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EAN : 9782749132914
240 pages
Le Cherche midi (22/08/2013)
3.17/5   6 notes
Résumé :
«On venait d'ouvrir le cercueil de Marie de Médicis. [...] Il était [...] en putréfaction liquide. [...] Sa tête était entière et garnie de beaucoup de cheveux.
Aussitôt, il a entendu les [...] ouvriers et autres assistants qui accusaient cette princesse du meurtre de son époux. [...] Ces imprécations signifiaient néanmoins un hommage [...] rendu à la mémoire d'Henri IV toujours chérie, malgré la haine prononcée contre le nom de roi ! Les ouvriers [...] ont a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cinq bonnes raisons de lire ce roman
1. Un sujet inédit
À ma connaissance, c'est la première fois qu'un roman historique aborde la violation et la destruction des tombeaux de la basilique Saint-Denis, événement qui se déroula entre août 1793 et janvier 1794. Un sujet encore trop rarement traité de nos jours, quel que soit le média (manuel scolaire, ouvrage de sciences humaines, documentaire télévisé...).

2. Une structure narrative agréable
Le récit s'organise autour de la confession de Ferdinand Gautier, titulaire des orgues de l'abbatiale de Saint-Denis, qui relate les faits dont il a été témoin en 1793 à trois personnages, l'avocat Marc Antoine Doudeauville, son secrétaire particulier Georges de Coursault et André de Maisonseule. En effet, Doudeauville s'est engagé à envoyer un mémorandum sur ces événements stupéfiants à son ami Sébastien Bréhal, qui réside désormais à Boston.
Cette confession, qui intervient entre le dimanche 5 janvier et le samedi 11 janvier 1794 – jeudi 30 janvier si l'on tient compte de la lettre de Gautier –, se déroule dans un espace unique, l'appartement de Doudeauville. le roman est ainsi divisé en plusieurs chapitres correspondant aux différentes journées, et la confession elle-même est rythmée par l'emploi du temps de Gautier, la présence de la petite chatte Bergamote et de Baptiste qui ranime le feu, les flammes du feu elles-mêmes, le temps (la neige et le froid, en l'occurrence) et les remarques des différents personnages. Cette structure narrative claire et bien découpée, qui s'apparente à celle d'une pièce de théâtre, donne au récit de la force et du rythme, ce qui permet de ne jamais se sentir envahi ou lassé par un flot continu d'informations.

3. Un roman instructif
Ce roman contient beaucoup d'informations et de détails, mais la lecture est fluide grâce à la structure narrative choisie, celle du témoignage. Un bon mélange entre la fiction romanesque et le documentaire. Pour ma part, j'ignorais que les sépultures antérieures aux Bourbons avaient été également profanées et détruites, sans oublier celles de personnages non royaux (Turenne, l'abbé Suger...)... Personnages enterrés, état de conservation des corps, description des opérations... on a l'impression d'être sur place !

4. Un double regard
Loin de jouer la carte des gentils républicains contre les méchants royalistes et vice versa, ce roman permet, grâce à la voix du royaliste Gautier et de celle de l'avocat robespierriste Doudeauville, de donner des points de vue différents sur cette période et cet épisode tragique. Par l'entremise de Doudeauville qui cite des extraits des discours de Robespierre, on assiste même à une réhabilitation de ce personnage historique, considéré communément comme un tyran sanguinaire. Une chose est sûre : les historiens ont encore beaucoup de travail à faire pour donner de cette période controversée une vision objective et non plus manichéenne.
Extrait du discours prononcé par Robespierre le 21 novembre 1773 face à la tribune des Jacobins (pages 169-170) :
"De quel droit voudraient-ils troubler la liberté des cultes au nom de la Liberté, et attaquer le fanatisme par un fanatisme nouveau ?... On a dénoncé des prêtres pour avoir dit des messes : ils la diront plus longtemps, si on les empêche de la dire. Celui qui veut les empêcher est plus fanatique que celui qui dit la messe. [...] Il est des hommes qui veulent aller plus loin, qui, sous le prétexte de détruire la superstition, envisagent de faire une sorte de religion de l'athéisme lui-même. Tout philosophe, tout individu peut adopter là-dessus l'opinion qu'il lui plaira. quiconque voudrait lui en faire un crime est un insensé ; mais l'homme public, mais le législateur serait cent fois plus insensé qui adopterait un pareil système..."

