Mila Hunt

Eli Anderson est l'auteur de la saga "Oscar Pill" pour ceux qui connaissent. On le retrouve ici dans une dystopie young adult fantastique accessible dès 13 ans. J'aime beaucoup ce genre qui nous plonge souvent dans des univers à part entière et ce livre ne déroge pas à la règle. On plonge dans une histoire autour du mentalisme, de la manipulation mentale, une incursion au coeur du cerveau et de ses pouvoirs. Que j'ai aimé cette plongée dans l'esprit de chacun et c'est de là que ce roman tient toute son originalité! Dans cet opus, l'auteur pose son histoire, décrit son héroïne et montre son univers. Mila Hunt est une jeune femme que j'ai beaucoup aimé, une fille rebelle, au fort caractère, intelligente et sensible. On va faire la connaissance de la ville de Démos, de ses nouvelles règles et moeurs. Un monde à part où adultes et adolescents sont à égalité, un monde utopiste et de valeurs où la démocratie et la liberté sont importants et où la technologie bat son plein. Accrochez-vous bien car quand vous pensez savoir où aller, vous serez à nouveau déroutés! le milieu du livre change totalement de direction! Rebondissements et actions sont au rendez-vous et vous serez surpris par certaines révélations! Alors, Mila Hunt sera-t-elle capable d'affronter son destin? J'espère la retrouver dans d'autres aventures.(..)

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Après avoir lu pas mal de fantasy ces derniers temps, j'avais envie de changer. Je me suis donc laissé tenter par ce roman SF qui traîne sur mon étagère depuis bien trop longtemps. Grand mal m'a pris ! Je n'ai pas aimé du tout...

Pour résumer, l'intrigue se situe dans un pays inventé, divisé en deux parties : le Centre et son quartier, à savoir le siège du gouvernement et les quartiers riches ; et la Périphérie où sont parqués les parias, à savoir les pauvres ou ceux qui refusent la société. Ces deux parties sont séparées par un mur de brume. Nous retrouvons Mila Hunt, jeune fille issue d'une famille riche et dysfonctionnelle (son père semble la détester). En pleine crise identitaire, elle sort avec ses amis et se fait enlever par des gens mystérieux, semblant appartenir aux services secrets du gouvernement. Là, un chantage odieux lui est imposé, elle doit infiltrer la Périphérie, qui a échappé à l'autorité du gouvernement, et assassiner ses dirigeants ou tous ses amis et sa famille seront tués.

C'est pas souvent qu'une lecture me déplaît à ce point. Là, j'avoue m'être forcée pour le finir. Afin de ne pas donner une critique trop sévère, j'ai tenté de trouver quelques points positifs à ma lecture : l'ouvrage est un one-shot, nous n'avons pas à attendre plusieurs années avant de lire la fin. Alors que les sagas sont à la mode, j'ai trouvé cela plutôt plaisant. Également, les réflexions politiques sur le rôle de la jeunesse dans les prises de décisions du pays, et les différentes formes de gouvernement, de la répression à l'utopie, sont bien abordées dans l'ouvrage. Pour un public adolescent, se poser ce genre de questions peut être intéressant. Je peux nommer par exemple un thème plutôt d'actualité : l'ouvrage pose la question de la violence dans les revendications populaires. Quand le gouvernement refuse d'entendre les réclamations de son peuple et ne répond que par la violence et la répression, faut-il créer une révolution plus violente encore pour se faire entendre ?

