AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 160 notes
5
21 avis
4
13 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
A l'ouverture du livre nous trouvons une note au lecteur.
Ah!
Du traducteur qui nous dit que si nous sommes coutumiers de la lecture d'oeuvres de fiction spéculative nous pouvons sauter cette note. Bigre!
Déjà ce n'est pas simple.
Non je ne suis pas coutumier, en revanche, j'ai choisi ce livre et je savais, donc, de quoi il retournait. Enfin je le croyais.
Mais ce ne fut quand même pas simple.
Le narrateur, habitant de la planète Arbre, en l'an 3689 après la reconstitution, est le Fraa (frères) Erasmas, vivant et étudiant dans la consente (monastère) de Saunt (saint) - Edhar, réunissant mathématiciens et philosophes.
Il existe d'autres monastères, de frères et de soor (soeurs) qui vivent sans relations avec les autres monastères pendant des périodes de 10, 100 et même 1000 ans. A chaque fin de cycle se trouve une courte période d'échanges et c'est au cours de l'une d'elles que le Fraa Erasmas s'aperçoit d'un changement dans le ciel d'Arbre qui risque de menacer la survie de toutes ces congrégations et de la planète. Erasmas par à la recherche de son mentor et, de ce fait, à la recherche de sa vie.
Voilà.
Pour revenir au début et à l'avertissement du traducteur il faut savoir que l'auteur utilise un nombre plus qu'important de néologismes, ceci avec la difficulté de traduction, sans omettre des contextes et noms propres et bien autres pièges. le travail de traduction de Jacques Collin n'en est que plus remarquable.
De fait l'entrée en lecture est difficile, mais les termes étant redondants le lecteur s'y habitue, comme un roman normal avec ses noms, prénoms, lieux, usages, etc. Ou si l'on veut les termes que chacun peut appréhender dans sa région natale. Il faut, cependant, passer une bonne centaine de pages, très indigestes, difficiles d'accès dans notre incompréhension et avoir une grande envie de poursuite ou comme le dit un lecteur babelionaute : franchir le mur d'escalade.
Alors, après, oui c'est un roman qui s'avère passionnant et, qui, dans sa première partie pourrait ressembler au "Nom de la rose" de Eco. Mais cela n'a rien de religieux.
Ce monde qui n'est pas loin de s'apparenter au nôtre, ou ce qu'il serait devenu, va s'ouvrir lors de la recherche d'Erasmas dont la quête sera de tenter d'élucider le mystère qui vient dans le ciel.
En se prenant au jeu, en acceptant que l'auteur Neal-Stephenson est un génie, un excellent écrivain et que le travail du traducteur est formidable le lecteur (moi) passe un magnifiquement bon et long moment avec ses 800 pages de lecture. Et ce n'est que le tome 1.
Pour la bonne bouche :

De par mon travail avec Orolo, je savais que l'iconographie moshianienne avait le vent en poupe, sous la forme de la soi-disant férule céleste. Nos hiérarques en avaient pris conscience, et le férulaire pourfendeur avait demandé à grand-soor Tamura de nous entraîner dans ce débat.

Je remercie Babelio de cette masse critique et le Livre de poche de m'avoir fait parvenir ce livre.

