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Valentine Leÿs (Traducteur)
EAN : 9782259315371
496 pages
Plon (24/08/2023)
3.83/5   75 notes
Résumé :
Malaya, huit ans, soixante-seize kilos. Sa mère s'obstine à la traîner chaque semaine à des réunions Weight Watchers qu'elle déteste.
Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème.
À la maison, les femmes de sa famille lui font subir une pression étouffante. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l'Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations... >Voir plus
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Voici mon retour de lecture sur Big girl de Mecca Jamilah Sullivan, que j'ai eu la chance de pouvoir lire en avant-première grâce aux éditions Plon, que je remercie chaleureusement.
Malaya, huit ans, soixante-seize kilos. Sa mère s'obstine à la traîner chaque semaine à des réunions Weight Watchers qu'elle déteste.
Partout, son corps hors norme est montré du doigt et considéré comme un problème.
À la maison, les femmes de sa famille lui font subir une pression étouffante. Sur les bancs de son école pour riches Blancs de l'Upper East Side ou dans le Harlem tumultueux des années 1990, Malaya Clondon doit supporter les discriminations physiques et sociales.
La petite fille grandit au rythme du hip-hop sans parvenir à satisfaire la faim qui la tenaille.
Il lui faut apprendre à nommer ses désirs et à défier les injonctions d'une féminité qui n'a pas été pensée pour elle.
Big Girl est le roman de sa victoire.
J'ai choisi de lire cet ouvrage car la couverture sobre m'intriguait. Je ne savais pas trop à quoi m'attendre et j'ai été agréablement surprise.
Nous sommes à Harlem à la fin des années 80 et j'ai beaucoup aimé l'ambiance qui se dégage de ce roman.
Big Girl c'est l'histoire de Malaya Clonden, 8 ans, qui vit à Harlem.
Classique pensez vous..
Pas si classique que ça car la jeune Malaya, à seulement 8 ans, pèse.. 76 kilos ! Ca, ce n'est pas banal voir carrément hors norme. Etre en obésité morbide, à cet âge là, je vous avoue que j'ignorais que c'était possible ! Car, même si c'est un roman, certains enfants peuvent réellement avoir ce problème. C'est touchant.
Malaya est grosse, très grosse, et sa famille en souffre pour elle. Son poids est un sujet récurrent chez elle, et aussi un sujet de disputes !
La fillette ne pense qu'à manger, allant jusqu'à cacher de la nourriture et se cacher pour manger. Ce n'est pas ainsi que les réunions WW vont faire leur effet ! Surtout que, quand elle y est, elle ne pense qu'à une chose : manger !
Malaya mange trop, mais il y a aussi la génétique qui joue car dans sa famille les femmes sont très fortes.
Nous la suivons sur plusieurs années, et j'ai trouvé intéressant de suivre ainsi son évolution jusqu'au lycée.
Malaya est une gamine touchante mais aussi un peu agaçante car parfois, j'avais envie de la secouer. Je comprends parfaitement son besoin de manger, de ne pas penser à son poids.
Mais quand même, quand la santé est en jeu il faut faire attention !
Même si se réfugier dans la nourriture est plus facile que réfréner ses pulsions..
Big Girl est un bon roman de la rentrée littéraire qui sort le 24 aout prochain. Je suis ravie de ma lecture et je vous le recommande avec plaisir.
Ma note : 4.5 étoiles
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Dans son premier roman si empathique, Mecca Jamilah Sullivan capture le traumatisme épuisant d'être regardé mais jamais vu. C'est ce qui arrive lorsque l'on est réduit à un indice de masse corporelle et à un diagnostic d'obésité morbide.
Malaya est une fillette noire de 8 ans, intelligente et créative qui adore dessiner. Mais elle est très grosse, et son poids devient pour les autres son unique caractéristique. Sa mère, également en surpoids, ne peut s'empêcher de reproduire le schéma familial de culpabilisation dont elle a été victime de la part de sa propre mère.

Malaya subit au quotidien les discriminations physiques aussi bien dans son quartier de Harlem que dans son école préparatoire de l'Upper East Side à prédominance blanche. Constamment auscultée par le regard des autres, même dans celui de ceux qui l'aiment, elle apprend à jongler avec le mensonge, le vol de monnaie dans les poches de ses parents, les réveils nocturnes pour se rendre à la cuisine.
Plus on la juge, plus elle a envie de manger.
Et puis, il y a toutes ces tentatives qui deviennent des échecs, ces privations qui ne donnent pas de résultats assez rapides et il suffit d'une humiliation de plus à l'école ou dans la rue pour que la boulimie revienne combler les vides.
"Alors elle mangea- toutes les bonnes choses frites, baignées de sauce, nappées de caramel, qu'elle avait ignorées pendant ses semaines de marche. Elle revint à la nourriture avec reconnaissance, comme une amante pleine de remords, dissimulant dans son sac à dos des boites de gâteaux en plastique et des paquets de glace à un dollar, avalant le tout avec une tendresse minutieuse dans le silence de sa chambre. Elle vit son corps se regonfler, ses seins s'arrondir, son visage se bouffir comme si on l'avait piquée. Elle avait l'impression de prendre dans ses bras un viei ami dont elle avait oublié l'odeur. "

