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Résumé :
EUGÈNE SUE (1804-1857), fils d´un chirurgien de la garde de Napoléon Ier, ses parrains sont Joséphine et Eugène de Beauharnais. Il fait des études secondaires médiocres; ensuite, poussé par son père et toute une lignée familiale de médecins, il entre comme sous-aide chirurgien à l’hôpital de la maison du roi. Mais bientôt il démissionne et son père le force à s’embarquer sur le Breslau, comme sous-aide chirurgien. Il n’a pas encore 28 ans lorsque son grand-père, pui... >Voir plus
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
CHAPITRE IV - Les deux tartanes

Adieu la balancelle
Qui sur l’onde chancelle.
Et comme une étincelle
Luit sur l’azur des mers.
(Victor Hugo, Navarin. )

– En avant, mon fidèle Iskar ; vois, la mer est azurée, et la vague vient doucement caresser ton large poitrail, tout blanchi d’écume ! En avant ! tu plonges dans l’eau limpide tes naseaux qui s’ouvrent et frémissent ! et ta longue crinière roule des perles brillantes comme des gouttes de rosée. En avant ! déploie encore ces jarrets vigoureux qui fendent la lame en sifflant.
Courage, mon fidèle Iskar, courage ; car, hélas ! les temps sont changés ! Que de fois, sous la fraîche verdure du Prado de Séville et de Cordoue, tu atteignis et dépassas les brillants boggies qui entraînaient de belles filles de Grenade brunes et rieuses, avec leur réseau de pourpre qui volait au vent, et leur riche monillo attaché par des agrafes chatoyantes ! Que de fois tu as bondi d’impatience auprès de l’étroite fenêtre fermée par un store soyeux, derrière lequel soupirait ma chère Zetta ! Que de fois tu as henni pendant que nos lèvres se cherchaient et se pressaient brûlantes, quoique séparées par le tissu jaloux ! Mais alors j’étais riche ; alors le pavillon de guerre aux larges bandes rouges et au lion royal se hissait au grand mât quand je montais à bord de ma vaillante frégate ; alors l’inquisition n’avait pas mis ma tête à prix !… alors on ne m’appelait pas le réprouvé ! et plus d’une fois la femme d’un grand d’Espagne m’a souri tendrement quand, par un beau soir d’été, j’accompagnais sur ma guzla sa voix pure et sonore ! Allons, courage, mon fidèle Iskar, car le passé est loin ! Mais tu m’as entendu, car tes oreilles se dressent et tes hennissements redoublent. Courage… voici ma tartane ! la voici, mon amoureuse, qui se balance sur les flots ainsi qu’un alcyon se laisse bercer dans son nid par une lame transparente ! Mais n’entends-tu pas comme moi des cris confus et éloignés, une rumeur affaiblie qui vient expirer à mes oreilles ? Par le disque d’or du soleil ! c’est cette ignoble foule de Santa-Maria que mon nom a terrifiée, et qui s’est abîmée sous les débris de l’arène ! Au moins pour la seconde fois je l’ai vue, cette nonne. Qu’elle est belle ! et demain ensevelie à jamais dans le couvent de Santa-Magdalena !… Ô crime ! et je ne la ravirais pas à Dieu ! (p28/29)
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CHAPITRE V - Le blasphème

N’es-tu donc rien qu’un moine pleureur ?
( Jules Janin, Confession.)

On ne pouvait descendre du sommet de la montagne de la Torre que par un étroit sentier taillé dans le roc, qui faisait une foule de détours. La pente du chemin était ainsi moins rapide, mais il fallait beaucoup de temps pour arriver jusque sur la grève.
À l’entrée de ce sentier parut un homme à cheval, que l’on distinguait difficilement à la pâle lueur du crépuscule ; il s’arrêta court, sembla conférer un moment avec ses compagnons, sans doute cachés par quelques aloès, puis jeta en l’air un cigarito allumé, qui décrivit un léger sillon de feu.
Quand le même signal fut parti de la tartane, cet homme continua sa marche, suivi d’une douzaine d’Espagnols aussi à cheval, qui s’avancèrent avec précaution au milieu des nombreuses rampes de cette route difficile. Les uns portaient un sombrero, les autres une résille ou un simple mouchoir de couleur tranchante dont les bouts flottaient sur leurs épaules ; mais tous avaient ce teint hâlé, ces traits durement caractérisés, enfin l’aspect peu rassurant qui distingue les contrebandiers de terre qui exploitent le littoral de l’Andalousie. Leurs chevaux étaient chargés de deux larges coffres recouverts de toile goudronnée d’une légèreté extraordinaire, mais tellement spacieux que le cavalier ne pouvait monter que sur la croupe, où il s’asseyait à peu près comme un timbalier derrière ses timbales. En outre, des peaux de mouton entouraient les sabots de leurs montures ; de sorte qu’il était impossible de les entendre quand elles marchaient au pas. (p36/37
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CHAPITRE - XIV Maître Plok

La vengeance ! plaisir des hommes.

