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sur 5015 notes
Le Vieux qui lisait des romans d'amour de Luis Sepúlveda
Relecture de ce roman, ce conte écologique et je prends toujours autant de plaisir à vivre une aventure au bout du monde. Seulement quelques baraque, on arrive à El Idilio et la rencontre d'Antonio José Bolivar. Avec lui, nous découvrons la forêt amazonienne, la vie auprès des Shuars, sa passion pour les romans d'amour, c'est aussi une longue traque à l'ocelot. Mais ce n'est pas tout, l'auteur dénonce la destruction de la forêt, la conquête de l'homme blanc et les affrontements avec les indigènes.
Il faut aussi noter que ce roman n'est pas dépourvu d'humour.
Toujours aussi agréable à lire, relire.
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Quel livre! Antonio José Bolivar connait la forêt amazonienne comme sa poche et même s'il n'est pas un shuar, il est comme eux. Sa passion: les romans d'amour, ceux où on souffre. Il va partir a la recherche d'un félin tueur d'homme. Bien que le livre soit court, c'est un univers gigantesque qui s'ouvre. Autant la jungle que les personnages (humains et animaux) sont merveilleusement bien campés! L'histoire est belle et passionnante .
Un vrai livre coup de coeur!!
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Dans mes rangements de bibliothèque, je suis tombé sur ce livre, découvert il y a fort longtemps, et je l'ai relu. Quel merveilleux roman: court, juste, émouvant, limpide… Luis Sepuldeva a écrit en fonction de sa sensibilité, non de son intellect: ça va droit au coeur du lecteur. Pas d'intrigue complexe, pas de pathos et pas d'idéologie écologiste: simplement une tranche de vie d'un homme simple et attachant, dans un lieu proche de l'état de nature.
Nous suivons ce vieux qui, effectivement, passe maintenant une bonne partie de son temps à lire des romans d'amour. C'est un sage. Pendant sa vie d'homme mûr, il a appris à connaitre et à respecter la forêt équatoriale, sa faune comme sa flore. Il a été l'un des rares à nouer des liens précieux avec les Shuars; ces Indiens fuient le contact avec l'homme blanc, qui vient ici pour s'approprier brutalement un monde dont il ne connait vraiment rien.
Voici maintenant la trame de l'histoire racontée. Dans le village perdu d'El Idilio, on découvre plusieurs cadavres d'aventuriers blancs: le premier réflexe du maire est d'accuser les indiens. Mais le vieux démontre que c'est un ocelot femelle qui, attaquée dans la forêt par des chasseurs ignorants, est devenue enragée. Une traque s'organise, le vieux va y participer et se trouvera confronté directement au fauve.
La simplicité de l'intrigue, le caractère universel des thèmes évoqués, la personnalité particulièrement attachante de l'unique héros du roman me font penser au roman d'Hemingway "Le vieil homme et la mer". Tous les deux sont de parfaites réussites. Tous les deux sont inoubliables.
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Comment faire apprécier un roman à des catégories de lecteurs dont les goûts et les attentes sont généralement aux antipodes ?

Ouvrez ce roman, lisez-le et vous comprendrez que l'auteur a réussi à combiner une écriture intelligente sans jamais devenir moralisateur, sans jamais sombrer dans le cliché du bon sauvage défenseur de la forêt face aux vilains Blancs qui saccagent tout.

La petite bourgade de El Idilio (Equateur) n'a rien d'idyllique : les bords du fleuve sont noyés de boue, il y a des moustiques, le bateau de ravitaillement ne passe que deux fois l'an (avec le dentiste) et le maire est un emmerdeur de première.

Dans la forêt, c'est encore pire, il faut 3h pour faire 1km et c'est rempli de dangers. Pourtant, des Hommes Blancs y entrent, avec armes et bagages, et massacrent des animaux pour le plaisir, pour leurs peaux, sans jamais se frotter à des prédateurs dignes de ce nom, sans jamais non plus apprendre à connaître cette forêt tropicale.

Ce joli conte est tout de même une baffe dans la gueule de ceux qui pensent qu'avec des armes, on arrive au bout de tout, qu'avec de l'instruction, on est le plus fort, comme se gausse le maire, étalant son savoir sur la ville de Venise que les pauvres bougres ne connaissent pas.

