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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 72 sur 103
EAN : 9782253142461
191 pages
Le Livre de Poche (17/09/2003)
3.87/5   79 notes
Résumé :
Il y a des images qu'on enregistre inconsciemment, avec la minutie d'un appareil photographique, et il arrive que, plus tard, quand on les retrouve dans sa mémoire, on se creuse la tête pour savoir où on les a vues.Maigret ne se rendait plus compte, après tant d'années, qu'en arrivant, toujours un peu essoufflé, au sommet de l'escalier dur et poussiéreux de la P.J. il marquait un léger temps d'arrêt et que, machinalement, son regard allait vers la cage vitrée qui se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (14) Voir plus Ajouter une critique
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Maigret, sur une envie de petit blanc et d'huîtres, s'en va enquêter sur une sordide affaire de meurtre dont est accusé un instituteur.
Ledit instituteur est venu à Paris au quai des Orfèvres demander l'aide du célèbre policier pour prouver son innocence et découvrir le vrai coupable.
Dans ce bled de trois-cents habitants, à une encâblure de la mer, Maigret va se retrouver dans l'ambiance approchant celle de son enfance... D'autant que le témoin à charge est un écolier du village!
Dans le marécage de calomnies, de magouilles, de jalousies et de haines recuites, l'instit Gastin (un "étranger" à Saint André), ferait bien un coupable idéal.
Alors, Maigret aura plus que son compte de chopines de vin blancs et alcools divers.... Mais pas d'huîtres: C'est la période de la morte-eau. Pas de chance!.. Au-moins parviendra-t-il peut-être à résoudre l'affaire...
Alors, encore un Maigret réussi aux "petits oignons", avec un commissaire au mieux de sa forme même s'il ne crache vraiment pas sur la bouteille!
Un de ces Maigret qui témoigne du talent longuement aiguisé et mûri de Georges Simenon.
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Un modeste instituteur d'un village des Charentes est soupçonné d'avoir tué une vieillarde unanimement détestée par les villageois, c'est un peu par désoeuvrement et parce qu'il veut manger des huitres que Maigret décide de suivre l'enquête.

Même quand il est sur une enquête presque en dilettante, Maigret "sent" l'ambiance et perce à jour les secrets d'une communauté fermée.

En quelques mots, quelques phrases, Simenon dessine un personnage, résume une existence .Quel talent ! Dire que je découvre seulement cet immense romancier à travers Maigret mais aussi ses "romans durs".

Quel vague snobisme imbécile (pléonasme) m'a poussé si longtemps à préférer d'obscurs auteurs aux grands noms confirmés de la littérature ?

Si vous me faites l'amitié de lire-plus ou moins- régulièrement mes billets, vous aurez constaté que je parle souvent d'auteurs et d'éditeurs confidentiels, car j'aime partager mes "trouvailles" et aider modestement des auteurs inconnus du grand public.

L'un d'eux m'a récemment invectivé -mon billet-pourtant positif ne lui plaisait pas…Quelle douche froide !
Ce "choc" est salutaire !

A moi les livres de Simenon, Gracq, Dhôtel, Ramuz, Vincenot et tant d'autres..!
Je ne veux plus perdre mon temps à lire et chroniquer les livres d'inconnus qui, à de très rares exceptions près méritent de le rester !

Sur ce, je retourne à la lecture d'un nouveau Maigret...
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Deuxième tome des enquêtes de Maigret de la nouvelle édition le Monde, roman écrit vers 1953. Ici, Maigret est un personnage connu du grand public et l'image que l'on s'en fait ressemble plus à celle que Bruno Crémer incarne avec beaucoup de talent dans la dernière série TV.

L'instituteur d'un village près de la Rochelle, injustement accusé dit-il du meurtre de la vieille et acariâtre postière, vient chercher le secours du commissaire. Avide à l'idée de goûter un bon plat d'huîtres accompagné de vin blanc, Maigret décide de raccompagner son visiteur au village et propose ses services officieux à la gendarmerie locale.
Il fera face au silence des villageois, renouera avec ses souvenirs d'enfance à la campagne et devra faire preuve de beaucoup de subtilité envers les enfants, principaux témoins.