Ce fut dans une de ces rues sales, étroites et fangeuses, bordées de hautes maisons sans fenêtres, dans la rue Moa-B’d’hal, je crois, à Tanger, que Fasillo se rendit après une heureuse traversée. Plusieurs jours s’étaient écoulés depuis l’exécution du Gitano, et sa tartane, toujours cachée dans sa retraite impénétrable, avait échappé d’autant plus facilement aux yeux des gardes-côtes, que tout Cadix était persuadé que le capitaine Massareo avait détruit le seul navire que le Bohémien eût jamais possédé : aussi Fasillo doubla-t-il facilement la distance qui sépare Cadix de Tanger.
C’est vraiment une laide rue que la rue Moa-B’d’hal, d’abord parce qu’un soleil ardent la calcine, et puis parce qu’elle est le repaire de juifs et d’Arméniens, qui ont trouvé le moyen de passer pour des brigands, même au milieu des peuplades de pirates qui habitent cette partie de la côte d’Afrique. Aussi n’est-ce pas sans quelque danger que l’on pouvait se hasarder à traverser cette rue des Juifs, car souvent les Arabes du bey s’amusaient à s’embusquer à chacune de ses extrémités, et là, munis de leurs longs fusils, si merveilleusement incrustés d’argent et de nacre, ils guettaient les Arméniens, et dès que l’un d’eux mettait la tête hors de sa porte pour sortir, quatre ou cinq coups de fusil l’avertissaient que les fils du désert venaient de boire quelques verres de ce bon c’hispa, que la vieille Mauresque de la place au poisson leur vendait si bon marché, et qu’ils étaient en train de se divertir un peu. (p134/135)
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CHAPITRE XIII - El garrote, le garrot

Pendu jusqu’à ce que mort s’ensuive.
Il me semble que vous devez bien regretter cette
belle vie, lui dis-je avec l’air du plus grand intérêt.
(Jules Janin, L’Âne mort.)

(Au milieu de la place San-Juan-de-Dios s’élève une estrade, deux escaliers y conduisent ; au centre est un fauteuil de bois fort simple, adossé à un long pieu ; deux lignes de miliciens s’étendent de chaque côté de cet échafaud, et forment un long cordon qui va rejoindre la porte de la chapelle ardente. Une foule innombrable encombre la place, et garnit les fenêtres et les toits des hautes maisons de ce barrio ; enfin les remparts, et jusqu’aux fortifications qui défendent la porte de terre, sont envahis par la multitude. – Il est onze heures, le soleil brille, et la haute coupole de San-Juan se détache sur un ciel pur et bleu.)
LE BARBIER FLORÈS, à un homme du peuple. – Faites-moi la faveur, mon compère, de me laisser un peu passer devant vous, votre taille vous permet de voir par-dessus ma tête, et, Dieu me sauve ! ces spectacles sont malheureusement si rares qu’entre chrétiens il faut s’aider un peu dans la voie du salut.
L’HOMME DU PEUPLE. – Allons, passez, seigneur, et ne m’oubliez pas dans vos prières. (p119/120)
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CHAPITRE II - La course de taureaux

Madrid, quand tes taureaux bondissent,
Bien des blanches mains applaudissent,
Bien des écharpes sont en jeu.
( Alfred de Musset.)

Espagne ! Espagne ! que ton soleil se lève pur et brillant !
Déjà Santa-Maria est baigné de flots de lumière ; les mille fenêtres de ses maisons blanches scintillent et flamboient, et les orangers parfumés de l’Alameda semblent couverts de feuilles d’or. Au loin, c’est Cadix, enveloppé d’une vapeur chaude et rougeâtre, et là, sur le sable éblouissant de la plage, de grandes lames bleues et transparentes viennent dérouler comme un long
feston de diamants leur écume étincelante des feux du soleil ; et puis, dans le port ce sont des myriades de felouques, de balancelles, dont les flammes se déploient, soulevées par une légère brise qui circule en sifflant dans les cordages. C’est la fraîche senteur des algues marines, le chant des matelots qui déploient les larges voiles grises, encore humides de la rosée de la nuit, le tintement des cloches de l’église, le hennissement des chevaux
qui bondissent en s’élançant dans les prairies verdoyantes qui s’étendent derrière la ville… Tout enfin est bruit, parfum et lumière. (p13)
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