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On peut dire qu'ils sont petits les personnages des tableaux que Marie Sizun a choisis pour les faire revivre au travers de ses nouvelles.
L'auteure a laissé libre cours à son imagination pour faire exister ces petits êtres, parfois à peine esquissés, pour nous faire partager un moment de leur vie sous forme de nouvelles.
" Vivre " , c'est bien le terme. Chaque tableau prend vie dans son époque, dans son milieu.
J'apprécie beaucoup l'observation des peintures et chaque fois , je l'interprète personnellement.
Dans ce cas, j'ai accepté le point de vue de Marie Sizun et je me suis laissée guider par elle comme si j'effectuais une promenade dans les tableaux.
À la fin de chaque nouvelle, elle nomme la peinture, le peintre, précise la date et qualifie son écrit de Fantaisie à...Fantaisie sur...
Les oeuvres sont au nombre de 31 et datent pour une grande partie de la fin du 19ème , début du 20ème siècle .
On y rencontre des peintres très connus.
L'oeuvre la plus ancienne, du 14ème siècle, est tirée des "Très riches heures du duc de Berry" des frères Limbourg avec leur magnifique ton de bleu.
Une bien riche idée qu'a eue Marie Sizun de nous livrer un tel recueil de nouvelles.
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Quelle merveilleuse idée a eue Marie Sizun, en réhabilitant ces " petits personnages" des tableaux! " J'ai pensé qu'il serait plaisant de les retrouver, ces anonymes, ces modestes formes humaines, et, en leur insufflant un nouveau souffle de vie, de leur permettre d'exister pleinement."

L'auteure, qui est aussi peintre, a choisi 31 tableaux, très souvent d'artistes de la deuxième moitié du 19ème siècle ou du début du 20 ème: Caillebotte, Morisot, Monet, Vuillard, Bonnard. Mais on y trouve aussi Watteau, Fragonard et même les" Très Riches Heures du duc de Berry" des frères de Llmbourg. Chaque chapitre qui constitue une nouvelle, une " fantaisie" selon l'auteure, présente d'abord l'oeuvre, une description précise de l'ensemble du tableau, puis ce qu'imagine Marie Sizun à partir de son observation attentive de ces silhouettes , ces formes quelquefois à peine esquissées, le paysage étant en principe le centre d'intérêt.

Son regard d'artiste s'associe ici à une écriture fine, expressive: les descriptions sont magnifiques de justesse et de sensibilité. L'interprétation délicate et poétique des nuances, des formes rend ces tableaux vivants, vibrants. " C'est un paisible paysage de bord de Loire, des bancs de sable doré formant de doux îlots aux courbes harmonieuses, dont le plus grand est planté d'arbres au magnifique feuillage. Une image qui irradie la paix et un bonheur de solitude étonnamment sensuel" écrit-elle, à propos de " Sables au bord de Loire" de Felix Vallotton.

Mais ce qui ravit le lecteur, plus encore, c'est cette capacité à imaginer des moments de vie de ces personnages que l'on peine parfois à découvrir, tant ils paraissent indistincts. J'ai d'ailleurs dû souvent aller les observer sur Internet, le petit format ne permettant pas vraiment une vue détaillée.

Toutes les histoires inventées par l'auteure m'ont intéressée. Certaines, bien sûr, plus que d'autres. Je pense en particulier au chien de Turner ou à la femme du meunier de Charles Cottet, à l'homme goûtant sa solitude dans l'oeuvre de Vallotton déjà citée.

Evidemment, Marie Sizun n'est pas la première à faire vivre des tableaux. Philippe Besson dans" L'arrière-saison", ou Gaelle Josse dans " Les heures silencieuses", par exemple, l'ont déjà tenté. Mais la démarche ici me semble différente. Privilégier l'insignifiant, la légère touche humaine pour les transcender, les inscrire dans le temps, voilà une création originale, émouvante. Je conseille vivement ce livre, à savourer lentement, au gré des oeuvres...
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Je n'ai pas hésité longtemps lorsque j'ai vu Les Petits Personnages en librairie : j'aime beaucoup la plume de Marie Sizun et l'idée de récits se basant sur des peintures m'a tout de suite plu, même si la nouvelle n'est pas un format que j'affectionne tellement d'habitude.