Oui mais, à quoi cela sert de savoir comment s'est construite Venise lorsque l'on se trouve au milieu d'une forêt où il faut maîtriser les codes pour en sortir vivant ? À rien. Vaut mieux savoir où il faut bivouaquer pour survivre à la nuit et ou poser ses pieds pour survivre tout court.

Mais les gens imbus d'eux-mêmes ou possédant une haute opinion d'eux-mêmes n'écouterons jamais les pauvres habitants de ses contrées qui en savent plus qu'eux sur les règles qui prévalent dans la forêt amazonienne. Et de là naissent les emmerdes, les conneries, les erreurs stupides, horribles, bêtes…

Un roman écologique mais pas que… Un conte philosophique, une ode à la nature, qui n'est jamais tendre, un pamphlet sur ceux qui ne respectent rien, le tout sans jamais adopter un ton moralisateur, personne n'étant tout blanc ou tout noir dans ses pages.

Une tragédie qui fait du bien au moral, une incursion dans un univers impitoyable et dans une société que nous connaissons peu, les Shuars (Jivaros pour nous). Un magnifique voyage, court et intense à la fois, beau et tragique, intelligent et facilement compréhensible par tous. Voilà pourquoi il a rassemblé des lecteurs qui ne lisent pas les mêmes romans habituellement.

PS : Ce court roman de Sepúlveda a reçu deux prix littéraires considérés comme antinomiques : celui, à vocation populaire des Relais H (qui assurait sa présence dans toutes les librairies de gares), et celui, fort élitiste, de France-Culture, qui l'ornait d'un incontestable label intellectuel.

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Court roman racontant la vie d'Antonio José Bolivar, habitant la petite ville d'Amazonie, El Idilio.
Lorsque le cadavre d'un vieil homme est découvert dans une pirogue, le maire et les habitants de la petite ville accusent les Indiens Shuars, mais Antonio est le seul à y voir la marque d'un félin.
C'est ainsi que débute cet ouvrage avant que l'auteur ne se plonge dans ce qu'a été la vie d' Antonio José Bolivar. Il évoque la conquête des hommes blancs dans cette région de l'Amazonie et leur affrontement avec les indigènes. Antonio, lui, se lie d'amitié avec ces derniers et assiste impuissant à la cruauté et à le barbarie des hommes. Lorsqu'il perd sa femme, victime de la malaria, Antonio part pour El Dorado afin d'y acheter des romans d'amour. Il se recueille ainsi dans sa vieille pirogue afin de lire ces derniers et d'oublier un tant soit peu la cruauté de la vie et la barbarie des hommes. Il s'évade dans ses livres et veut de nouveau croire en La Vie.
Magnifique roman décrivant la beauté des livres et leur pouvoir sur l'esprit humain. C'est pour cela qu'il faut encore lire des «contes de fées» car si on fait uniquement front à la réalité, on peut très vite être écoeuré par la nature humaine.
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Pierre Lepape (Le Monde) explicite dans la préface, bien mieux que je ne saurais le faire, le succès de ce «premier roman d'un écrivain chilien entré dans la quarantaine, par ailleurs totalement inconnu.» Peu après sa parution, ce bref roman « recevait deux prix littéraires considérés comme antinomiques, celui, à vocation populaire, des Relais H, qui assurait sa présence dans toutes les librairies de gares, et celui, fort élitiste de France-Culture, qui l'ornait d'un incontestable label intellectuel (…) ; rapprochement autour d'un même livre de lecteurs dont les goûts et les attentes sont généralement aux antipodes. (…)
Nous demandons du rire, des larmes, du rêve et des émotions, de la couleur et de la musique. Sepùlveda nous offre tout cela en brassées généreuses et fraîches. »

J'ai retrouvé avec plaisir un style d'écriture qui m'avait charmée dans ‘'Le monde du bout du monde'' : un récit dense et imagé appuyant une dénonciation féroce de l'exploitation et de la destruction de la nature (la forêt amazonienne en l'occurrence), dénonciation « pour défendre ce monde, notre monde, qui est unique.»


