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EAN : 9782491404031
Éditions des lacs (25/02/2020)
4.21/5   91 notes
Résumé :
Standor a rencontré Solveig mais elle le quitte au seuil de chaque hiver puis lui donne la clef lui permettant de la retrouver à l'aurore de chaque automne. Quel est le secret de cette femme qui la pousse à fuir un bonheur parfait et à laisser cet homme en proie au vertige de l'abandon et de la solitude sans jamais lui avouer la blessure qui la ronge ?
Ce roman décrit la relation pendant deux décennies entre Standor et Solveig, femme pointillant la vie du ph... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (78) Voir plus Ajouter une critique
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Intelligence, profondeur et poésie, l'alchimie parfaite pour me délecter du nombril de Solveig. Tout ce que j'aime en littérature.

Au rendez-vous des possibles, Standor rencontre Solveig. Cette femme au Monoprix qui empile des conserves de sardines renverse Standor. Des sardines, une boîte de préservatif. Il en faut parfois très peu pour tomber en amour. C'est le début d'une grande épopée, d'une fresque géante où les chimères et les fées dansent dans les couloirs de la vie.
D'une histoire d'amour qui éclate dans la bouche, d'une partition à deux (quel passage que celui de l'acte charnel décrit sous forme d'une participation que seul Louis-Ferdinand Céline aurait pu entendre! ). Jusqu'au jour où Solveig disparaît aussi vite qu'elle n'est apparue. N'était-elle qu'une apparition, qu'une chimère, Standor doute, même s'il reste obnubilé par cette femme. C'est au coeur du Maroc que Standor retrouve le visage de sa belle sur une pellicule d'un vieil appareil photo. Sur cette photo, Solveig lui donne rendez-vous devant le mur des je t'aime à Paris.

Entre surréalisme, poésie, arborescence des sens et des possibles, le nombril de Solveig est une pépite qui brille pour son histoire de quête éperdue de l'amour mais surtout pour sa prose lyrique qui marrie pertinence intellectuelle et force poétique.

J'ai ressenti un énorme plaisir à suivre Standor par toutes les saisons. Près de Solveig, l'homme est tellement heureux, leur couple est une éclosion de mille soleils. Tandis que loin d'elle, l'homme devient mélancolie, désespoir, folie de vivre sans son autre.

Solveig réapparaîtra, comme un joli rêve qui éclôt quand bon lui semble, apportant avec elle son lot de surprise. Il nous faudra lire avec délectation jusqu'au bout ce très beau roman pour comprendre le sens de ces disparitions.

