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sur 337 notes
Un peintre poète quitte Tokyo pour réfléchir sur son art et chercher l'inspiration dans les montagnes, au plus près de la nature.
De magnifiques descriptions de paysages et de jolis haïkus ponctuent cette histoire.
Pas très facile à lire au début, mais au fil des pages, on est traversé par de multiples émotions et sentiments.
Un roman original, subtile et poétique qui nous laisse dans un état de sérénité, de contemplation et de tranquillité.
"J'ai posé mes paisibles fesses sur un coussin d'herbes. Ici, on pourrait rester immobile pendant cinq à six jours sans que personne s'en plaigne. C'est ici que la nature est chose précieuse."

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Oreiller d'herbes ou le voyage poétique est un roman haïku. illustré de peintures délicates et colorées issues d'une édition japonaise datant de 1926. C'est un roman, un poème et une méditation sur la création.
Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art loin des bruits du monde. Il y rencontre Nami, la fille de l'aubergiste, une jeune femme belle et mystérieuse. La mélancolie de l'artiste, les commérages de l'auberge et une légende attachée aux lieux s'entremêlent dans son esprit. La poésie naît de cette errance entre rêve et réalité.
Admirablement écrit et traduit par Elisabeth Suetsugu, ce roman haïku n'est pas rébarbatif du tout ! L' atmosphère est poétique, les personnages malicieux, les dialogues vivants. A découvrir !
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Sérénité. C'est le mot qui me semble définir le mieux ce récit empreint d'une douce poésie contemplative. Car entre ses lignes, c'est toute la sensibilité et l'art de la contemplation à la japonaise qui transparaissent comme un rayon de lune à travers le feuillage d'un arbre. Arpenter ces pages, c'est accompagner le narrateur de cette histoire dans son lent cheminement en quête de la tranquillité et de l'inspiration. Toute l'intrigue de cette oeuvre repose justement sur la manière dont naît l'inspiration du peintre ou du poète, sur la mécanique délectable de l'image poétique se formant dans l'esprit de celui qui compose en syllabes ou en couleurs sur le papier.

Un peintre trentenaire quitte le fracas urbain de Tokyo pour s'abstraire dans une station thermale de montagne, désertée depuis le début de la guerre russo-japonaise. C'est dans une auberge traditionnelle, un ryokan, qu'il va trouver refuge afin d'y nourrir son inspiration. Seul client de l'établissement, il va y faire la rencontre d'une belle et mystérieuse jeune femme ayant quitté son époux pour retourner vivre auprès de son vieux père, le propriétaire des lieux. Sur cette femme qui porte le nom de Nami, le peintre narrateur va apprendre diverses choses par le biais de légendes ou de ragots. Et cette femme, que l'on dit folle ou même dangereuse, va exercer sur lui la fascination du modèle idéal pour un tableau, d'autant plus qu'elle ne manque pas d'espièglerie ni d'élégance d'esprit.