Commenter  J’apprécie          480
Un monastère qui n'en est pas vraiment un, des religieux qui finalement n'en sont pas, une planète qui ressemble à la terre mais s'appelle “Arbre”, tout dans ce roman est étrange, jusqu'au vocabulaire inventé qui complique légèrement la lecture et la compréhension de l'histoire.
L'intrigue est très lente à se mettre en place et j'ai dû attendre presque 250 pages avant que l'histoire prenne vraiment son essor, le début étant simplement descriptif.
Nous allons suivre le quotidien de Fraa Erasmas, un jeune homme qui vit au sein de la congrégation de Saint-Edhar, où il consacre son temps à étudier les mathématiques, la philosophie et l'astronomie.
Son mentor, Fraa Orolo, va être chassé de la congrégation sans qu'on sache bien pourquoi, si ce n'est que cela doit avoir un rapport avec quelque chose qu'il aurait observé dans le ciel.
A partir de là, Fraa Erasmas va prendre conscience qu'il doit examiner ses croyances en profondeur, car l'avenir de la planète toute entière pourrait bien être en jeu.
J'ai beaucoup aimé ce premier tome, qui a un charme particulier malgré les inventions de vocabulaire très nombreuses et pas toujours simples à appréhender et le peu d'action du début.
Ce roman, bien que déconcertant au premier abord, m'a happé et j'ai hâte de lire la suite de la quête de Fraa Erasmas dans le tome 2.
Commenter  J’apprécie          320
Anatèm (tome 1) raconte, sur un monde appelé Arbre (dont la nature restera incertaine à l'issue de ce premier livre), la quête d'Érasmas, un avôt (érudit philosophico-scientifique cloîtré, comme tous ses pareils, dans des enceintes qui ne s'ouvrent au monde extérieur que tous les un-dix-cent-mille ans, les protégeant des convulsions de ce dernier mais les empêchant aussi de mettre leurs considérables connaissances théoriques en pratique), pour retrouver son maître, qui a découvert un secret astronomique que la hiérarchie « monastique » et le pouvoir séculier veulent à tout prix cacher. L'auteur ayant créé un écosystème complet de néologismes allant avec son monde (on peut d'ailleurs saluer le travail de dingue du traducteur !), et vous immergeant dans celui-ci d'un coup, sans vous tenir par la main, les premières centaines de pages sont prodigieusement exigeantes, même pour quelqu'un habitué à ce genre de livre-univers et pour un vétéran de la SF. Si la suite s'avère beaucoup plus digeste (à partir de 40 %, en gros), et invariablement passionnante (et j'insiste sur ce fait), elle constituera parfois aussi une autre forme de défi, tant les larges et profondes thématiques abordées (de la sociologie à l'Histoire en passant par la linguistique, la philosophie, la mécanique quantique, la cosmologie, l'ingénierie, etc) peuvent laisser sur le bord de la route les lecteurs les moins intéressés par cet aspect ou n'ayant pas le bagage culturel adéquat (et je pense que peu, moi y compris, répondront à 100 % à celui exigé par Stephenson, du moins sans recherches sur le net).

Clairement, donc, Anatèm n'est pas un livre facile (du moins, une partie de ce tome 1 ne l'est pas), mais tout aussi clairement, c'est un livre de SF majeur, qui vous en demandera beaucoup mais vous en donnera encore plus. Si je vous conseille de bien réfléchir au fait de l'acheter (ou pas) en fonction de vos envies et de votre volonté de vous investir dans un effort intellectuel intense plutôt qu'une lecture « détente », je vous prie aussi de croire que des romans comme ça, vous n'en verrez qu'une fois ou deux par génération, et que donc ne pas le lire serait une décision aussi lourde de conséquence que de l'acheter à la légère. C'est le style de roman qui tire tout le genre, voire toutes les littératures de l'imaginaire, vers le haut, que ce soit sur le plan stylistique ou intellectuel, aussi serait-il malavisé, à mon sens, de ne pas au moins tenter l'expérience sur ce tome 1.

Ceci n'est que le résumé de la critique, beaucoup plus complète, que vous trouverez sur mon blog.
Lien : https://lecultedapophis.com/..
Commenter  J’apprécie          242
Érasmas vit dans un monastère sur la planète Arbre. À la différence des monastères de sa soeur la Terre, les sylvestres se consacrent exclusivement à la science de pointe et à la philosophie. Très méfiants à l'égard du monde extérieur, ils s'emmurent et n'ouvrent leur porte qu'une fois par un, dix ans, siècle ou millénaire, selon les ordres. Ces ouvertures sont sources de tension : comment le monde extérieur a-t-il évolué, et quel sera l'accueil de la population ? Curiosité bienveillante, ou milices armées prêtes à tout saccager ?

La vie d'Érasmas suit tranquillement son cours, jusqu'à ce qu'un jour, des observations astronomiques semblent provoquer la panique dans la hiérarchie du monastère. Des instruments de mesure deviennent inaccessibles, des savants de haute renommée sont exclus de leur ordre et d'autres envoyés en renfort dans le monde extérieur. le jeune homme et ses amis n'auront qu'une idée en tête : comprendre quel événement jette la panique dans ce monde bien rangé.

