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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'enquête avait été facile : une riche veuve américaine et sa gouvernante assassinées à leur domicile de Saint-Cloud et partout les empreintes du meurtrier. Trop facile peut-être pour le commissaire Maigret qui doute, pendant que, jugé coupable et condamné à mort, Joseph Heurtin attend son tour dans la cellule 11 de la prison de la Santé. Aussi, Maigret tente un coup de poker et aide le prisonnier à s'évader, persuadé que le pauvre bougre le mènera tout droit au véritable meurtrier. Ce faisant, il met sa carrière un danger, mais la tête d'un homme ne vaut-elle pas que l'on prenne des risques ?

Une enquête très psychologique pour Maigret qui fait face à un tueur particulièrement malin et d'une intelligence exceptionnelle. C'est une guerre des nerfs qui s'engage entre un commissaire placide et un coupable de plus en plus nerveux dont l'arrogance cède peu à peu la place au doute et finalement à la reddition.
On lit Simenon comme on regarde Bruno Crémer à la télé. C'est confortablement désuet, tranquille et presque monotone. Pourtant, les codes du polar sont là et l'auteur belge fut un formidable précurseur. Un moment formidable et nostalgique à la fois.
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Une très bonne cuvée que ce Maigret ! Avec un côté extravagant car le roman débute par l'évasion d'un condamné à mort, orchestrée par notre fameux commissaire en personne !
C'est pourtant lui-même qui avait mené l'enquête et recueilli les preuves mais le spectre de l'erreur judiciaire rôde... Car le futur condamné (pour le meurtre d'une riche américaine et de sa dame de compagnie) n'a ni mobile, ni le profil adéquat.
L'intrigue est bien construite, de filature en planque, on découvre la personnalité singulière du coupable lorsque Maigret abat ses cartes.
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Ayant découvert très tardivement Maigret, je viens de finir mon troisième roman dans la série, sorti dans les années '30. A mon avis, c'est le meilleur que j'aie lu. Certes, son point de départ parait peu vraisemblable. Joseph Heurtin, un homme presque simplet, a été condamné à mort pour le meurtre d'une riche veuve américaine car tout semble l'accuser. Mais Maigret, doutant de sa culpabilité, obtient des autorités judiciaires qu'on laisse au condamné la possibilité de s'échapper de sa prison. C'est bien ce qui se passe. Ensuite, dans ses pérégrinations Joseph Heurtin est surveillé de très près par la police. Dans cette filature, Maigret s'arrête à "La Coupole", où il fait connaissance du neveu de la victime et d'un étudiant tchèque nommé Radek. Ce dernier ironise lourdement sur l'incapacité de la police à découvrir le (vrai) meurtrier; lui seul est assez intelligent pour trouver la vérité, prétend-il. Maigret garde son sang-froid et continue son travail de flic. Il arrivera à démasquer le véritable coupable (machiavélique), qui sera guillotiné à la place de Joseph Heurtin.
Au-delà des tours et détours de l'enquête, le sujet est grave: ici il s'agit ouvertement de la tête d'un homme. D'autre part, le long duel entre Maigret et Radek est un morceau d'anthologie que j'ai bien apprécié. Je crédite le roman de quatre étoiles.
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Il est difficile de se renouveler quand on fait la critique d'un Maigret. Celui-ci se passe à Paris et vient questionner la peine de mort. Pour une fois, l'intrigue m'y parait prendre le dessus sur l'atmosphère, marquée par un Paris interlope.
Du bon Simenon, mais je n'en ai pas encore lu du mauvais...
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Une fois de plus Maigret va devoir faire preuve de sagacité et de patience pour sauver la tête d'un homme accusé d'un double meurtre mais qu'il pense innocent.
Les suspects et les intrigues se suivent dans une ambiance tout à la fois feutrée et pesante mais comme à chaque enquête, nous devrons attendre les derniers instants non seulement pour connaître le coupable mais aussi les motivations du meurtrier.
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Voila la lecture d'une nouvelle enquête du Commissaire Maigret, La tête d'un homme. Personnellement ma 2e. Formellement, la 5e. Est-ce que j'aime? Ou non? Simenon parvient-il à donner à une si longue série un intérêt à chaque nouvel épisode?

