N'écoute pas
N'écoute pas
celui qui répète,
à part peut-être le ruisseau
qui murmure la vie.
ne redis pas
ce que le vent t'a soufflé,
à part peut-être la liberté
puisqu'il court après
ne crains pas
les montagnes qui ne t'ont pas cru,
à part peut-être ton cœur
qui bat pour l'heure.
T’es-tu déjà réveillé
juste entre la nuit et le jour ?
Entre la fin de la nuit et le début du jour ?
À l’orée de l’aurore, sur le bord fin de l’aube. Tu vois ?
Après les derniers rayons de lune et avant, juste avant
les premiers rayons de soleil.
Ce n’est pas le jour.
Ce n’est pas la nuit.
C’est autre chose :
Les loups se couchent
comme des peaux de chèvres
et monsieur Seguin embrasse de sa bouche
madame Seguin sur les lèvres.
Je ne suis sûr de rien
mais pourquoi donc mon chien
se terre
Quand la planète fait la guerre ?
(La vérité) p22
Aux enfants de ses quartiers
C'est à Mantes-lavoir
que le jour rince nos mines,
nos mines en papier journal
Salies par le plomb de la vie.
C'est à Mantes-la vie
que la lumière pressée nous sert le thé
de nos impatiences infusées,
de nos fragiles désirs d'îles.
C'est à Mantes-la ville
que ton lilas pousse
dans le désert de tes paumes ouvertes,
et tu n'en sais rien.
Regarde encore tes mains
et parle-leur.
Toi-même
C'est fou ce qu'il y a de merveilles
Dans le creux de ton oreille
C'est fou ce qu'il y a de chemins
Dans le creux de ton poing
C'est fou ce qu'il y a de poèmes
Dans le creux de toi-même.
Poésie - Partout - Alain SERRES