoir contacté, un soir de décembre😉, pour me faire découvrir son premier roman.

N'hésitez pas à vous rendre également sur le superbe site de l'auteure https://elisasebbel.weebly.com/unique.html qui est vraiment agréable à l'oeil, complet et d'une inspiration divine, vous y découvrirez notamment les premiers chapitres de son roman pour vous donner une idée et bien d'autres choses qui valent la peine de les lire ... à travers ses mots et sa pensée.

Je termine en vous laissant avec cette citation extraite des mémoires du soldat, Sébastien Boulerot qui était présent lors de cette période, il m'a accompagné pendant toute la lecture, la voici :

"Il y avait parmi nous des femmes ; ce furent des anges ! Quel dévouement ! Quelle activité ! Eh bien, quoiqu'en butte aux outrages et aux vexations de nos bourreaux, elles se portaient mieux. Elles étaient dans un perpétuel mouvement pour donner des soins aux uns et aux autres et le mouvement était le remède qu'il nous fallait.".
Commenter  J’apprécie          60
"Le rocher" se situe dans un cadre historique, méconnu du grand public. de 1809 à 1814, quelques 110000 soldats de l'armée napoléonienne furent emprisonnés sur l'île déserte de Cabréra sans rien, sans eau et avec de très maigres rations. Environ 3500 furent libérés en 1814. Des chiffres qui font froid dans le dos. C'était un des premiers camps de concentration en Europe, au début du XIXème siècle. Parmi ces soldats, il y avait une poignée de femmes. Dans ce livre, nous suivons l'histoire d'Angelique, une cantinière, veuve, âgée de dix-huit ans. Nous vivons ses amitiés, ses amours, ses deuils, ses épreuves...


Ne prenez pas peur en lisant le prologue du livre. Il est un rappel des événements historiques, nécessaire pour appréhender ce roman. J'avoue que c'est une période de l'Histoire que je connaissais mal, contrairement à Elisa Sebbel. Docteur en Littérature Française, l'auteure donne des cours dans une université espagnole et fait de la recherche. Passionnée par l'histoire, elle s'intéresse particulièrement au XIXème siècle et à l'Empire. Elle a publié de nombreux articles académiques de littérature et participé à de nombreux congrès et colloques. le rocher est son premier roman.
J'aime les lectures qui m'apportent des connaissances, sans que je m'en aperçoive. le travail de recherche de l'auteure est si fourni que, j'ai appris beaucoup sur ce fait de notre histoire. A la fin du livre, une série de documents authentiques, objets retrouvés sur l'île, lettre, etc... apportent un vrai plus.


Au départ, j'ai été surprise par la longueur des phrases. Et très vite, je me suis aperçue que ce qui me surprenait au début, me plaisait. Cela donne un charme à cette écriture, et lui donne un rythme qui, s'impose naturellement au lecteur. J'allais toujours plus loin dans ma lecture.
J'ai énormément apprécié le style de l'auteure : les mots sont recherchés, elle maîtrise l'emploi des temps. J'ai adoré que ce livre soit au passé simple. J'aime quand une plume me rappelle que la langue française est belle et riche.


Cette histoire est racontée du point de vue d'Angelique. Elle nous est dépeinte avec ses forces, ses faiblesses. Plusieurs signes me montrent que j'ai adhéré au personnage : il m'est arrivé de ne pas vouloir qu'elle fasse certains choix, tout en la comprenant; je voulais savoir ce qui allait se passer pour elle. J'ai une image physique d'elle qui ne correspond pas à sa description, ce qui me démontre que je suis entrée dans l'histoire, que j'en ai fait mon histoire. Je me suis aussi attachée à d'autres protagonistes : Henri, Louis, Gilles, etc... Chacun d'eux a un rôle auprès de l'héroïne : l'un est protecteur, l'autre est passionné, un autre est un vrai ami, etc...
Angélique est une femme de coeur, indépendante de caractère, avec ses passions. Nombreuses sont les femmes qui se reconnaîtront en elle. Les hommes, quant à eux, l'aimeront.
L'auteure maîtrise bien les fins de chapitre. Plusieurs fois, il se passe un événement qui nous "oblige" à lire la suite. Vous savez, quand on dit "Je lis la fin du chapitre et j'arrête." Et bien non, l'annonce d'un rebondissement fait, que vous continuez la lecture.


Cela fait plusieurs semaines que j'ai terminé ce livre et je m'aperçois que j'y pense encore. Angélique m'est toujours proche. Je ne l'ai pas oubliée. La bonne nouvelle, c'est que le dernier chapitre laisse la porte ouverte à une suite que, je lirai avec plaisir.


