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EAN : 9781489520104
298 pages
Amazon Publishing (17/11/2013)
4/5   1 notes
Résumé :
Can a leopard change its spots?

In 18th century France, a storm is brewing. A boy finds the strength to turn his destiny around. But at a price!

The son of a convict and a gypsy, Javert is born in a prison cell. He lives his boyhood as a despised and bullied outcast. Overcoming all barriers, he becomes a successful police officer, but his harsh upbringing and the horrors of the French Revolution turn a vulnerable boy into an implacabl... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Barricades est un livre relativement inconnu. Publié en auto-édition sur Amazon, j'étais plutôt sceptique quant à l'acheter. Mais comme je suis un des plus fervents « fans » de l'inspecteur Javert, la curiosité l'a emporté. D'autant plus que j'ai lu un livre du même genre portant sur le Fantôme de l'Opéra et dont je parlerai bientôt. J'ai en effet énormément de chroniques en réserve à propos de l'oeuvre de Gaston Leroux. Alors pourquoi un tel afflux de « fanfictions » sur ces deux livres ?


C'est simple à expliquer. Les Misérables et le Fantôme ayant tous deux été adaptés en comédies musicales au West End, ils ont créé d'énormes fanbases dans les pays anglo-saxons aussi bien qu'à Broadway. Ainsi, l'Angleterre et l'Amérique connaissent un engouement pour ces deux ouvrages qui semble complètement inenvisageable en France.

Édité en 2013, Barricades est donc un des enfants de cette résurrection de littérature classique. Inconnu de la fanbase de Javert, je l'ai déniché dans les fins fonds d'Amazon au Royaume-Uni, n'ayant plus peur de lire des livres en anglais pour peu d'avoir de l'histoire de mon personnage préféré à me mettre sous la dent. Avec un regard prudent au regard de l'auto-édition, j'ai donc commencé à lire.

Première chose à noter, ne vous attendez pas au style de Victor Hugo dans ce livre. C'est un avantage pour certains, un défaut pour d'autres ; mais le style d'écriture reste relativement classique. On décharge ici l'ouvrage de toute charge politique ou dénonciation des idéaux obsessionnels policiers. On cherche à regarder l'histoire à travers les yeux de Javert pour savoir ce qui l'a conduit à être si stoïque, et c'est tout l'intérêt de l'histoire.

Deuxième chose à noter ; tout comme Phantom de Susan Kay, je vous déconseille ce livre si vous avez l'âme sensible. Par l'impossibilité de placer des balises de « spoiler » sur WordPress, je ne révélerai donc pas l'intrigue, mais je vous avertis quand même. Allez, passons au livre maintenant.

On découvre au premier chapitre que le prénom de Javert serait… Nicu. Je vous avouerai qu'il y a meilleur choix, mais l'auteur a voulu rester fidèle à Hugo puisque la mère du futur inspecteur est bohémienne, et le livre tournera autour de ces origines. C'est correct, mais son père, bagnard, lui, est bien français. A mon humble avis, V. Hugo aurait bien choisi un autre prénom, mais peu importe ; on n'entend plus parler de ce prénom durant le reste du livre.

Petit Javert, né au bagne de Toulon conformément aux souhaits d'Hugo, se retrouve maltraité par ses camarades de bagne à cause de ses origines gitanes. Leçon à retenir ; ne maltraitez jamais un gitan, surtout s'ils sont susceptibles de devenir inspecteur de police plus tard. Bref. Il perd aussi sa mère à un jeune âge. Seul espoir ; Philippe, un garde-chiourme du bagne qui l'éduque comme un petit frère.

Malheureusement, Javert sera confié à un autre officier, André. Un homme totalement froid et insensible, obsédé par la loi. Il se charge du reste de son éducation et, après de nombreux drames que l'art du spoiler m'interdit à révéler, Javert apprend par la dure qu'il faut écouter « son cerveau, pas son coeur ». L'enfant bohémien devient un garde-chiourme très respecté du bagne de Toulon au regard d'aigle. Il y croise un forçat, un certain Jean Valjean, qui, répugné par la vie et sa condamnation, haïra Javert mais sauvera un camarade de bagne coincé sous une pierre.

La Révolution, la monarchie, l'Empire puis la Restauration défilent sous les yeux de Javert qui devient l'inspecteur Javert. On y suit sa vie, jusqu'au bout ; la fin est d'ailleurs… très surprenante, mais très satisfaisante pour les fans. Je ne vous en dis pas plus.

C. A. Shilton réalise un tour de force en créant cette histoire à Javert, très émotionnelle. On se prend de pitié pour lui, on a envie de le serrer dans nos bras, aussi dangereux que ce soit… bon, peut-être pas à ce point-là, mais quand même. L'histoire est entièrement plausible, et explique pourquoi le policier serait aussi peu sensible. Reste la question de pourquoi André lui-même serait aussi insensible – car vous l'avouerez, être obsédé par la loi à ce point-là n'est pas naturel – mais elle reste sans réponse. On découvre quelques scènes de bagne et de police dans les camps gitans, tout autant qu'on redécouvre les scènes déjà écrites par V. Hugo lui-même.

Lire toutes ces scènes, déjà connues ou pas, du point de vue de Javert fait un grand bien. Il aide à replacer le personnage comme n'étant définitivement pas méchant, mais honorable. On se prend parfois d'admiration pour l'inspecteur, prêt à mourir dans le camp des révolutionnaires pour ses idéaux d'ordre et de justice, qui se trouvent bouleversés par la propre vision de Jean Valjean, éternel némésis de Javert.

Pour résumer, ce qu'on pourrait appeler fanfiction reste un ouvrage de grande qualité qui me restera au fond du coeur pour de longs moments. Elle est touchante, et on ne relit plus les passages de Javert, cette fois écrits par son véritable auteur, de la même façon. Même si l'histoire pousse parfois un peu trop sur le dramatique, on y retrouve bien tous les ingrédients que j'imaginais moi-même dans une préquelle aux Misérables. Si on y retrouve bien l'influence de la Révolution et de la monarchie, l'influence impériale de Bonaparte reste cependant absente, désignée comme « n'ayant aucun effet particulier sur les bagnes ». C'est très regrettable, sachant que l'Empire a bien imposé de nombreux changements, et surtout au niveau des gardes-chiourmes. Mais tant pis; ce n'est qu'une de mes préférences et l'histoire ne porte pas sur ça.

Enfin ! Si vous aimez Les Misérables ne serait-ce qu'un peu, ce livre vaut définitivement le coup et restera dans votre mémoire, si vous avez la bravoure de le lire en anglais. Vive l'Empereur… non… l'Inspecteur !
Lien : https://lamorneplaine.wordpr..
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