J'ai souri. J'ai relu avec grande émotion plusieurs passages qui sont à fleur de peau. J'ai vibré. J'ai voyagé. J'ai aimé le nombril de Solveig. Autant de lignes parfumées qui se déposent comme des écrins mandarines sur l'âme et le coeur.
Je referme ce livre et j'ai le coeur grenadine.
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Je remercie Olivier SORIN pour l'envoi de son roman » le nombril de Solveig « paru en ce printemps 2020 aux éditions Des Lacs.
Cette histoire part d'une banale rencontre entre Standor, un quadra brocanteur et spécialiste en appareils photos argentiques, et Solveig, une jeune femme mystérieuse, dans les allées d'un Monoprix parisien. C'est précisément devant le rayon du thon à la catalane que la magie va opérer.
p. 16 : » – Demain… 19 heures… Monsieur 64… «
Il n'en fallait pas plus pour destabiliser et extirper Standor de sa mélancolie et de sa solitude.
p. 21 » Comment une rencontre aussi furtive avait bien pu chambouler une vie aussi ancrée dans une lassitude ordonnée ? «
Malgré tous les espoirs misés dans cette rencontre improbable, Solveig ne tiendra pas sa promesse. Mais passée la déception, Standor se délecte presque de cet état de latence, persuadé de voir réapparaître sa muse tôt ou tard.
p. 32 : » A cette heure, elle était le plus joli des vides et le plus merveilleux des manques. «
Une année était passée avant que Standor ne se décide à traverser la méditerranée pour se rendre à la jouteya, le marché aux puces marocains, afin d'y dénicher tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à un appareil photo. En approchant du stand d'une Berbère, Standor va y trouver l'objet qu'il convoitait depuis le début de son escapade.
p. 42 : » […] il était à mille lieues de s'imaginer que sa consolation se nichait dans une vieille pellicule argentique 6×6 enchâssée dans le réceptacle de cet appareil photographique russe de 1951 dont il venait de faire l'acquisition de l'autre côté de la Méditerranée. «
Quelle n'est pas sa surprise lorsque, au retour de son voyage, il fait développer les clichés.
p. 59 : » Dans un panorama incongru, le corps et le visage incrustés dans ce décor des années 1980 étaient ceux de Solveig. «
Sur cette photo, la jeune femme tient une pancarte, indiquant un lieu et une date de rendez-vous. Pour Standor il n'y a plus aucun doute, Solveig n'est pas un mirage. Elle souhaite le revoir. Elle tiendra sa promesse cette fois-ci, mais pour combien de temps ? Solveig se volatilisera à nouveau, laissant Standor entre espoir et attente, ne sachant comment interpréter le comportement de la jeune femme. Fuite volontaire ou enlèvement, Standor mettra tout en oeuvre pour la retrouver puisqu'elle est son évidence…
p. 87 : » La trace en pointillée de Solveig écorchait cette envie irrépressible d'amour continu ; un destin de solitudes plurielles et de saisons tronquées lui étaient promis, un destin d'alternances d'aurores et de crépuscules en proie à de terribles incertitudes. «
Qu'est-ce qui peut bien pousser un homme à tant de ténacité, d'abnégation et de patience ? L'amour, tout simplement. Et bien que cet amour inconditionnel fasse résonner en lui ses propres fêlures, il est guidé par ce besoin irrépressible de l'attendre.
p. 148 : » Standor était juste un être fissuré, partagé entre une ambition légitime et l'abattement objectif de ne pas avoir les moyens de la réaliser. Un homme simplement écartelé, bifide, qui croyait à l'amour non pas par dogmatisme mais seulement parce qu'il l'avait rencontré. «
Ce roman n'est pas un roman à l'eau de rose, loin de là ! C'est la quête de cet amour et plus particulièrement l'inlassable espoir de celui-ci qui rend l'histoire profondément singulière et touchante. Dans une société de l'instantané, ce roman bouscule nos certitudes. le lecteur s'attache aux personnages et subit une tension continue à la lecture de ce roman cadencé par maints rebondissements.
La richesse de l'écriture associée à la force poétique font de ce roman une réussite littéraire.
Lien : https://missbook85.wordpress..
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Il y a ces lectures que l'on aborde avec une certaine appréhension. Une crainte due aux nombreux avis lus ; tantôt très élogieux, tantôt extrêmement mitigés.
Alors on prend une grande inspiration, on s'aseptise l'esprit et on laisse entrer notre ami salvateur : le libre arbitre.
À nous deux Solveig !

Ce roman c'est d'abord l'histoire d'une rencontre improbable dans un supermarché de quartier.
La rencontre entre deux âmes écorchées Standor et Solveig. Deux prénoms atypiques qui marquent judicieusement la singularité de ces deux-là ...
Chez Standor, j'ai lu le combat de la différence.
Difficile d'avancer en marge d'une société qui voudrait vous ranger dans des cases qui vous sont inaccessibles. Standor est hors-norme, ancré dans sa solitude, ses peurs et son incapacité à communiquer avec autrui.

Cette rencontre avec la mystérieuse et évanescente Solveig marque un cataclysme dans sa vie ...
Une histoire d'Amour en pointillé, rythmée par les mystérieuses disparitions d'une Solveig “magicienne“ ... Un Amour unique et passionnel qui subsiste même dans l'absence de l'être aimé, qui insuffle un élan inespéré ...

