AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782253112518
274 pages
Le Livre de Poche (02/03/2005)
3.97/5   17 notes
Résumé :
Ce que nous sommes, qui et comment ? En l'occurrence qui est Yves Simon ? Si le présent est le résultat d'un passé, l'écrivain et chanteur (prix Médicis en 1991 pourLa Dérive des sentiments) livre ici tout ce qui l'a conduità être ce qu'il est aujourd'hui… Et choisit pour ce récit, dédié à ses deux premiers instituteurs, un déroulement chronologique pour que son "panégyrique de comètes et anges de passage ne ressemble pas à un patchwork arbitraire". Au commence... >Voir plus
Que lire après La manufacture des rêvesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
C'est en fouillant dans la toujours surprenante bibliothèque de celle qui partage ma vie, que je suis tombé sur ce court et néanmoins capital ouvrage, évocation poétique et érudite des rencontres littéraires, cinématographiques et humaines (ou non, mais je vous laisse découvrir de quoi il s'agit), qui forgèrent (et forgent encore) cet immense auteur. On y croise pêle-mêle Godard, Dylan, Bowie, Montant et Signoret, Garcia Lorca ou encore Chris Marker et Albert Cohen. On se sent proche de cet homme secret, de ses idées et sentiments, de ses voyages qui sont parfois les nôtres, instaurant une proximité d'âme qui nous fait refermer ce coffre à trésors avec grand regret.
Lien : http://territoirescritiques...
Commenter  J’apprécie          00

Citations et extraits (4) Ajouter une citation
INESPERANCE . Un jour une fatigue insupportable prend possession de nos corps et de nos pensées .Ce n'est pas une maladie, et cela n'a rien à voir avec l'âge, les voyages, un chagrin, c'est une inaptitude soudaine à espérer . Comme si, soudain, le monde n'était plus la fabuleuse devanture devant laquelle il y avait eu un plaisir extrême à flâner et à désirer . Cette fatigue n'est pas une fatigue, c'est un ennui, une mélancolie sans cause, indéfinissable, provoquée par rien . Comme si le cerveau et les rêves avaient perdu la suite du programme, ou étaient définitivement parvenus à la fin de celui-ci .
Commenter  J’apprécie          391
Ici l'océan se brise. Des nappes d'écume se fracassent contre des falaises de granit et le vent n'autorise que de rares épineux transis, condamnés à se tourner vers les terres. La pointe Saint-Mathieu est le rocher de Bretagne le plus à l'ouest de l'Europe continentale. Quatre murs dressés d'une basilique vide dont le toit s'est brisé, une abbaye en ruine et un phare blanc frappé aux lettres rouges, du nom du lieu, peuplent ce promontoire de fin de terres. Dans un roman, "Océans", je fais se rendre à cet endroit, en compagnie d'un camionneur, Léo-Paul Kovski, un jeune garçon de quinze ans, fugueur, qui voyage avec un jéroboam dans lequel sont enfouis les plus beaux rêves manuscrits de ses compagnons de classe. En compagnie d'un vieil écrivain, il jettera la bouteille vers le large, entre le continent et les îles d'Ouessant, abandonnant là la délirante épopée de son enfance.
Je ne m'étais jamais rendu sur ce lieu avant de le décrire. J'avais usé de photographies, de dépliants touristiques et m'étais promis un jour de vérifier mes intuitions. A la sortie du roman, je reçus de nombreuses lettres venues de Brest et de sa région, de la côte océane. M'arrivèrent surtout , et longtemps après, quantité de bouteilles, avec billets enroulés à l'intérieur, adressées à : Léo-Paul Kovski, éditions Grasset, 61, rue des Saints-Pères. Le héros de mon roman était donc devenu un personnage à qui on pouvait confier ses rêves les plus secrets !
Ce roman - une éducation sentimentale - me collait à la peau. Autobiographique, il est l'histoire d'un jeune garçon que l'on rencontre à l'âge de neuf ans et que l'on quitte vingt ans plus tard. Candeur, ferveur et désillusions, "Océans" est composé en trois parties : des rêves plus grands que le monde, les chemins du monde, le monde.
Sans doute à cause des bouteilles reçues et de leurs messages, Léo-Paul Kovski demeura longtemps un énigmatique double romanesque, et la pointe Saint-Mathieu, son territoire poétique par excellence.
Le temps passa et la prégnance de ce lieu jamais visité s'estompa d'elle-même... Jusqu'à ce que des amis chers, Serge et Mary July, se marient à une poignée de kilomètres de la fameuse pointe. Exit la cérémonie, je me convoquai à celle de ma propre rencontre entre la réalité d'un décor et de sa fiction.