PS - Ce roman est dédié à Chico Mendes, « ami très cher qui parlait peu et agissait beaucoup (…), homme qui fut l'un des plus ardents défenseurs de l'Amazonie et l'une des figures les plus illustres et les plus conséquentes du mouvement écologique universel ». Chico Mendes a été tué par « une bande d'assassins armés et payés par de plus grands criminels, de ceux (…) qui disent agir au nom du ‘'progrès''».
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J'ai beaucoup aimé le roman et je dois dire que l'auteur est très habile à nous faire ressentir les sensations d'étouffement et de danger permanent liées à la chaleur, l'humidité, la boue, la végétation luxuriante, l'omniprésence menaçante de la faune locale. Les personnages, dès qu'ils quittent la relative sécurité de leur village, évoluent dans un milieu véritablement hostile.
De la même manière, l'auteur nous fait découvrir le quotidien des villageois "blancs" sur le bord de l'Amazone aussi bien que les coutumes des indiens Shuars, ou le comportement inconscient des visiteurs venant de contrées dites plus civilisées.
Le personnage principal, c'est à dire le vieux qui lit des romans d'amour, est très touchant. C'est un véritable puits de science pour tout ce qui concerne son territoire : il maîtrise le terrain et comprend le comportement des animaux au point de penser comme un jaguar. Et à côté de cela, il est très ignorant du monde extérieur auquel ses lectures le confronte (j'ai trouvé amusant et émouvant de le voir essayer d'imaginer ce que pouvait être une ville comme Venise, avec des canaux, des gondoles,…). Et puis, il aime les romans d'amour : je ne peux que l'apprécier.
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Le problème avec les livres de Luis Sepulveda, c'est qu'on voudrait recopier chaque phrase tellement son écriture est belle et qu'elles font mouche à chaque fois.
Qu'il écrive des contes animaliers comme La mouette et le chat qui lui apprit à voler, des romans noirs comme Un nom de torero ou encore des romans sur fond d'écologie comme ici avec son Vieux qui lisait des romans d'amour, il se révèle extraordinaire de justesse, de finesse et d'émotions. Il m'époustoufle à tous les coups dès ses premières phrases. Et même avant car sa dédicace à Chico Mendes, assassiné pour ceux qui détruisent et martyrisent l'Amazonie serre la gorge et allume d'emblée un brasier d'indignation et de révolte.

J'en viens au roman lui-même. Il est très court, 128 pages dans cette édition. Pourtant il n'est pas trop court, dans le sens où il parvient à exprimer tout ce qu'il veut faire passer, sans donner au lecteur l'impression que ça n'est pas suffisamment creusé. L'ouvrage s'achève en respectant l'équilibre narratif.
L'intrigue se déroule en Équateur, dans la forêt amazonienne où très vite les frontières ne signifient plus grand chose. le hameau d'El Idilio vit au rythme de la forêt et du fleuve. le vieux du titre, Antonio José Bolivar de son nom, passe son temps entre assurer son existence et sa cabane où il aime plus que tout lire des romans d'amour. S'il se découvre lecteur sur le tard, il se rattrape en s'imprégnant des sentiments et des idées contenus dans les pages et en découvrant que le langage humain peut se révéler grand et toucher le coeur des hommes.
Je me suis tout de suite attachée à ce personnage naturel, sensible et plein de respect pour la vie et la nature. Il a longtemps vécu en compagnie des Indiens Shuars qui lui apprirent la forêt intimement et avec toute l'humilité et le respect qu'elle requiert.

Tout serait idyllique dans sa vie s'il n'y avait les "gringos'' et leur arrogance, leur soif d'or et de destruction. Comme l'explique le vieux à la boursouflure qui sert de maire au village, ils arrivent avec la certitude de tout savoir, souvent ivres, armés jusqu'aux dents dans le désir de faire un carnage pour le plaisir de tuer.

Luis Sepulveda dénonce cette cupidité pour les richesses de la forêt amazonienne, qu'il s'agisse de ses arbres, sa faune ou l'or qu'elle contient. Avec concision et sans recourir à de grands discours, son roman touche au plus profond du lecteur. Certains passages se lisent avec les tripes tellement le message est fort et réveille la colère face à l'attitude de ces hommes.
La fin du récit est particulièrement poignante et j'ai refermé la dernière page la gorge nouée par toutes les émotions intenses que Luis Sepulveda a mis dans ses mots. Un grand écrivain et un véritable magicien qui ouvre les yeux et frappe au coeur du lecteur.

Ça me donne l'envie de partager ces ouvrages et de les offrir aux personnes autour de moi car il serait dommage de passer à côté de si belle et vibrante littérature.
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En un mot : magnifique !

