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3,76

sur 390 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Qui n'a pas rêvé de pouvoir entendre les pensées des autres ? Un sujet qui en a déjà fait rêver plus d'un ou une ! Après tout ce sujet a même déjà été traité en film. Je me rappelle vaguement avoir vu il y a fort longtemps une comédie intitulée « ce que pensent les femmes » avec Mel Gibson.
Donc, entendre les pensées des autres, est-ce un véritable pouvoir sur les autres ou finalement un handicap ?
David Selig, qui est le héros d cette histoire est donc affligé de ce don. Il entend effectivement les pensées de ses protagonistes depuis son enfance. Ce new-yorkais d'une quarantaine d'années se retrouve cependant à faire des devoirs pour les étudiants moyennant finances. Comment, alors qu'il possède ce don, ce talent inestimable en est-il arrivé là ?
Robert Silverberg nous entraine dans le sillage de la vie de David, avec des rétrospectives sur différentes étapes de sa vie présente et passée. Même si l'histoire date un peu, (le livre date de 1972) le contexte reste d'actualité. Différents thèmes sont abordés avec David Selig comme par exemple la solitude, la différence face aux autres.
Si vous aimez l'action et les coups de théâtre, passez votre chemin. Même si ce récit est clairement à sa place dans la catégorie fantastique (ou science-fiction si vous préférez), l'histoire est solidement implantée dans la réalité des années soixante-dix. On va aussi découvrir que le talent de David a tendance à s'étioler. Comment va-t-il pouvoir gérer cette future perte ? Apres tout, ce don a toujours fait partie de lui, même s'il n'a pas forcément su en tirer profit ou bénéfice …
J'ai beaucoup aimé cette histoire, et je reconnais que le talent de Robert Silverberg m'a bluffée. Ce n'est que le troisième livre que je découvre de cet auteur après Lettres de l'atlantide et Les Monades Urbaines, mais je pense que je ne vais pas m'arrêter en si bon chemin, car j'en possède encore dans ma Pal.
Pour conclure, je saluerais Nadou, qui m'a proposé une petite lecture commune avec ce livre, et qui m'a permis cette belle découverte.

Challenge Robert Silverberg
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Hugo tu cours après quoi ?
Après la mort
mais avant
La vie…

Alors marche mon ami, marche…

J'aimerai ne plus être en colère, ne plus être jaloux, ne plus être dans le non-sens même du sens lui-même, aller à contre courant d'objectifs incertains, en marge d'une société capitaliste érigée pour la gloire d'une élite hasardeuse promue chef de rang par la seule loi du hasard, à regarder ces gens se compétitionner le bout de richesse, « fier valoir » d'un système voué à l'inégalité, à la domination et à l'asservissement de masse, pour survivre il faut brouter, trouver sa place, sans écouter, sans penser, sinon, nous sommes condamnés à ne plus prospérer, il faut survivre et ne pas vivre, profiter du malheur des uns au détriment des autres qui galèrent pour un bonheur jamais rassasié, les mots définissent des illusions qui se meurent dans l'esprit, à jamais perdu au fond de l'inconscient.

Lire dans les pensées, nous le faisons sans cesse, nous tentons de deviner les attentions de chacun, pour anticiper, pour comprendre, pour s'adapter, pour être accepter et survivre…Nous sommes formatés depuis notre naissance à tromper notre ennui qui se leurre des rêves d'autrui, d'un bonheur envié mais insaisissable, instant capricieux ou nous pensons que… Mais déjà il s'envole vers d'autres délires.

Notre héros fait partit de ces gens qui poussent leur réflexion à la métaphysique, en marge de la société, incapables de trouver leur place au sein de la normalité, qui n'est que la norme qui lui ait attribué par notre société, pure fiction, ceux qui se perdent dans la philosophie, dans une quête de sens, à la recherche d'une vérité, qu'il ne trouveront probablement jamais car elle n'est qu'une croyance qui se dogmatise par l'intérêt que l'on veut lui donner… il y a de nombreuses variétés de réflexions, de pensées, de courants, l'absolu n'est que le temps présent, inexistant, alors ils se marginalisent, sans même profiter de leur richesse intellectuelle qui handicape la simplicité cruelle de toute vie, ils observent sans comprendre, car ils ont compris que l'on courait après le rien, mais en imaginant le tout… mais entre les deux c'est le néant, un monde parallèle plein de parasites insidieux qui leur fait de l'oeil doux, ils s'imaginent rien, improbable, incapable, perdu dans ce monde qu'ils ne reconnaissent pas.