5. Une leçon universelle
Ce roman, quelle que soit l'opinion que l'on peut porter sur la Révolution française, met en lumière à quelles extrémités les hommes peuvent en arriver quand ils se sentent ignorés, incompris, pas écoutés... Folie, cruauté, fureur... comment peut-on expliquer la profanation de ces sépultures et les actes commis sur les cadavres (ongles, dents et mèches de cheveux arrachés...) ? Tout est affaire de symbolique (pages 178-179) :
"C'est sans aucun doute ce qu'avaient compris ceux qui avaient voulu l'exhumation : il convenait d'infliger une nouvelle mort, une mort définitive à ceux-là qui s'étaient toujours présentés comme indéfiniment vivants ! le lien n'avait-il pas été détruit lorsque le représentant en mission à Reims, Philippe-Jacques Ruhl, avait brisé la sainte ampoule utilisée lors du sacre des rois de France ? N'était-ce pas également le sens de la mise à mort de Marie-Antoinette ? Il n'avait point suffi de décapiter Louis XVI, car le roi mort et vive le roi, il fallait anéantir l'enchaînement vital jusque dans la matrice qui déterminait l'hérédité. Il fallait chasser ces fantômes qui allaient et venaient comme chez eux parmi les vivants."

Quatre petits bémols
1. L'aspect confession en un lieu unique pourra décourager les lecteurs en attente de scènes d'action.
2. Il aurait été intéressant que l'auteur indique ses sources en fin d'ouvrage (Dom Poirier, Dom Druon, Alexandre Lenoir...), car le sujet est très intéressant et certains lecteurs peuvent avoir envie d'en savoir plus !
3. Autres éléments qui auraient pu être intéressants : intégrer en fin d'ouvrage une chronologie récapitulative des faits et nous indiquer ce que sont devenus les ossements jetés dans les fosses communes et si des monuments funéraires ont échappé à la fureur des hommes ou ont pu être restaurés.
4. Je me demande si une erreur ne s'est pas glissée en page 21 : l'auteur indique que les personnages sont réunis "ce dimanche de janvier", or nous sommes dans le chapitre "Samedi 4 janvier 1794 - 15 Nivôse de l'An II, dans l'après-midi".

Un conseil
Il est préférable de lire auparavant "Une Histoire française", premier tome de cette histoire de la Révolution française, même si ce roman peut être lu de manière indépendante. Vous serez ainsi bien familiarisé avec les différents protagonistes, leur caractère, leur histoire, leurs relations, et comprendrez mieux les personnages dont ils parlent ici mais que l'on ne voit pas (Julie, Constance de Durbois). Et puis c'est toujours mieux de lire les romans dans l'ordre chronologique !
Lien : http://romans-historiques.bl..
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Dans son imposante tétralogie consacrée à la Révolution, le talentueux Robert Margerit sait rendre passionnants les événements complexes qu'il relate, tout en insufflant de la vie à ses personnages. le style est impeccable, la construction du récit est sans faille, tout semble naturel, à aucun moment l'auteur ne donne l'impression de réciter une leçon...

Voilà ce que doit être un roman historique. Et voilà précisément tout ce que n'est pas le roman de Valère Staraselski.

Mal écrit, mal fagoté, le récit s'enlise dès son entame dans un résumé confus de la situation politique de l'époque qui, asséné au lecteur par le biais de dialogues, sonne affreusement faux. "Voyez, Georges, pour arranger cela en bon français" : on aurait aimé que l'auteur applique à lui-même cette injonction qu'il met dans la bouche d'un de ses personnages... En l'état, la chose ressemble moins à une oeuvre littéraire qu'à l'exposé maladroit d'un élève studieux mais limité recrachant son cours tel quel, sans l'avoir bien assimilé. Jamais la Révolution, pourtant l'une des périodes les plus riches et les plus passionnantes de notre histoire, ne m'aura paru aussi rébarbative.