Le terme Kusamakura (草枕), littéralement « oreiller d'herbes », porte en japonais une signification symbolique, suggérant un voyage sans destination particulière. Derrière une réflexion sur la créativité, et notamment sur ce qui distingue la peinture orientale de la peinture occidentale, Sôseki fait l'éloge de la sensibilité. Il décrivait lui-même son récit de roman-haïku, le haïku étant un poème japonais très bref (dix-sept syllabes) célébrant l'évanescence des choses. Cette expression illustre à merveille l'impermanence du monde et la manière dont les instants peuvent être saisis à travers l'art.
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Ce livre, d'une rare poésie, est comme un rêve éveillé. C'est un véritable voyage au coeur de la création artistique et de la beauté, à lire à petite dose pour en apprécier toute la douceur et la légèreté.
Le narrateur est peintre et poète. Il n'est pas en manque d'inspiration mais veut se plonger dans l'ambiance propice à la création.
Pour cela, une fois arrivé le printemps, il quitte la ville et s'enfonce à pied dans la montagne, avec son matériel de peintre.
Il va s'installer dans une auberge perdue où, il est l'unique voyageur et où, il espère, qu'aucune passion humaine ne viendra plus le déranger, ni l'agitation de la ville le perturber.
Mais c'est sans compter sur la mystérieuse jeune femme qui occupe les lieux et dont la vie semble pleine de mystère. Les découvrir va hanter son esprit...
Réussira-t-il à peindre le tableau de ses rêves ?
Ce roman est un texte subtil sur l'art et la création, sur la place de l'artiste dans le monde moderne, sur le regard que l'artiste porte sur les êtres humains ou la nature environnante...
Une belle lecture, mais pas du tout facile malgré les apparences car déjà, entrer dans l'histoire est assez laborieux et puis, c'est un livre impossible à lire d'une seule traite.
Mais une fois imprégné de cette poésie, vous le quitterez à regret car c'est aussi un livre empli de légendes et de mystères...
Le lecteur met du temps à suivre ce poète artiste, mais il sortira de ce chemin, grandi et capable de trouver réflexion et beauté, dans la nature et dans sa vie quotidienne, en chacun des cailloux du sentier, en chaque petite fleur ou coin de ciel, en chaque être croisé...
Sôseki l'appelait son roman-haïkus car le texte est interrompu par de magnifiques haïkus...
L'édition que j'ai emprunté en médiathèque, est étayée de nombreux tableaux tous magnifiques, dont la couverture déjà vous donne un aperçu, et d'une grande délicatesse, issus d'une édition japonaise de 1926 en trois rouleaux où figurait le texte calligraphié de Sôseki et les peintures intégralement reproduites dans ce magnifique livre.
...
Lien : http://www.bulledemanou.com/-4
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"Un village d'eaux isolé... l'ombre de fleurs par un soir de printemps... un chant à mi-voix au clair de lune... une silhouette dans une nuit de pénombre... ce sont des thèmes de prédilection des artistes."

Un peintre se retire dans une auberge de montagne pour peindre et réfléchir sur son art. Il y rencontre une jeune femme Nami, fille du patron des lieux. Son histoire recoupe le destin de la Belle de Nagara, légende de la région : aimée par deux garçons, elle ne choisit aucun des deux, compose un poème et se noie dans la rivière. Nami quant à elle était aussi aimée de deux garçons, mais "n'a heureusement pas recouru à la solution de la rivière." Elle choisit un des hommes, mais étant malheuruese, le quitte er revient vivre chez ses parents. Elle hante les lieux et est depuis soupçonnée de s'enliser dans la folie.

Le narrateur est envoûté par la jeune femme et cherche son inspiration dans son chant. Son esprit erre dans des brumes oniriques, entre rêve et réalité, la poésie s'installe au delà du sentiment, provoqué et reconstruit par le poète.

"Dans un pareil moment, comment retrouver un point de vue poétique ? Eh bien, il suffit de placer devant soi un sentiment, de reculer de quelques pas et de l'examiner avec calme comme s'il s'agissait de celui d'un autre. le poète a le devoir de disséquer lui-même son propre cadavre et de rendre publics les résultats de son autopsie." p. 53

Des silhouettes fantômatiques peuplent son monde, telle la belle Ophélie de Millais.



Si la peinture le fascine, le narrateur rédige aussi des haïkus, artiste complet il est happé par le besoin de créer et ressent profondément les affres et doutes de la création artistique. Ses cheminements poétiques empruntent quelquefois des méandres difficiles à suivre pour un lecteur occidental qui doit se laisser bercer par le rythme lancinant de la littérature japonaise pour être touché.
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Roman japonais paru en 1906 et lu grâce au babelio JPBouzac que je remercie. J'ai appris que Natsume Sōseki apparaît dans le roman Neige de Maxence Fermine qui est un récit que j'ai sublimé.
Roman poétique où l'auteur nous livre ses pensées et ses émotions, son point de vue sur l'humain.
Un peintre passe un séjour dans les montagnes japonaises afin d'y trouver l'inspiration et savourer la nature. Il y fera connaissance de la fille de l'aubergiste, que l'on dit folle.
Critique pas facile à faire : Pourquoi aime-t-on ou pas tel tableau ? Parce qu'il y a de l'émotion ? Eh bien Oreiller d'herbes, est pour moi, un peu cela. On s'attarde sur certains détails qui sont beaux, on passe un peu vite sur un autre qui ne nous happe pas. Malgré son année de parution, les points de vue de l'auteur pourraient être d'aujourd'hui.
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OREILLER D'HERBE OU LE VOYAGE POÉTIQUE de Natsumé SÔSEKI