Nous sommes à la campagne, il fait beau et l'alcool coule à flots dans cet épisode bien apprécié, la personnalité de Maigret étant bien ancrée.
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Joli titre, n'est-ce pas ? Il recouvre pourtant l'un des romans les plus tristes, les plus désespérés de Simenon. Pour celui-ci néanmoins, je ne parviens pas à écrire "noir" car les enfants qui y sont impliqués y apportent, jusque dans leurs mensonges, une innocence, pour ne pas dire une pureté qui, même si elles ne parviennent ni l'une ni l'autre à égayer le récit - ces enfants-là ne sont pas vraiment heureux : petits ruraux certes mais qui pensent trop - lui insufflent une douceur bénéfique, miséricordieuse. Les adultes sont sots et ne réfléchissent guère aux conséquences : les enfants, eux, se tourmentent à l'idée que, de toutes façons, les conséquences, tôt ou tard, se rappellent à vous.

L'action se situe dans un petit village situé non loin, là encore, de la fameuse pointe de L'Aiguillon (Cf. "La Maison du Juge"), St-André-sur-Mer. La "Poison" du coin (comme nous l'eût qualifiée Guitry), Léonie Birard, receveuse en retraite qui, du temps de son activité, n'hésitait pas à conserver par devers elles les lettres qui l'intéressaient, vient de mourir intestat, avec une balle de . 22 long rifle logée dans l'oeil (gauche, je crois : les Anciens n'avaient pas tort, on le voit bien aujourd'hui en diverses occasions Mr.Red , d'appeler ce côté-là "sinister"). Il faut dire que, depuis qu'elle était en retraite, le plus grand plaisir de Léonie était de se poster à sa fenêtre et d'insulter ou de menacer de révélations terribles toutes celles et tous ceux, enfants et adultes, qui passaient devant elle. Faire enrager les autres, selon certains commentaires entendus à son enterrement, elle aimait déjà le faire alors qu'elle était toute petite, avec des tresses, dans la cour de l'école. Vous pensez bien que l'âge n'a pas arrangé les choses ! Demeurée célibataire (on ne se demandera pas pourquoi ), elle était obèse, souffrait d'une pilosité un peu trop visible sur le visage et aimait fort à tirer la langue à qui ne lui plaisait pas quand, encore, elle ne troussait pas carrément ses jupes en se retournant vers l'intéressé pour lui offrir la dantesque vision de son postérieur. En représailles, tout le monde (en particulier les enfants) lançait des ordures dans son jardin ou encore des cadavres de chiens ou de chats morts. Une fois, sa porte (ou son portail) avait été entièrement badigeonnée d'excréments ...

Bref, vous imaginez un peu l'ambiance.

Mais Léonie Birard, si atroce et si vieille sorcière qu'elle fût, était née à Saint-André-sur-Mer. du coup, lorsqu'elle meurt de façon si brutale et, qui plus est, assassinée par un tireur d'élite - pour que la balle se loge là où elle allée, il fallait ou un tireur d'élite, ou que le Hasard s'en mêlât - tout le village fait corps pour accuser un homme qui, lui, n'est pas du village, l'instituteur Joseph Gastin, arrivé de Courbevoie avec sa femme et son fils, Jean-Paul, pour enseigner dans la campagne profonde. Né citadin, homme intègre et un peu rigide, Gastin, qui est aussi secrétaire de mairie, s'est mis à dos nombre de personnes en refusant de signer les fameux "certificats de complaisance" qui assurent à la majorité des villageois le versement de diverses allocations. Gastin s'était aussi maintes fois disputé avec Léonie mais enfin, disons que, sur ce point, il était vraiment comme tout le monde à Saint-André et que personne ne considère cela comme une circonstance aggravante.