Ce n'est que mon deuxième Maigret mais il me semble que cette enquête là commence de façon tout à fait originale. On laisse de côté une forme de réalisme pour servir l'histoire et crée cette effet de suspens, même si l'évènement introductif est totalement invraisemblable. La tête d'un homme nous laisse dans un état d'incertitude, au même niveau que le Commissaire dont l'instinct a mis son emploi, sa carrière en porte-à-faux. Il doit comprendre ce qu'il s'est passé pour sauver La tête d'un homme.

Et c'est à ce moment que l'histoire prend un tour de déjà vu. Car le Commissaire Maigret a une méthode bien à lui pour résoudre une enquête. Sa présence dans les lieux opportuns, en monolithe placide, silencieux. Imperturbable. Il résout tout. Peut-être est-ce un peu trop facile?

La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/la-tete..
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On ne présente plus ni Georges Simenon, l'écrivain, ni le Commissaire Maigret, son personnage récurrent emblématique qui fit son succès.

Je me contenterais alors de rappeler que le premier écrivit presque 200 romans et plus de 150 nouvelles et que le second est le héros de 75 de ces récits longs et 28 des courts.

« La tête d'un homme » est la 5e enquête (dans l'ordre d'écriture, pas forcément dans l'ordre de l'édition liminaire) du fameux policier à la pipe et a été écrit en septembre 1931 (comme le temps passe).

Dans ce récit, le commissaire Maigret est déjà un policier aguerri à la longue carrière et se situe dans le milieu de la quarantaine.

Le commissaire est déjà un vieux de la vieille et un policier tenace et consciencieux. Et c'est cette conscience et son 6e sens qui le poussent à ne pas se contenter des évidences quand il s'agit d'arrêter le meurtrier d'une riche veuve et de sa femme de chambre.

Pourtant, Joseph Heurtin est le coupable idéal et le coupable que tout désigne. Les traces de ses chaussures ont été retrouvées sur les lieux du crime, ses empreintes sanglantes également et il a été vu à proximité de la villa de la victime et n'a aucun alibi.

De plus, d'une allure rustre et non avenante, d'une intelligence plutôt limitée, le suspect n'a pour seule défense de dire qu'il n'a pas tué.

Oui, mais voilà, l'homme n'a aucun mobile, car il ne connaissait pas la victime et qu'il n'y a pas eu de vol.

Alors, Maigret, persuadé de l'innocence de Heurtin, parvient à convaincre le juge chargé de l'affaire d'organiser l'évasion du suspect, juste avant qu'il ne soit exécuté, certain que celui-ci va le conduire vers le véritable coupable.

Rappelons que le roman a été écrit en 1931 et qu'il est alors beaucoup plus facile de faire évader un prisonnier qu'il ne pourrait l'être actuellement avec tous les moyens techniques, mais, surtout, avec l'essor médiatique que l'affaire prendrait.

D'autant que si, aujourd'hui, quelqu'un criait au complot sur les réseaux sociaux, indiquant que la police a organisé l'évasion, l'appel serait relayé ad nauseam un peu partout sur le Net et repris par les chaînes d'informations en continu.

Heureusement, à l'époque, seul un petit journal à scandales, ayant reçu un courrier anonyme, fait état de cette hypothèse qui risque de mettre à mal le plan du commissaire à la pipe.

Mais ce dernier parvient à mettre la main sur le message anonyme et, grâce au travail du policier scientifique Moers, obtient suffisamment d'indications sur la personnalité du corbeau et la provenance du papier et de l'encre pour enfin pouvoir se lancer sur une piste...

Maigret joue donc sa tête dans cette enquête, car, si le vrai coupable n'est pas trouvé et que le condamné parvient à échapper à la surveillance des policiers lancés à sa suite, il est certain de sauter.

