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EAN : 9782253175742
216 pages
Le Livre de Poche (15/05/2013)
3.59/5   22 notes
Résumé :
La police annonce à Alain Poitaud que Jacqueline, sa femme, vient de tirer sur sa propre sœur, Adrienne, et l'a tuée. Pourquoi ?
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Encore un de ces romans « kidnappeur », qui vous empêche de faire autre chose que de le lire, et vous fait vous endormir très tard !
Ce roman est écrit avec des phrases très courtes, et malgré le peu d'actions ayant lieu dans l'unité de temps choisie (Deux ou trois jours), avec beaucoup de rythme. On ne s'ennuie pas.
Il commence comme un polar assez classique, avec un personnage presque banal au départ, un inspecteur laconique, un commissaire fatigué et le Quai des Orfèvres comme toile de fond. Mais cela évolue bien vite vers une analyse des évolutions psychologiques des personnages qui gravitent autour de l'affaire principale. Les acteurs de cette « affaire », on n'en parlera peu et on ne saura pas trop ce qu'ils pensent ou ont pensé. On voit très vite que les acteurs directs du drame ne sont pas au centre du récit. Ce sont ceux qui y ont été confrontés plus ou moins malgré eux qui vont être étudiés, analysés, et particulièrement le personnage principal, Alain Poitault.
Alain est un éditeur de génie, un peu marginal et alcoolique, qui a réussi et vit dans un monde très élitiste qu'il s'est constitué. Il s'est fabriqué une façade, tutoyant tout le monde, appelant chacun « mon lapin » et méprisant l'ensemble des personnes qui gravitent autour de lui, même s'il a besoin d'eux pour exister.
En marge du drame que vit sa femme, il tombe des nues, de son piédestal. Il découvre la face cachée de son environnement et remet en question tout ce qu'il a construit ou qui s'est construit autour de lui.
Plus rien n'a de sens. Ni sa réussite, ni même la vie.
Un roman original, qui nous montre une fois de plus que Simenon sait vraiment écrire. Il a les idées, maîtrise le style, les mots et la construction. Que demander de plus ?
Lisons !
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Alain Poitaud, dirige un magazine à succès, il est connu, fréquente même des hommes politiques de premier plan. Un soir un jeune inspecteur l'attend devant chez lui et l'emmène au commissariat où on le fait languir, lui qui a ses entrées partout.
Bientôt il comprend que son épouse Jacqueline a tiré sur sa soeur Adrienne et l'a tuée. Adrienne dont il a été aussi l'amant. Cette aventure est terminée depuis plusieurs mois, cela peut-il constituer le mobile ?
Alain est perdu ; son univers, taillé à sa mesure, avec sa femme toujours à sa droite lorsqu'ils sortaient tous les soirs après le travail, vacille. D'autant que sa femme ne regrette pas son geste mais ne veut pas l'expliquer non plus. Et il est clair qu'elle ne veut pas non plus de son aide.
Malgré toutes les personnes qui l'entouraient à son travail, dans les restaurants et bars qu'ils fréquentaient, et qu'il appelait indifféremment « mon lapin », Alain est seul. Il voit peu ses parents avec lesquels il ne se sent plus grand chose de commun. Son beau-frère Blanchet, le mari d'Adrienne est inspecteur des finances, autant dire que les deux hommes n'ont pas grand-chose en commun. Son fils est élevé dans leur maison de campagne où ils allaient le voir le week-end.
Si dans la présentation de ce roman l'accent est surtout mis sur la rivalité entre les deux soeurs, ce sont surtout les actes et les sentiments d'Alain qui nous sont livrés.
Il ne s'agit pas d'un policier au sens propre puisque l'on sait assez vite qui a tué qui, mais plutôt comme souvent chez Simenon, la peinture d'une famille, avec ses haines.
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L'auteur Simenon est connu à cause de ses livres policiers avec inspecteur Maigret. C'est pour ça que, quand je commençais lire son livre « La Prison », je m'attendais à que ce livre aussi sera un polar traditionnel.

Après quelques feuilles, je découvrais que, cependant, malgré le titre, ce livre n'est pas un polar traditionnel. Oui, il y a de policiers dans l'histoire, mais le thème est totalement différent. Simenon décrit comme un homme des affaires arrivé, Alain Poitaud, reçoit un grand choc.