J'apprécie beaucoup les romans de Stephenson, et heureusement ! Sans cette aura, je n'aurai jamais achevé la lecture de ce roman. Les 150 premières pages sont remplis de références à des théories inconnues, à un passé flou, le tout dans un jargon technique incompréhensible. Certes, petit à petit, on finit par s'imprégner des termes, comprendre les références historiques et saisir les nuances des différents ordres, et le sentiment d'immersion n'en est que renforcé. Mais l'auteur ne nous mâche clairement pas le travail !

Passer cette difficulté permet ensuite d'apprécier le roman, et d'avoir le sentiment de faire partie des « initiés ». Pourtant, en approchant de la fin de ce premier volume, l'ennui est venu poindre de nouveau. En effet, j'ai eu l'impression d'avoir suivi les personnages secondaires de l'intrigue. Des choses se passent, des grandes décisions sont prises, des personnes tiennent le sort du monde entre leurs mains… mais pas nos protagonistes. Eux se traînent, toujours en retard d'une guerre, à tenter de deviner ce qui a bien pu se passer, et à la recherche de quelqu'un pour leur expliquer réellement la situation. Et au final, après presque 800 pages, on se connaît toujours pas précisément le problème que l'on cherche à résoudre.

Le roman reste bon, car l'immersion est parfaitement réussie : le rythme des journées dans les congrégations, les discussions philosophiques entre maître et élèves, quelques rencontres avec le monde extérieur et les incompréhensions mutuelles qui en découlent… tout ça forme un univers qui se tient parfaitement jusque dans les moindres détails, qu'on prend d'autant plus plaisir à parcourir qu'on finit par en comprendre les nuances les plus subtiles.

À réserver donc aux lecteurs pour qui « le voyage est plus important que la destination », et qui n'ont pas peur de se retrouver lâchés en milieu hostile pendant une bonne centaine de pages, armés en tout et pour tout d'une petite Chronologie de 3 pages parfaitement absconse.
Commenter  J’apprécie          201
Tout d'abord je remercie les éditions Albin Michel Imaginaire ainsi que Babelio pour m'avoir donné l'occasion de lire ce livre.
Comme ce livre n'est pas du premier abord facile car l'auteur a décidé de nous embrouiller un peu l'esprit avec un vocabulaire assez déroutant, je cite:" convoxe, astrohenge, concente, burgos, férulaire etc. Disons qu'une fois digérés, il faut les relier à une société construite sur un modèle parallèle au notre, sur une planète qui se nomme Arbre. On découvre jusqu'à peu près la 300ème page l'univers cloîtré de la concente et son organisation architecturale et sociétale avec ses différentes divisions selon le dogme : les millanériens, les edhariens, etc. Cette première partie est selon moi trop technique et difficile à ingérer.

Mais quand l'histoire commence, alors qu'un mystère entoure l'expulsion d'un fraa de la concente, un certain chaos métamorphose la communauté en entier. Notre fraa Erasmas, jeune disciple du fraa Orolo est éjecté à son tour et part à la recherche de son maître.
Voyageant vers le Nord, il découvre peu à peu la vie sur Arbre, rencontrant des communautés, des organisations comme les déolâtres, qui ressemblent étrangement à nos moines. Bref, plus il avance plus les choses se compliquent, et le mystère se dissipe. Je ne vais pas vous révéler ce qu'il en est, le mieux c'est de le découvrir par vous même.

