Le Parfum

Jean-Baptiste Grenouille est un génie monstrueux (ou un monstre génial ?) du 18ème siècle. Né dans des conditions auxquelles personne d'autre que lui n'aurait pu survivre, il procure à son entourage, et ce dès son plus jeune âge, une vive sensation de mal-être. Cette sensation est due au fait que Grenouille ne sent rien, c'est à dire qu'il n'a aucune odeur propre, et cette absence d'odeur le rend, au mieux transparent à ceux qui l'entourent, voire désagréable.

On l'aura compris dès le titre, ce roman aborde les choses sous l'angle des odeurs, d'ailleurs fort nombreuses à cette époque dans une ville comme Paris. On suit donc, dans toute leur originalité, les pérégrinations odorantes de Grenouille. L'histoire, en effet fort originale, est surtout un prétexte pour nous promener dans le Paris et les campagnes de la France du 18ème siècle, d'en apprendre un peu plus sur le quotidien à cette époque, et d'en découvrir beaucoup sur le monde de la parfumerie.

Enfin, au delà du parfum et de ses vertus, l'auteur nous donne à voir un personnage complexe qui, tout à la fois, met mal à l'aise et fascine, et nous interroge sur notre libre-arbitre et notre capacité à nous laisser manipuler.

J'ai découvert ce roman avec beaucoup de curiosité suite à son classement parmi "les 20 livres qui ont changé votre vie" de la Grande Librairie. L'histoire m'a amusée par son originalité, le contexte historique est très bien décrit et donne, à mon sens, une grande partie de sa valeur à l'ouvrage. J'ai toutefois regretté quelques longueurs dans certains passages descriptifs.

À la lecture du Parfum, j'ai pris beaucoup de plaisir et j'ai énormément appris sur la parfumerie, la tannerie, etc. Mais surtout, je n'ai eu de cesse de me demander comment cette idée de roman était venue à l'esprit de l'auteur ? Car il fallait y penser... Et tenir la distance !

Mais le résultat est assez bluffant ; on est tiraillé entre l'humour parfois dévastateur (à cet égard les premières pages sont excellentes), la répugnance, l'attachement, la curiosité et le doute.

Bien que Grenouille soit un personnage très prosaïque, avec finalement assez peu d'évolution d'un point de vue sentimental ou philosophique, il nous emmène, nous, lecteurs, sur des terrains d'émotions et de réflexions tout à fait originaux et contrastés. Bravo !

C'est un garçon qui s'appelle Jean-Baptiste Grenouille né avec un odorat sur-développé sous un étal à poisson et abandonné par sa mère. Il tue des femmes pour récupérer leurs odeurs en les embaumant dans le but de créer un parfum extraordinaire.

J'ai bien aimé ce livre car le style et le genre sont accordés avec l'époque de cette histoire.

Je conseille cette histoire aux personnes qui aiment bien lire des livres glauques.

Un vrai chef d'oeuvre... A chaque mot un nouveau parfum, ce livre est un véritable recueil d'odeurs, et l'histoire de Jean-Baptiste Grenouille, véritable génie des odeurs et porteur de mort est captivante à souhait. Je n'ai rien à dire si ce n'est que ce livre est à lire, et relire si l'on aime la belle littérature...

Dès les premières pages, ce livre se révèle tout en fragrances, en senteurs : il est une ode à l'odorat, au parfum. Son personnage principal, par son nez infaillible et sa totale absence de sentiments, de morale, étonne par sa méchanceté, sa fourberie : il est répugnant. Mais l'on ne peut s'empêcher d'être attiré par ses agissements, sa manière de réfléchir, de vivre. Plus semblable à un animal qu'à un homme, Jean-Baptise Grenouille se découvre au fil des pages qui défilent sans que l'on ne puisse les arrêter : un livre pour tout amateur d'originalité, de sensualité crue, le Parfum est surtout un récit incontournable pour toute personne intéressée par l'univers de la parfumerie !