Comme si j'étais venu moi-même ici en fugue à l'âge de quinze ans, je fus pris, en m'approchant de la pointe Saint-Mathieu, d'une vague d'émotion surgie, non pas de ma propre vie, mais - paradoxe - du personnage de mon roman. Et je me retrouvai face au large, aux rochers, en cette fin de terre européenne, m'imaginant pèlerin d'un lieu sacré de mon adolescence, percevant ce qui m'avait poussé là il y a longtemps, empli de mes rêves d'alors, exaltés, ceux que Léo-Paul avait été le seul à ressentir.
L'énigme de ces larmes particulières me rendit songeur. Grisé de vent et de bruine, je marchai longuement au sommet des falaises, regardai de loin le phare et me demandai par quel court-circuit un émoi non identifié avait pu ainsi me trahir. Peut-être, pensai-je plus tard, était-ce l'émotion retrouvée de l'écriture même du roman, à l'heure où je fus envahi par les mots qui me faisaient inventer la magie d'un lieu que je ne connaissais pas.
Commenter  J’apprécie          00
Je l'ai imaginée bien avant de la rencontrer, je l'ai aimée sans la connaître, Paris fut un rêve adolescent exaucé.
Mais comment parler d'une ville que l'on aime ? Evoquer son ciel, son fleuve, ses monuments, ses avenues, ses statues ? Paris, cinq petites lettres pour désigner une des villes les plus visitées du monde, la ville aux décors de films, la ville-musée, la ville aux révolutions et aux barricades.
Comment parler d'une ville que l'on admire ? Que les peintres, les écrivains de la planète ont habitée, célèbres ou pas, qui, de Wilde à Joyce, de Fujita à Zadkine, d'Hemingway à Fitzgerald ont arpenté ses rues, fréquenté les bars et chambres d'hôtels pour se gorger de l'esprit invisible d'une ville chargée d'imaginaire et d'histoire.
Comment parler encore d'une ville que l'on désire ? Quais de Seine, jardin du Luxembourg, parc Montsouris, ces recoins d'arbres et de soleil qui écartent les immeubles pour que se dégage le ciel, les rues entrelacées où se donnent les baisers.
Paris est une ville de la mémoire tout autant que de l'éphémère. Les strates de l'Histoire se lisent sur les pierres des monuments et ses siècles se racontent à ciel ouvert, pendant que la foule de ses visiteurs s'affaire devant des vitrines garnies de piments et de cardamome, de parfums numéro 5, de lingeries griffées, de livres anciens aux couvertures de cuir, reliés.
J'habite cette ville dont j'ai rêvé, en son coeur historique et géographique : l'île de la Cité qui très tôt réunit en son minuscule périmètre les trois pouvoirs. Elle n'eut alors qu'un désir : déborder la Seine qui la murait pour conquérir les collines qui l'avoisinaient. L'escargot des vingt arrondissements s'enroula autour de l'île-mère en cette figure animale, pour faire de Paris une des villes les plus phantasmées du monde. Hasard et nécessité, l'évolution urbaine inspira les pierres et leurs sculpteurs, les avenues et les urbanistes, les ponts et leurs architectes pour créer au fil des siècles une ville-poème dont chacun, de par le monde, connaît la rime.
Au coeur de l'île fondatrice, mes fenêtres donnent sur cette figure de triangle aux quarante arbres, la place Dauphine qu'André Breton désigna comme le sexe de Paris. Sexe discret lové entre des cuisses de Seine que les visiteurs pressés oublient parfois de regarder.
[...]
Cette ville m'a inspiré plus que tout autres. Ici, j'ai composé, ici j'ai écrit, ici j'ai aimé.
Commenter  J’apprécie          00
Apprendre de la vie, des choses et des êtres, non pour la quantité de connaissances, mais tout simplement se trouver un jour plus apte à vivre qu'au début : en élégance avec le monde.
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
Videos de Yves Simon (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yves Simon
07 janvier 1989 Le chanteur Yves SIMON parle de son livre "Né en France", livre qui raconte des souvenirs anecdotiques dignes de passer à la postérité. Il se livre au jeu de l'anti-portrait chinois : que voudrais-tu être... Quelle serait pour toi la pire injure, etc. Images d'archive INA Institut National de l'Audiovisuel.
autres livres classés : galerie de personnagesVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (40) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3662 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}