Lien : https://www.facebook.com/Val..
Commenter  J’apprécie          212
Jamais facile d'aller à contrecourant d'un raz-de-marée de dithyrambes. Ce "rocher" m'avait été très chaudement recommandé, il cumulait les avis plus que positifs et c'était un roman historique, genre que j'affectionne particulièrement, donc je m'y suis attelé avec un a priori très positif.
Je l'ai lu très rapidement, et sans me forcer pour le finir, là n'est pas le problème. Ça se lit très bien, comme on lit un livre d'histoire, et pour en avoir "englouti" quelques-uns, je sais de quoi je parle.
Elisa Sebbel sait elle aussi de quoi elle parle, c'est indéniable. Elle maîtrise son sujet sur le bout des doigts, ça ne fait pas l'ombre d'un doute : elle est documentée, experte même, et c'est quelque chose que j'apprécie particulièrement dans un roman historique. Qui plus est, l'auteure avait saisi là un fait méconnu, tiré d'une époque pas toujours très exploitée dans la littérature, et le potentiel romanesque de cette histoire de débris d'armée vaincue et abandonnés à leur sort sur une île était très élevé.
Alors me dira-t-on, où est le problème ?
Eh bien, il est sur tout ce qui n'est pas L Histoire, justement. Autant sur ses aspects historiques et documentaires, ce livre est irréprochable, autant sur le plan "fictionnel", je suis resté à la porte. D'abord diffus, le sentiment s'est développé tout au long de la lecture que cela ressemblait bien plus à une chronique historique qu'à un roman historique.
Il n'y a qu'à voir par exemple le recours massif à l'imparfait et au plus-que-parfait plutôt qu'au passé-simple, cela saute aux yeux. Or, l'imparfait nous dit ce qui était, le plus-que-parfait nous dit ce qui avait été : ils expriment des faits, des réalités, là où le passé-simple, le temps des rebondissements par excellence, nous dit typiquement "ce qui se produisit soudain".
Sauf que quand il se passait quelque chose, je l'avais souvent deviné dès les premiers mots de la phrase.
De même, les dialogues, qui ont pour fonction de mettre du rythme dans le récit, sont peu nombreux. Quand il y en a, ils sont souvent convenus, voire peu crédibles.
Quand il se passe quelque chose avec un gros potentiel dramatique (un exemple parmi tant d'autres : la mort de l'âne Robinson), l'évènement est souvent éludé en un paragraphe, parfois même en une phrase. L'auteure ne veut pas s'y attarder, elle passe à la suite de son récit... et c'est la frustration.
Les personnages ne sont pas mauvais en soi, mais ils sont souvent survolés, tout particulièrement les relations entre eux. On voit très peu de rivalité, de jalousie, de haine, de violence, d'égoïsme... ils sont tous étonnamment solidaires, finalement, vu ce à quoi ils sont confrontés. Connaissant l'Homme, cela sonne étrangement.
(Aparté : j'ai été agacé par les scènes explicites, et par le vocabulaire employé. Là, je confesse qu'il s'agit de quelque chose de très personnel : j'ai très peu de goût pour la romance, et aucun goût pour la littérature érotique.)
Au final, tout cela (en-dehors de l'aparté) créé une distanciation entre l'auteure et son récit, qui reste assez "froid", déclenche peu ou pas d'émotion, assez peu d'empathie envers les personnages. Un contexte historique parfaitement maîtrisé, mais dont l'auteure n'aura finalement pas réussi à s'affranchir, donnant lieu à un roman ressemblant trop à une chronique.
Commenter  J’apprécie          30
Un petit retour sur un livre que j'ai sincèrement adoré: le Rocher d Elisa Sebbel , je l'ai lu reçu en cadeau de l'auteure elle même en version numérique.

Résumé:
5 mai 1809, cinq mille soldats de l'armée napoléonienne sont déposés sur l'île déserte de Cabréra. Parmi eux, vingt et une femmes, dont une jeune cantinière de dix-huit ans qui vient juste de perdre son mari. Sur tous les visages, la même question : les a-t-on abandonnés à leur propre sort sur ce rocher aride ?
Le lecteur vivra avec Angélique ce drame oublié de notre histoire. Il partagera son quotidien, ses émotions, ses moments de joie, de tristesse, de peur, de doute, d'espoir et de désespoir. Il expérimentera la faim, la soif, le froid, la violence mais aussi des instants de bonheur immense, un amour qui emportera la raison et tous les sens et redonnera une raison de lutter, des moments exceptionnels d'amitié, de tendresse, de bonté humaine, il découvrira les ressources inattendues de l'humain quand tout semble perdu… Attrapée entre deux hommes, Angélique l'emportera dans le tourbillon de sa vie. Inspiré de faits réels, ce roman est troublant de vérité.

