Première question à se poser, où sont les innocents et qui sont-ils ?
Quant aux autres on les croise partout !
car qui donc est totalement et parfaitement innocent ? Pour
Dana Spiotta, peu de gens, peut-être même personne !
Meadow par le biais du langage cinématographique se livre à une insatiable quête de vérité, qu'elle entend débusquer par tous les moyens et qu'elle veut démontrer de toutes les façons possibles.
Son but ?
Faire ressortir la magie de la voix isolée de tout support visuel,
Imposer la force de l'image muette,
Aller au coeur de l'être, pénétrer au fond des choses,
Saisir la vérité d'un individu et la faire remonter au grand jour, quelles qu'en soient les conséquences ...
Et en ce cas que peut-on dire de la quête obsessionnelle de Meadow ?
Comment qualifier cette frénésie de vérité ?
Jusqu'où peut-on s'improviser violeur, voleur, d'âme ?
Ne s'agit-il pas de trahison ?
Meadow prendra-t-elle la mesure de son inconséquence, en paiera-telle le prix ?
Et finalement, quel est le but du cinéma ? recherche de vérité à tout prix ou simple distraction destinée à amuser le public, comme le conçoit Carrie, l'amie de Meadow ?
Par le biais d'une construction complexe, par des allers-retours temporels pas toujours évidents,
Dana Spiotta amène le lecteur à d'innombrables et inconfortables interrogations...
Il est dommage que la quatrième de couverture en dévoile un peu trop et empêche le lecteur de faire seul ses découvertes !
J'ai reçu cet étrange roman dans le cadre de la dernière Masse critique.
J'en remercie Babelio et les éditions
Actes Sud.