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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une jeune femme, apparemment peu sûre d'elle-même, pénètre dans une agence bancaire et commet un hold-up mal préparé ; prise de panique, elle tire et abat un des clients. L'équipe de Martin Beck - Kollberg et Larsson vont devoir collaborer étroitement, malgré leurs différends et surtout sous la coupe du procureur Olson, qui va interférer constamment dans l'enquête, pour faire la lumière et surtout filer une bande de malfaiteurs bien connue pour ce type de délit. Il est vrai que les cambriolages de banques se multiplient, résultat du désespoir de certains et de l'émergence de bandes organisées. Martin Beck, pour sa part, après une longue convalescence de plus d'un an à la suite de la fusillade lors de l'enquête relatée dans L'abominable homme de Säffle reprend du service. Il enquête sur le cas étrange d'un homme retrouvé plusieurs semaines après sa mort dans son appartement dont toutes les issues sont fermées ; l'hypothèse du suicide par arme est vite écartée, aucune arme à feux n'ayant été retrouvée sur les lieux. Qui en voulait à cet homme, manutentionnaire retraité, invalide vivant seul, hors du tissu social ? En s'intéressant à la personnalité de la victime, Marin Beck va découvrir une toute autre histoire, l'homme n'était peut-être pas si tranquille.
Les deux enquêtes vont se rejoindre, sans vraiment que certains des protagonistes ne comprennent vraiment pourquoi et comment...

Un meurtre dans une pièce fermée est un exercice quasi incontournable pour un écrivain de roman policier et Maj Sjöwall et Per Wahlöö s'y prêtent avec La chambre close. On y retrouve un Martin Beck qui a pris un peu de distance pendant sa convalescence et surtout son collaborateur Kollberg, un peu désabusé. Une enquête où la hiérarchie dans la personne du procureur Olson qui oriente systématiquement l'enquête selon ses propres options malheureusement erronées. Une enquête qui révèle des trafics de drogue, d'alcool, de chantage et une société qui se paupérise, laissant de côté les plus fragiles...
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Dès les premières pages, on reconnait le style si particulier des auteurs. Un style descriptif précis où chaque détail semble être important. Ainsi une demi page est consacrée à la description du contenu d'un tiroir presque vide du bureau de l'inspecteur Martin Beck, au commissariat de Västberga! Ce style participe à créer une ambiance un peu mystérieuse et teintée d'humour. On retrouve très vite aussi nos vieilles connaissances : les agents Kristiansson et Kvant "nos deux crétins". Quand ils se mêlent de quelque chose, ça part mal. Et là visiblement, ils ont ignoré qu'il est difficile de se suicider d'une balle en plein coeur dans un appartement ultra-verrouillé… sans aucune arme à feu à l'intérieur du logement. On est ainsi précipité, dès le début, dans un mystère de chambre close. Et Gustavsson, leur chef, sait quoi penser de ces "énigmes impossibles à résoudre : on voit tout de suite qu'il vaut mieux abandonner". Mais Martin Beck ne l'entend pas de cette oreille et "n'est pas décidé à abandonner. En tout cas, pas avant longtemps."
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On prend toujours beaucoup de plaisir à lire Sjöwall et Wahlöö. Ainsi les interrogatoires des témoins du braquage meurtrier d'une banque sont savoureux : il n'y a en pas deux qui disent la même chose et aucun n'a vraiment vu ce qui s'est passé, puisque le lecteur sait comment l'auteur des faits s'est enfui et peut comparer la vérité à ces témoignages fantaisistes. On va aussi assister à la préparation minutieuse "du coup du siècle" par deux braqueurs que la police de Stockholm voudrait bien prendre en flagrant délit. Avec toujours un certain humour sous-jacent. On retrouve à cette occasion Bo Zachrisson "un bon à rien d'agent de police" déjà rencontré dans d'autres romans des mêmes auteurs. Car il n'y a pas que des super policiers chez Sjöwall et Wahlöö : ainsi une tentative d'arrestation menée par le procureur Bulldozer Olsson tourne au fiasco et apparait aussi comique qu'une pièce de Feydeau!
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Dans un tout autre registre, certains passages de la chambre close dénotent de l'engagement politique des auteurs. À gauche. Ainsi, à propos du futur immeuble du QG de la police nationale, ils écrivent : "il devait abriter une direction centralisée et planifiée de type totalitaire". Ou cette remarque sur la Säpo "qui au fond ne servait à rien puisqu'elle s'obstinait à mettre en fiche les communistes tout en ignorant diverses organisations fascistes." Ou encore : "attaquer une banque peut être justifié par des raisons politiques." Est-ce parce qu'ils sont engagés à gauche et qu'ils combattent toute forme de pouvoir fort que la plupart des policiers de ce roman apparaissent incompétents ou ridicules? Une façon de lutter par le biais de la littérature? Qu'importe, cela n'enlève rien à l'excellence de ce roman policier qu'on ne peut pas cataloguer, tellement il est unique dans l'univers du polar.
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La chambre close : publié en Suède en 1972 sous le titre original "Det slutna rummet".

