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3,58

sur 167 notes
Un roman un peu hors du coeur d'oeuvre de Bob que voilà, qui m'a vu trépidant de joie puis assez déçu.

Hors du coeur par l'absence de véritable imaginaire dans ce Livre des Crânes. Camarades ! On vous ment ! Les étiquettes SF ou fantastique qui estampillent le bouquin n'existent que grâce à la classification standard de l'auteur. Ce livre devrait être en littérature générale, tout comme, j'imagine, l'historique Seigneur des Ténèbres. Pourtant on les trouve dans le rayon SF parce que c'est là qu'on s'attend à trouver un Silverberg.
En revanche ce roman est en plein dans le coeur de l'intérêt de l'auteur pour les profils psychologiques fouillés. C'est même le principal thème abordé ici. La première partie montre quatre camarades amis et cependant très différents les uns des autres, partis pour un road trip en quête d'immortalité. Je n'ai jamais lu de « road novel » mais c'est comme ça que je les imagine.
Et là, je me suis régalé. Les regards croisés de « l'aristo » Timothy, du « paysan self-made man » Oliver, du Juif Eli et de l'homosexuel Ned sont superbes, jouissifs et donnent lieu à des scènes de réflexion philosophiques fortes et d'autres plutôt comiques.

Puis arrivent la fin de la route et le début de la deuxième partie. Les choses deviennent sérieuses. Et je pense – en accord avec ma co-lectrice Fifrildi – qu'à cette occasion Silverberg gâche sa construction.
Je veux dire que l'auteur rebat les cartes des profils psychologiques. Ceux que l'on croyait connaître se mettent à penser, à agir différemment. Et j'ai eu du mal à trouver une justification à cette bifurcation. Dans un premier temps je l'ai attribué au changement de contexte : fini le monde étudiant relativement désinvolte, maintenant on joue avec la vie et la mort. En tirant un peu ça serait passé.
Mais lorsque certains secrets profondément enfouis en chacun sont révélés, j'ai sauté comme un fusible. Ces jeunes cachaient au fond de leur conscience des choses absolument traumatisantes, qui à aucun moment ne filtrent, ne participent à la construction psychologique de la première partie. Ce sont leurs points de vue, leurs pensées, leurs réflexions, leurs émotions qui nous sont offertes dans tout le roman ; et rien, absolument rien ne montre que ces événements traumatisants les ont façonnés. On aurait dû dès le début avoir des indices, des comportements curieux. Seul Oliver en montre un peu.
Bref, le fait d'avoir gardé des événements forts pour renforcer le final invalide beaucoup la présentation psychologique de la première partie. Trop à mon goût. J'ai eu un goût de gâchis dans la bouche.

Comme Fifrildi, j'ai aussi eu du mal avec l'aspect érotique du roman. Je connais Silverberg et en général ça ne me gêne pas plus que ça. Mais là les femmes sont vraiment traitées comme des objets sexuels, et je ne pense pas qu'il était nécessaire d'aller aussi loin pour la cohérence du roman.
Est-ce que j'ai là une réaction anachronique d'un gars de 2019 pour un roman des années 1970 ? Ou est-ce que c'était déjà dur à supporter à l'époque ? Je ne saurai jamais.

Je remercie ma super co-lectrice encore une fois. On s'est bien monté le bourrichon tous les deux durant les deux parties, synchros dans nos réactions.
Ce roman m'aura tout de même marqué même s'il ne m'a pas complètement plu. Cela même le rend bien plus intéressant que, par exemple, le Dernier Chant d'Orphée.
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C'est de loin le roman le plus personnel que j'ai lu de cet auteur.

A travers le voyage initiatique de ces quatre étudiants, amis et colocataires, Robert Silverberg en profite pour mettre en parallèle et en opposition quatre jeunesses différentes, quatre personnalités propres avec chacune ses ambitions et ses attentes de l'avenir. Et le tout avec la perspective, l'éventualité, d'obtenir la vie éternelle, car il s'agit bien ici du propre de l'intrigue. Mais est-ce là la poursuite d'une chimère ou l'objet réel d'une quête ?

Et parmi les protagonistes de cette histoire, se trouve un jeune juif qui souffre d'un manque cruel de confiance en soi. Et on ne peut s'empêcher de penser à monsieur Silverberg lui-même. Est-ce que l'auteur n'en a pas profité pour donner quelques traits de son caractère et de sa propre histoire à ce jeune Eli qui, au final, se détache des autres pour être la figure la plus intéressante de ce récit ?