Je dois avouer que ce n'est pas un livre fluide, l'auteur aime beaucoup nous faire perdre dans un récit alambiqué, tortueux jusqu'à nous ouvrir une petite fenêtre qui fait que je n'ai pas abandonné le livre.
J'attends vraiment le second tome pour comprendre où il veut bien nous emmener, car beaucoup de points d'interrogations devraient y trouver une réponse.
Alors en attendant, je rest sur ma faim, est-ce que j'ai aimé ce livre ou non? J'aurai ma réponse définie au terme du second volume je crois.
Commenter  J’apprécie          90
En commençant Anatèm, je me suis dit que je n'allais pas le terminer. Surtout qu'il s'agit du tome 1, l'oeuvre gigantesque de Neal Stephenson a été scindée en 2 tomes pour l'édition française.
Je me suis dit que je n'allais rien y comprendre. Mais, après tout, il y a longtemps, j'avais bien survécu à L'empereur-dieu de Dune (quand mes proches disaient que c'était insupportable). Et en fait, j'ai assez vite accroché, malgré les … 100 ou 200 premières pages assez raides, truffées de néologismes et de notions étranges qui sont explicitées lentement, grâce à des extraits d'un pseudo-dictionnaire. Mais, une fois ces pages franchies, j'ai été happée par l'histoire, les personnages. En fait, il se dégage de tout le livre un puissant magnétisme et je n'avais qu'une envie : en savoir plus sur ce monde qui n'est pas le nôtre mais qui pourrait l'être.
Lien : https://imaladybutterfly.wor..
Commenter  J’apprécie          50
Quand un livre fait le buzz sur la blogosphère et que vous êtes devenus de vieux briscards comme moi désillusionnés de la vie, de l'amour et de L'Écran Fantastique, vous avez toujours une crainte que celui-ci ne vous plaise pas et que vous passiez complètement à côté de ce qui pourrait être un grand bouquin. D'autant plus s'il est ardu (je le sais, je suis en train de lire le bureau des sabotages, et comme le dit Maître Gims, j'en ai bavé comme jamais !) ; que nous réserve donc [anatèm] de Neal Stephenson, coqueluche de la science / philosophie-fiction qui avait défrayé la chronique voilà 1 an et demie ? Eh bien, chers petits amis rageux, vous pouvez d'ores et déjà faire une croix sur cet article, car je ne râlerais après rien ni personne, pour la bonne raison que j'ai beaucoup aimé. Et j'irais même plus loin : du Cycle de Fondation, du Nom de la Rose ou de la horde du contrevent, si vous aimez au moins un seul de ces trois livres, vous avez toutes les chances d'adorer celui-ci.

On va habiter dans une abbaye coupés du monde et du Wi-Fi, mais vous allez voir, ça va être super cool

[anatèm] est un livre nous venant tout droit des États-Unis, mais ses difficultés à être traduit et notre amour pour l'Imaginaire de terroir frrrônçais a fait qu'il a été longtemps ostracisé de nos belles campagnes. Arrive AMI qui décide enfin de s'occuper de son cas, pour finalement le couper en deux volumes dans sa VF, ce qui est pour moi un non-sens absolu tant il s'agit d'un livre-univers (et même multivers) qui forme un tout uni et complet, c'est pourquoi j'ai décidé d'en faire une seule et même critique. Je tiens malgré tout à signaler que l'édition est du reste impeccable, et que cette audace dans les choix sortant de ce qu'attend le lectorat français de base est sans doute ce qui fait le succès ô combien mérité du label de Gilles Dumay.
L'histoire nous plonge donc directement sur Arbre, un monde semblable au notre dont différentes civilisations ont réussi à survivre assez longtemps pour obtenir une technologie semblable à la notre avant de s'effondrer puis renaître, et ainsi de suite. Afin de ne plus perdre les savoirs emmagasinés dans chacune d'entre elles, des maths (comprenez des abbayes laïques) ont été construites pour survivre au passage du temps. Grâce à leurs connaissances physiques et biochimiques, certains avôts (= moines) ont pu allonger leur espérance de vie par-delà un millénaire ou acquérir différents pouvoirs technologiques, le tout dans le but de tenir les vils manants à bonne distance de leurs fenêtres. Il ne s'agit pas pour autant d'un pouvoir tyrannique (encore que je vois pas mal d'anarchistes qui s'agitent déjà dans les gradins) ; les avôts vouent leur existence à une connaissance pacifique, qu'ils en viennent parfois à échanger avec les tics (des ingénieurs sæculiers, comprenez : du commun des mortels). Une Discipline stricte leur interdit de mettre le boxon et les voilà donc confinés à réfléchir à l'astronomie, la géométrie, et surtout et bien sûr la philosophie.
Celle-ci est au coeur du roman : des ressemblances avec des penseurs ayant réellement existé sont d'ailleurs flagrantes : Thélénès = Socrate, Protas = Platon, les sphéniques = les sophistes, ect. On serait tentés de crier « plagiat, plagiat, c'est du plagiat », mais le livre se veut outre son monde un outil de réflexion et de vulgarisation philosophique, et se doit donc de formuler les raisonnements des auteurs ayant précédé Neal Stephenson pour ensuite développer les siens. Il s'agit finalement pour faire simple du procédé de décalque de Guy Gavriel Kay, mais appliqué à la philo au lieu de l'Histoire.
Dans ce monde impitoyable et sans pitié, où les guerriers s'affrontent à coups de syllogismes et de contre-argumentations, fraa Érasmas est donc un jeune avôt dont le mentor fraa Orolo est quelqu'un ayant la fâcheuse tendance d'être un peu trop mystérieux. Peu à peu, il va découvrir que celui-ci planche sur une découverte secrète, l'arrivée autour d'Arbre d'habitants d'autres planètes, voire d'autres univers. Ce qui bien entendu soulève un tas de questions…

