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sur 997 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Armanoush/May a vingt et un ans. Fille de divorcés, elle vit entre San Francisco et l'Arizona, jonglant entre sa famille paternelle d'origine arménienne et sa mère américaine remariée à un Turc, Mustafa.
Asya, dix-neuf ans, nièce de ce même Mustafa, vit à Istanbul étouffée au milieu de ses trois tantes, sa mère, et deux aïeules. Jeune fille indépendante au caractère bien trempé, elle cherche à échapper à l'ambiance oppressante du foyer en retrouvant quelques intellectuels dans un café.
Pour une fois, mon petit résumé introductif porte sur la deuxième partie du récit. Il faut dire que la construction de ce roman est peu commune, au moins sur le premier tiers. Chaque chapitre zoome sur un laps de temps très court, quelques heures tout au plus, et on saute plusieurs années d'un chapitre à l'autre, tout en alternant les personnages. C'est assez déstabilisant, voire décourageant, au point de m'avoir donné envie de lire la quatrième de couverture, pour une fois. Bien m'en a pris : on y apprend qu'Armanoush et Asya vont se rencontrer, et c'est effectivement à ce moment-là que l'on entre vraiment dans le récit. La confrontation de ces deux jeunes femmes que tout semble opposer mais qui ont des racines culturelles communes va se révéler très riche.
Ce roman subtil donne un excellent aperçu de la Turquie, pays attaché à l'Islam, certes, mais aux moeurs de plus en plus occidentales, depuis sa laïcisation par Atatürk dans les années 1920. La cohabitation relativement harmonieuse de sept femmes de quatre générations différentes, les unes attachées aux traditions, les autres au mode de vie occidental, illustre parfaitement cette problématique, tout en présentant la condition féminine locale. le regard et les questionnements de la jeune Américaine qui arrive sur le sol turc avec ses a priori sont particulièrement intéressants, ils correspondent peu ou prou à ceux de tout Occidental qui ne connaît pas bien la Turquie et sa population. Omniprésente, la réflexion sur le massacre et la déportation des Arméniens en 1915 est également passionnante : il apparaît que les plus hostiles au peuple turc sont les survivants et descendants exilés, toujours en attente d'un pardon, ou à défaut, d'une reconnaissance du terme de génocide.
Un récit très intéressant, riche, mais dont la lecture n'est pas toujours des plus aisées...
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Un mélange d'histoire de familles et de grande Histoire. Un regard croisé de frères ennemis arméniens et turcs.
Armanoush et Asya sont deux jeunes adultes aux vies bien différentes, mais pour chacune d'elle la famille et le passé joue un rôle important dans ce qu'elles sont. Et leur rencontre va faire remonter bien des secrets.
Un livre de femmes, même si les hommes, de par leur absence, jouent un rôle important dans cette histoire.
Un début assez lent et laborieux pour moi, mais je suis contente d'avoir continué car la deuxième partie m'a vraiment plu.
Petit avertissement, c'est un livre qui donne l'eau à la bouche tant la cuisine orientale est omniprésente :-) .
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Cette saga familiale turque et arménienne est une invitation à la tolérance ,à la liberté de la femme j'ose espérer qu'elle reste source d'inspiration par les temps qui courent actuellement en Turquie .
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J'ai beaucoup aimé cette quête des origines turques et arméniennes, sur fond de quotidien familial, avec de magnifiques personnages féminins, et la belle idée du vivre ensemble sans en nier les difficultés.
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C'est un des rares ouvrages écrit par un écrivain turc qui aborde directement la question du génocide arménien. le livre fit scandale en Turquie et valut à son auteur d'être accusée devant les tribunaux d'avoir « humilié l'identité turque ». C'est l'histoire de deux jeunes femmes, Asya Kazanci et Armanoush Tchakhmakhcian. La première vit à Istanbul dans une famille dominée par les femmes, tandis que la seconde a grandi aux Etats-Unis, entre l'Arizona où sa mère américaine s'est remariée avec Mustafa un immigrant turc, et la Californie ou réside son père d'origine arménienne. Armanoush voyage vers Istanbul sans le dire à ses parents, et débarque dans la famille de son beau-père Mustafa, où elle fait la connaissance d'Asya qui lui montre la ville sur le Bosphore. La trame du roman, parfois un peu tirée par les cheveux, nous conduit à découvrir les origines arméniennes cachées de l'arrière-grand-mère de la famille turque.
Chacun des chapitres du roman d'Elif Shafak porte comme titre le nom d'un ingrédient classique de la cuisine locale : abricots secs, pistaches, grains de grenade, etc. L'occasion pour le lecteur, comme pour Armanoush partageant les repas de la famille qui l'accueille à Istanbul, de se rendre compte à quel point les traditions culinaires arméniennes et turques sont proches. Une observation que je me suis aussi souvent faite lors de mes séjours et repas tant à Yerevan qu'à Istanbul.