Et, dans cette course contre la montre, rien ou presque ne va se dérouler comme prévu.

Le suspect assomme son poursuivant et s'enfuit, un personnage étrange et fantasque entre dans la danse, le riche héritier prisé de la Haute Société se trouve également sur le chemin de Maigret...

Certes, c'est à une course poursuite assez lente à laquelle nous convie Simenon, mais une lente course pourtant rythmée par le pas nonchalant de son personnage qui prend ici encore plus d'épaisseur par les traits de caractère qu'on lui connaît déjà avec les enquêtes précédentes, mais également par d'autres qu'on lui découvre à l'occasion de ce récit.

Car, si Maigret aime à participer aux enquêtes, il apprécie également déléguer les tâches subalternes et superviser les évènements du haut de sa tour d'ivoire (qui, ici, est soit son bureau, soit une chambre d'hôtel située en face de celle dans laquelle s'est réfugié Heurtin).

Il se positionne alors comme un joueur d'échecs positionnant ses pions et observant les réactions de son adversaire.

Mais, ce que le commissaire n'a pas prévu, c'est que la partie va changer d'intensité en même temps que d'adversaire quand il va faire la connaissance d'un émigré tchèque nommé Radek, personnage falot en apparences, aussi bien physiquement que socialement, mais doté d'une intelligence aussi élevée que perverse.

Un duel de cerveaux va alors avoir lieu entre les deux hommes...

Maigret prend donc de l'épaisseur mentalement, psychiquement, intellectuellement, alors qu'il en avait déjà physiquement, puisque l'auteur et les personnages rappellent que le policier pèse plus de 100 kilos.

On pourrait le croire taciturne à souhait si, en fait chaque trait de son caractère, de son visage, n'était pas autant calculé pour coller à la situation et à la réaction qu'il veut provoquer chez autrui.

C'est avec un réel plaisir qu'on le trouve alors bourru, bougon, joueur, brutal, réactif ou apathique en fonction des évènements et c'est ce comportement qui n'évolue pas dans un registre unique qui fait tout le charme du personnage.

Si l'on a un peu de mal, au départ, à adhérer au plan du policier (faire évader un condamné à mort), on entre pourtant très vite dans le récit et on le dévore jusqu'au final pour savoir si le policier va contrer son insupportable adversaire.

Car l'adversaire, bien qu'intelligent, est à la fois doué d'une perversité sans borne, mais également d'un certain fatalisme dû à la maladie qui, il le sait, ne tardera pas trop à l'emporter.

Aussi, n'ayant rien à perdre, il va jouer au chat et à la souris avec le commissaire, énervant à la fois le policier et le lecteur qui, du coup, n'a qu'une hâte, que Maigret lui mette définitivement le grappin dessus.

Même si l'intrigue n'est pas des plus chiadées et que l'on peut avoir du mal à croire au postulat de départ (mais rappelons-le, l'histoire se déroule en 1931), Simenon ne s'y trompe pas, l'atout principal de la série des « Commissaire Maigret » est le fameux policier à la pipe et l'auteur n'hésite pas à épaissir, à tous points de vue, son personnage, et à le complexifier afin de le rendre à la fois très intéressant et très attachant.

Si l'on ajoute à cela l'art de manier la plume de Simenon, on comprend alors très vite que, contrairement à ce que j'eus cru un peu hâtivement, la série « Commissaire Maigret » est très plaisante et intéressante à lire.

Au final, à partir d'une idée qui laisse dubitatif, Simenon brode une intrigue qui met en valeur le caractère complexe et pourtant si humain de son personnage principal pour le plus grand plaisir du lecteur.
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A quoi joue Maigret en faisant évader de la prison de la Santé un condamné à mort ? Un homme immense, au teint blafard, que le commissaire lui-même avait arrêté quelques temps auparavant. Un prisonnier accusé d'un double meurtre spécialement abject.
En orchestrant son évasion, car il n'est pas convaincu de sa culpabilité, Maigret s'attire les foudres du juge d'instruction qui accède pourtant à cette requête saugrenue.