Quel sacré morceau !

Vous aurez donc compris qu'on s'attelle ici à un univers particulièrement riche et complexe, le tout desservi par un glossaire extrêmement étendu : ce qui n'est pas un défaut en soi, mais en génère accidentellement quelques-uns petits mais agaçants. L'ami FeydRautha vous expliquera bien mieux que moi qu'il n'y a là rien de bien insurmontable ; en revanche, on peut se demander si certains termes ne sont pas un peu schmeerpesques sur les bords : tomobile à la place d'auto, totobono au lieu de dopamine… Mais surtout, non seulement le glossaire a été mis uniquement à la fin du tome 2, mais en plus il possède plusieurs oublis : burgos, brambasier, amanuensis…
Cela dit, si c'est pour avoir à côté un background aussi énorme, je pense qu'on est tous d'accord pour dire que ces quelques problèmes sont plus que compensés. Car outre les différents courants de pensées et institutions monastiques qu'instaure Stephenson (et qui se transforment à l'intérieur du monastère en véritables factions politiques), on trouve de tout dans cet univers, qu'il s'agisse de multiples variantes de notre société actuelle (j'ai personnellement trouvé celle autour de Saunt-Édhar très moche, mais ce sont les goûts et les couleurs, donc passons), des manipulations génétiques (oui, je sais, ça comporte des risques dans la vraie vie, mais dans un roman de SF on peut supposer que les gens sont un peu plus calés et moins lucratifs que les blettes de Monsanto, donc comme le transhumanisme, ça passe), ou encore des différents folklores, architectures, technologies ancestrales, j'en passe et des meilleures…
Mon article va pas faire dans l'originalité : c'est turbo-intello mais accessible, tout en n'oubliant pas action, humour, voire même émotion prenant aux tripes, notamment avec les injustices que subit Érasmas au début du tome 1… Et avec ça, si on fait des réfs humoristiques sur Star Trek, Armaggedon et tout un tas d'oeuvres de pop-culture SF, c'est tout bénéf pour le gros bourrin métallo que je suis ! Seuls un ou deux points sur la fin m'ont laissé des doutes quant à ce que je devais comprendre (les narrés et l'anticoncrétion) ; je serais ravi d'en discuter avec vous dans les commentaires.
Disons quand même ce qui a fini par me rebuter : le rythme est très lent (mais pas plus que par exemple pour le Seigneur des Anneaux si ce n'est quelques longues explications — non-fans de Nolan, tremblez d'effroi). On se situe très clairement davantage dans le plaisir du cerveau que celui du coeur avec ces longues descriptions et ces raisonnements alambiqués bien qu'excellement vulgarisés ; cela n'en fait pas moins de la belle ouvrage, et il faudra que je fasse un jour un Faut qu'on en parle pour dire que je ne veux pas faire de hiérarchie entre ces deux formes de jouissance.
Bref, [anatèm] est un énorme pavé dont on n'est pas toujours sûrs de voir le bout, mais qui procure ses moments de pur bonheur, souvent intellectuel mais pas que. Je le considère personnellement comme bien plus fascinant et accessible que Diaspora, si ça peut réveiller parmi vous les plus réfractaires aux oeuvres exigeantes. Si vous voulez de la philo, des grands questionnements métaphysiques et des capuches de partout, vous savez en tout cas où chercher. Après, je dis ça, c'est pour votre culture…
Lien : https://cestpourmaculture.wo..
Commenter  J’apprécie          30