Pour chaque nouvelle, l'auteur commence par une description très factuelle du tableau qui se focalise ensuite sur le(s) personnage(s) avant de glisser dans l'histoire qui semble découler si naturellement de l'observation de la toile. Les histoires sont très variées et la plume de Marie Sizun est délicate, nous faisant entrer dans l'intimité de ses personnages qui vivent un moment un peu à part : une nouvelle rencontre, une prise de conscience…

J'ai beaucoup aimé ce recueil que j'ai pris le temps de savourer en alternant les nouvelles avec mes autres lectures. En plus cela m'a donné envie de lire d'autres textes de Marie Sizun
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Une idée très originale sur le destin de ces petits personnages qui vivent sur les toiles des peintres du 19e . Poétique, délicat, désuet, une parenthèse de lecture qui m a enchanté. Je ne connaissais pas cette auteure française mais je vais me laisser tenter par un de ses autres romans.
Court, il se lit très vite, inséré à chaque chapitre du tableau en question ( je me suis amusée à le chercher en ligne et de regarder par moi même, ces petits personnages. Cela donne une autre dimension à l' Art ( et peut être une de ses compréhensions)
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17 jours !
Voilà le temps qu'il m'aura fallu pour lire ce livre.
Ah, je ne suis vraiment pas en forme !
Et pourtant, il est superbe, léger, sensible, plein de poésie.
Ce sont 31 nouvelles courtes, agréables.
Avec son oeil de peintre, Marie Sizun a su découvrir dans 31 tableaux, des tous petits personnages dont certains sont à peine visibles.
Et partant de là, elle a imaginé une vie à ces petits êtres fondus dans le décor du tableau.
Les peintures datent principalement de la fin du XIXème siècle et du début du XXème.
C'est une excellente idée qu'elle a eu là.
On retrouve toute l'écoute et la sensibilité de l'auteur.
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C'est un livre au charme fou qui fait vagabonder l'oeil et galoper l'imagination. Ciels du Nord et bretons. Froid de loup ou soleil méridional. Nocturnes, marines, scènes de plages. Barques amarrées et voiles lointaines. Rues enneigées et glacées. Une trentaine d'oeuvres entre orages ou accalmies, d'horizons fuyants ou de cadrages audacieux (huiles sur toile, miniature, aquatinte ou sanguine), des paysages essentiellement, et autant de « fantaisies » imaginées par Marie Sizun comme des moments capturés dans la vie des petits personnages qui les habitent. « Oubliés de la peinture », selon la quatrième de couverture, qui sont ces petits personnages apparaissant ici ou là sous la main d'un peintre qui les a juste esquissés, minuscules et parfois invisibles au premier regard, réduits à de simples bâtonnets chez A. Marquet (p. 140) ou véritables figures finement dessinées ? Des anonymes que Marie Sizun se plaît à nommer et auxquels elle peut donner la parole en interrogeant leur si discrète présence par de très courtes histoires. Recréant pour eux un passé occulté dans "La plage blanche" (fantaisie sur le si beau tableau de F. Valloton à voir p. 16), suggérant ailleurs un rendez-vous sinistre (Fantaisie sur "La Maison de Mimi Pinson sous la neige à Montmartre", M. Utrillo, vers 1913) ou le début d'une histoire heureuse, le hasard d'une rencontre au petit déjeuner, le poids d'une solitude spirituelle, urbaine ou domestique, l'évanescence ou le vertige d'un instant (Fantaisie sur le « Nocturne en Bleu et argent, Chelsea », J. A. McNeill Whistler, 1871). Certains disparaissent écrasés sous le décor (« Les Amants séparés », (p. 71)/ Fantaisie sur « Les Grands Cyprès de la Villa d'Este », Fragonard, 1765), d'autres comme la jeune femme à sa fenêtre (Fantaisie sur « La Cour », V. Hammershoi, 1905) ou la Dame en bleu (Fantaisie sur Février, « Les Très Riches Heures du Duc de Berry », Frères de Limbourg, XIVe siècle) offrent déjà une présence éloquente. Tous si mystérieux et si étrangement eux-mêmes.
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Quelle superbe et originale idée a eu Marie Sizun : donner la vie et inventer une histoire à ces tous petits personnages presque insignifiants qui figurent dans des tableaux de paysages.
Cette idée a donné naissance à une trentaine d'histoires courtes, pleines d'imagination. En quelques pages l'auteure nous fait entrer dans l'intimité de ces personnages, nous campe un moment de leur vie. Et comme sa plume est habile, le lecteur est immédiatement emporté.
Un livre très agréable à lire.
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Je m'apprêtais à citer l'auteure en exergue d'une notice que je voulais lyrique. Sabine59 a eu la même idée juste avant moi et la même sélection. Puis mon regard s'est attardé sur les impressions publiées à la louange de ce merveilleux opuscule et je me suis dit que je n'avais pas grand'chose à ajouter..
Sinon, que je vais regarder et lire ces trente et un tableaux à raison d'un par jour, après avoir cueilli les huit premiers dans le désordre, curieux de cerner le penchant de Marie Sizun pour Vallotton. Une des trois toiles évoquées figure en page de couverture, inspirant un texte ciselé, tramé d'observations minutieuses, aller-retours de la peinture au texte, des mots au dessin, la scène grandie des termes choisis pour attirer l'attention sur des détails invisibles à la première et même à la deuxième vision.
Je fus pris d'un bonheur tranquille, teinté de la mélancolie commune à plusieurs toiles, prises souvent en fin d'après-midi, à l'automne ou sous une douce lumière.
L'écriture de Marie Sizun, que j'ai appris à connaître, me semble avoir mûri, probablement sous l'effet heureux d'artistes au diapason de son humeur du jour, soulignée par ces petits personnages de tableaux, soudain animés d'une fantaisie, issue d'un trésor fabuleux : l'imagination. "Gel" et "Une pause" sont mes préférées.

