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Citations sur Il faut qu'on parle de Kevin (205)

J’avais imaginé que la musique allait me donner un coup de vieux – avec des groupes dont je n’avais jamais entendu parler, dont la séduction martelée faisait l’impasse sur les vieux décrépits. Mais quand le volume de la sono a monté, j’ai eu la surprise de reconnaître, entre quelques standards intemporels, certains des « artistes », comme nous les baptisions pompeusement à l’époque, qui nous avaient fait nous pâmer du temps de nos vingt ans : The Stones, Creedence, The Who ; Hendrix, Joplin et The Band ; Franklin, Pink Floyd ! N’ayant pas grand-chose pour m’occuper et rebutée par le punch sans alcool (qui réclamait désespérément une giclée de vodka), je me suis demandé si le fait que les pairs de Kevin fonctionnaient encore au rythme de Crosby, Stills, Nash & Young, The Grateful Dead et même des Beatles signait la distinction ou l’indigence de notre époque. Lorsque Stairway to Heaven est passé – le cher vétéran ! – j’ai dû étouffer une envie de rire.
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- Vous savez, j'ai essayé de parler à mes enfants des difficultés de la vie dans des pays comme le Bangladesh ou le Sierra Leone. Mais ces difficultés ne sont pas les leurs, et je ne peux pas les faire dormir chaque soir sur un matelas de clous pour leur apprendre à apprécier le miracle du confort.
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Ce qu'on appelle un pays vraiment étranger est celui qui nourrit un désir poignant et perpétuel de rentrer chez soi.
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"C'est quand il le mérite le moins qu'un enfant a besoin de votre amour", Erma Bombeck.
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Notre argumentation -la sienne en fait - reposait sur l’idée que j’avais été une mère normale, ayant déployé une affection maternelle normale, et pris les précautions normales pour être sûre d’élever un enfant normal. Déterminer si nous avions été victimes de la malchance, de mauvais gènes, ou d’une culture fautive relevait de la compétence de chamans, de biologistes ou d’anthropologues, mais pas d’une cour de justice. Harvey cherchait à jouer sur la crainte, latente chez tous les parents, qu’il était possible de faire absolument tout ce qu’il fallait, et de plonger néanmoins dans un cauchemar dont on ne se réveille pas.
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Le jeune Kevin - ton choix - s’est révélé aussi américain qu’un Smith & Wesson.
Quant à son patronyme, ton fils a fait plus pour garder vivant le nom de Khatchadourian que n’importe quel autre membre de ma famille.
Comme tant de voisins qui se cramponnent à une tragédie pour sortir de l’anonymat - esclavage, inceste, suicide -, j’avais exagéré le détail ethnique pesant sur mes épaules pour me singulariser. J’ai appris depuis peu qu’on ne spécule pas sur la tragédie. Seuls les épargnés, les bien nourris et les satisfaits peuvent convoiter la souffrance comme une veste de créateur. Je ferai volontiers don de mon histoire à l’Armée du Salut pour qu’une autre godiche en mal de couleur s’en empare et l’emporte avec elle.
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Or l'une des grandes distractions des gens, avec l'âge, est de rabâcher, pas seulement aux autres, mais aussi à eux-mêmes, leur propre histoire.
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Il en va de la mécanique des mariages comme celle des grille-pain et des petites voitures : on ne se soucie de les retaper que pour les voir fonctionner de nouveau. Farfouiller pour trouver le fil rompu avant de balancer le tout à la poubelle ne présente pas grand intérêt.
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Je tenais tant à voir le Dr Fouke diagnostiquer un handicap chez notre fis, coller le nom d'un syndrome bien américain sur le front de Kévin, que notre pédiatre a dû me prendre pour une de ces mères névrosées qui veulent à tout prix que leur enfant sorte du lot commun, mais qui, dans la dégénérescence actuelle de notre civilisation, ne parvienne à concevoir l'exception qu'en termes de déficience ou d'affliction.
Je désirais que notre fils ait une petite anomalie ou une imperfection capables d'éveiller ma sympathie. Je n'étais pas de marbre et, chaque fois que je repérais un petit garçon affligé d'une tache lie-de-vin sur la joue ou des doigts palmés, sagement assis dans la salle d'attente, mon cœur fondait pour lui et en frissonnant je songeais aux tortures qu'il allait devoir endurer. Je désirais éprouver au moins de la compassion pour Kévin, ce qui me semblait être un début. Avais-je réellement envie que notre fils ait les doigts palmés ? Eh bien, oui, Franklin.
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Kévin et son JEUDI l'ont tiré de son terrier, et il est furieux contre moi de s'être trouvé ainsi exposé. Giles n'aspire qu'à l'obscurité, parce que, pour lui, l'observation est associée au risque de se voir reconnu défaillant.
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