Cependant, à part ce que je viens d'évoquer, je n'ai pas du tout aimé l'ouvrage. Je suis un peu triste que le livre n'ait pas marché avec moi, je vais essayer d'en parler sans spoiler.
Tout d'abord, je trouve que les événements s'enchaînent trop vite. On a à peine le temps de comprendre ce qui se passe que tout change complètement ! Pour le coup, je trouve que le livre ne nous laisse pas digérer les événements du présent. Il faut aller vite, trop vite. Les virages dans l'intrigue sont à 360°. J'avais un peu l'impression d'une réalité dans une réalité. Quand l'héroïne semble agir et être un peu à l'aise dans une situation, et que ça nous laisse respirer, nous les lecteurs, tout bascule et tout ce qui s'est passé avant ne doit plus exister. J'ai trouvé cela totalement frustrant, et cet enchaînement d'énormes révélations sur énormes révélations rendaient l'histoire très peu crédible. Cela donnait l'impression d'une histoire trop complexe, mal maîtrisée, qui en fait trop avec peu de réalisme. Cela m'a empêché de rentrer dans l'histoire.
Aussi, il a donc été très difficile de s'attacher aux personnages. J'ai trouvé Mila fade, un peu stupide parfois. Son pouvoir ne m'a pas fait vibrer, il est trop facilement contrable par tout le monde alors qu'il est sensé être "le plus puissant, plus que les autres, elle peut vaincre des gougouvernementsJ'ai vu plusieurs solutions pour elle de se sortir du chantage que le gouvernement du Centre lui impose, et malgré sa "rébellion" apparente, elle n'a rien fait. Elle se contente de se laisser guider par les événements, et aussi expliquer toutes les dix pages à quel point elle est malheureuse, que personne ne l'aime, tout ça... Ça donne envie de la secouer ! Meilleur passage du roman, on lui explique que faire confiance à tel méchant (j'évite le spoil ;)) c'est pas bien, elle sera trahie. Elle répond "oui mais on a fait un marché". Quelques pages plus loin, le méchant trahi, et elle dit "oh non, vous ne respectez pas notre accord"... J'ai beaucoup levé les yeux au ciel pendant cette lecture !
Les autres personnages ne font qu'apparaître et disparaître, difficile de leur donner de la profondeur dans ce cas, ou d'être ému quand il leur arrive quoi que ce soit. Les méchants, quant à eux, sont plats. Leur force vient de leur éloquence et du chantage qu'ils exercent sur d'autres personnes. Les appeler par une unique lettre ne leur rajoutera pas de charisme supplémentaire...
Enfin, mention spéciale à la romance du roman, que j'ai trouvée parfaitement inutile, assez improbable, voire ridicule. Ils ne partagent rien, ils se voient à peine, lui est sensé être en deuil, et pourtant, à un moment que je n'ai pas compris, ils s'embrassent et ensuite c'est l'amour entre eux... J'ai envie de dire à l'auteur de lire Iskari, le premier tome. Voilà une belle romance, qui s'installe tout au long du roman, avec des personnages qui se dévoilent petit à petit jusqu'à se montrer vulnérables ! Là on est ému, avec les papillons dans le ventre ! Dans Mila Hunt, il aurait fallu s'abstenir, ça n'apporte absolument rien de plus, au contraire !

Je pense que je pourrai lister tout ce que je n'ai pas aimé dans ce roman pendant encore plusieurs pages, mais je vais m'arrêter là. Il est temps d'oublier cette déception et de passer à un autre roman qui, je l'espère, sera bien meilleur ! :)

Eli Anderson s'adresse à un nouveau public, plus grands ados que celui de sa série à succès " Oscar Pill".

Avec "Mila Hunt", nous sommes de nouveau dans l'univers de la SF certe , mais aussi dans celui de l'espionnage.

Le monde que l'auteur imagine semble clinquant, festif et insouciant mais il est en réalité sans scrupules et la notion d'innocence jusqu'au bout très trouble quand il s'agit de se faire "une place au soleil".



Tandis que la belle société dans laquelle vit l'héroïne s'offre la part belle au quotidien, à tous points de vue sociaux et logistiques, les plus démunis sont repoussés à la ceinture de la ville.

Et un "store" de brume est inventé en ceinture pour cacher la "misère", les gens de la périphérie ne peuvent voir ce qui se passe au Centre.

Ceux de la périphérie et du centre ne se côtoient pas (mais il semble bon d'avoir toujours l'oeil sur ses adversaires pour ne pas perdre ou partager ses avantages).



Récemment cependant, les infos ne transitent de la périphérie de façon parcimonieuse et révèlent peut-être un signe d'autonomie technologique inquiétant.

Ils usent aussi de "paravents".

Le roman nous parlera de contrôle et de pouvoir.



Que vient faire Mila dans tout ça?

Piégée par les services secrets du Centre sur de faux motifs, Mila Hunt, 17 ans, est recrutée comme agent d'infiltration de la périphérie et les moyens sont sordides afin de s'assurer de sa docilité.

