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sur 10076 notes
Trop souvent déçu par les prix Goncourt, c'est toujours tardivement que je me résous à les lire, partagé entre la curiosité et une forme de résistance aux diktats des récompenses littéraires. Des postes sur les réseaux sociaux ont fini par me convaincre que je pouvais remiser temporairement la prudence que m'inspirent les bandeaux rouges dans mes choix de lecture. Une chanson douce de Leïla Slimani a donc rejoint ma pile et je ne le regrette pas. Je n'ai pas d'enfants, mais si c'était le cas, nul doute que je porterais un autre regard sur la nounou que mes horaires de travail m'imposeraient sûrement. Outre la belle écriture, j'ai particulièrement apprécié la construction psychologique de Louise et son délitement.
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Attention PÉPITE ! Quelle musique chers et chères Babeliaunautes ! du Mozart !

Cette jeune femme Louise, frêle, fragile et dévouée se place dans une famille pour garder deux adorables chérubins : une petite fille Mila et Adam le frère tout bébé.....telle une araignée, elle tisse sa toile, prodigue bienveillance et amour tout aussi subtile également qu'auprès des parents, Myriam la mère, veut reprendre son travail d'avocate et son mari Paul. Louise tient la maison au cordeau : ménage, couture, cuisine repassage, elle devient indispensable à cette famille aisée et moderne...se veut irréprochable, sous cette image parfaite de la "nounou", de "fée" comme l'appelle Myriam, une incroyable dichotomie de personnalité est entrain d'émerger: Louise vit dans des conditions précaires et "fantasme" sa vie. Le vernis va s'écailler et la belle mécanique va dérailler petite à petit jusqu'au drame.

Cela commence piano jusqu'au crescendo ! Comme une "rengaine, Louise va faire des "accrocs" à sa belle image de jeune fille "bien dans ses baskets" jusqu'à ce terrible drame...

L'écrite est dense, les phrases courtes, l'intelligence et la subtilité sont les maîtres mots de ce roman incroyable, décrit les failles du personnage au scalpel. Une petite musique lancinante s'installe alors et le suspens toujours sur le fil du rasoir, laisse le lecteur prisonnier de ce suspens ! Vous ne pouvez plus rien faire que de dévorer le livre d'une seule traite !
ÉNORME COUP DE CŒUR, pas prête de l'oublier...
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Non, je ne voulais pas le lire. Hors de question. J'ai deux enfants alors ça suffit, trop dur, trop macabre. J'ai eu deux nounous aussi, non, trois, en tant que maman, je veux dire. Des nounous avec lesquelles au début tout était super, et puis au fil du temps, des petits reproches, d'un côté ou de l'autre, des jugements... et de petites paranos, bien sûr, qui n'en aurait pas quand il s'agit de laisser ses enfants à un ou une inconnue.

Une autre raison pour ne pas le lire: trop de succès, moi ça me fait peur. En général, c'est des romans auxquels je n'adhère pas et ça me frustre, me mets hors circuit.
Enfin: les prix Goncourt ça a rarement fonctionné avec moi. J'en garde un souvenir cuisant avec trois Femmes Puissantes, mais ce n'est qu'un exemple.

Mais le livre était là, posé près de moi, pas très gros, abordable, et puis oui je suis curieuse, alors après avoir longuement tergiversé, je me lance... et je le dévore, finalement, en un tout petit weekend.
Finalement, le plus dur est au début, le plus déprimant à la suite. Tout le monde connaît l'histoire. Mais je ne savais rien du profil de la coupable, je l'imaginais étudiante, mignonne et un peu superficielle; rien de tout ça.

En revanche, je me suis retrouvée en plein dans ma propre expérience, celle que j'évoquais plus haut. Et je peux saisir assez facilement comment Leïla Slimani a pu en arriver à écrire un tel livre: en sublimant ses propres peurs (je ne sais pas s'il y a une infime partie autobiographique dans tout ça, et si oui, je plains la nounou qui a pu se sentir concernée!), en allant au-delà de ce que ces femmes se retrouvant ensemble au square veulent bien montrer de leur vie.
Reste que l'écriture, à mon grand soulagement, est fine, subtile, profonde, troublante, enrichissante. C'est à la fois un roman difficile à lâcher, facile à lire en soi, mais qui pose tout un tas de questions ne serait-ce que sur la question de classe sociale mais plus encore sur la notion de dominant-dominé.
C'est enfin un roman qui va visiter un monde qu'on préférerait ne pas connaître, même pas celui honteux et insoutenable de la rue, mais celui de la précarité banale et pesante.

