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EAN : 9791092858228
89 pages
La Tête à l'envers (01/11/2017)
3.5/5   4 notes
Résumé :
Entre la vague et le vent, Georges Séféris
En publiant ces poèmes choisis, traduits par Marie-Cécile Fauvin et Catherine Perrel, les éditions la tête à l’envers rendent un magnifique hommage à ce grand poète grec du XXe siècle, Georges Séféris, Prix Nobel en 1963. Poète important par la force et la beauté de l’écriture, il est témoin de son époque, marqué par les guerres mondiales et l’exil. L’écriture, encore influencée par la poésie du XIXe, marque un tourn... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Recueil de poésie en version bilingue grec-français traduite par Marie-Cécile Fauvin et Catherine Perrel.
Mélange de deux arts grâce aux peintures d'Harris Xenos.

J'ai trouvé cette poésie plutôt hermétique, il m'est donc difficile d'en faire une critique poussée.
Il parle de son pays, la patrie hellénique chargée d'histoire, et aussi de l'exil, de la souffrance psychologique de quitter ses racines.
Prix Nobel de littérature 1963.

Les peintures sont des représentations de lettres et écritures en alphabet grec, des graphismes géométriques épurés.


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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Santorin

Penche-toi si tu peux sur la mer obscure
oublie le son de la flûte sur les pieds nus
qui parcouraient ton sommeil dans l'autre vie, l'engloutie.

Ecris si tu peux sur ton dernier tesson
le jour le nom le lieu ;
jette-le à la mer et laisse-le couler.

On s'est retrouvés nus sur la pierre ponce
à regarder des îles qui surgissaient
à regarder des îles rouges sombrer
dans leur sommeil, dans notre sommeil.
On s'est retrouvés nus, ici, à tenir
la balance qui penchait du côté
de l'injustice.

Talon de la vigueur volonté sans ombre
amour estimé
desseins qui mûrissent au soleil de midi,
voie du destin — la jeune paume
claque sur l'omoplate —
dans ce pays épars et sans force
dans ce pays qui jadis fut le nôtre
les îles sombres, cendre et rouille.

Autels ruinés
amis oubliés
dans la boue feuilles de palme.

Laisse tes mains voyager si tu peux
ici dans ce recoin du temps avec le bateau
qui a touché l'horizon.
Quand le dé a frappé la dalle
quand la lance a frappé le thorax
quand l'oeil a connu l'étranger
et qu'a séché l'amour
dans les âmes transpercées —
quand tu regardes autour de toi et que tu vois
partout les pieds morts
partout les yeux éteints —
quand tu ne peux plus même choisir
une mort qui soit tienne,
— alors que retentit un cri
fût-ce le cri des loups —
ton juste droit,
laisse tes mains voyager si tu peux
détache-toi du temps infidèle.
Et sombre —
il sombre celui qui lève les grosses pierres.

Octobre 1935
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[Réception du Prix Nobel]

Dans ce monde qui se va rétrécissant, chacun de nous a besoin de tous les autres. Nous devons chercher l’homme partout où il se trouve.

*


Regret d’avoir laissé un large fleuve filer
entre mes doigts
sans boire une seule goutte.
Je sombre à présent dans la pierre.
Un petit pin sur la terre rouge
pour seule compagnie.
Tout ce que j’ai aimé s’en est allé avec les maisons
qui étaient neuves l’été dernier
et ont croulé au vent d’automne.

*

Et même si le vent souffle il ne rafraîchit pas
et l’ombre reste étroite au-dessous des cyprès
et partout nous enserrent des montagnes abruptes.

Ils pèsent lourds
Les amis qui ne savent plus comment mourir.

*

Nous qui n’avions rien nous leur apprendrons la sérénité.

*

Tu sais les maisons sont promptes à nous en vouloir, quand on les déserte.
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Encore un peu...



Encore un peu
et nous verrons les amandiers fleurir
les marbres briller au soleil
la mer ondoyer

encore un peu
élevons-nous un peu plus haut.


/ Traduction Marie-Cécile Fauvin et Catherine Perrel
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Je me suis réveillé cette tête de marbre entre les mains
qui épuise mes coudes et que je ne sais
où poser.
Elle plongeait dans le rêve tandis que j’en sortais
ainsi nos vies se sont mêlées et elles auront bien du mal
à se séparer.

Je regarde les yeux : ni ouverts ni fermés
je parle à la bouche qui sans cesse veut parler
je soutiens les pommettes qui traversent la peau.
Je n’ai plus de forces.

Mes mains disparaissent et me reviennent
amputées.
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L’ange
nous l’avons attendu durant trois ans
scrutant au plus près
les pins le rivage les étoiles.
Unis au soc de la charrue, à la quille du navire,
nous voulions retrouver la première semence
afin que recommence le drame très antique.

Nous sommes rentrés brisés dans nos foyers
membres rompus, bouche écorchée par le goût de la rouille
et du sel.
Au réveil nous avons mis cap vers le nord, étrangers
plongés dans les brumes par les ailes immaculées des
cygnes qui nous blessaient.
Les nuits d’hiver les rafales du vent d’est nous affolaient
les étés nous égaraient dans l’agonie des jours
qui n’en finissaient pas d’expirer.

Nous avons rapporté
ces ciselures d’un art modeste.
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Vidéo de Georges Séféris
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Parmi les poètes qui ont marqué l'histoire de la Grèce, Cavafy chante l'exil et la nostalgie du pays perdu, Ritsos est le poète militant par excellence qui élève sa voix contre la dictature et Séféris, prix Nobel de littérature en 1963, affirme son appartenance à "l'immense espace spirituel du Grand Hellénisme dans sa continuité ininterrompue".
Le temps d'un spectacle musical, la comédienne Anna Mouglalis lit des poèmes choisis. Comme un écho venu d'ailleurs, le plus grec des journalistes français, Nikos Aliagas, lira les mêmes poèmes en grec. Une lecture sublimée par les chansons de Stavros Siolas, une des stars montantes de la chanson grecque contemporaine. Accompagnement musical par Marios-Ivan Papoulias au violon, Georgios Pappas au luth et à la mandoline et Evangila Mavridou au piano.
Avec le soutien de la Fondation Hellénique pour la Culture, du Centre Culturel Hellénique et de la Fondation Michalski..
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