AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782491404116
150 pages
Éditions des lacs (16/11/2021)
4.64/5   14 notes
Résumé :
Si comme l’affirme Pessoa, la "saudade" est quelque chose que seuls les Portugais possèdent parce qu’ils ont un mot pour la désigner, alors Zeewijk et les confins de la Ligurie occidentale ont superposé leurs formes et leurs frontières pour prouver que la mélancolie peut aussi se traduire en géographie. Sous les ciels de Zeewijk est une promenade le long des rues d’un quartier d’Ijmuiden, un petit village qui se trouve sur la côte hollandaise, pas loin d’Amsterdam. ... >Voir plus
Que lire après Sous les ciels de ZeewijkVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Sous les ciels de Zeewijk de Marino Magliani
Editions des lacs

C‘est l'histoire d'une ville aux frontières fluctuantes, d'une Dune aux sables mouvants, c'est l'histoire d'une ville aux rues aléatoires et aux maisons qui ne sont pas éternelles, c'est une histoire mélancolique où la cartographie d'une ville de Ligurie se superpose à une autre dans les pays Bas.
C'est l'histoire que le vieux Piet a souvent racontée et dont il ne se souvient plus. Lui, descendant de ceux qui ont fondé ce quartier de Zeewijk que le narrateur se plait à arpenter à longueur de temps.
C'est l'histoire d'un homme que l'on peut nommer Marino Magliani, il est le narrateur, docker, parfois écrivain, souvent scutizusu et nous en reparlerons !
C'est l'histoire d'un quartier où les passants aident les grenouilles à traverser, où les rues portent des noms d'étoiles et de constellations et où les gens vivent comme dans un bocal.
Derrière leurs baies vitrées, ils offrent leur quotidien à la vue des passants. Marino en a fait son fonds de commerce. Il raconte ce qu'il voit, il observe, il restitue dans son livret et demande conseil à son ami, le vieux sage, le vieux Piet. Scutizusu, vous vous rappelez, un peu curieux, un peu voyeur.
C'est l'histoire d'une rencontre, elle s'appelle Anneke, et habite derrière une de ces baies vitrées.
C'est une histoire de déambulations poétiques et de digressions contemplatives, c'est une expérience de lecture à mi-chemin entre le récit, le roman et la rêverie.
Il se peut que vous n'ayez rien compris à ma chronique, peu importe, il y a des livres où il fait bon de se perdre et celui-ci en fait partie. Lisez-le et laissez-vous porter par sa magie et sa poésie.
J'ai parfois pensé au dernier été en ville de Calligarich et je serai curieuse de savoir ce que vous a soufflé ce livre dans le creux de l'oreille...

J'ai adoré jusqu'à la couverture !


Commenter  J’apprécie          60
Est-ce vraiment un roman comme le précise la couverture ? Un roman en train de s'écrire sous nos yeux par un promeneur presque solitaire ? Un prétexte à laisser vagabonder les yeux et l'esprit sur un livre d'images où les images seraient sculptées par les mots ? Une projection de l'intime, muselé par la pudeur, qui prendrait la poésie des constellations et des baies vitrées comme échappatoire à la solitude ? Serait-ce un conte philosophique ? Un long poème en prose ? Un récit de voyage du dehors et du dedans ? En décrivant des scènes de la vie quotidienne perçues, ou imaginées, à travers les « vitrines » que sont les larges fenêtres des maisons néerlandaises, l'auteur reflète tout à la fois les us et coutumes de ces Hollandais dont il est l'étranger, sa philosophie d'homme mûr, dilettante et spleenétique, sa poésie d'amoureux des gens, de la vie, des paysages et des mots et nous renvoie à nos propres émotions car son « je » est universel. Comme on cherche des formes dans les nuages, comme l'homme a voulu incarner les constellations, les nommer et les apprivoiser comme on rêve la vie des autres devant une lumière qui filtre à travers des rideaux, Marino déambule dans ce Zeewijk aux fondations sableuses, aux constructions éphémères et aux rues au nom d'étoile comme on déambule dans sa propre vie, croisant des humains dont on ne sait rien, croyant à l'amour et se fourvoyant, suivant un ami qui sait mais ne dit rien. Et de poétique cette oeuvre devient symbolique, on prend de la hauteur, on transpose, on comprend que le hasard n'existe pas, que les apparences sont parfois trompeuses et que finalement, la seule certitude est celle des livres qu'on écrit et qu'on lit car, comme le disait Vian, « cette histoire est vraie, puisque je l'ai inventée. » Je recommande +++ ce magnifique livre dont la lecture, comme souvent aux éditions des Lacs pose un sourire sur nos lèvres, de la poésie dans notre esprit et de l'espoir dans nos coeurs.
Commenter  J’apprécie          40
Sous les ciels de Zeewijk nous fait entrer de plain-pied dans le roman d'atmosphère où des émotions brutes se mêlent à une tendresse romantique.

