Tantôt, je me suis laissé tenter par la tontine de tonton !
Sans le nom sur la couverture, difficile de deviner que cette comédie mordante est signée de la plume de
Robert Louis Stevenson. Circonstances atténuantes pour le lecteur, ce roman a été coécrit avec son beau fils
Lloyd Osbourne et son titre a changé d'identité plus souvent que Constantinople au gré des caprices des traducteurs : «
le Mort Vivant », « Un mort en pleine forme », «
Un mort encombrant », « le grand bluff » et désormais « La mort vous va si bien !» dans sa dernière édition. C'est Byzance !
Ce n'est plus une lecture mais une chasse au trésor ! Point d'île déserte pourtant ici, pas plus de pirates avec des jambes de bois, de contrées exotiques ou de plateaux de fruits de mer puisque le butin est un plan d'épargne dont la propriété revient au dernier souscripteur survivant… On pourrait croire que l'écrivain écossais a sorti les charentaises mais un accident de train va faire dérailler les personnages plus bornés qu'un âne des Cévennes dans une série de combines rocambolesques gâchées par des coïncidences invraisemblables. Ce qui réunit des vieux qui ne sont pas pressés de trépasser, des avoués qui refusent de passer aux aveux, des neveux en déveine et un cadavre remuant, c'est l'avidité, cible de
Stevenson dans cette comédie burlesque. Les pieds nickelés mis en scène par les frères Coen.
L'oeuvre fut d'ailleurs adaptée au cinéma en 1966 dans une comédie britannique avec
Michael Caine,
Peter Sellers, Dudley Moore… que je vais essayer de dégoter.
Aussi rythmé et léger qu'un vaudeville, j'ai passé un agréable moment de lecture qui m'a rappelé le ton de certaines nouvelles de l'auteur comme «
le club du suicide ».
Ce roman ne vaut pas «
le maître de Ballantrae » ou «
L'étrange cas du Dr Jekyll et de Mr Hyde" mais j'ai pour tradition de savourer chaque année un
Stevenson pour digérer le chapon et revoir Noel avec mes yeux de petit garçon. Je n'ai pas de meilleure prescription.
Bonne année.