D'une petite auberge au bord de Seine où les péniches sont amarrées, jusqu'au bar de la Coupole en passant par Saint Cloud où les deux victimes ont été sauvagement assassinées, Maigret et ses hommes suivent les traces du condamné.
Notre commissaire Maigret est encore plus taciturne que jamais dans cette affaire car il risque sa place mais d'un autre côté, c'est la tête d'un homme qu'il doit sauver.

Une belle retranscription de l'état d'esprit du commissaire et un beau portrait glaçant et cynique du meurtrier. Une affaire spécialement crapuleuse qui heurte Maigret et qui le pousse à devoir analyser les pensées de cet assassin hors du commun.

Et toujours, une plongée dans une période révolue où la guillotine existait encore…
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Maigret pense que Joseph Heurtin, condamné à la peine capitale pour le meurtre d'une riche Américaine et de sa femme de chambre, a été un coupable un peu trop parfait ! Il obtient de le faire libérer, ou plutôt organise sa fausse évasion de la prison de la Santé, pour mieux rechercher le véritable assassin et les commanditaires éventuels du crime. La tête d'un homme devient alors une longue traque impliquant Jean Radek, un ancien étudiant en médecine et un couple de riches Américains. Dans l'univers cosmopolite d'avant-guerre où de mêlent déclassés et oisifs fortunés, monde et demi-monde – univers dont Georges Simenon était familier – l'action, assez rocambolesque, se déroule entre les brasseries à la mode de Montparnasse, La Coupole en particulier, et les villas cossues de Saint-Cloud.

Si le point de départ de l'histoire est peu crédible – on sait que Maigret se veut un raccommodeur de destinées mais de là à aller contre une décision de justice et à faire évader un condamné à mort, il y a de la marge – la suite est efficace, les péripéties de la traque, filature, poursuite, tentative de suicide, suicide…, parvenant à créer une forme de suspense. Une intrigue qui se prête bien à l'adaptation à l'écran (deux films et sept téléfilms, un record), ce que confira dès 1933, deux ans après la parution du roman, le succès du film réalisé par Julien Duvivier, avec Harry Baur dans le rôle du commissaire.

Alors qu'une partie du roman concerne la « fuite » de Joseph Heurtin, un être fruste ballotté par la vie, Simenon s'intéresse surtout à la personnalité de Jean Radek, un étudiant tchèque frustré que sa brillante intelligence ne soit pas reconnue, prêt à mettre celle-ci au service du mal grâce à un plan machiavélique.

Face à ce personnage cynique, manipulateur et (trop) sûr de lui, qui n'est pas sans rappeler le Raskolnikov de Crime et Châtiment, Maigret se livre à une guerre des nerfs, opposant sa placidité à l'arrogance de Radek, l'amenant inexorablement à douter de plus en plus de lui-même.

Patient comme toujours, tenace comme jamais – il risque sa carrière dans l'affaire – Maigret, accroché à son intime conviction, répare une erreur judiciaire mais pas une existence (« Celui-là ne remontera jamais le courant ! » dit-il à propos de Joseph Heurtin) et livre le vrai coupable à la cour d'assises qui l'enverra à l'échafaud . La tête d'un homme pour une autre. de quoi laisser Maigret abattu, bouleversé par les derniers mots du condamné avant son exécution – « Vous allez retrouver votre femme, n'est-ce pas ?... Elle vous a réparé du café … » – incapable alors de rentrer chez lui et de retrouver un peu de chaleur et de normalité.

Lien : http://maigret-paris.fr/2020..
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Maigret est face à un redoutable assassin .... aucune enquête policière ne parviendra à le démasquer. Mais Maigret est fin psychologue et les seules failles de l'assassin sont psychologiques... Un Simenon toujours aussi bien construit que j'ai tout de même trouvé un peu moins convaincant que d'autres.
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