Je suis tout simplement ravi d'être enfin sorti de ce pompeux et richissime roman qu'est Anatèm. Autant le dire, il m'aura fallu pas moins de trois mois (entrecoupé d'autres lectures) pour boucler ce premier volume de cet odyssée existentielle dans laquelle un jeune ermite part à la découverte du monde ainsi qu'à la recherche de son ancien maître.
Cette odyssée se déroule sur Arbre, une planète qui, progressivement, vient se calquer sur notre monde. Neal Stephenson déroule un processus mimétique à travers lequel Terre et Arbre semblent se répondre l'une à l'autre. Mais pour pouvoir distinguer ces quelques similitudes, il faut traverser un océan de néologismes. Comme l'ont dit certains co-babiloniens dans leurs propres critiques, Anatèm demande un investissement certain de la part du lecteur. Il est très difficile de s'y retrouver dans ce roman, d'arriver à s'y retrouver, durant chaque instant de lecture, dans toutes ces équations sémantiques purement imaginaires... Neal Stephenson créé un véritable monde à travers toutes ces concentes, ces maths , vastes lieux empiriques qui dissimulent un flot de philosophes et d'intellectuels. D'abord, il créé un monde vivant en toute autarcie. C'est un récit assez hermétique où l'imaginaire de Stephenson n'est aussi ouvert que dans bon nombres de titres issues de la S.F ou de la Fantasy. Honnêtement, je sors de ce livre presque soulagé d'en être sorti, tout en ayant l'impression d'avoir eu affaire à une lecture gratifiante mais je dois aussi souligner le fait que je me suis pas mal heurté à de l'incompréhension toujours présente. C'est à la fois la grande force et la faiblesse de ce nouveau roman de Neal Stephenson. Ce brillant auteur de S.F délivre un titre qui ne plaire déja pas à un lectorat en quête d'action et de péripéties. le coeur de l'intrigue est avant concentré sur du doute et du questionnenment, exprimé ici par de nombreux dialogues et débats philosophiques. Anatèm se prend parfois les pieds dans sa belle intelligence ce qui donne l'impression que la lecture est tout simplement au ralenti. Il y a une certaine lourdeur à apprivoiser si on veut apprécier ce titre.
Au final, malgré cette lourdeur, je lui accorde quand même une moyenne favorable car j'ai plutôt trouvé ce titre assez révélateur sur notre aptitude à pouvoir entrer dans un monde de l'imaginaire et à s'amuser à le creuser. Anatèm est un roman qui recèle cette grande générosité qui est la marque des meilleurs univers imaginaires. Il ne tient qu'au lectorat à le creuser davantage. Cela fait partie de ces lectures plutôt mûrissantes pour l'esprit à condition d'avoir le temps et la patience pour s'attaquer à un titre aussi chronophage.

Commenter  J’apprécie          10
Ce livre ne devrait pas être publié en deux parties, car seule la lecture des deux tomes devrait permettre de savoir si je vais ranger Anatèm dans la catégorie des livres de science-fiction qu'il faut avoir lus ou non.
a la fin du premier tome je pense plutôt que je vais vers une grande découverte. Qui place livre au niveau de Dune et Hyperion.



Commenter  J’apprécie          00
Roman qui se mérite. Son approche n'est pas évidente car Neal Stephenson nous plonge d'entrée de jeu dans son univers, avec ses règles - religieuses et scientifiques - et son vocabulaire.
Commenter  J’apprécie          00




Lecteurs (608) Voir plus



Quiz Voir plus

Les plus grands classiques de la science-fiction

Qui a écrit 1984

George Orwell
Aldous Huxley
H.G. Wells
Pierre Boulle

10 questions
4899 lecteurs ont répondu
Thèmes : science-fictionCréer un quiz sur ce livre

{* *}