Donc oui, à la suite des autres, je reconnais et déclare que c'est un roman qui mérite d'être lu, court, fort et percutant.
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Myriam est dépassée par ses enfants, l'entretien de l'appartement parisien trop petit, frustrée de ne pas avoir une vie professionnelle. Elle ne voulait pas que ses deux petits, une fille, un garçon, puissent être une entrave à sa liberté. Elle rencontre un ami de promotion, qui lui propose un poste. Myriam arrive à convaincre son mari d'embaucher une nounou à temps plein à domicile.

Les entretiens d'embauche ne se passent pas très bien. Beaucoup de femmes se présentent et Myriam se méfie et ne veut pas d'une solidarité d'immigrés et rejettent les candidatures les unes après les autres. Louise arrive, petit bout de femme d'un certain âge, au type européen, présentant bien. Ses références sont excellentes, Myriam l'embauche.

Au début tout se passe bien. Louise se fait aimer des petits, remet l'appartement en état, et prépare des plats pour le soir. Les jeunes parents ravis de l'aubaine vont peu à peu laisser Louise s'installer dans leur vie et prendre le pouvoir.

Jusqu'au jour du drame.

Dans cette descente aux enfers, les parents se laissent aller à une certaine indolence, trop contents de leur nouveau confort. Ils laissent la situation dégénérer, en réagissant parfois, en remettant Louise à sa place d'employée, mais toujours trop tard ou à mauvais escient.

De son côté Louise qui a toujours été au services des autres, se rabaissant pour conserver ses emplois, supportant un mari égoïste décédé depuis peu, une fille gênante dans son activité et qui est partie de sa vie, surendettée, n'ayant nulle part où aller, ressent de plus en plus de la rancoeur envers ses patrons et les enfants. Elle sent la situation lui échapper.

C'est une histoire abominable dont la lecture se fait d'une façon addictive et rapide, de manière insidieuse, comme une chanson douce. L'auteur est précise et dure dans ses mots. le constat est là, sans questionnement.

Il aurait fallu peu de choses pour qu'il en soit autrement, pour que chacun soit à sa place dans le respect de l'autre.

Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Je l'ai lu car on ne voit que lui passer toutes les semaines !
Les critiques, c'est après que je les ai lues. Je reste avec mes 2 étoiles , face à ce roman qui m'a juste distraite sans plus : écriture propre, agréable, qui ne laisse pas non plus un souvenir impérissable ; un fait divers épouvantable annoncé dès le début, dont on attend l'explication tout au long du livre et l'on reste frustré. Une histoire tirée d'un fait divers, mais la psychologie du personnage m'a énormément fait penser à Vivian Mayer, cette nounou étrange que certains enfants adoraient quand d'autres en ont gardé un souvenir amer. Photographe émérite reconnue post mortem, elle n'hésitait pas à emmener les enfants dans des quartiers lugubres pour ses photos, ou dans les abattoirs .Louise emmène les enfants dans un restaurant sinistre et dans des ruelles inconnues... Louise ressemble à Vivian en beaucoup plus pâle, et ne laisse derrière elle qu'une photo banale . Déçue
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Prix Goncourt 2016, grand prix des lectrices Elle, et pourtant, c'est un livre que j'aurais aussi bien pu ne pas lire. Non que je me sois vraiment ennuyée, mais j'ai connu des moments de lecture bien plus agréables.
Leïla Slimani s'inspire d'un fait réel qui eut lieu aux États-Unis, de l'histoire de cette nounou qui en 2012, a assassiné les deux enfants dont elle était censée prendre soin. Je ne dévoile rien, puisque la première phrase du roman annonce le drame.
La distance que garde l'auteure par rapport aux personnages de son roman, et au passage par rapport au lecteur, a eu pour effet de ne rien éveiller en moi.
C'est d'une plume froide et dénuée de toute émotion qu'elle nous relate le parcours de Louise, la nounou, et le quotidien de Paul et Myriam, parents de deux enfants, qui n'ont pas pu ou n'ont pas voulu tracer la juste frontière, entre leurs ambitions professionnelles et leur vie familiale.
Voilà un livre que j'ai lu sans éprouver ne serait-ce que l'ombre d'une quelconque émotion. Même les enfants m'ont laissé de marbre, et pourtant ! Quoi de plus attachant qu'un enfant. ..
J'ai ressenti comme un manque d'investissement de la part de l'auteure, quelque chose que j'ai un peu de mal à définir, mais qui a en tout cas empêché qu'elle me prenne la main et qu'elle m'entraîne avec elle dans cette tragique histoire.
Comme le dit très justement l'éditeur, c'est notre époque qui se révèle à travers ce roman, avec sa conception de l'amour et de l'éducation, des rapports de domination et d'argent, mais j'ajouterais, avec cette singulière propension qu'a notre société à un implacable et farouche individualisme. Lequel peut, hélas, conduire les plus fragiles à la folie. Non que j'excuse bien sûr un acte aussi ignoble. Oui, on trouve dans ce roman matière à réflexion, mais il n'a cependant pas du tout répondu à mes attentes. La plume de cette romancière m'a autant glacée que l'aurait fait le souvenir de cette tragédie, si il avait été évoqué par une plume plus sensible.
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Bonne pioche cette année, ce prix Goncourt!
Il va pouvoir être offert sans risquer de ne pas être ouvert!