L'imagination par la fuite, la drogue, sans profit, je m'en foutiste, et je t'emmerde…
Ils ont juste oublié de s'aimer.


A la vie tu seras torturé
A la mort tu seras gracié
Entre les deux tu seras baisé
Et tu baiseras l'immonde biaisé par l'éternelle quête de la sagesse
Celle là même éphémère qui te tend l'ennui, à cette paresse de l'esprit qui t'empêche de vivre de tant d'incompréhensions qui t'obsèdent et te perdent dans un monde ou la vie n'est que la vie, sans sentiment ni dessein, juste vivre pour sourire, pleurer et AIMER.

Moi je préfère parler de baise ou deux corps s'abrutissent, sans penser à demain, car demain… Inch Allah

A plus les copains
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David Selig a un don, il peut lire dans les pensées des gens !

Vous allez me dire : Bah ! Encore un roman de SF avec un super-héros qui va sauver la planète d'un vilain méchant grâce à son pouvoir !?

Et bien pas du tout !

Si Selig utilise quotidiennement ce don qu'il a en lui depuis son enfance, cela ne l'a pas pour autant servi à améliorer sa vie. Quadragénaire, il n'a pas de boulot, ni d'amis, ni de compagne. Pour se faire un peu d'argent, il rédige des dissertations sur la littérature pour des étudiants, quand il n'en demande pas directement à sa soeur...

Il a un don, oui, un sacré don même... mais lui se considère comme un monstre, un voyeur, un violeur. Après tout, il entre dans la tête des personnes qu'ils croisent sans leur accord, découvre leurs secrets, leurs pensées les plus intimes. Si ce pouvoir lui permet de se sentir au plus proche des gens qu'il «ausculte», il se sent en même temps seul, car c'est à sens unique, et déprimé du fait qu'il perçoit alors leur nature profonde, pas forcément agréable à lire.

Selig n'a donc rien d'un héros, encore moins d'un super-héros, mais plutôt d'un anti-héros. Il se sent minable car n'a pas su exploité ce pouvoir qu'il vit finalement comme une malédiction.

Et puis, il se passe quelque chose de bouleversant pour Selig : ce don, il le perd chaque jour un peu plus... Il s'en rend compte et cela l'inquiète. Certes, le perdre serait peut-être finalement pour lui l'occasion d'avoir une vie nouvelle, normale, mais comment s'adapter ? Il a toujours vécu avec et ne voit pas comment il va pouvoir communiquer avec les autres sans ce pouvoir.

Dans ce roman, Selig est le narrateur et à chaque chapitre, il nous raconte un passage de sa vie, en lien avec ses capacités, qui nous permet de mieux le connaître et le comprendre. On va faire la rencontre de sa famille, de quelques amis et relations, de quelques amours aussi et découvrir toutes ses difficultés à établir des relations normales, à aimer.

Silverbeg écrit là un magnifique roman psychologique sur les relations humaines et leurs complexités. Ce n'est pas une histoire où l'on doit s'attendre à de grands rebondissements, mais l'écriture agréable de l'auteur nous laisse nous emporter dans ce récit où c'est le lecteur qui devient finalement une sorte de télépathe qui voyage dans le tête de David Selig.

A lire, incontestablement.

Lu dans le cadre du challenge «2018, l'année Robert Silverberg...»
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Le titre original de ce roman est « Dying inside », ce qui donne un tout autre éclairage de départ que cette « oreille interne » au jeu de mot astucieux, mais un peu plus éloigné de son sujet que le titre anglais. C'est bien d'une mort annoncée que souffre David Selig. Mais c'est celle de son talent particulier de pouvoir sonder l'esprit des être vivants qui l'entourent.