Le roman d'un crime, huitième titre de la série.

L'édition en format poche chez Rivages ( 2009 ) est préfacée par Michael Connelly ( le créateur d'Harry Bosch ) et par Håkan Nesser ( auteur suédois ).

3 juillet 1972, le commissaire Martin Beck chef de la brigade criminelle suédoise reprend du service après quinze mois d'une longue convalescence nécessaires après avoir été blessé par balle ( voir ICI ). Triste retour à la réalité, sombre portrait de la Suède que les auteurs ( de gauche ) dressent sans complaisance et sans retenu. Il est étonnant de constater que ce portrait est très actuel bien qu'écrit il y a près de ... cinquante ans.

Sur fond de manifestations contre la guerre du Vietnam, de nouvelles constructions défigurent les quartiers de Stockholm qui sont également vidés de leurs traditions. le taux de chômage explose ( et nous ne sommes qu'en 1972 ! ). Les personnes âgées vieillissent seules, pauvres, privées d'identité et de dignité après une longue vie de travail. La société de veut plus d'elles et les regroupe dans des établissements qui ne sont plus appelés hospices mais maisons de retraite. Seul le nom à changé. Toute opposition politique est qualifiée de communiste, prétexte pour que les manifestations soient violemment réprimées. le taux de suicides à Stockholm est un des plus élevés au monde. Karl Edvin Svärd, un retraité vivant seul s'est-il suicidé ? Son cadavre est resté près de deux mois sans que personne ne s'en aperçoive. On a retrouvé Svärd tué d'une balle dans son minuscule appartement toutes les fenêtres et les portes fermées de l'intérieur. L'enquête a été bâclée, l'arme du suicide n'a même pas été trouvée. Ce dossier va rejoindre le lot des affaires non élucidées. Mais c'est sans compter sur la rigueur et la ténacité de Martin Beck. A la même époque Per Wahlöö s'opposait à Maria Lang la figure de prou du "whodunit" suédois.

La critique sociale prend le dessus sur le polar dans ce roman mais sans sombrer dans le tragique. Une autre affaire criminelle occupe la Police de Stockholm et la brigade de répression du banditisme. le braquage d'une banque a mal tourné et fait une victime innocente. L'enquête est dirigé par le procureur Sten Olsson surnommé Bulldozer. Rien ne lui résiste, il soupçonne immédiatement un gang organisé. Lors d'une première tentative d'arrestation, la brigade se couvre de ridicule. le lecteur peut s'attendre à rire encore lorsque Bulldozer acquiert la certitude que ce gang prépare le casse du siècle ...

Quel talent des auteurs ! Ils nous font sourire, réfléchir à l'évolution des sociétés. Martin Beck jalonne le roman par sa présence forte, policier habile, attendrissant lorsqu'il rend visite à sa mère et qui donne une leçon de vie lorsqu'il partage des instants avec Rhea.