Lien : http://www.lecturesdevoyage...
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Très beau roman sur les non-relations turcs/ arméniens.
A travers la vie d'une famille composée que de femmes turques vivant à Istambul et d'une famille américo-arménienne vivant à San Franscisco, Elif Shafak nous raconte les rapports de chaque communauté face au "génocide" arménien, les uns le niant, les autres demandant reconnaissance.
Chaque chapitre porte le nom d'une épice, d'un met et nous voyageons d'orient en occident avec Asya dite la bâtarde, née d'une mère rebelle célibataire et d'Amy, américaine mais arménienne par sa famille paternelle et vivant avec un beau-père turc.
En quête d'identité, Amy ira passer quelques jours dans cette famille de femmes du côté de son beau-père et rechercha "sa"voie.
Des contes, des légendes, des djinns, des recettes ponctuent le récit, nous sommes vraiment à la frontière du Moyen-Orient.
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Ce livre est intéressant par plusieurs côtés. D'abord, l'auteur mêle habilement l'histoire de ces deux familles. Ensuite, elle montre savamment comment elles s'inscrivent dans L Histoire.
J'avoue que j'ignorais tout du génocide des arméniens. Toutes les discussions des protagonistes à ce sujet sont passionnantes, parce que chacun expose son point de vue avec ses arguments, et ils sont tous intéressants à entendre. C'est surtout les opinions d'Armanoush et d'Asya qui sont intéressantes à confronter. Chacune puise dans son histoire personnelle afin de se forger une opinion. Asya compare le passé historique à son propre passé. Ne sachant pas qui est son père, et s'étant faite (bon gré mal gré), à cette idée, elle préfère ne pas se pencher sur l'histoire de son pays. Ne parvenant que difficilement à se construire, elle ne souhaite pas s'embarrasser du passé de son peuple.
D'un autre côté, les aspirations d'Armanoush et de ses cyber-compagnons sont pertinentes.
[...]
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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Les Kazanci sont turcs. Chez eux, les hommes meurent jeunes et c'est les femmes qui tiennent et portent la famille au grand dam de Asya qui se sent étouffée. A Istanbul, elle cherche alors un exutoire à ces pressions et aux questions identitaires qui l'assaillent autour de son père dont elle ignore tout.

les Tchakhmakhchian, eux, sont arméniens, émigrés aux Etats-Unis. Chez eux, on est attaché aux traditions et aux origines arméniennes qui les unissent. Armanoush, plus communément appelé Amy par sa mère est née d'un mariage mixte et cherche à retrouver l'histoire et les racines de ses ancêtres qui ont fui les massacres. Elle profite du fait que son beau-père, Mustafa Kazanci soit turc pour gagner Istanbul en secret et se faire héberger dans sa bouillonnante famille.

Au-delà des a priori que chacune peut avoir sur l'autre, Asya et Amy apprennent à se connaitre et à s'apprécier. Une amitié qui va venir exhumer de lourds secrets.

Dans une écriture qui allie l'humour sarcastique et la beauté des mots, le récit se construit autour de la quête d'identité : la sienne et celle de nos ascendants.

Oscillant entre drame et comédie, passé et présent, le récit dresse le portrait d'un pays saisissant de contrastes et de nuances.



L'auteure parvient à aborder avec beaucoup de finesse les problématiques entre Turcs et Arméniens, les préjugés de chacun et tente une réunification autour des sens.

La gastronomie est ici sublimée par les innombrables saveurs et senteurs décrites et les sons des marchands ambulants résonnent dans nos oreilles dans un beau voyage.

Une belle lecture même si j'ai eu une petite (vraiment petite) pointe de déception quant au récit que j'imaginais beaucoup plus émouvant (mais ça, c'est moi…).

Je vais tout de même tenter la lecture de Soufi, mon amour qui a propulsé l'auteure.
Lien : https://www.instagram.com/ne..
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C'est toute la question du génocide arménien, avec un rappel des faits et une confrontation aujourd'hui, à travers deux jeunes filles, une Turque et une Arménienne. Ce n'est pas trop manichéen, mais les personnages ne sont pas très consistants et l'intrigue n'est pas très accrocheuse.
Finalement, on reste avec l'envie de mieux connaitre la Turquie et l'Arménie (notamment au niveau de la cuisine), ce n'est pas si mal !
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Un récit tellement décrit que tu te sens Istambouliote jusqu'aux os ! le contraste des femmes Kasanci relate parfaitement le contraste d'une Turquie coloriée de religions , et de cultures .
Deux héroïnes :Armmanouch l'armenienne et Asya la batarde Istambouliote se rencontrent pour faire revivre un passé sanguinaire commun et l'enterrer à jamais .
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