Il vient d'atteindre ses quarante ans. On est en octobre 1976. David Selig survit en proposant, contre rétribution, d'écrire des essais de littérature aux étudiants de l'université de Columbia intéressés. Et il est doué, car il prend soin de sonder chaque « client » afin de rédiger un devoir qu'ils auraient pu écrire. C'est un homme amer, qui a toujours vécu sa différence comme une malédiction ; sa vie amoureuse est alors presque inexistante mais deux compagnes l'ont marqué, Toni et Kitty. Elles l'ont quitté à cause de son don, même si elles l'ignoraient. Sa soeur Judith tient également un rôle important dans sa vie car elle est une des rares personnes au courant de ses capacités…

Voilà un roman de Robert Silverberg bien éloigné de l'univers de science-fiction auquel on l'associe plus volontiers. Il a été écrit en 1972, publié en France en 1975 et se passe en 1976, soit un décalage de quatre ans dans l'avenir. Sinon, à l'exception de quelques pages (fort intéressantes) sur l'origine des expériences américaines de Perception Extra-Sensorielle (P.E.S.) et de quelques autres sur le principe d'entropie, l'aspect scientifique est absent. Selig a le même âge que l'auteur, né en 1935. On sent que Silverberg a connu les époques dont il est question dans ce roman, puisque la narration inclut, dans le désordre il est vrai, les années d'enfance, d'adolescence et d'adulte de David Selig.

Le roman est truffé de citations culturelles plutôt ambitieuses, ce qui m'a vraiment plu : après seulement quelques pages on tombe par exemple sur du Beckett, mais beaucoup d'autres suivront. Je trouve ce côté « jeu de piste » assez enthousiasmant. Robert Silverberg n'hésite par à insérer deux chapitres où il donne à lire le résultat du travail de Selig pour ses étudiants : un sur la comparaison entre « le procès » et « le château » de Franz Kafka et l'autre (incomplet toutefois) sur le mythe d'Electre chez Eschyle, Euripide et Sophocle !

La narration pourtant ne souffre pas de ces citations que certains pourraient trouver indigestes. Tout d'abord parce que Silverberg n'est pas un auteur sage ; le politiquement correct n'est pas son fond de commerce. Et ensuite parce que les pages explicitement sexuelles sont nombreuses !

Ce roman est indéniablement le fruit de son époque : un concentré des expérimentations menées de la fin des années 1960 au milieu des années 1970.
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On nous sert des super-héros : "Grands pouvoirs, grandes responsabilités, ..."
avec une psychologie... comment dire ?... j'ai connu des flaques d'eau plus profondes...

Ici un homme d'une quarantaine d'années perçoit depuis l'enfance les pensées de ses semblables. Mais ce don l'écrase, le détruit.
Il n'a pas la force, le cynisme ou la cruauté nécessaire pour exploiter ce don pour se transformer en homme riche et de pouvoir. Son don s'amenuise. Serait-ce la fin de cet homme ? Ou au contraire sa délivrance ?

On perçoit souvent la télépathie comme un pouvoir positif pour celui qui le possède. Mais Robert Silverberg nous fait découvrir une autre possibilité : comment vivre différent des autres et sachant ce qu'ils pensent vraiment de vous ?
L'enfer c'est les autres ? Et bien sans doute ! Quand le mépris, le manque de sentiments, l'image que l'on a de vous vous arrive directement sans filtre.
Comment être en couple, si votre compagne inconsciente de votre don vous voit même une seule fois comme un minable ? Pas de faux-semblant. Pas de "mais non ce n'est pas ce que je voulais dire" ...
Le sentiment direct, pur. La franchise absolue, totale, permanente.

