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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
♫ J'ai eu tort je suis revenue dans cette ville au loin perdue
Où j'avais passé mon enfance ♫

Marie Sizun est revenue, bien des années plus tard dans le quartier de son enfance.
Dans le XXème, près de la porte des Lilas.
A petits pas elle y est revenue, craintive.
Sur un plan elle a retrouvé les rues où elle déambulait enfant.
A chaque rue, des éclats lui reviennent.
Des éclats de joie, de peur, de tristesse, d'innocence, de bonheur........
Tous ces sentiments mêlés, accompagnés du sourire triste de sa mère aimante, de l'absence du père, du petit frère maintenant mort.
C'est beau l'enfance, mais ce n'est pas toujours le bonheur absolu, loin de là.
Des éclats nous en restent, nous reviennent, ravivant des joies et des douleurs.
Que j'ai aimé arpenter toutes ces rues avec l'enfant.
L'atmosphère des années cinquante avec toutes ses boutiques, ses marchands ambulants.
Les jeux sur le trottoir.
On ne voit plus d'enfants jouer sur les trottoirs.
Nostalgie d'une époque.

♫Oh mes printemps, oh mes soleils, oh mes folles années perdues
…........
C'est fou, tout, j'ai tout retrouvé
Hélas ♫

Toute cette lecture, tout ce voyage dans le temps de l'enfance de Marie Sizun, je les ai faits avec la chanson de Barbara en tête.
En même temps des éclats de ma propre enfance me revenaient.

♫ ♫ Il ne faut jamais revenir au temps caché des souvenirs
du temps béni de son enfance
Car parmi tous les souvenirs, ceux de l'enfance sont les pires
Ceux de l'enfance nous déchirent
….....
Pourquoi suis-je donc revenue, et seule au détour de ces rues
J'ai froid j'ai peur le soir se penche
Pourquoi suis-je venue ici, où mon passé me crucifie
Et ne dort jamais mon enfance ? ♫♫
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Marie Sizun, que j'ai découvert récemment avec "Le père de la petite", nous livre ici des bribes d'enfance à la frontière entre le XIXème et le XXème arrondissement de Paris.

Le parti pris de l'auteure est intéressant, en ce qu'il qu'il adopte comme trame des points de repères géographiques (les lieux et rues du quartier). A chaque lieu son souvenir, son "éclat", comme une brisure de miroir qui révèle une partie de l'histoire.

L'histoire, c'est celle de l'enfant. Cette fillette dont on suit les pérégrinations spatiales et spirituelles pendant une dizaine d'année.
Le ton est distant, le récit est fait à la troisième personne, comme si la distance protégeait l'auteure de ses propres souvenirs. Malgré cette distance, cette analyse quasi froide, le lecteur s'attache à cette enfant (tout comme il s'est attaché à "la petite" précédemment). Ce récit replonge le lecteur dans ses propres souvenirs d'enfance, quand bien même le contexte (géographique et social) est différent.
On plonge ici, à travers les souvenirs fugaces de cette enfant, dans la vie du quartier au sortir de la seconde guerre mondiale. C'est un Paris populaire, quelque peu "provincial" qui prend vie dans ces rues, ces squares, ces commerces, ces transports ....

Marie Sizun avait certainement besoin d'écrire pour consolider ses "éclats", et bien tant mieux pour le lecteur qui prend un réel plaisir à les partager.
Lien : http://animallecteur.canalbl..
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Loin des drames et souffrances familiales évoquées dans d'autres livres, l'auteur se consacre à faire revivre des souvenirs d'enfance heureux, ceux attachés à l'école, au quartier du nord de Paris près du périphérique où la fillette découvrait des passages envahis d'herbes folles, à l'animation de la rue de Belleville et ses distractions sages pour une enfant solitaire. Sensibilité, pudeur, justesse, chaque mot à son poids et cette traversée des moments insouciants du passé entraîne avec elle le lecteur.
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Ceux qui fréquentent mon blog régulièrement savent que Marie Sizun est une romancière pour laquelle j'ai un attachement particulier, en tant qu'écrivain mais également en temps que personne. Je l'ai rencontrée trois fois avec le même bonheur. J'ai lu les quatre livres qu'elle a publiés et je lirai certainement les suivants.