La quatrième de couverture annonce une promenade le long des rues d'un quartier d'IJmuiden, petit village de la côte hollandaise, pas loin d'Amsterdam. Bâti sur des dunes de sable, le paysage d'IJmuiden ne cesse de changer. À tel point que les maisons ont une durée de vie inférieure à celle des habitants. Dans ces conditions, plus que nulle part ailleurs, l'expression « être de passage » prend tout son sens. Comme pour renvoyer l'individu à son insignifiance. Paradoxalement, ce qu'il y a d'immuable dans un paysage aussi versatile, ce sont les étoiles, car les rues prennent parfois le nom de constellations. Comme si ce monde éphémère en proie aux caprices des éléments ne pouvait trouver de stabilité et permettre à ses occupants de retrouver leur chemin qu'en suivant la carte du ciel.

De plus, « Zeewijk est un festival de baies vitrées, un monde qui attend d'être compilé en une anthologie », affirme le narrateur italien originaire de Ligurie, quand il se confie à Piet, son acolyte hollandais. Narrateur et auteur d'ailleurs, car il est bien question de Marino Magliani dans cette histoire où celui-ci nous fait part de son goût inné de l'observation, notamment quand il s'abandonne à la « flânerie ». Ainsi, toutes ces maisons aux grandes baies vitrées dépourvues de rideaux offrent autant de tableaux dignes d'un Veermer des temps modernes ; donnant à voir des vies alternatives dans lesquelles se projeter. Une vraie anthologie donc. Des scènes de genre qui symbolisent la vie vécue par d'autres. Et peut-être une manière de recueillir entre ses mains un peu du sable des dunes. Un défi au destin.

Notre narrateur est aussi en exil, habité par le mal du pays. Solitaire, en transit, l'espoir se fait jour quand, derrière une indiscrète baie vitrée, il aperçoit une inconnue. Qui ne le reste pas longtemps. On apprendra en effet qu'elle répond au prénom de Anneke. Trouver une parade à la barrière de la langue relèvera de la gageure. Une rencontre sans cesse différée et fantasmée. Un amour passager, lui aussi, à la fois gai et mélancolique comme tout ce que génère Zeewijk. Pour décrire l'état d'âme en question, le portugais a créé un joli mot, la saudade dont le charme tient aussi dans son caractère intraduisible. Pour en capter le sens, on conviendra d'une sorte de spleen teinté d'espérance. Un spleen lumineux en somme.
Ainsi Marino Magliani se plaît à naviguer d'un lieu à l'autre. Son âme erre en différents endroits. Quand il se trouve ici, il pense à là-bas et inversement. Et donc où qu'il soit, la nostalgie d'un ailleurs le hante. Se trouver dans un endroit l'aide à mieux comprendre l'autre. À d'autres moments, le tempérament rêveur du narrateur flirte avec une poésie burlesque que n'aurait pas reniée un certain Marcovaldo, personnage cher à Italo Calvino, lequel, il y a quelque temps déjà… m'avait aussi beaucoup marquée.