Il y a dans ce roman une poésie des mots qui m'a touchée.
Certes l'écriture est parfois bien pointue mais elle est, à mon sens, en parfaite adéquation avec Standor et sa perception du monde.
J'ai trouvé dans cette plume, une grande subtilité. Un arrière-plan très intéressant, dans lequel j'ai perçu la lumière de l'âme qui évolue, du papillon qui sort enfin de sa chrisalyde.
Alors pour moi, vous l'aurez compris, c'est un grand OUI !

A vous lecteurs/trices : à vos avis élogieux ou mitigés ils sont, ici, les bienvenus 😁 !
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La trame :

Avant ces temps de pandémie, quand on poussait son caddie en toute insouciance dans les allées colorées de sa supérette attitrée, on y voyait rarement un lieu de tous les dangers. Au-delà du risque sanitaire, au moins à présent, et, depuis que le plafond du paiement sans contact est relevé à 50 euros, on peut tranquillement oublier le code de sa carte bleue sans s'attirer le regard en coin d'une caissière revêche.
Dans le roman de Olivier Sorin, c'est en décembre 2017, à l'aube des fêtes de fin d'année, que Standor Moire aperçoit pour la première fois la sublimissime Solveig au rayon épicerie du Monoprix du coin. C'est donc ici que, ce jour-là, se produit un phénomène bien connu des météorologues et des grands sentimentaux : le coup de foudre. Quelques mots échangés autour d'un empilement de boîtes de thon à la catalane ont suffi pour que l'alchimie prenne. le timide Standor se sent en effet pousser des ailes au point d'oser inviter à dîner, avec une maladresse proche du burlesque, une créature de rêve qu'il n'entend laisser filer sous aucun prétexte. Preuve que les néo-romantiques « conservent » l'esprit d'aventure, contre toute attente, la miss, qui n'a visiblement pas froid aux yeux, accepte le rendez-vous. Mais l'initiative tourne court et Standor réalise le soir venu qu'elle l'a planté en beauté. Un lapin à la hauteur des attentes de son âme fleur bleue, car en effet le malheureux n'arrive plus à s'ôter cette apparition de la tête où tournevire foultitude de questions. Plus tout jeune (40 ans déjà…), pas bien riche et, malgré certains idéaux chevillés à un corps imparfait qu'il tente d'entretenir au mieux, comment diable pareille femme s'intéresserait-elle à un type comme lui ? Vous l'aurez compris, cet anti-héros ne dégouline pas de confiance en soi. Alors, dans l'euphorie de l'instant, grisé par tant de thon emballé, aurait-il tout bêtement succombé aux sirènes de son imagination ?
le temps passe, le souvenir de Solveig demeure. D'autres, à sa place, se seraient fait une raison mais Standor est un cas. Il attend toujours et encore. Et, tout compte fait, peut-être a-t-il raison de croire envers et contre tout à sa bonne étoile ? Standor, qui par ailleurs exerce la profession aussi méconnue qu'insolite de brocanteur d'appareils photo argentiques va, à la faveur d'un voyage de l'autre côté de la Méditerranée, renouer avec son destin. C'est, cette fois, en balade dans les dédales chamarrés d'un souk marocain que se produit un nouveau miracle. Notre protagoniste fait en effet l'acquisition d'un modèle d'appareil qui le conduit sur la piste de Solveig. Une pellicule oubliée dans un boîtier, un développement plus tard aux bons soins d'un labo parisien, auquel s'ajoute un cliché où apparaît de nouveau la belle qui se fait la belle… et voilà qu'au gré d'un chassé-croisé amoureux qui traverse les décennies, le récit prend des allures de conte où se dessinent les contours d'une carte du Tendre à la fois fascinante et dépaysante.

