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3,84

sur 468 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
J'ai rarement lu un livre plus déprimant que celui-ci. Laurent Seksik nous décrit avec force détails les derniers épisodes de la vie de Stefan Zweig, en insistant tout particulièrement sur ses états d'âmes intérieurs. On se retrouve plus souvent confrontés aux lamentations de Stefan Zweig, à sa chute progressive dans un abime sans fond de la pensée où plus aucune pensée optimiste n'est possible. Évidement, l'époque n'est pas à l'optimisme pour un Viennois d'origine juive qui regarde de loin les siens se faire massacrer les uns après les autres sous l'influence de la folie sanguinaire d'un homme. Cependant, et bien que ce roman soit relativement court, on a sans cesse l'impression de relire les mêmes passages en boucle. On apprend finalement bien peu sur la vie que mènent Stefan et Lotte Zweig au Brésil, alors qu'on a le détail des pensées morbides et coupables de l'écrivain. Pensées coupables et sentiment d'impuissance d'un homme qui s'est enfui avant la catastrophe et qui a cherché de son mieux à l'oublier sans jamais vraiment y arriver. Stefan Zweig donne le sentiment d'être complètement inactif, perdu dans ses espoirs d'un monde meilleur qui n'arrivera jamais, et ayant abandonné toute velléité de se battre pour l'obtenir.
Non, personnellement, je n'ai pas tellement apprécié ce portrait d'un des plus écrivains du 20ème siècle. Ici, son esprit brillant est complètement retourné contre lui, lui fait plus ou moins perdre la raison en le faisant réfléchir sans fin aux atrocités commises par les nazis. Et pour autant, Zweig continue de fuir toujours plus loin, évitant du mieux qu'il peut tout contact avec ses souvenirs de l'Autriche et les nouvelles venant d'Europe. Il n'est pas simple de savoir ce que quelqu'un d'autre aurait fait dans sa situation, mais ce refus de se battre, cet abandon total, cette lamentation sans fin m'a plus lassée qu'autre chose.
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Les derniers jours de Stefan Zweig

En 1811, Heinrich von Kleist se suicide avec sa nouvelle épouse Henriette Vogel atteinte d'un cancer sans rémission. En 1937 (et non en 1925) Zweig publie « combat avec le démon » dans lequel il fait part de son admiration pour ce double suicide romantique. Kleist meurt en pensant à Maria son épouse tant aimée.

En 1941, Zweig avec sa nouvelle très jeune épouse (et secrétaire dactylo) s'exile à Londres puis à New York puis enfin au Brésil à Petrópolis ( Ville rococo et désuète qui peut rappeler les cités namibiennes en plus grand) où il se suicide en février 1942 en compagnie de Charlotte (asthmatique chronique) dans un émouvant remake qui inspire cet épilogue plutôt fâcheux, au médecin Laurent Seksik reconverti en écrivain.

C'est un crime.

Zweig est imbu de lui-même, il recherche partout la célébrité, le contact des grands. A Rio c'est au Copacabana Palace qu'il se rend pour rencontrer son agent. Pour lui le Brésil , son « Brésil terre d'avenir » est plutôt folklorique comme on saura lui faire remarquer. En fait d'un parfait cynisme il considère cet immense pays qui doit bien compter 150 millions d'habitants à l'époque comme « une île déserte » !!! .

Qu'on suive sa trace après ça est tout à fait logique. Rio est infestée de SS soit disant. Les SS viendront plus tard en fait après la défaite et ils y sont encore avec leur descendance.

Du reste il est du côté de Vargas (plus près de Franco et Mussolini que de Léon Blum). En fait la politique ne l'intéresse pas, lui le « grand humaniste » n'a qu'une nostalgie : Boire un chocolat à Vienne avec Thomas Mann, Freud ou Einstein. Et puis il y a cet exil, ce refus de lutter de mourir pour sa propre cause qui le ronge.

Il hésite à pondre une énième biographie sur Montaigne ou sur Balzac et se rend compte de la vanité de telles tentatives dans la situation où il se trouve. 60 millions de livres vendus. 40 ans de carrière. Des copains prestigieux comme Richard Strauss ou Maurice Ravel( ?). C'est fini et donc autant mourir en beauté. Charlotte rime avec sotte et se laisse empoisonner avec un « je t'aime » immonde prononcé du bout des lèvres par Stefan.

Très approximatif, Seksik, en pamoison, ne se soucie pas trop d'égarer le lecteur dans des digressions fumeuses, de trouver un charme impossible à Petrópolis (A-t-il fait le voyage ?) de laisser transpirer sans retenue son admiration pour l'auteur de « la confusion des sentiments » au point de ne pas voir la lâcheté indéfendable de l'homme qui écrivait.

Des transcriptions plus qu'approximatives du portugais, une paresse dans l'utilisation des signes ( vào pour vão - alt +2 sur n'importe quel clavier-) digne d'un débutant et la traduction en contresens de « Chora o morro inteiro » par « le monde tout entier pleure » alors que morro se traduit par « colline » ou même ne se traduit pas ( le pão de azucar est un morro) montrent le caractère hasardeux de cet hommage inepte et finalement assassin dont le seul mérite est de ne pas dépasser les 200 pages.

L'auteur a déjà reçu deux prix pour des ouvrages plus anciens , celui-ci mérite celui figurant sur la 4° de couv' : 6€
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Le roman est réussi dans la mesure où il communique à merveille l'ennui de ses protagonistes et leur désir d'isolement - en tout cas celui du célèbre auteur autrichien qui a fui les horreurs de la guerre en trouvant refuge au Brésil avec sa seconde épouse, Lotte. Laurent Seksik imagine un quotidien rythmé par les pensées sombres et la nostalgie d'un monde perdu, nourri de rencontres de hasard ou avec d'autres exilés - tel Georges Bernanos -, qui le pressent de s'engager ou d'user de son influence. Sollicité de toutes parts, hanté par les suicides de ses amis, Stefan Zweig s'estime "trop vieux pour le combat" et, résigné, sombre dans les abîmes de la dépression jusqu'à choisir une issue fatale, entraînant avec lui sa compagne - dont on doute de la mesure du consentement, à en croire Seksik qui l'évoque comme la "prisonnière" de la dépression de son époux.
"Ennui" : c'est vraiment le mot qui a accompagné toute ma lecture, connaissant un peu l'oeuvre de Zweig je partais avec un bon a priori, mais si l'écriture est agréable le tout est franchement déprimant.
Lien : http://anyuka.canalblog.com/..
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Stefan Zweig est un de mes auteurs préféré. La pièce m'a donc attirée. Je préfère l'original. Répliques un peu trop prévisibles, la surprise n'est pas venue.
Lien : http://miriampanigel.blog.le..
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