Quand un serial-killer psychopathe et psychologue demanda à voir dans sa cellule une jeune criminologue pour s'épancher sur ses crimes... Je ne te refais pas le pitch qui te ferait croire à un vieux film des années 90, écoute le silence haute-sécurité, des agneaux y dorment, rêvant d'hémoglobine et de sauce kimchi. La serveuse, tout sourire et discrétion m'a ramené à ma table, celle du fond plongé dans une demi-pénombre, une bière et mon bibimbap : le kimchi ne s'est pas révélé aussi épicé que je l'aurais désiré. Je plonge mon regard, dans mon verre, mon bouquin, la serveuse, attendant solitairement le calme du matin.
Seon-Gyeong est à un tournant de sa carrière, de sa vie aussi. Pourquoi cette bête humaine, sanguinaire manipulateur, veut la voir. Les fantômes d'une douzaine de femmes assassinés l'empêcheraient-ils de dormir du sommeil du juste. Une simple requête, pourtant, qu'elle vienne seule et avec une pomme rouge et juteuse. Va trouver toi un verger à cette époque de l'année pour cueillir de belles pommes. Et en plus, la jeune fille de son nouveau mari vient s'installer chez eux, alors qu'elle ignorait tout de son existence. Pauvre petite fille...
Des sirènes de pompier. Il y a des airs qui trottent inlassablement dans la tête, une ritournelle qui martèle l'esprit, comme une chanson des Beatles ou comme un marteau qui s'enfonce dans le crane de cette femme, martèle, martèle, frappe, le sang gicle, le crâne explose, des bouts d'os qui s'effritent... Enfermez-moi, enfermez-moi. Une petite voix qui me dicte, tue-là la, c'est maman,
Bonne nuit maman. Tiens, une odeur de fumée... et de corps brûlés. Un ours en peluche dans ses petits bras.
Intrigant. La serveuse revient, je lui demande une nouvelle bière et lui suggère la prochaine fois de corser son kimchi, comme au pays du matin calme.