Pourquoi Mila?

La jeune fille, sous les capteurs des services secrets depuis son enfance, est douée de talents particuliers, elle peut influencer la volonté d'autrui contre son gré( nous sommes dans de la SF, nous le rappelons). Cela deviendrait ironique si la situation n'était pas dramatique.

C'est un talent exceptionnel qui aura son utilité pour découvrir ce que trame les gens de la périphérie.



Les services Secrets accordent aussi à Mila le permis de tuer ( si si!), ce qui la compromet et assure de son silence. La menace inverse sera vraie aussi pour la faire filer droit.

La raison d'état du Centre a un goût amer pour la jeune fille qui, malgré son caractère en acier trempé, n'avait jusque là pas d'avis plus politisé sur cette question sociale.



Les oppositions entre favorisés et classes moyennes tomberont-ils dans la caricature ici?

On peut se le demander car les favorisés passent aisément pour des ordures sans foi ni loi humaniste.

Nous aurons vite notre réponse avant la moitié du roman, où Mila est basculée de l'autre côté dans un scénario bien construit.

Il ne sera pas aisé d'être une menteuse à chaque nouvelle rencontre.

Le rideau est levé et rien ne ressemble à ce qu'il parait de loin.

Les gens de la périphérie ont trouvé les moyens technologiques de s'élever seul, ce qui en soit est un symbole fort de résilience mais compliquera la chaîne alimentaire à laquelle les habitants du Centre sont habitués.

Les logiques sont réorganisées et ce sont les ados qui sont le chef de famille, ce qui parait impensable pour Mila (et pour nous également, il faut être honnête).

Comment tout ceci à pu en arriver à cette extrémité et en quoi les jeunes au pouvoir pourraient se montrer une haute menace pour le Centre?

C'est ce que nous découvrirons.

Les jeunes de la périphérie feront-ils preuve de plus d'empathie que les adultes du Centre, assez pour la sortir de ce mauvais pas?



L'auteur donne vraiment de la dureté et de la tension, nous oublierons complètement la fantaisie sympathique qui nous faisait voyager à l'intérieur du corps humain et nous en faisait découvrir les différents habitants avec "Oscar Pill".

Nous le répétons bien, cette série s'adresse aux lecteurs grands ados de SF dystopique.

Eli Anderson surfe sur la veine florissante et décide de se montrer également propositionnel d'une nouvelle réalité bancale.

Le moins que l'on puisse dire c'est que cela changera son héroïne à tous de points de vue.

Pour répondre à la question de la caricature, il est difficile de savoir quels sont les pires d'un côté comme de l'autre, comme cela il n'y aura pas de jaloux.

Une bonne romance nous conduirait à voir l'aventure sous un angle plus favorable, c'est certain.

La mise en place est un peu longue mais c'est le parti pris pour un développement fin de la personnalité de Mila Hunt, pour s'accorder sur ce qui la motivera dans ses différentes décisions pour se sauver et sauver ses proches.

Les amateurs du genre devraient apprécier.

Difficile de s'exprimer sur ce roman. D'un côté, je l'ai trouvé dur, la jeune Mila, 17 ans est confrontée à des choix terrifiants. D'un autre côté, le rythme est soutenu et je devais me forcer pour éteindre la lumière et me coucher.

Mais elle m'a parfois un peu agacée, surtout au début. Vous savez, elle sent le danger, elle sait qu'elle ne devrait pas y aller, mais...elle y va quand même !!! Je sais, si elle ne le faisait pas, il n'y aurait pas d'histoire...

Je n'avais pas lu les précédents ouvrages de l'auteur (qui écrit sous pseudnoyme), je n'ai donc pas de point de comparaison avec sa série précédente.

L'écriture est agréable et fluide et les thématiques abordées sont vraiment très intéressantes. Peut-on changer le monde sans violence ? Quelle est la place du pouvoir ? Qu'est-ce que la démocratie ?
Et puis quelques beaux retournements de situation que je n'avais pas vu venir !!

Cependant, avec le recul, l'un d'eux était un peu convenu : vous savez le personnage qui fait croire que...et qui finalement vous manipule !