Mon ressenti :

Dans une société de l'instantané, du virtuel, du jetable et de l'interchangeable, y compris en matière de sentiments, une superbe allégorie nous est offerte sur la poursuite de l'amour absolu, la quête des émotions pures. Trouver l'âme soeur exige en effet davantage qu'effleurer l'écran d'un portable ou de tendre la main pour se servir sur l'étal d'un magasin.
J'ai beaucoup apprécié cette histoire, tant sur le fond que sur la forme, laquelle rend avec beaucoup d'élégance un magnifique hommage à la langue française. le verbe tantôt truculent, souvent recherché mais toujours fluide, se veut de bout en bout alerte et inventif, en phase avec une intrigue aussi originale qu'elle est bien troussée.
Lien : http://scambiculturali.over-..
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On dit parfois que les plus belles rencontres sont toujours inattendues, et c'est dans l'allée des conserves de son Monoprix que l'évidence frappe Standor, brocanteur d'appareils photo argentiques, lorsqu'il tombe sous le charme de la jeune et mystérieuse Solveig, remplissant son caddie de thon à la catalane par militantisme politique. de cette rencontre fortuite vont découler deux décennies de relation marquées par les disparitions inexpliquées de la belle au seuil de chaque hiver et ses réapparitions à l'automne grâce à des indices disséminés sur les photographies de vieilles pellicules, prises des années auparavant …

J'ai beaucoup apprécié la poésie qui s'envole des lignes de ce roman et qui caractérise le style très singulier de l'auteur. Je ne me souviens pas avoir déjà lu dans un autre livre une narration des évènements similaire à celle-ci.

J'ai également appris de nouveaux mots, ce que je trouve toujours plaisant au cours d'une lecture, tant le vocabulaire employé dans ce récit est enrichissant. L'histoire conduit aussi à de profondes réflexions sur la vie et offre de très belles citations. "On meurt tous un jour de la seule maladie qui restera inexorablement incurable, ma Solveig : la vie."

Ce livre est pleinement empreint de sa part de mystère, et c'est ce qui en fait toute sa beauté.
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Citations et extraits (45) Voir plus Ajouter une citation
Ses hanches étaient les crescendos de sa partition, sa poitrine représentait l’accent de sa musique sourde ; la baguette imaginaire et les bras de Standor brassaient l’air de l’appartement pour jouer la musique des jambes, genoux, épaules et fesses de Solveig. Cette prosodie silencieuse chantait les notes muettes pour rebondir en écho jusqu’au tunnel du passage Choiseul ; une sonorité que seul Louis-Ferdinand Céline aurait entendue s’il avait encore habité le lieu.
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Un couple est un compromis délicat, l’équilibre savant d’émotions qui vous font vous sentir vivant. La vie de couple est la montagne russe d’une fête foraine ; on monte dans un wagon sans ceinture et on profite à deux des descentes à pic et dès loopings en ouvrant les bras pour défier les dangers : parfois on s’accroche, et parfois on se laisse balloter.
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Soigner le malheur des autres était un don rare ; le côtoyer même était une aptitude, voire un courage, qu’il n’était pas fréquent de croiser.
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C’est vrai qu’on n’aime pas le bonheur des autres quand le vôtre se refuse obstinément à vous.
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On meurt tous un jour de la seule maladie qui restera inexorablement incurable, ma Solveig : la vie. Certains s’épuisent plus vite que d’autres à combattre cette infection sexuellement transmissible et ce ne sont pas les moins fragiles qui résistent le mieux. Non, au contraire, les plus forts consument leur existence incandescente et nous quittent souvent plus vite que les autres.
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"Comment on franchit le cap du passage à l’écriture ? Comment oser se faire lire et proposer son manuscrit à un éditeur ? Comment affronter le regard de ses lecteurs et comment ceux-ci nous apprennent au fond qui nous sommes ?" Interview d'Olivier Sorin par Pierre Granchamp pour BIG LOVE.
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