Au début, si l'on excepte le fait qu'il est "étranger" et qu'il est peu "arrangeant", rien pourtant ne l'accable. Sauf la rumeur. Il en profite pour se précipiter à Paris afin de plaider sa cause auprès de Maigret en personne, dont la réputation n'est plus à faire. Et le commissaire qui, en ce début de printemps, rêve d'huîtres et de petit blanc sec, se laisse tenter autant par ces fantasmes culinaires que par la bizarrerie du crime. Il ramène donc Gastin à Saint-André et apprend que Marcel, le fils de l'épicier du coin, affirme désormais formellement avoir vu, le jour du crime et peu après qu'ait résonné le coup de feu qui a tué Léonie, son instituteur sortir de sa cabane à outil, là où se trouvait la carabine 22 de son propre fils, Jean-Paul. Certes, c'est la parole de l'un contre celle de l'autre et le procureur devrait avoir bien du mal à échafauder là-dessus un dossier digne de ce nom. de toutes façons, Maigret le perçoit tout de suite, quelque chose cloche dans cette affaire et si hostiles que se montrent les villageois envers Gastin, ils savent tous qu'il n'est pour rien dans le crime.

En fait, et, au départ, cela énerve prodigieusement Maigret, tous, à commencer par Théo, l'adjoint du maire, toujours entre deux verres de vin dès 9 heures du matin, se doutent, à défaut de la connaître avec certitude, l'identité du coupable, du vrai. Mais la solidarité villageoise fait que tous préfèreraient voir Gastin condamné à tort plutôt que de livrer l'un des leurs. Alors, Maigret se met à l'ouvrage. Il mise sur son allure bonasse, à la fois roublarde et pourtant naïve - les gens de Saint-André ignorent après tout que lui aussi est né à la campagne - sur son instinct et sur sa logique. Un puzzle de plus pour lui qui en a résolu de plus complexes. Un puzzle dont, un à un, les pièces s'assemblent pour former un résultat qui attriste autant Maigret que son lecteur. Mais il faut bien aller jusqu'au bout de la démonstration et sauver Gastin. Dommage, seulement, que tant de têtes enfantines foncièrement innocentes aient été impliquées dans l'affaire par l'égoïsme et la mesquinerie de certains adultes ...

A mes yeux, "Maigret A L'Ecole" est une pépite précieuse, qui n'a pas sa pareille dans ce que j'ai lu jusqu'ici de Simenon. Un roman "à part", inclassable, où l'enfance prédomine sur tous les plans : c'est le comportement méchant mais enfantin de Léonie qui est à l'origine de son assassinat tout comme c'est la manie, toute puérile, de se déresponsabiliser systématiquement qui conduit l'assassin à la tuer alors qu'il ne cherchait, en réalité, qu'à l'effrayer, comme on fait peur à un vilain mioche qui menace de saboter vos plates-bandes. Et comme toujours, ce désir, conscient ou pas, d'adultes chevronnés d'accomplir mille sottises plus dignes de la cour d'école que de tout autre chose, retombe sur des enfants qui, du coup, vont "grandir" un peu trop brusquement. Léonie Birard ne ressuscitera pas, c'est vrai et l'assassin ira bel et bien en prison pour l'avoir tuée, même si telle n'était pas vraiment sa volonté initiale. Mais ces deux faits sont de peu de poids, finalement, devant l'innocence perdue et les tourments endurés par trois enfants qui, eux, avaient encore l'âge de la cour d'école et de son insouciance.