Ce roman m'intéressait surtout pour deux éléments : la tentative de réhabilitation de Robespierre (qui n'était sans doute pas l'infâme tyran qu'a retenu la postérité) et le saccage de la basilique de Saint-Denis par les sans-culottes, acte inqualifiable qui me hante depuis l'enfance (et qui, accessoirement, m'a toujours empêché d'avaler les discours tout faits opposant de manière manichéenne les gentils républicains aux méchants royalistes). Au final, la médiocrité de l'ensemble a eu raison de ma patience, j'ai craqué avant d'entrer dans le vif du sujet : à la page 57 pour être exact, lorsque du Guesclin, mort en 1380, est malencontreusement associé non pas à Charles V mais à Charles X, mort en 1836 et pas encore connu sous ce titre au moment de la Révolution... Trop, c'est trop !

Histoire de terminer sur une note optimiste, on dira que tout n'a pas été perdu dans cette affaire : ce catastrophique "Adieu aux rois" m'aura au moins redonné envie de lire Robert Margerit.
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Je suis déçu par ce roman. Alors que le sujet de base est très intéressant il est relativement mal traité ce qui donne un roman fade et inintéressant.
Donc le sujet de base est la révolution française et plus précisément un des événements les plus honteux de cette période le saccage de Saint-Denis. Il y a un deuxième thème abordé la réhabilitation de Robespierre.
L'auteur utilise la rencontre de quatre personnages pour parler de ce sujet, Ferdinand Gauthier comme témoin et Marc Antoine Doudeauville et ses amis comme public. On passe des phases où Ferdinand raconte jour par jour les événements de Saint-Denis à celle où Doudeauville clame son admiration de Robespierre. On a le droit à rien d'autre, chaque chapitre c'est la même chose : Ferdinand arrive le matin il raconte (avec quasiment jamais d'intervention de l'assistance) puis retourne à Saint-Denis travaillait et alors les trois amis parlent de Robespierre {fin de chapitre} et on recommence.
Et c'est ça le problème du livre c'est une suite d'énumération sans qu'il ne se passe rien, les seuls parties narratives sont l'état du feu au bois et ce que fait la petite chatte dans la pièce. On se retrouve avec un roman vide du côté narratif et pas assez complet pour qu'on le garde comme source documentaire sur le sujet.
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"L'adieu aux Rois" c'est le récit de ce moment incroyable où le passé d'un pays a dû être jeté dans la chaux vive pour que naisse un futur. L'écriture élégante de Valère Staraselski nous emmène en 1794 et nous contraint à nous interroger sur L Histoire et ses aléas. Magnifique !
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Paris, début 1794.
Valère Staraselski raconte ici un épisode méconnu de la période révolutionnaire : celui de la profanation des tombes royales dans la Basilique Saint-Denis.
Bien documenté, le récit de Valère Staraselski rend compte avec force détails des abjections commises pas les Conventionnels. Réduite à sa plus simple expression, l'intrigue est quasiment sacrifiée au profit de la dimension documentaire de l'ouvrage.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
"L'adieu aux rois" est un ouvrage formidable, merci à l'auteur pour cette page d'histoire. Intéressante. Lire Valère Staraselski c'est formidable, c'est un conteur né, un écrivain caméléon ! Ses livres historiques, "Une histoire française", "Le Maître du jardin" sont épatants, l'histoire de France en romans !
"Un homme inutile" est un livre d'actualité, j’arrête là...
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Videos de Valère Staraselski (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Valère Staraselski
Rencontre avec Valère Staraselski au Salon du livre d'expression populaire et de critique sociale 2018 à Arras, le 1er mai. Dernier roman : le Parlement des Cigognes. Editions du Cherche Midi
Médiation : Julien Delorme Captation : Colères du Présent
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