Lors de notre dernière rencontre, Marie avait commencé l'écriture d'Eclats d'enfance, elle en avait brièvement parlé. Je savais en commençant ma lecture, que j'allais y trouver des souvenirs d'enfance déjà évoqués partiellement dans ses deux premiers romans, notamment dans « le père de la petite », la petite, c'était un peu elle. Dans Eclats d'enfance, nous retrouvons l'enfant que fut Marie Sizun, mais cette fois dans un récit. La romancière nous propose une promenade dans son quartier d'autrefois situé dans le 20ème arrondissement de Paris. Elle évoque, au fil des lieux visitées, des « éclats d'enfance » . Nous comprenons que sa jeunesse a été douloureuse, suite à la séparation de ses parents, peu de temps après le retour de captivité de son papa, prisonnier en Allemagne pendant la guerre. Elle s'est construite malgré tout, aidée par ce qu'elle puisait à l'extérieur de l'appartement familial. de ce qui se passait à l'intérieur, elle fait le choix de ne pas en parler.

« Qu'est ce qu'une enfance ? Ce temps étrange, marginal, secret, infiniment personnel, inconnu des parents, ce temps où l'on devient soi, où l'on se met à voir, à entendre, à penser. Envie de raconter cela. de retrouver cela.

C'était le tracé des rues qui me la racontait, cette histoire. Qui m'aidait à me la raconter, qui en était le support. le fil d'Ariane »

« Alors, les tendres et cruels fantômes de l'immeuble de briques rouges, j'ai simplement eu envie de les prendre dans mes bras, de les rassurer, de les réchauffer, de leur redonner vie. Une autre vie.
Leurs secrets, leurs mystères, ils les garderaient, je les respecterais. Mais j'écrirais leur histoire, une histoire plus vraie que la vraie vie, que leur vraie vie, que la mienne. Une histoire qui dirait ce que nous n'avions pas su dire ».

Marie raconte avec amour le quartier populaire dans lequel elle aimait déambuler. Les souvenirs qui remontent à la surface sont parfois anodins, pas toujours. La vie n'était pas simple pour cette petite fille dont la maman n'était pas comme celle des autres. Elle évoque aussi un petit frère un peu fragile. Je ne connais pas les lieux qu'elle décrit mais j'ai beaucoup aimé les imaginer, tout comme l'ambiance si particulière des années d'après-guerre. C'est une promenade pleine d'émotions, mais apaisée toutefois.

Bravo Marie, cette fois encore vous nous offrez un beau livre…

Lien : http://sylire.over-blog.com/..
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En ces temps estivaux, j'ai envie de revenir vers celles ou ceux que je n'ai pas lus depuis trop longtemps. Marie Sizun, dont j'ai à plusieurs reprises apprécié la plume et la délicate manière de parler discrètement d'elle dans ses romans.
Eclats d'enfance n'est pas un roman, mais un récit dans lequel elle choisit de se révéler, par petites touches, par des anecdotes avec pour fil d'Ariane les moments lumineux de son enfance.
Si on devine aisément qu'elle n'a pas toujours été facile, ses jeunes années sont émaillées de rêves, d'instants heureux, d'innocence qui masquent la douleur d'une vie familiale chahutée.
Nous sommes dans le Paris du début des années 50 ; un quartier pauvre du nord-est parisien ; celui des bidonvilles, des commerces nombreux, des rues pavées, du poinçonneur des Lilas…C'est dans ce quartier que l'enfant se construit, apprend.
Marie Sizun ne se met pas en lumière ; elle n'adopte pas le ‶Je″, mais la troisième personne, une forme d'autre, à la fois elle et plus tout à fait elle. Cela donne un récit distancié, tout en délicatesse, et en retenue, une évocation touchante d'un monde révolu.

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Regarder derrière soi. Marcher dans sa mémoire. Se souvenir. Constater les oublis. Monter des marches, grimper dans un autobus, s'asseoir dans l'herbe, courir, être une petite fille. À nouveau. Tel est ce que propose Marie Sizun avec Éclats d'enfance. Un voyage dans un Paris qui a changé, mais dont les traces indélébiles étreignent encore son coeur. Une expédition au pays de l'enfance où elle se regarde et se raconte.

Un récit touchant, extrêmement touchant. Aussi inoubliables que La femme de l'Allemand et le père de la petite.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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