"Maigret A L'Ecole" : surtout, lisez-le. ;o)
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Plusieurs romans de Georges Simenon ont pour cadre des petites villes de province, souvent en Vendée ou dans les Charentes. Dans Maigret à l'école, le commissaire enquête à titre officieux (en liaison avec un lieutenant de gendarmerie) dans un petit village de Charente-Maritime, Saint-André-sur-Mer (inspiré de Marsilly, où le romancier a souvent séjourné) à l'atmosphère pesante : tous les habitants se connaissent et sont plus ou moins cousins mais aucun n'accepte volontiers l'étranger, surtout quand il refuse d'entrer dans leur jeu et leurs intérêts. Et si un coupable doit être désigné, autant que ce soit « celui qui n'est pas d'ici ».
Léonie, la vieille commère du village, l'ancienne receveuse des postes peu regardante sur l'éthique professionnelle, détestée de tous, est retrouvée tuée d'une balle de carabine de calibre 22, arme surtout utilisée par les gamins du village pour tirer les moineaux (nous sommes en 1953, époque laxiste sur la détention d'arme). Sur le témoignage d'un de ses élèves, l'instituteur, Joseph Gastin, est soupçonné (il n'est pas du village, lui) et s'enfuit à Paris pour demander l'aide de Maigret : « Parce que j'ai confiance en vous. Je sais que, si vous le voulez, vous découvrirez la vérité. » Celui-ci le ramène à La Rochelle où il est incarcéré. le commissaire peut commencer son enquête.
Maigret à l'école est un bel exemple d'investigation à huis clos dans un environnement hostile. Si deux événements ayant eu lieu hors du village sont évoqués – l'aventure de Mme Gastin à Courbevoie et le passé de Thérèse, la servante de l'auberge, que Maigret a connue à Paris où elle se prostituait) – l'enquête est circonscrite à Saint-André et se concentre sur les entretiens et les interrogatoires que mène le commissaire auprès des témoins : l'instituteur (dans son bureau du quai des Orfèvres avant qu'il ne soit incarcéré et n'apparaisse plus dans le roman) ; sa femme, flétrie et vieillie avant l'âge ; le lieutenant de gendarmerie chargé de l'enquête; trois élèves de l'école ; l'aubergiste plutôt bavard; le médecin qui l'est tout autant mais sait fort bien ce qu'il faut dire ou ne pas dire. Sans oublier l'adjoint au maire, dont le silence et le sourire narquois en disent long sur l'ambiance du village. Comme le résumera l'aubergiste lors du départ de Maigret : « Vous devez vous faire une drôle d'idée du pays ? »
Parmi ceux-ci, les enfants jouent un rôle à part en tant que seuls témoins de l'événement : Jean-Paul Gastin (qui n'a pas de camarades parce qu'il est « le fils du maître d'école »), le fils du ferblantier, Marcel (qui va se confesser chaque fois qu'il a dit un mensonge !), enfin le fils du boucher, Joseph (immobilisé dans sa chambre par une fracture, on pense à Fenêtre sur cour d'Hitchcock). Si Maigret donne l'impression d'être mal à l'aise en commençant chaque interrogatoire – ces gamins, en plus d'être un peu menteurs, sont eux aussi des « témoins récalcitrants » – il sait très vite se mettre à leur diapason et les amener à en dire plus qu'ils ne le souhaitaient au départ. Ces tête-à-tête, mais aussi l'environnement - la classe et la cour de l'école, l'église, les boutiques tristes - vont faire remonter chez Maigret des souvenirs de sa propre enfance passée dans un village semblable, où le fils du régisseur du domaine était mal vu des enfants des métayers : « C'était à croire que les habitants des villages de France sont interchangeables. »
A la fin du roman, une fois l'affaire résolue, Maigret fuit littéralement Saint-André et son atmosphère délétère pour retrouver Paris et ses lumières, Madame Maigret et leurs sorties au cinéma. Peut-être, « regretteur d'hier » (belle formule de Michel Carly) fuit-il aussi les souvenirs de son enfance perdue. Mais au bout de le la nuit et du chemin de fer, c'est Paris qui importe pour lui, la ville où l'on peut être anonyme et où il peut exercer son métier loin du regard des autres. Et ces retrouvailles commencent symboliquement par l'achat à la gare de la Rochelle d'une « poignée de journaux de Paris ».
Maigret à l'école est un grand roman (sombre, très sombre) sur la déception, la frustration des principaux protagonistes : l'instituteur, contraint de quitter Paris pour un village hostile suite à un scandale auquel a été mêlé sa femme, minée depuis par la tristesse et le remord ; le boucher, qui échoue dans toutes ses entreprises et sombre dans l'alcool et la maladie ; Marcel et Jean-Paul, les bons élèves qui ne peuvent être amis et dont les qualités scolaires ne sont pas évaluées à leur réelle valeur parce que l'un est le fils du maître d'école. Même Maigret, arrivé au pays des parcs à huîtres et des bouchots à la saison de la morte-eau, qui devra renoncer à ses envies de coquillages…
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
Au début, on voit les gens de l'extérieur. Ce sont leurs petits travers qui ressortent le plus et c'est amusant. Puis, petit à petit, on se met dans leur peau, on se demande pourquoi ils réagissent de telle ou telle façon, on se surprend à penser comme eux et cela devient beaucoup moins drôle.
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Celle-ci avait regardé son mari simplement, en écarquillant tout juste un peu les prunelles, et le grand Julien avait compris le message, s’était dirigé vers la porte de la cour où il avait disparu un instant. Quant à elle, sans attendre son retour, elle avait ouvert le buffet, pris deux verres du service, ceux qu’on n’employait que quand il y avait une visite, et elle les essuyait avec un torchon propre.
Quand le ferblantier revint, il avait une bouteille de vin bouché à la main. Il ne dit rien. Personne n’avait rien à dire. Quelqu’un venu de très loin, ou d’une autre planète, aurait pu penser que ces gestes-là faisaient partie d’un culte. On écouta le bruit du bouchon qui sortait du goulot, le glouglou du vin doré dans les deux verres.
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Lorsqu’on est habitué à apercevoir les gens dix fois, par jour dans les mêmes endroits familiers, on n’y fait plus attention et on peut, en toute bonne foi, confondre une rencontre avec une autre, affirmer que tel fait s’est produit le mardi alors qu’il a eu lieu le lundi.
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[...] ... - "Evidemment ..." soupira-t-il.