Quand j'ai commencé la lecture, ça débutait mal : nous assistons à une scène d'arrachage de dents par un dentiste itinérant dans un petit village perdu sur les bords de l'Amazone. Je n'ai pas supporté cette scène plus ou moins de torture, mais qui est banalisée et même tournée en dérision avec un « C'était le bon temps quand les jeunes pariaient de se faire arracher les dents sans crier ». Comme ça, pour le fun. Ben voyons. J'ai eu très envie de reposer le bouquin. Mais, bon je me suis quand même forcée à continuer.

Et j'ai eu raison. Passé ce premier aperçu assez glauque de la vie misérable dans ce village, nous découvrons un monde dur et simple à la fois, où vivre dans la forêt signifie malédiction et chance en même temps.

Mais cet équilibre est sur le point d'être rompu par les européens, avec leurs armes, et leur irrespect pour la nature qui les entoure. Ils accusent les aborigènes du coin d'être les auteurs d'un meurtre.

Le Vieux qui lisait des romans d'amour, c'est le héros de l'histoire. Celui qui connait les lois dans la jungle, ses dangers mais aussi ses bénéfices. Selon lui, il n'y a pas de doute, le meurtrier est tout autre et seul celui qui a su écouter et vibrer au rythme de la forêt peut le connaitre et comprendre son geste.

Ce livre nous emporte au fin fond de la forêt amazonienne. Un très bel hommage à la nature et à la simplicité. Je le conseille vivement.
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Ouvrage que je croyais avoir lu par le passé, « le vieux qui lisait des romans d'amour » fut en réalité en découverte totale. le temps d'une pause méridienne, j'ai effectué une plongée au coeur de l'Amazonie où sont réunis violence, bestialité, sagesse, philosophie et nature… Là, j'ai fait la connaissance d'Antonio José Bolivar, un vieil homme plein de sagesse. Observateur, philosophe et rêveur, ce personnage a vécu énormément de choses, notamment dans la jungle. Chaque chapitre narre une partie de son passé ou fait avancer l'enquête autour d'une tigresse en colère qui assassine les Hommes. J'ai apprécié découvrir la façon dont Antonio José Bolivar a découvert la lecture. le temps qu'il a passé aux côtés des Shuars, des indigènes, a également été très intéressant. Sans cesse, le vieillard a su titiller ma curiosité, m'étonner (ex : le coup des dents arrachées) ou d'émouvoir.

Autour de ce protagoniste, on distingue divers habitants : le dentiste Loachamin Rubincondo (son fournisseur de romans d'amour au langage fleuri, notamment dès qu'il pratique son métier), le maire et quelques citoyens. Bien qu'ils soient peu développés ni attachants, ils constituent un ensemble harmonieux et vont avoir leur place au cours du récit… Même la tigresse, pourtant un animal sauvage, va avoir son rôle à jouer. D'ailleurs, l'auteur n'hésite pas à analyser ce fauve courroucé, lui donnant presque une âme, comme celle des humains…

La narration emploie des phrases concises et va souvent à l'essentiel pourtant, on s'enfonce aisément dans cette jungle aride et dangereuse… le lecteur imagine assez bien ces décors aussi verdoyants que luxuriants… Il comprend aussi le conflit qui existe entre les colons et les indigènes. Ces derniers estiment que les Blancs sont irrespectueux envers la nature et ne comprennent pas leurs coutumes… Étant donné le comportement du maire ou de certains individus, on ne peut que donner raison aux Shuars… On remarquera aussi que l'amour n'existe que dans les livres ou dans le coeur des animaux… Hélas, ici, tout est une question de fortune, de vengeance, de reconnaissance ou de pouvoir…

Cette lecture dépaysante a été assez intéressante néanmoins, je ne sais pas si j'en garderais un souvenir impérissable. L'action est peu présente, tandis que les personnages ne suscitent aucun attachement. Il faut dire que c'est bien trop court : il ne se passe pas grand chose. de plus, on ne développe que le vieil homme, si bien qu hormis avec lui, la sauce n'a pas pris… Je n'ai pas été emportée par cette aventure. Certes, il y a de belles valeurs, une morale juste ainsi qu'une belle part à la sagesse toutefois, je ressors assez mitigée. Après toutes les critiques élogieuses et le prix « Relay des voyageurs lecteurs » en 1992, je m'attendais à mieux.
Lien : https://lespagesquitournent...
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