Et tout au cours de l'histoire, on découvre tout ce qu'il faut savoir sur le passé et les secrets de chacun. le livre est construit de telle façon qu'à chaque chapitre on change de narrateur. Ainsi, on change de vision, de type de pensées, et on accède à l'intimité de celui qui s'exprime. Cela permet de maintenir une forte dynamique dans un road trip qui est finalement relativement court et calme.
Pour le reste de l'histoire, je vous laisserai découvrir par vous-même.

Pour ce qui est de l'intérêt du roman, on est happé immédiatement par le style de Silverberg, la construction narrative et surtout la richesse de détails qui sont servis selon un timing quasi parfait. Les membres du groupe d'amis possèdent une véritable épaisseur, ils prennent véritablement vie dans la tête du lecteur. Au final, qu'on éprouve de l'affection pour certains ou de la répulsion pour d'autres, on est obligé d'admettre qu'on ressent de véritables émotions à la découverte de chaque souvenir, chaque secret, chaque pensée.

C'est donc un très beau roman, avec, de fantastique, que la trame de fond, l'objet de motivation pour pareil périple.
Encore une fois, Robert Silverberg prouve à quel point il est un génie de la littérature, en nous questionnant, encore et toujours, sur le propre de la condition humaine.
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Livre très intéressant.
Je continue ma découverte de Robert Silverberg.
On ne peut pas dire que ce soit vraiment de la science-fiction, plutôt une quête spirituelle avec une petite touche de fantastique.
Nos quatre héros, quatre étudiants : Eli, Ned, Timothy, Oliver partent à la recherche de l'éternité au cours de leurs vacances universitaires. Ils ne savent vraiment pas à quoi s'attendre.
La première partie de l'histoire est plus une présentation très fouillée de la psychologie de chacun d'entre eux, la deuxième nous confronte directement à la Fraternité des crânes qui va mettre à nu l'esprit et les motivations de nos jeunes.
Bien écrit, en effet c'est du Silverberg, j'ai bien aimé la narration, chaque chapitre alterne avec chacun des protagonistes avec leur vie, leurs désirs, leurs motivations, souvent leurs délires. Ils sont dans l'introspection qui les mènera à leur but commun.
Livre sorti en 1972, c'est une quête spirituelle pour nos jeunes qui viennent d'univers différents. du jeune d'un milieu très aisé, à l'orphelin de l'Amérique profonde, à l'homosexuel extraverti ainsi qu'au jeune juif hyper diplômé, cette quête nous livre les questions existentialistes de nos héros.
De plus dans la première partie nous traversons l'Amérique avec ses différents territoires mythiques  : un grand plaisir avec l'écriture de l'auteur que j'ai trouvé fulgurante par moments. On sent aussi que Silverberg a une grande culture qui apporte un plus à l'histoire et confère aux personnages une épaisseur psychologique
En somme un très bon moment avec ce nouveau Silverberg que je lis, merci au club Silverberg qui a su me motiver pour cette lecture commune….^^
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Un roman bien atypique parmi ce que j'ai pu lire de Silverberg jusque là : il est ici question d'une quête de l'immortalité entreprise par quatre jeunes bien différents. Une quête qui va surtout les amener à réfléchir, se remettre en question et les amener même à une certaine rédemption. le fantastique est plutôt là en pensée qu'en acte, encore que, la fin reste un peu ouverte .
J'ai beaucoup aimé ces quatre personnages, on ressent toutes sortes d'émotions en apprenant peu à peu à les découvrir, on s'interroge nous même sur ce qu'on aurait fait dans la même position, on s'attache à eux , parfois on ne les comprends pas mais en tout cas l'auteur arrive à nous immerger complétement dans cette quête. C'est une fois de plus une réussite , dans un style différent !
Challenge auteur Silverberg
Challenge Mauvais genre
Challenge USA
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Qui voudrait vivre éternellement? La question est intéressante et mérite réflexion.

Suite à la découverte d'un manuscrit – Le livre des crânes – quatre étudiants partent pour l'Arizona à la recherche d'un monastère où il serait possible d'obtenir l'immortalité. Ils connaissent les règles avant de se lancer dans l'aventure : l'un d'entre eux devra se suicider et l'autre devra être tué par les deux autres qui deviendront immortels.

J'ai trouvé la première partie du livre plutôt excellente et comme me disait BazaR : “il se laisse dévorer”. Le voyage, la narration à quatre voix, la découverte des personnages : j'ai adoré le ton et j'ai pensé que ce roman devait être un des meilleurs de Silverberg (il a quand même été nominé pour le Nebula en 1972 et pour les Hugo & Locus en 1973) dans le genre “road trip”.

