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4,19

sur 28229 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Excellent livre, de la première à la dernière page, intelligent, très mauvais esprit et basé sur un scenario réellement original.
Une seule chose un peu dérangeante : autant, tous les hommes et les qqs femmes adultes décrits sont à dessein absolument détestables, donc ce n'est pas gênant, mais il y a aussi 25 adolescentes dans ce livre, et elles sont vraiment réduites à l'état de purs objets de fantasme. L'auteur ne traduit pas une seule de leurs paroles ou pensées, on a juste une description de leur corps nu ; il n'y en a qu'une seule dont on connaît le nom, et si son père a un désir incestueux à son égard, ce n'est pas de sa faute à lui mais c'est parce que cette gamine sent trop bon...
Donc léger malaise à ce niveau, mais si on passe outre, cela reste un roman d'une qualité assez exceptionnelle dont on aurait tort de se priver.
Bravo au traducteur aussi.
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Il y a assez longtemps que j'ai lu ce roman, mais je me souviens d'une lecture excellente, oui c'est un bon roman et pourtant tellement étrange... Il met mal à l'aise par moments... Je ne peux dire si je l'ai réellement aimé, mais l'auteur (et le traducteur) a tellement de talent que l'on en arrive à plaindre Grenouille, cet ignoble assassin de femmes dont il prend plaisir à se délecter du parfum de la chair. Ignoble, mais quel roman ! On n'est pas loin du chef d'oeuvre.... Quelque part...
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Il ne nous manque que l'odorat pour vraiment percevoir ce que le héros essai de fabriquer. Retrouver l'odeur de cette fille et la mettre en parfum.
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Je suis comblé par les descriptions olfactives de ce monde (Paris, et un petit tour de la France) du XVIIIe siècle. Je trouve la structure narrative très accomplie (et classique), la chute passionnante et imprévisible, le dosage entre l'épaisseur du héros et des personnages secondaires juste (peut-être y a-t-il un peu trop de Baldini par rapport à Grenouille dans la partie où ils sont ensemble), le cadre toujours bien soigné, ainsi qu'admirable la vraisemblance psychologique de chaque personnage et situation.
Juste deux aspects m'ont un peu gêné :
1) J'ai trouvé bien plus marqué que nécessaire le jugement porté sur Grenouille, parfois comme un véritable refrain moralisateur, d'autant moins justifié que son premier meurtre intervient très tôt dans l'histoire; lisez seulement: "En vérité, Grenouille, la tique solitaire, cet être abominable, ce monstre de Grenouille, qui n'avait jamais éprouvé l'amour et ne put jamais l'inspirer..." (p. 268 !) et avouez que ça fait penser au ton d'un (mauvais) conte pour enfant lorsqu'apparaît le méchant (et là, la fin approche déjà...). A l'inverse, je suis persuadé que le personnage de Grenouille possède un immense potentiel de complexité psychologique, que justifie d'ailleurs toute la trame (sa recherche du parfum qui le rendra aimable, essentiellement une quête identitaire, puisque son cauchemar et son premier traumatisme d'enfance consistent justement à ne pas posséder d'odeur, à ne pas être, selon le seul paramètre de d'être qu'il maîtrise...). Une seule fois cette complexité est suggérée:
"Lui, Jean-Baptiste Grenouille, né sans odeur à l'endroit le plus puant du monde, issu de l'ordure, de la crotte et de la pourriture, lui qui avait poussé sans amour et vécu sans la chaleur d'une âme humaine, uniquement à force de révolte et de dégoût, petit, bossu, boiteux, laid, tenu à l'écart, abominable à l'intérieur comme à l'extérieur : il était parvenu à se rendre aimable aux yeux du monde." (p. 334) Les autres personnages sont abjectes parce que leurs motifs sont mesquins; il est abominable mais son motif est tragique.
2) Je ne comprends vraiment pas la fonction narrative des sept années de vie larvaire passées dans la caverne inodore (sans odeur animale). J'ai pensé à la métaphore foetale, à tout ce qu'on peut imaginer comme connotation du sous-sol (mort, inconscient, enfer, purification, alchimie...), à la traversée du désert, à l'inverse des Lumières (ce qui aurait un peu de sens compte tenu de la suite, i.e. théorie fluidiale de Taillade-Espinasse - autre personnage très bien vu), au sommeil culminant dans le fameux cauchemar de la brume; j'ai songé aux "souilles des pécaris" de Vendredi ou les Limbes du Pacifique (Michel Tournier)... Et pourtant rien ne me satisfait. Pour moi, c'est vraiment une parenthèse encombrante dont la clôture, forcément, est le seul moment invraisemblable et strident du livre.
