AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,76

sur 128 notes
5
6 avis
4
15 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Deux femmes sont retrouvées assassinées, à coups de couteau, dans leur maison de Saint-Cloud. L'assassin a laissé des traces et des empreintes de son passage partout. Maigret l'arrête. Il nie avoir tué mais n'explique rien et reste mutique. Jugé, il est condamné à mort.
Occupé ailleurs, Maigret, à son retour, après réflexion, n'est plus sûr de la culpabilité du condamné. Il monte une évasion. Evadé, l'assassin présumé échappe à la police. le lendemain, un journal publie un article incriminant la police dans l'évasion du condamné.
Livre, faisant partie de la liste des 100 polars incontournables, que je n'avais pas lu.
Polar époustouflant. Gide disait de Simenon : le meilleur d'entre nous. Quand on lit ce livre on ne peut lui donner que raison.
La trame, l'intrigue, le déroulement de l'enquête, la solution, le dénouement, tout est hors norme.
Maigret a dix jours pour prouver son intuition, son adversaire a tout le temps devant lui. Deux monstres, deux grands fauves s'affrontent, tournant autour l'un de l'autre, comme deux félins, cherchant la faille, le point faible, se rendant coup pour coup.
Insensible, indifférent, Maigret attend. il joue sa carrière. Sa démission est prête : dix jours, pas un de plus et ce sera fini pour lui.
L'autre est malin, intelligent. Son seul défaut, il le sait. Moriarty contre Sherlock.
Un coup part, l'un l'évite et contre attaque, l'autre pare et remet ça... Combien de temps les adversaires pourront-ils tenir, sans dormir, en gardant leurs facultés intactes ?
Si l'on doit ne lire qu'un seul Maigret, que ce soit celui-là.
Du grand Simenon, de l'immense Simenon.

Lien : https://www.babelio.com/livr..
Commenter  J’apprécie          440
La tête d'un homme est l'enjeu de cette enquête rythmée. Dans l'antichambre de la mort, Joseph Heurtin attend son heure à la Santé.

Tout indique qu'il a tué deux femmes chez elles, comme ça, sans raison.
Maigret veut le sauver parce qu'il a l'intuition qu'il est innocent. Alors il organise lui-même son évasion.

Cette initiative n'est évidemment pas du goût de sa hiérarchie: est-ce que cela vaut tant de peine et de risque pour sauver la vie d'un homme jugé coupable?

La carrière de Maigret est alors en jeu.

Une enquête parisienne aboutie qui a des références littéraires haut placées, l'étudiant tourmenté et pauvre n'est pas sans rappeler le Raskolnikov de Dostoïevski.
Simenon pousse la comparaison avec Crime et Châtiment dans le face à face tendu de cet étudiant avec le Maigret tranquille et joueur, quoiqu'un peu bougon.

Lire Simenon est une cure rafraichissante de polars, après en avoir lu des centaines d'autres auteurs récents emmêlés dans leurs lignes narratives multiples.
Et trop saignantes.

Ici c'est à point.
Commenter  J’apprécie          364
L'enquête avait été facile : une riche veuve américaine et sa gouvernante assassinées à leur domicile de Saint-Cloud et partout les empreintes du meurtrier. Trop facile peut-être pour le commissaire Maigret qui doute, pendant que, jugé coupable et condamné à mort, Joseph Heurtin attend son tour dans la cellule 11 de la prison de la Santé. Aussi, Maigret tente un coup de poker et aide le prisonnier à s'évader, persuadé que le pauvre bougre le mènera tout droit au véritable meurtrier. Ce faisant, il met sa carrière un danger, mais la tête d'un homme ne vaut-elle pas que l'on prenne des risques ?