Ce n'est donc pas vraiment un roman de science-fiction. C'est plutôt l'histoire d'un homme qui perçoit la société sans voile ni vernis.
Cela peut paraitre une lecture pénible. Cela le serait si ce n'était terriblement humain.
J'aime ces romans ou les personnages sont à la fois brillants et misérables, héroïques et lâches, attachants et méprisables.
On dévore le roman pris de l'envie de savoir s'il trouvera la paix.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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La science fiction telle que je l'aime, c'est-à-dire en tant que point d'appui pour donner une vision décalée du monde. Dans ce roman, nous partageons le désarroi du héros, doté du pouvoir de capter les pensées des autres. Comment vivre avec ce don (ou malédiction) atypique ? S'en servir à son profit, comme l'un des personnage bénéficiant du même don, ou s'en méfier ? Comment avoir des relations sincères avec ceux qui nous sont chers ? Et puis, dans la deuxième partie du roman, le don/malédiction s'estompe et disparaît. C'est une mort intérieure ("Dying Insinde" est le titre anglais). Il faut donc faire le "travail de deuil", pour reprendre une expression à la mode.
Comme les trois autres livres de Silverberg que j'ai lu cette année, celui-ci est prenant et fluide à la lecture.
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Étrange ce livre..il est édité en collection SF (silverberg oblige) mais pourrait tout à fait se trouver en folio "classique", tant l aspect SF est peu présent. Doté d une forme de télépathie qui lui permet de "tout voir", le personnage central de ce roman nous raconte,petit à petit, la lente mais inéluctable perte de son don. C est ce monologue qui nous happe de bout en bout.
Sans vouloir trahir l histoire, cette superbe métaphore fait écho à nos rapports aux autres, au sentiment de perte, de vie et de mort. Les doutes, la peur, la dépossession mais aussi l égo et le sentiment de pouvoir déchu sont les branches principales de cet arbre à questions qui ne manquera pas de vous interpeler, même une fois terminé.
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Voici un excellent roman.

Il raconte l'histoire de David Selig, un télépathe névrosé et souffrant de sa condition de télépathe. Ou peut être, David Selig est il un névrosé souffrant de sa condition d'humain et qui, en plus, se trouve être un télépathe.

C'est un roman fort intéressant avec un style sympathique. Parfois nous somme dans la tête du Héros (Anti-héros) et le texte est écrit à la première personne et Selig nous raconte ses péripétie passé ou présente. Parfois l'histoire est compté à la troisième personne et cela offre une sorte de recul sur la personnalité de David. Et cela aide aussi à lutter, peut être, contre la monotonie d'un récit uniquement conté à la première personne. En tout cas c'est assez original pour qu'on le souligne.

Certains passages, plutôt court et peu nombreux, mais ardu pour celui pour qui ce n'est pas la tasse de thé, sont des dissertations sur divers sujets ayant, de près ou de loin, un rapport avec le personnage et ses questionnement. Mais bon, mon manque de références culturels en ce qui concerne la littératures américaine, anglaise, française, et au sujet de la psychologie et de la philosophie ne m'a pas permis de saisir toute les subtilités que l'auteur à imbriquer dans son oeuvre.

C'est aussi un roman qui évoque la puissance (dans le sens "pouvoirs supra-naturel », possibilité d'obtenir des informations top secrète et de les monnayer, de donner la réponse la plus correcte aux oreille de notre interlocuteur) même si c'est franchement secondaire (nous vous attendez pas un un X-men ou un Marvel machin chose). Mais il évoque aussi l'impuissance. En effet le héros, en plus d'être confronté à des personnages normaux, sans pouvoir, est aussi entrain de voir son pouvoir se désagréger.

J'ai passé, plus que je ne l'aurais pensé, un agréable moment avec ce roman de Robert Silverberg, à lire, au travers de son héros, dans les esprit des gens qu'il rencontre tout du long. L'on se dit que ce pouvoir est tout autant une malédiction qu'une bénédiction (savoir ce qu'il y a dans la tête de gens n'est pas sans impact sur nos relations avec eux-même).
L'on dit de ce récit qu'il est son meilleur, je vous laisse juger de cela car je n'ai jamais lu que ce texte et l'enfant du temps qui est en fait l'adaptation d'une nouvelle de Isaac Asimov.

Quoi qu'il en soit, si vous souhaiter lire un roman de science-fiction qui n'en est pas vraiment un, ou du moins, qui est loin des clichés que l'on imagine bien (top?) souvent avec ce genre littéraire, foncez!
Lien : http://p2nix.over-blog.com/2..
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Robert Silverberg est réellement surprenant dans ce livre, qui va explorer un pouvoir bien connu de la science-fiction ou de la fantasy, mais en le tournant sous un jour particulièrement nouveau. Lire dans les pensées est un vieux fantasme humain, sans doute aussi vieux que l'humanité : quoi de mieux que de pouvoir déchiffrer enfin les autres, les comprendre totalement et savoir ce qu'il en retourne à l'intérieur d'eux-mêmes ?

