Les Kazanci sont turcs. Chez eux, les hommes meurent jeunes et c'est les femmes qui tiennent et portent la famille au grand dam de Asya qui se sent étouffée. A Istanbul, elle cherche alors un exutoire à ces pressions et aux questions identitaires qui l'assaillent autour de son père dont elle ignore tout.
les Tchakhmakhchian, eux, sont arméniens, émigrés aux Etats-Unis. Chez eux, on est attaché aux traditions et aux origines arméniennes qui les unissent. Armanoush, plus communément appelé Amy par sa mère est née d'un mariage mixte et cherche à retrouver l'histoire et les racines de ses ancêtres qui ont fui les massacres. Elle profite du fait que son beau-père, Mustafa Kazanci soit turc pour gagner Istanbul en secret et se faire héberger dans sa bouillonnante famille.
Au-delà des a priori que chacune peut avoir sur l'autre, Asya et Amy apprennent à se connaitre et à s'apprécier. Une amitié qui va venir exhumer de lourds secrets.
Dans une écriture qui allie l'humour sarcastique et la beauté des mots, le récit se construit autour de la quête d'identité : la sienne et celle de nos ascendants.
Oscillant entre drame et comédie, passé et présent, le récit dresse le portrait d'un pays saisissant de contrastes et de nuances.
L'auteure parvient à aborder avec beaucoup de finesse les problématiques entre Turcs et Arméniens, les préjugés de chacun et tente une réunification autour des sens.
La gastronomie est ici sublimée par les innombrables saveurs et senteurs décrites et les sons des marchands ambulants résonnent dans nos oreilles dans un beau voyage.
Une belle lecture même si j'ai eu une petite (vraiment petite) pointe de déception quant au récit que j'imaginais beaucoup plus émouvant (mais ça, c'est moi…).
Je vais tout de même tenter la lecture de
Soufi, mon amour qui a propulsé l'auteure.
Lien :
https://www.instagram.com/ne..