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sur 570 notes
Les temps changent, nos jeunes aussi !
Michel Serres dessine le portrait de cette nouvelle génération née et grandie dans le monde du numérique. C'est une révolution, pas pour eux, ils sont nés avec ! Comme il le dit : « …Une crevasse si large et si évidente que peu de regards l'ont mesurée à sa taille, comparable à celles, visibles, au néolithique, au début de l'ère chrétienne, à la fin du Moyen Age et à la Renaissance… » Il appelle donc cette génération textos et sms, petite poucette et petit poucet.
L'école utilise toujours les mêmes procédés pour apprendre, mais l'information, le savoir est partout ! Quel intérêt les cours didactiques lus alors que ce savoir est distribué partout ?, d'où pour les jeunes, ce pouvoir de l'enseignant qui jadis était absolu, n'a pas ou peu de valeur maintenant pour eux et rester assis dans un amphi ou une école, n'est pas leur priorité ! d'où l'intérêt de rappeler la sage parole de Montaigne qui préférait « une tête bien faite à une tête bien pleine. » Sous-entendu : pas besoin de se remplir le cerveau d'informations quand on a une bibliothèque à portée de main, ou, désormais, un ordinateur ou encore un smartphone!
Puis vient une présentation de cette société (d'un côté plus « culturo-scientifque » en perpétuel mouvement et bruyante.
Un petit essai, qui bien sûr traite des sujets superficiellement et parfois d'un seul côté de la lorgnette. Mais un questionnement tout de même.
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Michel Serres, né en 1930 à Agen, est un philosophe, historien des sciences et homme de lettres français. À partir de 1969, il est professeur d'histoire des sciences à l'Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, ainsi qu'à l'Université Stanford depuis 1984. Il a été élu à l'Académie française en 1990 et ce n'est que depuis 2008 que le philosophe s'est engagé dans une voie proprement littéraire. Michel Serres participe aussi chaque dimanche depuis 2004 à la chronique de France Info « le Sens de l'info », une courte intervention hebdomadaire que je vous recommande particulièrement. Petite Poucette, son dernier texte paru, date de l'an dernier.
Le monde change et évolue, c'est une loi naturelle à laquelle il se plie depuis toujours. Depuis quelques dizaines d'années à peine, nous vivons une révolution au moins égale, si ce n'est supérieure, à l'invention de l'écrit et du livre qui bouleverse notre conception du monde et nos vies. Les nouvelles technologies, Internet en tête, font de l'être humain un nouvel Homme qui va devoir apprendre à vivre autrement.
Petite Poucette, « l'héroïne » de cet essai, est la représentante de nos contemporains nés avec ces technologies modernes. Elle doit son nom à l'habileté avec laquelle, en se servant de ses pouces, elle expédie des SMS en rafales, elle est « l'anonyme de la place publique, celui que l'on nommait citoyenne ou citoyen. » Mais ça, c'était autrefois…
Dans ce court essai de quatre-vingt pages, Michel Serres réussit à remettre les pendules à l'heure. Oui, les choses changent, mais il en a toujours été ainsi et à chaque fois l'Humanité a avancé. En analysant objectivement les faits – son âge et son expérience lui permettant de parler en connaissance de cause – le philosophe nous amène à réfléchir sur nos inquiétudes ou nos critiques facilement énoncées par nos esprits grognons mais rarement confirmées par l'Histoire en marche.
Avec Internet, les jeunes n'ont plus à retenir les faits, ils trouvent tout avec Google et leur esprit s'appauvrit ! Mais c'est ainsi depuis que l'écriture existe rétorque Michel Serres ! Avant, il fallait tout mémoriser, certes, mais l'invention du livre a permis déjà, de s'économiser une partie du stockage dans nos cerveaux. Constatation qui amena Montaigne à déclarer, qu'il valait mieux « une tête bien faite, que bien pleine ».
A l'heure d'Internet le Savoir est à la portée de tous, ce qui donne la parole à la multitude et non plus aux spécialistes, experts etc. comme c'était le cas autrefois. Mêmes les politiques n'échappent pas à cette révolution en marche, aube d'une nouvelle démocratie à naître.
A ce constat de fait, Michel Serres proclame que « le seul acte intellectuel authentique c'est l'invention ». A plus de quatre-vingt ans, le philosophe reste un incorrigible optimiste, toujours curieux de tout et de son époque plus qu'un autre. « Je voudrais avoir dix-huit ans, l'âge de Petite Poucette et de Petit Poucet, puisque tout est à refaire, puisque tout reste à inventer ». Un message revigorant et plein d'espoir qui fait plaisir à lire.
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Petite poucette, petit livre poussif.
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Caractéristiques des technologies de l'information offertes à la jeunesse :
Accès libre aux savoirs et aux réseaux,
Partage symétrique de l'enseignement, du travail et des soins,

Pratiques procédurales et algorithmiques,
Mise en place de codages, formulaires et gestuelles,

Capacité d'autonomie, d'expérience, d'expression,
Exercice de l'intuition : intelligence, invention, innovation, jeu,
Outil : écran moteur et transparence publique/privée,

Environnement : virtuel, soft, féminin, travailleur, métissé, mondial,
Mode d'échanges : instantané, délocalisé, horizontal, convivial,

Valeurs vivantes d'usage et de jouissance,
Subjectivité cognitive revendiquée,
Contrôle réciproque et notation généralisée,
Conduite et pilotage des sociétés humaines via les technologies,

Démocratie d'acteurs, d'où le brouhaha.
Etoiles montantes de poucets décideurs.