Est-ce que vous, nombreux lecteurs de ce roman, avez des idées à ce sujet? Est-ce que dans le film (pour ceux qui l'ont vu) cette partie est présente et a-t-elle de l'importance? Merci de vos suggestions/inspirations/propositions.
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Avant de lire le roman, j'ai vu le film de 2006 et j'avoue que j'étais sceptique quant à me replonger dans l'univers de Grenouille.
Finalement, le livre n'a rien à voir avec le film. Les émotions olfactives y sont beaucoup plus intenses, les descriptions sont plus poussées. Et surtout le lecteur comprend le cheminement qui amène le petit grenouille à devenir un tueur en série (ce qui pour moi manque cruellement dans le film!)
Et puis j'ai adoré cette ambiance sombre, un peu répugnante parfois qui pourtant tend vers un univers poétique. C'est à la fois troublant et captivant. L'auteur réussi le pari fou de faire sentir et ressentir tout l'univers olfactif de son livre. Passionnant !
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Le Parfum fut un plaisir à lire. Rentrer dans le curieux univers de Jean-Baptiste Grenouille est tout sauf platonique. On suit son chemin de façon fluide et on rencontre en même temps que lui des personnages tous aussi farfelus les uns que les autres: Giuseppe Baldini, Taillade-Espinasse, Mme Arnulfi et Druot ainsi qu'Antoine Richis. Cependant, la fin me laisse des plus perplexes: une orgie et du cannibalisme pour clore ce merveilleux roman. J'aurais préféré une autre mort pour cet anti-héros qu'on ADORE détester. le détester et l'aimer à la fois! Jamais j'avais ressenti des émotions aussi contradictoires pour un seul et même protagoniste. Cette lecture fut troublante...
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Belle découverte que ce roman qui est horrible et fascinant à la fois.
Je n'ai pas vu le film et ne connaissait rien à l'histoire aussi c'est sans aucun à priori que j'ai commencé cette lecture. le début est terrible et les personnages sont très caricaturaux, et c'est cette alternance entre la description de toutes ces odeurs et les conditions de vie très dures de l'époque qui font monter l'angoisse tout au long du livre.
J'ai eu un peu de mal avec le passage dans la grotte, c'est un long moment où le personnage vit en reclus et totalement en symbiose avec lui-même.
Par contre j'ai deviné la fin ( la manière dont il échappe à son châtiment ), mais pas la manière qu'il a choisi lui de finir!
A la fin on reste comme écartelé entre toute l'horreur de l'histoire et la fascination pour un monstre-génie
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C'est une expérience sensorielle inédite que nous invite à découvrir Patrick Süskind à travers ce classique atypique, fait d'odeurs puissantes, subtiles et charnelles. Une transcription inédite du Paris du XVIIIème siècle et une nouvelle façon d'appréhender le roman criminel, uniquement à travers les sens.
Une plongée parfois rude, aux côtés de Jean-Baptiste Grenouille, assassin discret et perfide, persuadé de rechercher l'essence même de l'art dans le dépouillement charnel de l'odeur de ses victimes. L'oeuvre, à l'écriture fluide et délicate, est en réalité d'une justesse poignante, que ce soit dans la description des odeurs, réellement ressenties par le lecteur, autant que dans la description des moeurs et des craintes de l'époque.
Ainsi, et malgré quelques longueurs, le récit est toujours construit et incisif. Une oeuvre cruelle dans son message mais d'une grande force visuelle qui en fait un récit audacieux et unique en son genre.
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L'odorat est l'un des seuls sens qu'on ne peut contrôler, même de force. Se faire équivaudrait à cesser de respirer, donc à mourir. C'est ce qui en fait une faiblesse, une faille dans notre humanité, mais qui demeure, tout de même, souvent sous-estimée, voire oubliée. Dans ce roman, c'est le sujet principal, le héros, pourrait-on presque affirmer.