Mais ici, et c'est là tout le talent de l'auteur, Robert Silverberg va nous le développer d'une façon résolument humaine, en prenant le parti d'explorer jusqu'en profondeur les tourments de ce David Selig. le personnage peut rapidement être catalogué dans les anti-héros, tant il parait agaçant et énervant, dépositaire d'un pouvoir immense mais qu'il n'utilise que de façon mesquine et presque inutile. Mais au fur et à mesure du développement de ce roman, on en vient vite à le prendre en pitié. le don devient un fardeau, et une réflexion profonde sur l'humanité se met en place : entre le personnage principal et tout ce qui sera de l'ordre de son ressenti, mais également dans ses relations aux autres (avec une relation entre frère et soeur que j'ai trouvé touchante de réalisme). On sent tout le poids de cette malédiction qui se met en place.

Et pour autant, tout l'intérêt du livre est le fait que cette malédiction disparait : comment vivre en sachant qu'une partie de nous meurt, quand bien même c'est une partie qui nous fait souffrir ou nous pourrit la vie ?
J'ai adoré le développement qui est fait de ce parti pris et la réflexion puissante et profonde qui en ressort. C'est un livre dramatique, résolument, mais avec un fond de réflexion sur l'humanité qui fait plaisir à voir. J'en ressorti plein d'interrogation, et je suis émerveillé de la façon dont Robert Silverberg s'approprie des thématiques bien présentes en science-fiction pour en tirer ses fameuses réflexions sur l'humain, comme à chaque fois. Une petite pépite de l'auteur, que je vous invite à découvrir !
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David Selig est un mutant. Il a le pouvoir de lire dans nos pensés, et ce depuis le plus jeune age. Un pourvoir pareil permettrait à nombre de gens de faire de grande chose, de réussir dans la vie, comme on dit. Mais pas pour David Selig. Trop difficile "d'entendre" ce que pense vraiment les gens de vous, trop tentant d'entrée dans la tête des autres, mais trop culpabilisant de violer ainsi leurs intimités. Alors il vivote, en empruntant de l'argent à sa soeur, ou en faisant le nègre pour des étudiants. Une véritable relation d'amour / haine c'est installée entre son pouvoir et lui, qu'il personnifie. Mais ce pouvoir décline, il va bientôt disparaître de sa vie. Ce pouvoir qui l'a tant éloigné des autres, ce pouvoir qui est le seul lien qu'il a avec les autres.

Oui, le résumé est simple comme bonjour, tout simplement car l'intrigue n'est qu'une petite partie du livre. Qu'on le range dans le rayon SF ou Fantastique, ce livre est avant tout un livre psychologique, et un brin autobiographique. Nous voyons la vie de Selig par ses yeux. On navigue entre son passé et son présent dans une narration vive et éclatée. On vit ses doutes, ses névroses, ses interrogations, son cynisme, et son auto-apitoiement aussi, qui pourra gêner certains car assez prononcé. Il nous raconte sa relation difficile avec sa soeur, qu'après tant d'année de haine, il apprend à apprécier. Sa petite enfance où déjà personne n'avait de secret pour lui. Les femmes de sa vie, qu'il n'a jamais su comprendre, malgré son don. Ses premières expériences, avec la drogue, l'amour, le travail. Son ami télépathe comme lui dont il envie la confiance en lui et le manque de culpabilité dans l'utilisation de son don. Et plein d'autre chose.

Autan dans la structure narrative que le style d'écriture, c'est un vrai plaisir de lecture. Voilà un livre qui a du caractère, du style, son style. On passe du passé au présent avec une grande fluidité. le narrateur, qui n'est d'autre que David Selig, raconte son histoire comme s'il était à coté de nous, de manière très rythmée et personnelle, avec toutes les digressions d'usages qui font la richesse de l'ouvrage. L'écriture est fine et très immersive. le roman fourmille de références, de considérations psychologiques et culturelles, et on ressent que le personnage de David Selig a en partie était inspiré par la vie de son auteur, chose qu'il a lui même avoué. Chapeau bas donc au niveau de la forme.

Voilà donc une lecture qui m'a été très agréable. Suivre la vie semée de doute de ce "mutant anti-héros névrosé" fut un vrai plaisir. Un roman psychologique très original et maîtrisé dans sa forme et d'une grande profondeur.
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