En refermant ce livre, après ce voyage au firmament, une petite voix vient nous susurrer qu'on a tous en nous quelque chose de Zeewijk, un quelque chose qui marque durablement l'esprit par son caractère unique et accaparant.
Lien : http://scambiculturali.over-..
Commenter  J’apprécie          30
UN ROMAN UNIQUE ET SINGULIER... 💫

Ce roman c'est une balade, une déambulation. Des ruelles, des jardins, des baies vitrées, des quais, des constellations. Des paysages changeants, des passants. Et une rencontre fortuite qui finit par tout changer.

Ce roman c'est un voyage. C'est de la joie, de la mélancolie. de l'espoir, de la nostalgie.
De la Hollande à la Ligurie...

"Zee signifie la mer, wijk, le quartier"
Zeewijk est un rêve, un apprentissage. Une ville qui façonne, qui transforme. Quand on sait l'observer, en percevoir la beauté, la profondeur d'âme, on finit forcément subjugués, ne serait-ce que par un détail.
Parce que tout est à sa place, Parce qu'il n'y a pas de hasard dans l'espace.

Sous les ciels de Zeewijk, c'est des rues qui font référence à des constellations, des avenues qui se changent en pluie d'étoile. C'est l'immensité infinie observée à la nuit tombée.

Sous les ciels de Zeewijk, c'est un hommage à la beauté de la langue à la magie des mots.
C'est une plume envoûtante et poétique, jugez plutôt:

"Mû par un sentiment d'espoir et de rêve, il me vint à l'esprit que tôt ou tard, dans ce grand désordre minutieusement éparpillé au-dessus de nos têtes, une étoile apparaîtrait peut-être."

"Les gens sont convaincus que le temps existe, mais on ne peut même pas le contenir. S'il est impossible de le retenir, c'est bien parce qu'il n'existe pas."

En bref, un roman très singulier empli de poésie. Les étoiles des ciels de Zeewijk ont scintillé dans mes yeux, la magie a opéré j'ai été très touchée.
Commenter  J’apprécie          30
{LECTURE 2022-34} Les éditions des Lacs éditent des livres qui sortent des cases et c'est ce que j'aime... Là, j'ai ou découvrir "Sous les ciels de Zeewijk" de Marino Magliani.

Un récit de sa découverte au fil des lumières derrières les baies vitrees, des étoiles dans le ciel qui donnent leur nom aux rues, des bâtiments éphémères de hier qui ont tous été deconstruits pour faire naître le quartier d'aujourd'hui tout aussi éphémère.
Un roman d'observation. L'auteur raconte ce qu'il voit, ressent, sous les conseils bienveillants de son ami Piet. C'est aussi l'histoire d'une rencontre avec Anneke, inattendue, qui vit derrière une de ces baies vitrées!

Je ne dirais que c'est un roman qui n'en est pas un entre rêverie, contemplation de la vie qui passe. Je me suis perdue avec délectation dans les rues de ce quartier, dans les constellations, dans les mots de l'auteur. Je me suis laissée porter par sa plume.

Comme une balade, une déambulation aux pays des mots, entre Italie et Pays-Bas, sur les bord de mer, dans les dunes. Une balade dans les profondeur de l'âme au travers des observations sans filtre qui font ressortir la beauté.

J'ai été charmée...

Merci pour cette belle découverte!
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Le temps polit et décolore, il rend tout similaire. Et à la fin, tout le monde devient communiste, comme dit Piet.
Commenter  J’apprécie          20
Le tout, d'une façon ou d'une autre, résiste aux jeux du temps qui passe.
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : romanVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Autres livres de Marino Magliani (1) Voir plus

Lecteurs (24) Voir plus



Quiz Voir plus

Un coeur simple

Comment s'appelle-t-il le personnage principal de ce livre, le 'coeur simple' de cette histoire?

Felix
Felicita
Félicité
Féricita

15 questions
929 lecteurs ont répondu
Thème : Un coeur simple de Gustave FlaubertCréer un quiz sur ce livre

{* *}