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François Gallix (Traducteur)
EAN : 9782020396387
96 pages
Seuil (03/02/2000)
3.68/5   136 notes
Résumé :
Première édition : 1960.
"Dès mon arrivée au Borstal, ils ont fait de moi un coureur de fond en cross. Ça doit être parce qu'ils trouvaient que j'avais la découpure qu'il faut, parce que j'étais grand et musclé pour mon âge (et je le suis toujours). Au fond, pour vous dire le vrai, je ne m'en faisais guère pour ça, parce que, de courir, ça tout le temps été le fort dans notre famille, surtout quand il s'agit de se défiler de la police. Moi, j'ai toujours été ... >Voir plus
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Alan Sillitoe essaie de nous mettre dans le cerveau d'un ado rétif à toute forme d'autorité. Smith, 17, et son pote vont piquer la caisse d'une boulangerie. Après plusieurs interrogatoires, le policier "à face d'Hitler" découvre des "biftons" qui sortent de la descente de gouttière de chez la mère de Smith, un jour de pluie. Smith est embarqué pour la maison de correction.
"Gras-du-bide", le directeur de la maison où Smith est placé, s'évertue à le faire courir trois fois par semaine pour qu'il gagne la compétition du ruban bleu.
Mais il ne connait pas le vécu de Smith, avec un père cancéreux trompé par la mère qui s'envoie des gigolos. Smith a dû s'interposer plusieurs fois entre ses deux parents qui se frittaient.
Gras-du-bide le gonfle avec ses leçons de morale sur l'honnêteté :
Smith n'a pas la même notion de l'honnêteté, et le jour de
la course.....
.
Ce petit ouvrage est agréable à lire.
Et on se met à penser :
"Mais qu'y a-t-il dans la tête d'un mauvais garçon, quand il déclame que :
"mon art, c'est de me rebeller, comme l'a fait P'pa quand il a foutu les médecins dehors" ?
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La Solitude du coureur de fond est la nouvelle la plus connue et la plus longue de ce recueil. Elle relate l'histoire de Smith, jeune homme placé dans un centre de redressement suite à un vol. Il se distingue très vite des autres prisonniers grâce à son talent à la course à pieds, ce qui n'échappe pas à l'oeil du directeur de l'établissement pénitentiaire. Celui-ci espère que Smith remportera la victoire à l'épreuve de course de fond qui oppose chaque année ses taulards aux élèves d'une école privée afin de redonner un peu de prestige à son établissement.
Même s'il en est tout à fait capable, Smith n'entend pas offrir ce plaisir au directeur. Il refuse un succès qui lui aurait pourtant servi de rédemption, faisant en même une croix sur une éventuelle carrière de sportif professionnel au nom d'une indépendance qui lui semble plus importante que tout le reste.

Les autres nouvelles du recueil portent sensiblement le même message. On retrouve également beaucoup de solitude dans les histoires vécues par les personnages. Beaucoup d'entre eux vivent seuls, reclus, lorsqu'ils ne sont pas brimés ou battus par les membres de leur famille ou leur entourage.

L'écriture simple et directe de Sillitoe n'avait pas immédiatement retenu mon attention lors de la première lecture, mais en revenant sur ce recueil un peu plus tard, je me suis demandée comment j'avais pu passer à côté de ce que Sillitoe évoque dans chacune de ses nouvelles : la solitude, la fatalité des êtres face à leur condition sociale, le désespoir...
Le tout dans une grande pudeur de langage qui se laisse à peine deviner..
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Une longue nouvelle dont j'ai eue la chance de lire à l'école, il y a une quinzaine d'années et dont je me souviens encore tant ce livre m'a touché.

À travers ce jeune adolescent, Colin Smith, qui ne se soumet pas aux règles et déroge à l'ordre, se voit envoyé dans une maison correctionnelle suite à un vol.
La seule liberté accordée est celle de courir. L'auteur prend soin de faire une narration à la première personne du singulier pour que nous puissions ressentir ce qu'il se passe dans la tête de ce jeune.

Durant la lecture, je m'étais fortement attaché à lui ainsi qu'à ses paroles crues.

Lui, qui se sert de la course pour se canaliser et former sa personnalité.

Sa révolte et mépris pour l'autorité m'ont fortement touché également.