Mon Avis:
Habituellement j'ai peur d ouvrir un roman historique, je déteste les longs passages de description et de rappel des faits... et je ne suis pas fan des romances non plus (Oui je suis pénible je sais😊).
Mais alors ce roman ci se lit agréablement bien. Il se déroule pendant une période de l'histoire que nous croyons tous plus ou moins connaître mais dont, en réalité , nous ignorons beaucoup de choses...
J ai commencé par visualiser , via internet, le site magnifique de l'île de Cabrera où se déroule l'histoire. Ensuite je me suis très facilement représenté les personnages... et quels personnages !!!
Angelique , la narratrice du récit, captive de cette île.
Henri, le chirurgien gradé, qui lui offre sa protection😉....
Marie, Louis, Victor... tous ces personnages abandonnés , dans un lieu paradisiaque, vivent l'enfer. L'enfer de la captivité, de la faim, du froid, de la violence, de la maladie.... et pourtant ils s'entraident, s'aiment , se soutiennent mutuellement, pour trouver la force de survivre.
Elisa Sebbel a une très belle plume, et nous offre un roman poignant. Elle a aussi un grand sens du suspense et du rebondissement... en fin de chapitre 😊. Et de chapitre en chapitre, vous dévorez ce roman. Et le top du top, ce que j'adore, et qui fait que ce roman devient l'un de mes préféré , c'est qu'une fois refermé ses personnages résonnent toujours en vous...

Merci beaucoup Valmyvoyou lit, pour avoir organisé ce concours qui m'a permis de gagner ce livre. Et un immense merci , Elisa Sebbel , de m'avoir offert ton merveilleux roman. J'ai réellement passé un très bon moment. Si cela avait été une version papier je l'aurai certainement emmené partout , pour avancer dans l'intrigue (même a un feu rouge😜) et dévoré en deux jours. Mais le fait qu'il soit en version numérique ne m'a pas permis de trimballer mon iPad et du coup je n'ai pu le lire que par bride. Ce qui, avec le recul, est très bien car j'avais hâte de le retrouver le soir, en ayant échafaudé des théories diverses et variées sur ce que j'allais trouver dans le chapitre suivant 😜.

Sincèrement, Noël approche, si vous voulez l'offrir , ou vous l'offrir, achetez le , vous ne serez pas déçu.
Commenter  J’apprécie          20
Elisa Sebbel nous offre un récit poignant, criant de vérité basée sur des faits historiques avérés, capable de chambouler, de faire pleurer et sourire. L'angoisse est au rendez-vous autant que l'appréciation de petites scènes simples, mais synonymes de tant d'allégresse pour ses personnages.

Avant toute chose, avant même votre lecture, je (oui « je ») vous conseille de jeter un oeil à la bibliographie et galerie disponible à la fin de l'ouvrage. J'ai regretté de ne pas l'avoir fait avant, malgré les guidances d'Elisa dans son prologue. Cela m'aurait permis une meilleure immersion et des supports à mon imaginaire, sans compter que c'est une grande richesse. Quittons à présent le « je » …

Elisa Sebbel parvient à dépeindre la vie après l'arrivée de tous ces soldats, marins, officiers et vivandières sur cette île de Cabréra avec une dureté curieusement tendre. C'est là tout le talent que l'on peut souligner : une qualité d'écriture indéniable au service d'une poésie relatant des conditions inhumaines, intolérables à nos jours – et pourtant encore si vraies, quelque part dans ce monde – avec finesse, passion, investissement. L'éloquence littéraire est si agréable, si accessible à la fois si soignée et soutenue ! Cette poésie dans les mots correspond bien au caractère d'Angélique qui tente de se raccrocher au moindre bonheur, au moindre rayon de lumière à travers un ciel obscurci.





Son travail de recherches est digne de respect, sans compter que l'autrice réussit à nous inculquer de l'Histoire, des anecdotes, des moeurs avec une pédagogie au récit romancé avec classe. Peu de longueurs, jamais une page sans intérêt. Tout y est.

Quant aux personnages, ils sont humains dans leur déshumanisation. C'est bouleversant, aidé par les backgrounds travaillés que leur confère Elisa. Aucun de ceux qui sont mis en avant ne sont laissé pour compte, et ont chacun leur propre passif et devenir, caractère, profondeur. Il est possible de s'identifier à au moins un protagoniste.