Ce livre est composé de 30 illustrations délicates : "La montagne au printemps " de Kanô Mitsumasa, "La pièce de nô Takasago" de Kijima Ryûô… par exemple, qui suscitent à chaque découverte un émerveillement agréable de l'avancée du jeune artiste de 30 ans, qui décide de se retirer dans la montagne, loin des préoccupations des hommes, avec ses rouleaux et pinceaux. 

Il peindra peu lors de ce voyage, fera des rencontres. Il méditera sur la création. Il composera des haïkus.

Quelle lecture inspirante ! 


"Tout en gravissant un chemin de montagne. Voici ce que je me disais. Faire preuve de raison crée des conflits. Laisser parler son coeur conduit à la dérive. Imposer sa volonté est source de fatigue. Bref, il n'est pas facile de vivre dans le monde des hommes. Quand la difficulté de vivre s'intensifie, l'envie vous prend d'aller ailleurs. Une fois que vous avez compris que la peine est partout la même, alors la poésie peut naître, alors la peinture peut naître. Ce n'est ni Dieu ni un quelconque démon qui ont créé le monde des hommes. Ce sont des gens comme vous et moi, ni pires ni meilleurs. Si ce monde où il est malaisé de vivre est l'oeuvre de gens ordinaires, il ne doit se trouver nulle part un endroit qui vaille la peine qu'on s'y installe. A moins de partir pour un pays où les hommes sont sans foi ni loi. Or, il doit être encore plus pénible de vivre dans un monde sans foi ni loi que dans un pays où les hommes sont de ceux que l'on rencontre partout, ni meilleurs ni pires. Ainsi, puisque le monde dans lequel nous vivons est difficile à vivre et que nous ne pouvons pas pour autant le quitter, la question est de savoir dans quelle mesure nous pouvons le rendre habitable, ne fût-ce que la brève durée de notre vie éphémère. C'est alors que naît la vocation du poète, la mission du peintre. Quel que soit son art, l'artiste apaise le monde, il est précieux en ce qu'il enrichit le coeur de l'homme."
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Plutôt inconfortable le polochon...
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Je lis peu, voir très peu de littérature japonaise ; son côté un peu étrange, irrationnel n'y est sans doute pas pour rien. Si l'on ajoute son côté poétique étant l'ultime raison de mon faible penchant….

Ce livre, je devrais dire ouvrage pour relever ses qualités artistiques, me confirme qu'il y a bien des aspects de cette littérature que je ne pourrai sans doute jamais vraiment appréhender, sans pour autant douter un instant de sa qualité.

Un jeune artiste s'installe quelques temps dans la montagne pour y puiser un peu d'inspiration pour peindre le tableau de ses rêves. Faute de peintures, il produira durant son séjour un certain nombre de poèmes, qui ne n'ont pas beaucoup chatouillé ma corde sensible.

L'ensemble est fort bien écrit, mais beaucoup trop intériorisé pour moi. En revanche j'ai pris plaisir avec les peintures qui agrémentent ce recueil.

Je suis donc restée très en dehors de cette histoire ; je suis restée insensible à cette prose inaccessible pour moi, et à cette histoire mettant en avant la réflexion de l'artiste dans le monde qui l'entoure, et les mystères de la création.

Mais comme le livre est court et aéré, la lecture est relativement facile !
Lien : https://leblogdemimipinson.b..
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Un peintre, en retrait, séjourne dans une auberge, envisage de peindre et d'écrire, médite sur l'art, plus inspiré par la poésie, il écrit des poèmes, fait des rencontres, pose son crayon et réfléchit, s'étend dans l'herbe au bord d'un étang, écoute la légende d'un femme noyée.
"Lorsque le mal de vivre s'accroît, l'envie prend de vous installer dans un endroit paisible. Dès que vous avez compris qu'il est partout difficile de vivre, alors naît la poésie et advient la peinture."
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