À la fermeture du livre, j'en restais incertain. Ce sentiment qu'il y a quelques choses qui transcendent les mots et les pages, une morale qui nous semble rapidement simple et vague nous apparaît, à force de questionnements, beaucoup plus intense qu'on se l'imaginait. Comment, Patrick Süskind, a-t-il réussi à bâtir autour du thème de l'odorat une histoire aussi philosophiquement prenante? Je l'ignore. le fait est qu'après quelques minutes, voire quelques heures, j'en suis encore en pleine réflexion. En fin de compte, ce roman consiste en une introspection sur nos valeurs, sur notre compréhension du bien et du mal.

Jean-Baptiste Grenouille est un humain insolite, tout comme son nom d'ailleurs. Dès sa naissance, sa mère ayant tenté de l'assassiner aussitôt qu'il fut sorti de son antre, il est différent, étrange et mystérieux. Il deviendra, bien assez vite dans sa vie, un tueur en série. Son but est simple : capturer les odeurs de jeunes femmes, qui sont toutes en puberté et parmi les plus jolies, pour en faire un parfum parfait qui lui donnerait une puissance sur les gens. Lui, qui déteste les humains, qui est un mal-aimé, un rejet et qui désire se faire accepter.

Vous conviendrez que c'est là une histoire plus qu'originale. La dernière partie, qui m'a paru plus que surréaliste, m'a un peu déplu. Sans vouloir dévoiler des éléments qui pourront freiner votre lecture, il s'agit d'une explosion, autant émotive que sexuelle, qui m'a laissé un peu perplexe. C'est d'ailleurs le seul point négatif du bouquin, ces instants d'excès énormément trop intenses nous font décrocher de par le ridicule de la situation. Par moment, c'est un peu trop tiré par les cheveux. Süskind se rattrape merveilleusement bien grâce à l'épilogue qui, elle, nous laisse à réfléchir et pour longtemps.

Lorsque je lis, généralement, j'ai la note finale de mon appréciation bien ancrée, vers le dernier quart de l'oeuvre. À moins que les dernières phrases me marquent profondément, ce résultat tient habituellement la route. Pour celui-ci, je lui donnais un 7 jusqu'à arriver à cette finalité. Là, tout bascula. Il y a des excès, une certaine sexualité et violence présentée dans ce livre, mais nullement comparée à American Psycho. Sans aller dans la grossièreté ou dans les descriptions beaucoup trop imagées, l'auteur ici laisse au lecteur le loisir de se forger ses propres scènes, sans trépasser dans la limite du vulgaire. Parce qu'il réussit ce tour de force et grâce à une finalité qui nous tombe dessus comme une brique, j'émets un : « Chapeau! » bien senti.

D'un 7, il obtient finalement un 9 sur 10. Ce n'est pas peu dire, car je ne permets que très peu de place à ce haut du palier dans mes classements. Ce n'est pas tant pour l'écriture, mais surtout pour le message qui s'y dégage et l'intensité de la réflexion qu'il procure.

C'est un livre que je vous conseille fortement de lire. Vous en serez des heures à méditer.
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Lu il y a de nombreuses années maintenant quand j'étais tout juste étudiante, je dois dire que je n'avais franchement pas du tout été emballée. Je n'avais d'ailleurs pas gardé le livre (chose très rare me concernant).

Depuis que je suis dans certains groupes de lecture (environ deux ans), je le vois souvent passer avec des ressentis plutôt positifs, ce qui a fini par m'intriguer et à me demander si je n'étais finalement pas passé à côté de quelque chose...

Retrouvé dans une boîte à livres il y a quelques mois, l'occasion se présente donc. Et effectivement, je dois dire que j'étais complètement passé à côté. Je n'y avais pas vu toutes les subtilités de cet univers qu'est le monde des odeurs et des senteurs dans lequel l'auteur nous plonge. Nous ne sommes pas dans une sordide histoire de meurtres en série (et c'est certainement ça qui ne m'avait pas plu lors de ma première lecture, mais je n'avais en fait rien compris...), c'est bien plus que ça : ce livre éveille nos sens, et plus particulièrement notre odorat. Je n'ai pas lu qu'avec mes yeux, j'ai lu avec mon nez aussi. Impossible à vous expliquer en fait, lisez-le et vous comprendrez ce que je veux dire...

Ce qui était en fait pour moi un roman pas terrible il y a vingt ans se trouve être finalement aujourd'hui une lecture très agréable, laquelle est une jolie re-découverte.
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