Une enquête très psychologique pour Maigret qui fait face à un tueur particulièrement malin et d'une intelligence exceptionnelle. C'est une guerre des nerfs qui s'engage entre un commissaire placide et un coupable de plus en plus nerveux dont l'arrogance cède peu à peu la place au doute et finalement à la reddition.
On lit Simenon comme on regarde Bruno Crémer à la télé. C'est confortablement désuet, tranquille et presque monotone. Pourtant, les codes du polar sont là et l'auteur belge fut un formidable précurseur. Un moment formidable et nostalgique à la fois.
Commenter  J’apprécie          360
Un des meilleur maigret du point de vu de l'intrigue.
Commenter  J’apprécie          282
ISBN : 978-2258073401


Parce que Maigret est apparu dans les années vingt, parce que Georges Simenon aussi a écrit de manière si prolifique que certains ont fini par douter de ses dons d'écrivain, on oublie trop souvent qu'il innova dans le domaine du policier à peu près autant qu'Agatha Christie à la même époque et de l'autre côté du Channel. "La Tête d'Un Homme" est là pour nous rappeler ce désir novateur puisque toute l'intrigue repose sur l'analyse d'un crime "gratuit", inspiré à un psychopathe en puissance par le seul désir de tuer "pour le plaisir."

L'homme est supérieurement intelligent, la chance le sert sans doute beaucoup et il ne voit aucun inconvénient à accabler de preuves un malheureux innocent - Joseph Heurtin - qu'il a lui-même placé sur les lieux de l'assassinat pour que la Police en tire les conclusions qui s'imposent mais qui sont hélas ! complètement erronées. le grain de sable, que notre psychopathe n'avait pas prévu, réside en lui-même : en définitive, il veut que son "oeuvre" soit reconnue et, partant, signe ainsi son propre arrêt de mort.

A l'époque en effet, rappelons-le, la Veuve travaille encore très régulièrement pour la Justice et Joseph Heurtin n'est pas loin de passer sous son couperet lorsqu'il reçoit un billet lui indiquant toutes les directives pour une évasion, le tant, à telle heure. Heurtin est un être simple, voire simplet - ceci même si deux experts-psychiatres ont formellement déclaré à la barre qu'il jouissait de toutes ses facultés mentales - et la vision d'un voisin de cellule, lui aussi condamné à mort, qu'on emmène un beau matin, les cris et les pleurs de l'homme surtout, le terrorisent à tel point qu'il décide de suivre les indications fournies par le billet mystérieux. Et tout fonctionne : il se retrouve bientôt hors de la Santé.

Pendant qu'il prend ses jambes à son cou, de l'autre côté des murs, l'élégant et mondain juge Coméliau, qui veillait au bon déroulement de l'affaire en compagnie de Maigret, n'a qu'une seule peur : que cet incorrigible commissaire, avec sa massivité et son entêtement d'armoire normande, se soit trompé, que Heurtin soit réellement coupable - après tout, la justice ne s'est-elle pas exprimée sur ce point ? - et que, après l'avoir aidé à s'évader sans qu'il s'en doute, les représentants de l'ordre ne le voient s'évanouir à tout jamais dans la nature. Après tout, ainsi que le rappelle aimablement Coméliau à Maigret plus bourru que jamais, si Heurtin risque sa tête, lui, Maigret, risque toute sa carrière sur une simple intuition.

En effet, pour l'homme du 36, Quai des Orfèvres, qui a tourné et retourné dans tous les sens une affaire dont la conclusion, trop facile, ne le satisfaisait pas, et bien qu'il ait, au vu des preuves matérielles, procédé lui-même à l'arrestation de Joseph Heurtin, de deux choses l'une : ou bien le condamné est fou (du coup, on devrait l'envoyer en psychiatrie et non pas à la rencontre de l'honorable Veuve), ou bien il est innocent et victime d'une machination. Têtu comme toujours, serrant de plus en plus fort les dents sur sa célèbre pipe, notre commissaire n'en démord pas et est même parvenu à ébranlé le Parquet. D'où cette "expérience" inattendue d'une évasion facilitée par les gardiens de celui qui se fait la belle, et qui va, c'est l'espoir avoué de Maigret, révéler dans l'intrigue des fils jusqu'ici demeurés trop ténus pour qu'on les voie.

La traque de Heurtin commence. Et comme l'avait soupçonné le commissaire, d'étranges réactions se font jour. Passe encore pour le neveu de la riche Américaine assassinée : après tout, l'affaire le touche de près puisqu'il hérite de Mrs Henderson. de là, maintenant, à se suicider, c'est tout de même intrigant ... Mais surgit très vite de l'ombre un personnage hors-norme, rouquin et sarcastique, qui, manifestement et même si cela n'était pas apparu à l'instruction, sait quelque chose sur l'assassinat.