- Que voulez-vous dire ?

- J'ai eu tort. Je ne sais plus. Cela m'avait paru tout naturel.

- Quoi ?

- De venir me mettre sous votre protection.

- Sous ma protection ?" répéta Maigret, supris.

Gastin se décida à le regarder, avec l'air d'un homme qui se demande où il en est.

- "Là-bas, même si on ne m'arrête pas, je risque qu'ils me fassent un mauvais parti.

- Ils ne vous aiment pas ?

- Non.

- Pourquoi ?

- D'abord, parce que je suis l'instituteur et le secrétaire de la mairie.

- Je ne comprends pas.

- Vous avez quitté la campagne depuis longtemps. Ils ont tous de l'argent. Ce sont des fermiers ou des bouchoteurs. Vous connaissez les bouchots ?

- Les élevages de moules, le long de la côte ?

- Oui. Nous sommes en plein dans le pays des bouchots et des parcs à huîtres. Tout le monde en possède au moins un bout. Cela rapporte gros. Ils sont riches. Presque tous ont une auto ou une camionnette. Or savez-vous combien d'entre eux paient l'impôt sur le revenu ?

- Pas beaucoup, sans doute ?

- Aucun ! Dans le village, il n'y a que le docteur et moi à payer l'impôt. Bien entendu, c'est moi qu'ils traitent de fainéant. Ils se figurent que ce sont eux qui me paient. Quand je proteste quand des enfants manquent l'école, ils me répondent de me mêler de ce qui me regarde. Et quand j'ai exigé que mes élèves me saluent dans la rue, ils se sont imaginé que je me prenais pour le préfet.

- Racontez-moi l'affaire Léonie Birard.

- Vous voulez bien ?" ... [...]
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Il savait qu’elle n’avait que trente-quatre ans, mais rarement il avait vu une femme abandonner à ce point toute féminité. Sous la robe de couleur indécise, le corps était maigre, fatigué ; on devinait deux seins qui pendaient ainsi que des poches vides et son dos commençait à se voûter, sa peau au lieu de se colorer au soleil de la campagne était devenue grisâtre. Jusqu’à sa voix qui était comme éteinte !
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"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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