le roman ne zoome jamais trop loin de Malaya et la suit de près durant toute son adolescence.
A peine évoque-t-il en trame de fond consistante ce quartier de Harlem en pleine gentrification. Il accompagne les déambulations gustatives de la fillette, avec une gourmandise qui met l'eau à la bouche du lecteur. En nous faisant complice de l'appétit de Malaya, séduite par ces cuisines terriblement grasses et terriblement odorantes, Mecca Jamilah Sullivan partage avec nous ces tentations irrésistibles pour ceux qui aiment la nourriture.

Mais en même temps qu'elle grandit, le quartier change de visage et les petites boutiques de plats à emporter sont remplacées par de grosses structures commerciales. Cette nostalgie s'exprime par la voix de Percy, le père de Malaya, qui envisage d'écrire un livre sur la confiscation d'un quartier historiquement noir par une culture blanche dominante.
"Malgré tout ce qu'on sait sur le monde, on n'aurait jamais cru que ces changements, ils étaient pour les Blancs qui s'installaient ici. Et eux ils ne s'en rendent même pas compte. Ils viennent ici parce qu'ils aiment Harlem _ ou plutôt l'idée qu'ils s'en font _ et ensuite ils le font disparaître. C'est toute l'histoire de la culture noire. Nous on crée la magie et eux ils la consomment et ils la prennent pour eux. "

La honte que Malaya ressent pour son propre corps a aussi quelque chose à voir avec la culture blanche et les normes de beauté qu'elle impose. Les modèles visibles dans les médias transportent tous l'image d'un corps blanc et filiforme, de même que les adolescentes de son lycée. La grand-mère de Malaya reconnaît volontiers que c'est plus difficile pour une femme noire d'avoir cette silhouette, surtout lorsque l'hérédité vient s'en mêler.
"Jamais une personne de son poids n'aurait réussi à se purger au point de devenir mince : ce genre de choses, c'était réservé aux filles blanches et maigres."

Alors qu'elle entre dans l'adolescence et qu'elle fait l'expérience de la sexualité, il devient de plus en plus difficile pour Malaya de se situer dans la cacophonie des voix qui lui disent comment gérer son apparence et comment réagir à ce climat de grossophobie si douloureux.
Avec une grande tendresse et sans le moindre jugement moralisateur, l'auteure raconte une histoire de passage à l'âge adulte qui se fait festive. Sa grande proximité avec l'intériorité de son héroïne montre l'ampleur de son talent.
Sans qu'il soit question de poids et de régimes , Malaya finit par s'imposer et à s'assumer, elle apprend à prendre la place qu'elle veut occuper et à nommer ses désirs pour enfin s'épanouir.


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Big Girl , premier roman de Mecca Jamilah Sullivan traduit en français, est un roman foisonnant aux multiples facettes.
La plus évidente bien sur est celle de la lumineuse Malaya, mais Malaya serait elle Malaya ailleurs qu'à Harlem? Voici la seconde facette tout aussi lumineuse: Harlem ..

Revenons à Malaya Clonden. Cette gamine de huit ans au début du roman. est vive, intelligente, douée pour le dessin, aime ses parents Neyla et Percy , et aime manger . Quand je dis qu'elle aime elle aime, de préférence les aliments salés-sucrés en quantité suffisante pour la rassasier une paire d'heures en attendant le prochain en-cas... Résultat flagrant Malaya est en surpoids je dirais même que du haut de ses 75 kg elle est obèse.. C'est pourquoi sa mère la traine chaque samedi matin à la Réunion Weight Watchers ... et Malaya endure stoïquement en ne pensant qu'à ce qu'elle va pouvoir s'octroyer en douce comme consolation. Cercle infernal garanti..
Tout cela a bien sur des répercussions sur la sérénité familiale , ses parents se disputent souvent...

Le parcours de Malaya ne fait que commencer, les années passent, l'adolescence, la quête de sa personnalité, de sa place dans une société où elle détonne, ses attentes , sa sexualité naissante... et toujours et encore le réconfort dans la nourriture..