Alain est marié avec Jacqueline. Ils habitent à Paris où ont une vie très occupé. Alain est le directeur d'un magazine illustré et Jacqueline est une journaliste. Ils ont un enfant petit qui habite dans leur maison de campagne avec quelques gardiens. Alain et Jacqueline ne sont pas très intimes, bien que ils sortent ensemble presque chaque soirée pour dîner au restaurants et pour visiter des boîtes de nuits avec beaucoup d'amis et d'autres hommes des affaires.
Un jour, Alain s'est informé que Jacqueline a tué sa propre soeur, Adrienne. Elle refuse d'expliquer à la police et à son mari pourquoi elle a tiré sur sa soeur. D'abord, Allain crois que c'est un crime passionnel à cause de lui : il a eu une liaison avec Adrienne, sa belle-soeur, pendant beaucoup des années. Cependant, ils ont fini cette liaison il y a une année. Après quelques jours, la police l'informe que les soeurs avaient une liaison avec le même amant. Il paraît que les deux soeurs ne se sont jamais aimées, et c'est pour ça, à cause de jalousie, que Jacqueline a tué sa propre soeur.

L'histoire a une fin surprenante. C'est une histoire simple, mais je la trouve très captivante. le titre de la livre « La Prison » est très simple aussi, mais il a plusieurs significations. La texte du livre est très accessible et facile à lire pour un étudiant de français comme moi.
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Un Simenon sans Maigret. C'est la première fois que ça m'arrive.

Dans cet opus il n'y a pas d'enquête policière comme telle, on sait dès le départ qui a tiré et tué. Ce qu'on ne sait pas C'est pourquoi et et Jacqueline demeure muette sur les circonstances et ses motivations. le personnage de Jacqueline n'est pas très présent dans ce roman, on suit plutôt son mari Alain jeune parvenu cynique, vide, volage et terriblement effrayé par la solitude. Grand buveur et grand baiser on constate toute la détresse qui l'habite.

C'est plus un roman d'ambiance qu'une enquête policière que nous livre Simenon. Et parlant d'ambiance, elle est lourde jusqu'au désespoir. C'est un roman très humain et Simenon est très habile à nous livrer les états d'âme des personnages avec beaucoup de simplicité mais aussi beaucoup de réalisme.
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Étrange roman que celui-là.
C'est un de ses romans ‘durs', comme les qualifiait Simenon. Nous sommes en 1968 pour l'écriture.
On y découvre la vie superficielle d'un jeune patron de presse, style ‘Lui' par exemple.
Il est branché, familier de ministres, alcoolique, coureur de jupons.
Sa carapace se fendille lorsqu'il est confronté au meurtre. En effet, chaton, sa femme a tué sa propre soeur.
Tel un peintre impressionniste, Simenon nous plonge dans le désarroi qui s'empare de lui, forcé de faire le bilan et de considérer avec effroi la vacuité de ce que qu'est sa vie.
Plus pénible encore lui est le silence de chaton qui refuse de rien expliquer. Se contentant de s'excuser pour le désordre qu'elle a créé, lui donnant un ultime rendez-vous, de loin, aux assises.
Du tout grand Simenon au sommet de son art. Éblouissant.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Qu'est-ce que tu as ? Tu as l'air fatigué.
- Je le suis. J'ai beaucoup de travail.
C'était vrai. Un sale travail. Un travail qu'on ne fait d'habitude qu'une fois dans sa vie. Il était descendu au fond de lui même. Il avait gratté la surface, mis tout à nu jusqu'à ce que ça saigne. C'était fini. Il ne saignait plus. Mais on ne pouvait pas lui demander d'être le même homme.
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Combien de mois, d'années, faut-il pour faire d'un enfant un adolescent, d'un adolescent un homme ? A quel moment peut-on affirmer que cette mutation a eu lieu ? Il n'existe pas, comme pour les études, de proclamation solennelle, pas de distribution de prix, pas de diplôme. Alain Poitaud, à trente-deux ans, ne mit que quelques heures, peut-être quelques minutes, pour cesser d'être l'homme qu'il avait été jusqu'alors et pour en devenir un autre.
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Ça y était. Il la tutoyait. Un lapin de plus. Il avait besoin d'incorporer les gens dans son cercle et ce cercle-là se situait un peu, beaucoup même, en dessous de lui.
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Roland Blanchet était bien trop inspecteur des finances et trop sûr de lui pour imaginer un instant que sa femme pourrait avoir des rapports avec un autre homme.
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Quel grand écrivain est l'auteur de près de 200 romans, l'inventeur de 8 000 personnages, et surtout, par quel livre pénétrer dans ce palais colossal ?
« La neige était sale », de Georges Simenon, c'est à lire au Livre de poche.
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