Les modes de transmission et d'organisation des aînés, eux, restent fondés sur
la rationalité de l'armée romaine , c'est-à-dire :
Hiérarchique, pyramidale, élitiste et secrète,
Composée d'experts et de porte-voix, de mâles dominants,
Émettant des discours abstraits, déclaratifs ou analytiques,
Evoluant dans les dimensions des appartenances, du passé et de la force des choses,
Pratiquant la démagogie des miettes,
Glorieuse mais menacée d'obsolescence.


⇒Ce hiatus générationnel contemporain rend nécessaire et urgent :
- la mutation des vivre ensemble dans les institutions
- et la réinvention des apprentissages pour être et connaître.

Patricia JARNIER 27 avril 2017
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Quelques déceptions sur ce livre. Michel Serres dit ce que tout le monde sait , le monde change. Faut-il pour cette raison jeter tout l'"ancien monde" pour des poucettes à la tête-ordinateur bien pleines, mais peut-être mal faites ? Gardons l'ancien monde et ce qui a marché et améliorons le...par internet.
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Un livre très court pour présenter l'évolution de notre société, de notre approche du savoir.

Avant: le par coeur, le savoir oral, le tout dans la tête, le savoir approprié à une minorité.

Après: l'arrivé de l'imprimerie, du livre a permis de répartir le savoir, une tête bien faite fondée sur le livre...

Aujourd'hui, web, smartphone nous permettent d'accéder au savoir partout à tout moment, plus de par coeur, plus de tête remplie... un homme sans tête, une société qui se doit d'évoluer face à cette évolution, à ce savoir disponible.

Ce livre ouvre des portes mais ne fait que ça, derrière, l'analyse n'est pas continuée. A nous de la faire avec notre tête encore un peu remplie...? Il m'a laissé perplexe car il m'a semblé que des questions comme l'esprit critique, la manipulation, la tromperie, la solitude psychologique, l'impatience et une série d'autres aspects ont été volontairement écartés juste pour s'émerveiller de ce changement. Ok, ravie mais restons lucides si possible non?
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"Les Petits Transis ont donné naissance à une petite Poucette". Voici l'acte de naissance de ce nouveau siècle, de cette nouvelle ère. le bébé ne ressemble en rien à ses parents. Il accède à toutes les informations, ils transportent sur lui et vers d'autres l'information, il s'agite et bavarde devant tous les autels, il illustre à l'infini les concepts, et ses parents... suivent l'exemple. le monde porte sa tête, serait il libre à présent d'inventer? C'est avec confiance et tendresse que Michel Serres regarde Petite Poucette construire une nouvelle planète. Un très agréable moment de lecture qui nous permettra , toutes générations confondues, x-y-...z - de connecter notre pensée.
Astrid SHRIQUI GARAIN
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Extrait de ma note de lecture :
Michel Serres y met en évidence les modifications opérées sur la jeune génération (qui se sert fort habilement de ses pouces sur son smartphone) par la révolution numérique et l'accès de tous (du moins des Terriens équipés d'un ordinateur d'une connexion internet) au savoir, y compris universitaire.

Il y révèle également (ou rappelle) que l'usage des pouces, la recherche internet ne stimule pas les mêmes zones numériques que "le cahier, le livre, l'ardoise" : "ils n'ont pas la même tête" que nous, les seniors.

Évidemment, les conséquences sur la pédagogie (large chapitre "Ecole") devrait être immense. Or, si l'on a fait entrer l'informatique à l'école (ce que refusent les parents d'élèves de la Silicon Valley, soit dit en passant) les exercices proposés, les compétences évaluées restent les mêmes. J'ai fait le constat symétrique : si l'on accepte que des élèves qui ont des compétences rédactionnelles d'élèves de 5ème entrent au Lycée, la moindre des choses serait qu'on cesse de les former à des exercices de Baccalauréat dont ils n'ont pas les premiers pré-requis et qu'on adapte ce Baccalauréat à qui l'on y colle envoie. Jadis, mes meilleurs antiquisants étaient tous de grands lecteurs ; aujourd'hui, ils se contentent de lire les livres au programme de leur cours de Français, mais ils ont d'autres compétences, que l'on n'évaluera pas.
Lien : http://aufildesimages.canalb..
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Petite Poucette, ce n'est pas seulement l'ado autocentrée qui pianote frénétiquement de ses deux pouces sur son smartphone, c'est l'être humain d'aujourd'hui, connecté, qui n'appréhende pas le monde de la même manière que celui d'hier. Tout va plus vite, les distances sont raccourcies, l'information et la culture sont là, à portée de clic. le rapport au temps et aux autres n'est plus le même. Est-ce que cela veut dire que l'on n'a plus besoin de transmetteurs, de référents ? Plutôt que de s'en désoler, Michel Serres constate et fais l'éloge de ce nouvel état des choses, de cette révolution aussi importante que l'apparition de l'écriture. Il dit qu'il faut s'en emparer et en tirer le meilleur. Un propos aiguisé et malicieux, qui peut être discuté, mais qui a le mérite de porter un regard bienveillant et porteur d'espoir sur la génération actuelle.
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
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Indispensable pour mieux comprendre la société de nos adolescents aujourd'hui, les défis qu'ils ont à relever, et comment les aider, les soutenir et les encourager.
Incontournable
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Michel Serres nous manque déjà...

Certains les nomment génération Y ou "digital natives", les jeunes, (nouvelles ?), générations nous battent à plate couture devant un écran. Moi j'ai préféré les désigner sous le terme générique de ........?........

petite poucette
les pouces en or
petit poucet
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