Elisa ne nous présente pas non plus une simple narration traitant de l'internement sur Cabréra. Elle soulève des interrogations, des morales (ou des immoralités) sur lesquelles nous pouvons nous poser et réfléchir. Qu'aurions-nous fait, nous ? Aurions-nous abandonné ? Nous serions-nous raccrochés à la vie ? Dans cette situation-là, quelle aurait été mon alternative ?
Si nous commettons un tel acte, sommes-nous bons… ou mauvais ?
Pouvons-nous parler de manichéisme lorsqu'il est question de survie ?





À côté de cela, madame Sebbel met en lumière la condition féminine à cette époque, exacerbée par le mode de vie sur ce fameux rocher. Des situations qui nous soulèvent le coeur, contractent l'estomac, nous fait grimacer… et d'autres qui nous rassurent, nous font soupirer de soulagement.

Difficile de ne pas verser une petite larmichette à défaut de sangloter à la lecture de certains passages. Les émotions sont vivaces, limpides.

En réalité, Elisa Sebbel a réussi un coup de maître : son roman n'est pas un témoignage ou une fiction basée sur des faits historiques, un pan de notre Histoire oublié. C'est l'Humain que l'on découvre au travers de ses pages.
Et ça, c'est beau.

Tout est bien dosé, pas de pathos inutile. La romance ne prend pas le pas sur le reste et est agréable, loin d'être niaiseuse. Les relations et explications un peu plus poussées, narration romancée, sont équilibrées.

Elisa Sebbel est une orfèvre. Ce livre est un somptueux bijou avec pour écrin une superbe écriture.

Bravo pour toutes ces recherches. Ce travail faramineux.
Bravo pour cette scénarisation au service de l'Histoire sans la dénaturer.
Bravo à l'autrice.
Lien : http://surlesailesdunlivre.f..
Commenter  J’apprécie          32

Citations et extraits (5) Ajouter une citation
La variété des formes et des couleurs me surprenait toujours : la blancheur d’une fleur pareille à notre rose sauvage, le rose vif des chardons ou le jaune brillant du chasse-diable. Je savourais ce moment unique où la nature me faisait oublier notre dure réalité.
Commenter  J’apprécie          40
Il connaissait bien, et les gradés aussi, l’importance d’une bonne hygiène pour combattre le typhus. Cette sale maladie tuait plus d’hommes que les champs de bataille et elle avait eu raison de mon pauvre Armand. Mais les soldats étaient pressés de partir à la découverte de l’île à la recherche d’eau et de quelque chose à manger. Je m’exécutai immédiatement. Cependant en m’approchant du rivage, cette nuée de corps dénudés me fit rougir et reculer instinctivement. J’en avais pourtant vu des hommes dans toute leur splendeur et déshabillé plus d’un. Mais là, c’était différent. En longeant les rochers pendant plus d’un quart d’heure, un endroit retiré me permit enfin d’accéder à la mer, seule. J’enlevai ma veste, mes chaussures, mes guêtres, ma jupe et la ceinture qui la maintenait en place, car moi qui avais toujours été un peu ronde, je flottais désormais dans ma tenue. Par peur d’être surprise par un groupe de soldats, je n’osai me dévêtir complètement et gardai sur moi cette infecte longue chemise en lin, si empesée, si grise et si puante de saleté.
Commenter  J’apprécie          00
Un joli plant de pivoines roses tout en fleurs m’attendait. J’en ramassai délicatement trois ou quatre qui m’embaumèrent de leur douce senteur de cannelle. Aussi excitée que si j’avais trouvé une pièce d’or, je courus les remettre à mon amie. À leur vue, Marie fondit en larmes. Si la guerre nous avait aseptisé le cœur à tous, le nouvel état de cette dernière lui avait rendu ses émotions. Elle resta là, un long moment à les admirer, rapprochant de temps en temps son visage de leurs étamines jaunes et respirant profondément en souriant.
Commenter  J’apprécie          00
Pourquoi vivre si j’avais perdu ma seule raison d’être ? Pourquoi continuer cette existence de souffrance qui n’était pas prête de s’achever ? Marie avait ses enfants à protéger, mais moi qu’avais-je ? Rien. Personne à aimer. Personne qui m’aime. J’étais seule sur ce rocher stérile.
Commenter  J’apprécie          00
La joie du matin s’était totalement évanouie et avait fait place à la peur. Une peur qui naissait au creux de nos viscères, puis remontait pour resserrer nos poumons et finissait tel un ?
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : armée napoléonienneVoir plus
Les plus populaires : Roman d'amour Voir plus


Lecteurs (69) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3179 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}