... Mais quoi, exactement ? Et pourquoi aurait-il tué Mrs Henderson et sa dame de compagnie ? le mobile fait défaut. Mais Maigret s'acharne : une fois de plus, il veut comprendre.

A lire, non seulement pour l'intérêt du récit mais aussi parce que "La Tête d'Un Homme" constitue l'une des toutes premières études de "crime gratuit" de la littérature policière francophone du XXème siècle. ;o)
Commenter  J’apprécie          150
L'intrigue est intelligente bien que assez banale.
En termes d'écriture, de littérature, de style, c'est pauvre.
Je comprends de moins en moins l'attrait si fort pour Maigret et son Simenon, ou pour Simenon et son Maigret.
Et pas une once d'humour...
Si on doit comparer (on ne doit pas, mais je vais le faire) avec une Agatha Christie, il n'y a pas photo. L'Anglaise est bien plus amusante, ses atmosphères sont plus richement posées, et ses intrigues tout autant voire plus fines.
Et son héros est un Belge ! (ahah)
Commenter  J’apprécie          100
Une très bonne cuvée que ce Maigret ! Avec un côté extravagant car le roman débute par l'évasion d'un condamné à mort, orchestrée par notre fameux commissaire en personne !
C'est pourtant lui-même qui avait mené l'enquête et recueilli les preuves mais le spectre de l'erreur judiciaire rôde... Car le futur condamné (pour le meurtre d'une riche américaine et de sa dame de compagnie) n'a ni mobile, ni le profil adéquat.
L'intrigue est bien construite, de filature en planque, on découvre la personnalité singulière du coupable lorsque Maigret abat ses cartes.
Commenter  J’apprécie          106
Ayant découvert très tardivement Maigret, je viens de finir mon troisième roman dans la série, sorti dans les années '30. A mon avis, c'est le meilleur que j'aie lu. Certes, son point de départ parait peu vraisemblable. Joseph Heurtin, un homme presque simplet, a été condamné à mort pour le meurtre d'une riche veuve américaine car tout semble l'accuser. Mais Maigret, doutant de sa culpabilité, obtient des autorités judiciaires qu'on laisse au condamné la possibilité de s'échapper de sa prison. C'est bien ce qui se passe. Ensuite, dans ses pérégrinations Joseph Heurtin est surveillé de très près par la police. Dans cette filature, Maigret s'arrête à "La Coupole", où il fait connaissance du neveu de la victime et d'un étudiant tchèque nommé Radek. Ce dernier ironise lourdement sur l'incapacité de la police à découvrir le (vrai) meurtrier; lui seul est assez intelligent pour trouver la vérité, prétend-il. Maigret garde son sang-froid et continue son travail de flic. Il arrivera à démasquer le véritable coupable (machiavélique), qui sera guillotiné à la place de Joseph Heurtin.
Au-delà des tours et détours de l'enquête, le sujet est grave: ici il s'agit ouvertement de la tête d'un homme. D'autre part, le long duel entre Maigret et Radek est un morceau d'anthologie que j'ai bien apprécié. Je crédite le roman de quatre étoiles.
Commenter  J’apprécie          90
Il est difficile de se renouveler quand on fait la critique d'un Maigret. Celui-ci se passe à Paris et vient questionner la peine de mort. Pour une fois, l'intrigue m'y parait prendre le dessus sur l'atmosphère, marquée par un Paris interlope.
Du bon Simenon, mais je n'en ai pas encore lu du mauvais...
Commenter  J’apprécie          90
Une fois de plus Maigret va devoir faire preuve de sagacité et de patience pour sauver la tête d'un homme accusé d'un double meurtre mais qu'il pense innocent.
Les suspects et les intrigues se suivent dans une ambiance tout à la fois feutrée et pesante mais comme à chaque enquête, nous devrons attendre les derniers instants non seulement pour connaître le coupable mais aussi les motivations du meurtrier.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (307) Voir plus



Quiz Voir plus

Le commissaire Maigret

Quel est le prénom du commissaire Maigret ?

Hercule
Édouard
Jules
Nestor

12 questions
278 lecteurs ont répondu
Thème : Georges SimenonCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..