« La liberté est en nous. Elle doit venir de nous. Ne t'attends pas à ce qu'elle vienne de l'extérieur. » Laurent Gounelle
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J'ai relu le recueil de nouvelles d'Alan Sillitoe paru en 1959 dont le titre correspond à la dernière et plus longue nouvelle (une trentaine de pages) et qui fait parti de ma petite bibliothèque sportive. Alan Sillitoe est né en 1928 à Nottingham dans un milieu ouvrier et a travaillé très jeune dans l'usine de vélos Raleigh , celle-là même qu'il décrit dans son premier roman "Samedi soir, Dimanche matin" (que j'ai lu à la suite), paru en 1958 et qui connaîtra immédiatement un grand succès (traduit en une vingtaine de langues et adapté au cinéma en 1960). Ce roman et cette nouvelle ont pour sujet la jeunesse ouvrière britannique d'après-guerre. Dans "La solitude du coureur de fond", le narrateur est un jeune de dix-sept ans, Colin Smith, qui vient d'être amené au Borstal (maison de correction pour les jeunes délinquants) suite à un cambriolage d'une boulangerie. le directeur de la prison le repère pour ses talents à la course à pied et il compte sur lui pour remporter le prochain cross qui verra s'affronter plusieurs établissements. Il est donc autorisé à s'entrainer tôt le matin en toute liberté. Pendant ses entrainements, Smith se met à penser, à sa vie d'avant, à sa famille. Même s'il est largement au-dessus de ses concurrents, le jour de la course, il refuse de satisfaire le directeur et, par un acte de révolte à la face de la société bien-pensante, il ralentit et s'arrête peu avant la ligne d'arrivée. La nouvelle de Sillitoe tire toute sa force de sa langue, celle des faubourgs des Midland, pleine d'argot. C'est une pépite de la littérature libertaire.
Ainsi débute la nouvelle : "Dès mon arrivée au Borstal, ils ont fait de moi un coureur de fond en cross. Ca doit être parce qu'ils trouvaient que j'avais la découpure qu'il faut, parce que j'étais grand et musclé pour mon âge (et je le suis toujours). Au fond, pour vous dire le vrai, je ne m'en faisais guère pour ça, parce que, de courir, ç'a tout le temps été le fort dans notre famille, surtout quand il s'agit de se défiler de la police. Moi, j'ai toujours été bon à la course, avec à la fois du sprint et de la foulée, mais le seul ennui, c'est que malgré toute ma vitesse, et pour savoir jouer les flûtes, vous pouvez être sûr que je m'y connais, même si c'est moi qui vous le dis, c'est pas ça qui m'a empêché de me faire piger par les cognes le jour que j'ai fait la boulangerie."
"Parce que, quand je suis levé à cinq heures du matin, par un temps gris et glacé, le ventre creux et frissonnant sur les dalles de pierre à en attraper la crève, tandis que tous les copains en ont encore une heure à pioncer avant qu'on sonne la cloche, et que moi, je me défile en douce par les corridors pour gagner la grande porte avec ma perm spéciale de coureur à la main, je me sens à la fois comme le premier et le dernier des hommes sur terre. "

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Une nouvelle efficace sur la notion de liberté et de fidélité à ses propres valeurs qui peut paraître étonnante au premier abord, mais qui sonne très juste : un jeune délinquant enfermé dans une maison de correction va refuser de se plier à la volonté du directeur de l'établissement et de devenir son instrument pour gagner une course contre une école privée. Cela va lui coûter très cher d'empêcher ainsi le directeur de couvrir son établissement de prestige et de parader (en profitant de la sueur et du talent d'un autre). Anticonformiste, ce texte est l'exact opposé des habituelles histoires qu'on nous sert, avec rédemption, succès sportif et happy end...
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Dès mon arrivée au Borstal, ils ont fait de moi un coureur de fond en cross. Ca doit être parce qu'ils trouvaient que j'avais la découpure qu'il faut, parce que j'étais grand et musclé pour mon âge (et je le suis toujours). Au fond, pour vous dire le vrai, je ne m'en faisais guère pour ça, parce que, de courir, ç'a tout le temps été le fort dans notre famille, surtout quand il s'agit de se défiler de la police. Moi, j'ai toujours été bon à la course, avec à la fois du sprint et de la foulée, mais le seul ennui, c'est que malgré toute ma vitesse, et pour savoir jouer les flûtes, vous pouvez être sûr que je m'y connais, même si c'est moi qui vous le dis, c'est pas ça qui m'a empêché de me faire piger par les cognes le jour que j'ai fait la boulangerie.
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Parce que, quand je suis levé à cinq heures du matin, par un temps gris et glacé, le ventre creux et frissonnant sur les dalles de pierre à en attraper la crève, tandis que tous les copains en ont encore une heure à pioncer avant qu'on sonne la cloche, et que moi, je me défile en douce par les corridors pour gagner la grande porte avec ma perm spéciale de coureur à la main, je me sens à la fois comme le premier et le dernier des hommes sur terre.
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C’est ça, qu’ils disent, l’entraînement idéal pour la grande journée des championnats, quand tous les messieurs-dames à groin de cochon –qui ne savent même pas que deux et deux font quatre et qui seraient empotés comme des manches s’ils n’avaient pas leurs esclaves pour les servir au doigt et à l’œil- viendront nous faire de beaux discours pour nous démontrer qu’il n’y a rien comme le sport pour vous ramener dans le droit chemin et vous empêcher d’avoir les doigts qui vous démangent de taquiner les serrures de leurs boutiques et de leurs coffres-forts, ou de vider les pennies de leurs compteurs à gaz avec des épingles à cheveux. Et comme récompense, on vous donnera un bout de ruban bleu et une coupe, après que vous vous serez bien esquintés à courir ou à sauter, tout comme des canassons, avec cette différence que les canassons, eux, on les traite mieux que nous ensuite.
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Tout ça m’amène à réfléchir sur cette façon que j’ai souvent d’avoir le cafard. Le sac à charbon que l’on a au-dedans de soi et le noir qu’il vous met sur la bouillotte, ça ne veut pas forcément dire qu’on va se pendre, ou se flanquer sous un autobus, ou se jeter par la fenêtre, ou se couper la gorge avec une boîte à sardines, ou se mettre la tête dans le fourneau à gaz, ou aller fourrer la fichue défroque de sa carcasse sur une voie de chemin de fer. Parce que, quand on a vraiment le noir, on n’arrive même pas à se décoller de sa chaise.
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Le temps s’écoulait tout doucement : l’aiguille des minutes de l’horloge semblait calée dans une position invariable. Les deux fillettes se regardaient mutuellement et n’avaient pas conscience de sa présence : lui se retrancha en lui-même en sentant tout le néant de ce monde et en se demandant comment il arriverait à supporter tous les jours qui lui semblaient s’allonger sans but devant lui, comme des produits fabriqués qu’emporte une bande transporteuse déréglée. […] Tout ce qu’il pouvait voir de son passé, c’était une brume grisâtre, et dans son avenir, la même brumasse mystérieuse qui ne dissimulait que le néant.
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Saturday Night and Sunday Morning (1960) film, extrait
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