Il faudra quand même y regarder à deux fois pour conseiller cette lecture, car ce drame familial va donner des sueurs froides à bon nombre de parents structurant vies personnelle et professionnelle avec l'aide indispensable d'une nounou.

C'est sans doute la raison du succès de cette fiction mortifère qui n'a pas attendu les lauriers du Prix pour trouver son public.
Au delà des raisons du fait-divers macabre que Leïla Slimani décortique avec doigté et psychologie, c'est le fonctionnement de notre société qui se retrouve en question: gestion familiale, désir légitime de la femme de construire une vie professionnelle, coup de dés concernant la confiance et la loyauté avec des personnes extérieures. Une confiance donnée sur des critères d'empathie et de talents maternels, délaissant souvent une enquête de recrutement plus poussée.

Plus largement, on y trouve une réflexion sur la différence de classes, de deux mondes employeurs/employés qui cohabitent en fausse intimité, rivalités, jalousie et acrimonie.

Une comptine abominable qui se lit en apnée.
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J'ai fini ma lecture hier soir et je pense que je vais aller à contre-courant de la majorité des critiques et du prix attribué, j'ai lu il y a peu le livre Deux de Penny Hancock qui présente beaucoup de similitude avec celui-ci sauf qu'il s'agit d'une femme employé de maison ici on suit une nounou mais qui fait des tâches ménagères également.

Le bouquin commence par la fin dès le début ce qui peut dérouté car ensuite on revient au début avec le choix de la nounou Louise. Myriam la femme qui l'embauche souhaite reprendre une activité professionnel.

Le style de l'auteur n'est pas déplaisant mais il n'a rien d'un thriller psychologique, ou d'une tension à coupé au cordeau comme l'indique certains journaux.

Et ce qui peut faire la force d'un petit roman de cette taille (240 pages) avec la fin celle-ci n'est pas aboutie ce qui gâche encore un peu plus le plaisir de lecture, je pense avoir décroché au 3/4 du livre.
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Normalement, lorsque je fais un commentaire, mon objectif est d'inciter ceux qui me lisent à lire ou ne pas lire tel ou tel livre selon ( et uniquement) mon ressenti.
Or le prix Goncourt obtenu et la publicité afférente, la quantité et surtout la qualité des nombreux commentaires publiées sur ce site ( hommage spécifique pour le commentaire de Nameless) m'orientent vers un but différent; je ne vais m'adresser qu' aux personnes qui ont lu ce livre. Les autres: fuyez ce commentaire!