Ensuite, quand ils arrivent enfin au monastère, tout change. Il n'y a plus d'interactions entre les personnages qui sont plus dans un mode introspectif. Cela aurait pu être intéressant mais voilà… c'est comme si j'étais tombée dans une autre roman qui ne m'a pas du tout convaincue.

J'ai eu l'impression d'être menée en bateau à cause des épreuves (dans une moindre mesure) mais surtout à cause des “bifurcations de personnalité” des personnages, pour reprendre à nouveau les mots de BazaR. C'est toute la cohérence du bouquin qui s'effondre (même si cela reste excellent d'un point de vue écriture). Cela gâche le grand final et je reste sur un avis mitigé.

Il y a quelque chose qui m'a profondément déplu dans ce roman c'est la “place” accordée aux femmes. Les passages “moches” et “écoeurants” ne manquent pas. Je n'ai pas vraiment compris ce qu'ils apportaient à l'histoire?

Le côté le plus sympa a été de l'avoir lu avec BazaR que je remercie au passage (merciii ^_^) pour nos échanges tout le long de cette LC. Dans l'ensemble, nos ressentis sont assez proches.




Robert Silverberg : le club
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L'accès à l'immortalité… Que ferais-je de mon temps si je pouvais accéder à la vie éternelle ? Certainement voyager un peu plus, lire beaucoup plus, profiter davantage de ma famille et de mes amis…
Vaste question quand même. Je suppose qu'on concevrait son chemin de vie forcément différemment.

Cette question, quatre jeunes étudiants américains vont se la poser lorsque l'un d'eux, Eli, découvre le Livre des Crânes. Ce vieux manuscrit fait mention d'un monastère offrant la possibilité d'accéder à l'immortalité, sous certaines conditions cependant. Eli, Ned, Timothy et Oliver s'engagent alors dans un périple à travers le continent américain pour retrouver cette mystérieuse Communauté du Livre des Crânes. Mais le voyage va s'avérer également initiatique et spirituel car ils vont devoir se découvrir eux-mêmes et faire face aux aspects les plus sombres de leur personnalité…

Excellent roman que nous offre-là l'ami Robert.

Il nous brosse quatre personnages ayant des origines et des personnalités tout à fait différentes. C'est appréciable et leur psychologie est magnifiquement développée. Chacun des quatre garçons devient tour à tour narrateur, si bien que l'on suit pas à pas leurs pensées, angoisses, questionnements et souvenirs. Car ce projet de vie éternelle, est-ce un doux rêve, une duperie ou une future réalité ? On apprécie de les suivre, même si on n'apprécie pas forcément leur caractère et leurs actes. On vit avec eux leur aventure et jusqu'au bout, on se demande comment cela va se terminer.

Car si l'auteur choisit le thème de l'immortalité, il développe aussi forcément celui de la mort qui est omniprésente tout au long du roman. Il va d'ailleurs illustrer et donner du relief à son ouvrage par de nombreuses références historiques et mythologiques traitant de cet « après la vie », sur le sens à lui donner.

Challenge « Robert Silverberg : le club »
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Après Roma Aeterna il y a quelques mois, et L'Homme Dans le Labyrinthe il y a plusieurs années, le Livre Des Crânes est donc le troisième bouquin de Silverberg auquel je m'attaque.
Un roman classé fantastique, les deux premiers étant respectivement de l'uchronie et de la SF, qui me rappelle que l'auteur est un véritable touche-à-tout.

Nous sommes embarqué dans un road trip New York-Phoenix, avec quatre potes étudiants que tout oppose. Ils sont à la recherche d'un monastère pour le moins particulier, qui, selon un ouvrage ésotérique hors d'âge découvert par l'un de nos compagnons de route, permettrait grâce à un obscur rituel d'accéder à l'immortalité.
Mais rien n'est gratuit, et le prix à payer pour y parvenir en ferait cogiter plus d'un.

Évidemment, aucune trace de SF la dedans, et même pour le côté fantastique, on peut émettre quelques doutes au cours de ce récit.
D'un aspect très psychologique, dû en partie au changement de narration impliquant nos quatre lascars à tour de rôle, ce livre nous fait témoin de leurs introspections respectives. Sur des sujets plutôt légers au début, pour les présentations, mais bien plus métaphysiques par la suite: la mort et l'immortalité, tout particulièrement, alternativement en grosses lettres ou en filigrane.
Ce récit initiatique bénéficie donc de protoganistes croqués en profondeur, que l'on se surprend à imiter lors de leurs questionnements intérieurs.

