Les Hommes ont déserté la Terre.
Les chiens, ayant fondé leur propre culture et civilisation, se racontent des histoires sur ces êtres mystérieux.
Le premier conte décrit des villes abandonnées par leurs habitants au profit des campagnes.
Au fil des contes, les hommes fuient leurs semblables, puis la Terre, pour des planètes de plus en plus lointaines.
Cette fuite est parfois purement physique, parfois bien plus profonde.
Dans tout le roman, l'humain semble fuir sa propre condition.
Il reste aux chiens un choix difficile : créer leur propre culture en oubliant l'Homme ou inventer quelque chose de différent.
Le livre fait preuve d'une grande tendresse envers l'humanité malgré nos nombreux défauts.
Il est beaucoup question de chemin. Celui des chiens est empreint de fraternité.
Celui des Hommes a mené aux bombes nucléaires (le livre est contemporain de la guerre froide).
Mais ont-ils juste pris le mauvais embranchement ? Ou l'arc et la flèche mènent-ils inévitablement aux armes de destruction massive ?
Le récit offre habilement plusieurs perspectives.
Celle des chiens basée sur une fraternité universelle du vivant (thème cher à l'auteur)
Celle des robots qui poursuivent le rêve humain de manière mécanique.
Celle des mutants qui ont emprunté des voies plus individuelles, voire individualistes : “L'enfer, c'est les autres ?”
Celle des humains qui choisissent d'autres formes de vie.
Ceux qui renoncent à la vie au profit d'un long sommeil.
Et même un peu celle des fourmis.
Ne vous laissez pas dérouter par le premier conte. Rapidement, des fils conducteurs émergent.
Il y a le robot Jenkins, qui, ayant servi les humains, utilise ses connaissances acquises au fil du temps au service de la vie, de l'intelligence.
Il y a aussi une famille humaine, centrale dans le destin de l'humanité.
Le roman peut être lu de deux manières.
Sous un angle pessimiste : Que le règne de l'Homme disparaisse dans les limbes du temps et des
légendes pour laisser place à des cultures moins violentes.
Sous un angle plus lumineux : il existe d'autres voies et des compagnons pour les explorer.
Refermerez-vous le livre empreint de nostalgie pour ces bipèdes maladroits, destructeurs, mais malgré tout attachants ?
Note
J'ai la nouvelle traduction avec un épilogue, des mots de l'auteur sur l'écriture du roman, sa réception, et une postface de
Robert Silverberg qui apporte un éclairage sur
Clifford D. Simak.
Des ajouts précieux.
Lien :
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