Lien : http://cercle-du-polar-polai..
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C'est le premier titre que j'aborde de ce duo d'auteurs ,généralement présentés comme les précurseurs du polar social suédois.Le héros de cette série est l'enquêteur Martin Beck,un quincagénaire divorcé et solitaire qui effectue lors de cet épisode sa reprise du travail après une longue convalescence due à une vilaine blessure recoltée lors d'une affaire précédente.Pour le ménager;on lui confie une affaire sensée être "tranquille" qu'il devra résoudre en solo:une sorte d'énigme entourant la mort suspecte d'un vieil homme vivant en ermite dans un appartement a priori fermé de l'intérieur,un casse-tête digne d'un roman de Conan Doyle.Nous suivons en parallèle une seconde enquête menée par les collègues de Martin Beck concernant la traque d'une bande de braqueurs de banques jusqu'à ce que les deux affaires se rejoignent.....Ce titre ,huitième d'une série de dix,a été publié pour la première fois en 1972.En marge de ces enquêtes,Sjöwall et Wahlöö brossent un tableau très féroce de la société suédoise de l'époque,de ses institutions,soulignant en particulier l'inefficacité et la brutalité de sa police dont l'incompétence tourne parfois au burlesque.On ne s'ennuie pas une seconde à la lecture de ce roman dense,bien rythmé et très prenant.La présente édition a été améliorée car effectuée directement du suédois au français par opposition à celle de 1987 réalisée à partir de la traduction anglaise.Toutes les qualités de cet excellent roman sont remarquablement mises en avant par les préfaces de Michael Connelly et de Hakan Nesser.
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Le commissaire Martin Beck revient de convalescence et se voit confier un dossier digne d'un roman à énigmes : un homme a été retrouvé mort dans un appartement fermé de l'intérieur, une balle dans le corps et pas d'arme à proximité. Parallèlement, une vague de hold-up de banques déferle sur la ville de Stockholm. Les collègues de Beck, Rönn, Kollberg, Larsson et le magistrat Bulldozer Olsson tentent de mettre la main sur les malfaiteurs organisés…
Huitième volume (sur dix) du roman d'un crime, La chambre close est l'un des meilleurs. Les deux auteurs nous peignent une Suède (1972) en pleine déliquescence sociale, un Stockholm grisâtre et dangereux, une police remplie d'incapables et par conséquent peu considérée. Alors que Martin Beck fait bien son boulot et résout l'affaire, la fin du roman pourra paraitre particulièrement amère et ironique pour le lecteur.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Avec La chambre close, comme à leur habitude, Maj Sjöwall et Per Wahlöö offrent au lecteur autant un polar qu'un traité politique de la Suède du début des années 70.
Côté polar, deux affaires constituent les sujets principaux du livre.
D'une part un hold–up sanglant, qui mène sur la piste d'un gang organisé. Cette enquête permet aussi de réfléchir sur la qualité des témoignages et sur la notion de justice, notamment avec sa conclusion. L'essentiel est–il de condamner un coupable, même pour un crime qu'il n'a pas commis, bien qu'étant coupable d'un autre crime, impunis lui ?
D'autre part, la mort mystérieuse d'un individu, dans son appartement parfaitement clos. Tout laisse à penser à un suicide, mais Martin Beck est sceptique et va mener cette enquête tranquillement, patiemment, alors qu'il est convalescent et se remet juste de ses blessures par balle (voir L'abominable homme de Säffle). Cette affaire–ci permet de se pencher sur le sérieux du travail de la police, selon si la victime est une personne sans importance (et dans ce cas, on peut bâcler l'investigation) ou si elle est connue. Une sorte de police de classe.
C'est d'ailleurs un thème récurrent chez Sjöwall et Wahlöö, que celui d'une police au service des puissants. C'est là qu'on bascule dans le plaidoyer politique. Les deux écrivains ont un regard très critique vis–à–vis de leurs forces de l'ordre, qu'il accusent d'user de violence sans discernement, voire même de tentation fasciste (« Mais beaucoup pensaient voir quelque chose de brun se profiler derrière elle [la police] »). Ils en profitent aussi pour égratigner le modèle social suédois, qui oublie les plus modestes. Au sein de la police, un inspecteur comme Kollberg, dont on peut supposer qu'il est en phase avec les idées de ses créateurs, se trouve bien souvent en décalage avec ce qu'il vit dans son travail. La chambre close offre aussi des moments de sourire quand les auteurs ont recours au comique pour ridiculiser la police, telle la savoureuse intervention grand–Guignol des forces de l'ordre dans l'appartement de deux criminels au chapitre 18.
Bref, La chambre close est une plongée intéressante, parce que critique, dans la Suède des années 70.
Lien : http://www.polardesglaces.com/
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