Une relecture en version audio de cette étrange histoire d'obsession. Celle de Jean-Baptiste Grenouille de son atroce naissance à son horrible mort. Celle de devenir le meilleur parfumeur du monde et de trouver par là même le parfum le plus sublime qui soit.
Tromperies, meurtres, exactions, manipulations, rien n'est de trop pour atteindre son but ultime.
C'est un personnage tout à fait singulier et dérangeant que cet être rabougri au génie olfactif sans conteste à l'ego incommensurable.
Certaines scènes notamment vers la toute fin du roman tiennent de la vénération biblique et perturbent encore davantage.
Dans le sang et les larmes qu'elles soient de joie ou de désespoir, c'est à sa convenance et selon le parfum du moment, il s'élève au-dessus de la masse humaine qu'il méprise profondément.
Le style est assez saisissant notamment pour ce qui est de la richesse des descriptions olfactives, sens peu usité d'ordinaire mais tout à fait juste ici. L'intrigue est fluide et les différentes étapes de la quête de Grenouille même si elles se ressemblent un peu tendent toutes vers un but ultime.
Une relecture très immersive même si je suis ressortie un brin dégoûtée du trop plein de ce personnage odieux. A lire pour se faire un avis car l'auteur réussit là un tour de force d'avoir un personnage foncièrement mauvais sans nuance de bonté et pourtant très nuancé dans ses attitudes malfaisantes. le fond historique est également très instructif sur les moeurs de l'époque.

Je l'ai lu il y a très longtemps, à l'adolescence peut-être...et j'ai eu y envie de m'y replonger, nez en avant.
Plutôt que d'une énième critique sur ce livre, je me suis demandée ce que j'avais retenu de la première lecture et ce qui avait été confirmé - ou pas - par la deuxième, trente ans plus tard?
Bien sûr, l'omniprésence des odeurs...
Mais, j'avais mélangé plusieurs épisodes : il me semblait que Grenouille retenait son ultime victime captive dans une grotte. Alors que ce n'est pas le cas, et qu'il s'agit de deux épisodes différents.
Le problème? C'est que je ne suis pas sûre de la version que je préfère : celle qui a été écrite par l'écrivain...ou par mes souvenirs!

Ce n'est pas à l'école que j'ai découvert ce roman (souvent étudié) mais vers 27 ans.
Quelle surprise, et je ne pense pas que j'aurais pu apprécier de la même manière l'histoire, maturité oblige.
Jean-Baptiste Grenouille, l'innocence même deviendra l'un des plus grands meurtriers, l'une des causes, est le rejet qu'il a subi lors de son enfance, puis il a été utilisé par un parfumeur qui s'est approprié les créations de Grenouille, car celui-ci a un don, il a de grandes capacités olfactives, mais lui-même n'a pas d'odeur.
D'ailleurs, Jean-Baptiste ne supporte plus l'odeur des hommes..
C'est un roman qui m'a mis par moment mal à l'aise, puis aussi la fin est terrible.

Provence, XVIIIe siècle, un nouveau-né, que l'on nommera Grenouille, émerge au monde avec un talent hors du commun : son odorat est si fort que le monde se dessine à distance au-delà même de ses yeux. Et Grenouille suit son instinct, il va vers la senteur, la plus parfaite, la meilleure, mais l'idéale… il faudrait la fabriquer. Alors Grenouille se met en chemin, pour oeuvrer au plus parfait mélange, en quête des matériaux.
Voilà un roman qui ne ressemble à aucun autre. D'une part, cette idée sublime de doter ce personnage d'un pouvoir presque surnaturel, en illustrant par tout le champ lexical des odeurs la façon dont cet homme perçoit, lit le monde. D'autre part, cet attribut si prépondérant amenuise tous les autres, en particulier celui de la perception visuelle qui construit si efficacement la morale ; d'où la subversion comportementale du « héros » qui n'a cure de l'éthique commune. Et ces deux caractéristiques octroient au récit une particularité fascinante : celle de ressembler aux contes anciens qui déstabilisent si bien le lecteur moderne quant à la démarcation du bien et du mal.
Une histoire que l'on peut aimer et qui peut aussi déranger, mais que l'on n'oublie pas.
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Une histoire originale et une tonalité générale burlesque et très cynique font de ce roman une réussite rare, loin de certaines publications à l'eau de rose contemporaines. L'immoralité sans vergogne du personnage principal sent bon la transgression et l'écriture est à la hauteur. Une fois n'est pas coutume, un succès de librairie amplement mérité.