P.S. J'ai lu plus vite que promis, souvent au petit matin, à peine levé, transition avant ma mise en mouvement réelle.
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Quand nous regardons un tableau notre regard va à l'essentiel pour le figuratif .
L'autrice nous propose un tour rapide du premier regard d'une oeuvre puis elle s'attache aux petits personnages, ceux qui sont ignorés mais souvent indispensables
Et là, elle nous relate leur histoire, le pourquoi ils sont là
L'autrice fait cela pour une trentaine de tableaux, dans de courts textes
Idéal pour le métro bus …

Une belle approche d'oeuvres très peu connues avec une délicate écriture
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Quel joli recueil de nouvelles!

L'idée est originale : chaque chapitre commence par une reproduction d'un tableau sur la page de gauche, puis raconte, sur les pages suivantes, un personnage secondaire dudit tableau. En partant du principe que ce personnage est plus ou moins transparent, qu'il est de second ordre et n'intéresse personne, l'autrice le met en avant en imaginant son histoire dans le tableau, ce qui a pu se passer avant et/ou après. Toutes ces petites histoires sont belles et touchantes.
On se retrouve avec un apprenti, amoureux de la femme de son patron, une femme de pêcheur malmenée, un promeneur triste, une femme de chambre curieuse, un couple cachant un secret, des personnages savourant leur bonheur le long de l'eau.
Les paysages sont eux aussi changeants et influencent fortement l'histoire, que ce soit une campagne enneigée, un ciel orageux, une plage en automne, une cour sombre...

C'est une lecture apaisante et délicate, pour laquelle on prend son temps, on déguste chaque mot, on regarde chaque détail de ces tableaux, on fait durer le plaisir!
Tout est délicatesse et légèreté, sensibilité et poésie. On prend son temps, on déguste chaque mot, on regarde chaque détail, on fait durer le plaisir.
J'ai aimé être surprise par l'imagination de l'autrice, car pour certaines scènes, je n'aurais pas du tout imaginé la même histoire. Cela m'a permis aussi de détailler certaines oeuvres que je ne connaissais pas ou que j'avais jusqu'alors juste regardé sans trop m'y arrêter.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
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