On ne va pas se le cacher, il y a quelques longueurs, surtout dans la première moitié, mais dans la suivante, Silverberg développe une atmosphère comme je les affectionne, mystique et angoissante.
Tantôt convaincus, tantôt effrayés, nos quatre amis jonglent entre réalité et folie jusqu'à la dernière page. Et le lecteur, lui-même, n'en sort pas totalement indemne.
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Eli, un étudiant découvre par hasard un manuscrit dans la biblothèque de l'université. Il y est question d'une initiation au sein du monastère de la Fraternité des Crânes qui permettrait d'atteindre l'immortalité. Pour suivre cette initiation, il faut être quatre ... deux perdent la vie pour que les deux autres accèdent à la vie éternelle.
Eli et trois autres étudiants, amis et colocataires vont alors se lancer dans un long périple plutôt "sex drugs and rock and roll" pour atterir au fin fond de l'Arizona.
Le récit, vu au travers de chacun des quatre protagonistes se fait intimiste. Un voyage initiatique qui les marquera à jamais ...
Riche, fluide et intelligent !
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Robert Silverberg est un peu l'intello des auteurs de sciences-fictions. Non pas que ses confrères lui soit inférieur, loin de là, mais lui, ce qu'il aime, c'est développer les sciences (politiques, philosophiques,...).
Dans ce livre, l'idée de base est ce voyage avec ces 4 étudiants qui partent en quête de leur Graal. Pourtant, ce récit se révèle beaucoup plus que cela, c'est plus un voyage au coeur de l'être-humain.
Chaque chapitre est narré, tour à tour, par ces 4 étudiants. J'ai mis du temp à le comprendre, bien que dès le début, j'ai eu des soupçons. Une fois la chose assimilée, on comprend mieux car certains passages se contredisent. On facile ainsi parfaitement la personnalité de chacun. Robert Silverberg, par le biais de ses personnages, abuse de paragraphes longs s'étalant parfois sur de nombreuses pages.
Le récit peut se révéler à fois intéressant – tant sur l'histoire que sur le style littéraire – mais également lourd et tébarbatif (j'ai lu certains passages en diagonales) quand l'auteur extrapole sur les pensées philosophiques. La première partie en est le parfait exemple. le voyage des 4 étudiants à travers les États-Unis n'est qu'un pretexte pour étaler cette philosphie et je l'ai trouvé plutôt ennuyeuse.
L'arrivée au monastère devient plus passionnant. L'auteur n'abandonne pas complètement ce style, mais l'histoire est plus immersive.
Roberg Silverberg, dans ce livre, nous invite dans un voyage intime quitte à devenir su voyeurisme – surtout lorsque chacun des personnages dénoncent leur plus gros péché.
Le récit est souvent vulgaire, nombreuses discussions basées sur le sexe, sans oublier que l'un des personnage est homosexuel (développe ses fantasmes). Pourtant, ce livre est bien plus qu'une simple histoire.
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Un livre étrange. Je cherche encore où est la science-fiction, et même où est le fantastique dans tout ça...

Il semble que l'un des thèmes favoris de Silverberg soit le voyage initiatique, et nous sommes en plein dedans ici. Cela se passe quelque part dans les années 70 je suppute (étant donné les références hyper-datées de ce roman), et pour qui connaît "l'herbe du diable et la petite fumée" de Castaneda, de la même époque, cela sonne dans le même genre. Sauf que là où Castaneda place une expérience autobiographique, Silverberg élabore un roman ultra-intimiste, philosophique, spirituel, et fort étrange, j'y reviendrai plus tard.

Il commence par un road-trip banal, 4 potes étudiants partent en voyage pendant les vacances, en voiture, traversant grandes villes, faisant la fête. Mais également se posant des questions sur le but de leur voyage, qui est, à toutes fins utiles, l'immortalité, rien de moins ! Chaque chapitre nous offre donc les pensées de chacun des protagonistes à tour de rôle. Tout y passe, depuis les questions existentielles, en passant par les préjugés, jusqu'à la vie sexuelle...
Puis ils trouvent le monastère des crânes, et la véritable initiation commence.

C'est curieusement interpellant, mais je pense que si on ne s'intéresse pas au cheminement spirituel, ou au minimum aux questions existentielles et philosophiques, on risque de passer complètement à côté de ce bouquin, qui pose un nombre redoutable de questions sur soi-même, finalement.

La fin m'a laissé un peu pantoise.

Un livre tournegiboulant !
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