A la maison chacun vit de son côté, séparation, le drame couve , le drame survient. et Malaya parcourt les rues de Harlem.. un quartier qui change à vitesse V , un quartier devenu la proie des investisseurs , un quartier en pleine rénovation, en pleine gentrification, un quartier où les familles blanches s'installent , un quartier que bientôt les familles noires devront quitter.. S'enchainent alors des pages et des pages nous décrivant le passé , le présent de telle ou telle rue, envisageant le futur... là il m'a manqué de connaitre la ville, les habitudes de consommation new-yorkaises, bref les codes indispensables pour apprécier pleinement cette promenade au coeur de la ville.

Big girl est un splendide roman à découvrir dès le 24 août 2023 . Un grand merci aux éditions Plon pour ce partage via netgalley
#BigGirl #NetGalleyFrance !
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A New-York, dans les années 90, Malaya Clondon, a huit ans et pèse déjà soixante-seize kilos. En grandissant, son obésité devient de plus en plus importante, comme sa grand-mère et sa mère, elle subit le poids des préjugés, en tant que femme, noire et obèse.
Un roman très fort sur une une fillette puis jeune fille qui grandit avec sa particularité. La narration permet d'observer cette Malaya qui entend toutes les remarques qu'on lui fait sans oser y répondre. Elle semble accepter les décisions mais elle cache en fait ses pensées, ses actions. Elle est troublée par la relation pénible entre son père et sa mère, la tyrannie de sa grand-mère et de ses camarades. On ne découvre qu'une partie de ses pensées, celles sur ses parents, ses amis, ses attirances mais moins ce qui motive sa faim insatiable. Elle développe de belles amitiés mais reste une personne fragile qui souffre des remarques méchantes des autres.
C'est un très bon roman sur une femme qui sort des standards et on s'attache à cette jeune femme qui semble parfois perdue dans les attentes de sa famille et les siennes.
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Nous sommes à la fin des années 80, Malaya a huit ans et c'est à ce moment-là que je fais sa connaissance. Fille de Harlem, issue d'une famille africaine-américaine, je m'attache à elle dès les premières pages. Il y a des vies marquantes, des rencontres bouleversantes. Malaya en fait partie. Big girl, c'est elle. C'est celle que sa mère traîne aux réunions Weight Watchers le samedi matin, celle à qui on demande sans cesse ce qu'elle a mangé ou pourquoi elle a tant mangé. Celle qui a un amour incommensurable pour la nourriture, source de bonheur, qui soigne et apaise.

C'est le genre de roman où le coup de coeur n'est pas immédiat mais monte petit à petit, au fur et à mesure que je m'accroche aux personnages. Pourtant, il y a des moments qui vous feront bondir ! Des choses immondes dites ou faites sous couvert de l'amour, de l'affection ou bien de l'inquiétude. le poids, toujours le poids, comme si cette petite fille n'était que ça alors qu'elle est avant tout une âme vive, créatrice, artiste à ses heures perdues.

Comment grandit-on lorsque notre poids devient la seule préoccupation de la famille voire du monde entier ? Comment se construit-on lorsque l'on ne voit que des modèles de femmes blanches et minces alors que ça ne nous ressemble pas ?

Coup de coeur pour ce roman qui décortique la société tout en faisant ressortir ce qu'il y a de plus humain, qu'il soit bon ou bien mauvais. Pour Malaya et toutes les Malaya du monde. Pour celles qui luttent, qui tombent mais se relèvent, celles qui explosent et qui renaissent.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
UNE CHOSE EST ENORME QUAND ELLE NE PEUT ËTRE DIMINUÉE NI PAR LE TEMPS NI PAR LA DISTANCE.
C'était une citation de Zora Neale Hurston, une écrivaine appréciée de Nyela et de Ma-Mère. ces mots plurent à Malaya. Comme toujours dans les Cryptogrammes, le message était roboratif et se transformait à chaque fois qu'elle le relisait. Au début, la phrase lui parut négative, puis elle la regarda d'un oeil nouveau.
Pour la première fois, elle se demanda si être grosse ne pouvait pas avoir de bons côtés; si en y pensant bien, il n'y avait pas quelque chose de puissant dans le fait d'être énorme et de ne pas se laisser diminuer.
p 98
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Ils viennent ici parce qu'ils aiment Harlem - ou plutôt l'idée qu'ils s'en font - et ensuite, ils le font disparaître. C'est toute l'histoire de la culture noire. Nous, on crée la magie et eux, ils la consomment et ils la prennent pour eux. Nous, on est obligés de repartir de zéro, alors on le fait. Et ça recommence, encore et encore.
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Quand tu dois aller là où tu ne veux pas, l'essentiel, c'est de t'amuser en chemin.
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Videos de Mecca Jamilah Sullivan (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Mecca Jamilah Sullivan
Diffusée en direct le 7 févr. 2023 BGC Book Club - Powered by Brown Girl Collective Join the BGC Book Club on Monday, February 6th at 8:00 PM EST for a conversation with Mecca Jamilah Sullivan about her highly-acclaimed debut novel, Big Girl.
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