Une lecture qui ne peut laisser indifférent !

Concernant l'intrigue, si je devais en donner le maître-mot, ce serait très certainement « suspense », « rebondissement » et « maturité » (eh mais attends ça fait trois mots !). Tout au long du roman, l'auteur nous ballade par le bout du nez, nous faisant croire à des certitudes qui vont vaciller autant pour nous que pour les personnages à maintes reprises, allant jusqu'à remettre en question TOUT ce que l'ont croyait établi depuis le début, et changeant complètement la donne du roman dans un plot twist hallucinant à mi-parcours du livre. le genre qui vous met en PLS dans votre lit, à regarder dans le vague pendant 10 minutes pour tenter d'assimiler ce qu'il vient de ce passer (vous avez la sensation ?). Et je dois dire que… j'adore ça ! Oui je suis un peu maso littéraire… La fin m'a également scotchée, j'ai mis du temps à réaliser ce que je venais de lire, et à accepter que c'était réellement la fin ! Cependant, qui dit renversement de situation ne dit pas forcément lecteur perdu. La preuve ici, l'intrigue est bien ficelée, complexe mais narrée de façon limpide, si bien que je ne me suis jamais sentie perdue.

J'ai aussi aimé que l'origine des pouvoirs surnaturels soient expliqués par la science et pas justes « tombés du ciel », cela ajoute en crédibilité et m'a d'autant fait entrer dans l'univers finalement très proche du notre, mais avec une connaissance scientifique plus aboutie (ce qui laisse présager que l'histoire ne sera peut-être plus si fictionnelle dans 60, 100 ans !)

Les personnages constituent l'autre force de ce roman. Loin d'être manichéens comme c'est parfois le cas dans les dystopies jeunesse, ils sont donc très crédibles, et j'ai ressenti de vrais sentiments pour eux (positifs ou négatifs car disons le, il y en a certains que j'aurai bien giflé au passage !). Concernant le personnage principal, Mila, j'ai aimé son imperfection, En effet Mila a des failles,comme nous tous, elle peut être rebelle, insolente, impulsive mais elle sait également faire preuve d'une grande maturité lorsqu'il s'agit du bien-être de sa famille et de ses amis, et elle grandit encore tout au long du roman. J'ai adoré être le témoin de son évolution et la voir passer d'ado privilégiée du Centre à une femme en devenir capable d'assumer ses responsabilités.

Mais mon coup de coeur revient probablement à Faith, jeune fille de 12 ans pour le moins atypique, mature à l'extrême (peu être un peu trop pour son âge), ce qui semble déroutant mais fait tout le charme du personnage car sous cette carapace de rationalité se cache une extrême sensibilité que sa rencontre avec Mila va faire peu à peu apparaître. Je n'ai d'ailleurs pas pu m'empêcher de faire un parallèle avec la relation entre Rue et Katniss (aka Hunger Games).

Je pense qu'il y a de quoi satisfaire tout le monde dans cette lecture. Les amateurs de suspens et d'aventure y trouveront certainement leur compte, ainsi que les lecteurs friands de dilemmes, de drame, de complots, de belles histoires d'amitié et d'amour. Car oui, *L'aaaamour brille en Périiiiphérie*. Hum, Hum. Non ce n'est pas si simple malheureusement. D'ailleurs une romance un chouïa plus développé n'aurait pas contrarié mon coeur d'artichaut déjà bien malmené ! Car comme je l'ai dit, on est pas du tout épargné par cette lecture, ce que j'ai d'ailleurs trouvé déroutant pour un livre classé jeunesse, mais très appréciable. Finalement le lecteur « jeunesse » est traité comme les héros du roman: comme des adultes ! J'ai trouvé ce parallèle très intéressant.

De plus le roman présente l'avantage d'offrir une double lecture pour les lecteurs un peu plus âgés car il présente des idéaux politiques et sociaux très intéressants à creuser, notamment notre façon actuelle d'infantiliser les ados et les répercutions que cela a sur la génération future, et l'importance de les responsabiliser tôt et surtout leur faire confiance car NON, les adolescents ne sont pas des abrutis incapables de pensées censées si ont les laisse face à leurs responsabilités !
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