La nounou s'appelle Louise (je me trompe peut être mais je ne crois pas que son nom de famille soit mentionné)l'auteur se nomme Leila Slimani , franco marocaine, elle avait donc toute légitimité de mettre en scène une nounou immigrée d'autant plus que son histoire s'inspire d'un fait réel où c'est une nourrice porto ricaine qui tue les gosses d'une famille des Etats Unis.Mais l'auteure est beaucoup trop intelligente pour nous faire croire que ce drame puisse se résumer à un problème d'intégration ou assimilation, à un problème de quête d'identité nationale chères a certains hommes politiques. Pourtant elle n'élude pas ce thème mais elle nous sussure, au travers de ses "collègues" que Louise côtoie dans les aires pour enfants, qu'au contraire la différence culturelle peut être une barrière naturelle qui permet à chacun de "rester à sa place".

Un autre aspect important me semble être celui de la compétence. Dans nos sociétés utilitaristes, le savoir et le savoir faire prennent le pas sur le savoir être. C'est évident dans la vie professionnelle mais ce serait utopiste de limiter cette tendance à ce domaine: "mon voisin du dessus, c'est le bricoleur, ma cousine elle a la main verte, son mari s'y connait en mécanique". le non intérêt qui est porté à" l'être Louise" est bien sur fondamental dans la cause du drame mais le plus effrayant est le fait que la nounou ne souhaite absolument pas "être", elle ne veut vivre que par reconnaissance de ses talents. Je suis persuadé que le societé nous pousse tous vers cet abîme comme je crois que la lecture ( la culture en général) en est un bon remède.
Pour nous rassurer, certains commentaires provenant de spécialistes démontrent que " Louise" était atteinte d'une maladie psychiatrique rare: la mélancolie délirante. C'est exactement la conclusion qui a été faite sur le copilote de la GERMAN WINGS. N'étant pas médecin, je ne conteste nullement ce diagnostic . Slimani nous montre quand même qu'une société ainsi que les individus au contact de ces personnes ne peuvent ni le deviner ni cacher leur indifférence envers le personnes qui les entourent.

Enfin, l'épisode des vacances en Grèce montre le manque évident de distanciation des parents
et la suprématie de l'utilitarisme. le père va jusqu'à abuser de relations tactiles ( sans connotation sexuelles explicites) avec la nounou ayant, lui, l'impression d'être utile. Beaucoup plus facile que de s'asseoir et d'essayer , juste essayer, de connaitre vraiment la personne que vous côtoyez.

Voilà mes modestes réflexions que je souhaitais partager avec vous à la lecture de ce grand roman.
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J arrive longtemps après la guerre. 1011 ème critique . Il faut dire que j ai très longtemps rechigné à lire une chanson douce tant le sujet touchait une corde sensible.

Inspirée d un horrible fait divers, cette histoire met en scène le meurtre d enfants par la personne qui les gardait, la nounou, personne à qui l on confie la prunelle de nos yeux. Alors bien sûr cela prend aux tripes: un meurtre d enfants sur fond de culpabilité " si la mère n était pas allée travailler ce ne serait pas arrivé ".

Glaçant. Effroyable. le pire cauchemar de tout parent.

D entrée de jeu l auteur plonge le lecteur dans l horreur. En quelques pages c est réglé. Tu prends ta claque dans la figure.
Puis on découvre ensuite comment on en est arrivé là, sans tout dire non plus, laissant au lecteur tirer ses conclusions.

Myriam et Paul forment un couple heureux. Ils ont d abord une petite fille Mila puis un petit garçon Adam. Myriam dans un premier temps s épanouir en gardant ses enfants. Mais quand vient une belle opportunité professionnelle ( Myriam est avocate) , il est temps de trouver une nounou aux enfants.

Après quelques entretiens, le couple engagera Louise qui bénéficie de bonnes références et plait aux enfants.
Très vite Louise s est avérée indispensable allant bien au delà de son rôle de nounou. Elle nettoie, cuisine, coud, range.. une vraie perle, une Mary Poppins.

Puis par ci par là quelques grains de sable. Et nous lecteur on aimerait crier aux parents attention il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Et dans le même temps, on aimerait aider Louise.

Un livre bien écrit, une histoire qui se lit très vite mais qui laisse un goût amer.


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Choisissez parmi les choix offerts : l'objet de discorde qu'un soir, Myriam - cette dernière fatiguée, rentrant du travail dans son appartement plongé dans le noir - découvre au centre d'une petite table où mangent Louise et les enfants de Paul.

Un jouet brisé
Une boîte qui contenait trois pâtes
Une carcasse de poulet
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